Football Kombat : Houston

500-Texans

OK, vous allez voir un peu plus bas que ce n’est pas non plus le moment de sauter en plafond en rêvant de retour en playoffs voire mieux : les Texans ont eu un des calendriers les plus faciles comme prévu et ils n’ont battu qu’une seule équipe qui est allée en playoffs, Baltimore. Mais il n’empêche qu’on n’attendait pas forcément un bond de 7 victoires pour la bande à BOB, avec une défense revigorée et une attaque un chouïa plus compétente. Cependant, comme on le sait depuis un moment, il va falloir que l’escouade offensive passe au niveau supérieur rapidement si Houston veut retourner au premier plan.

A lire en se demandant de quelle planète vient J.J. Watt.

 

HOUSTON TEXANS
2e AFC South ~ 9-7

 

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Les prévisions de Madame Soleil 2014

 

Un joli arc-en-ciel. Vous savez, ces phénomènes optiques qui apparaissent quand il pleut ET qu’il fait soleil ? C’était un peu le cas des Texans 2014 : le soleil c’était la défense, et la pluie l’attaque. Le Quarterback Matt Schaub persona non grata, son remplaçant T.J. Yates parti à Atlanta devenir un des mecs les plus sympas de l’histoire de Hard Knocks, le coureur Ben Tate parti à Cleveland, pas vraiment de solutions derrière les receveurs Dédé & Dédédé (Andre Johnson & DeAndre Hopkins), le Tight End Owen Daniels parti à Baltimore… Houston morne plaine offensive. Donc on se disait qu’à la draft, peut-être… sauf que Houston avait le #1, et que le Defensive End Jadeveon Clowney était le #1 sans conteste. Donc les Texans avaient fait ce qu’on attendait d’eux, ce qui voulait dire que l’équipe se retrouvait avec une solution sympa mais temporaire en Ryan Fitzpatrick, Arian Foster un peu tout seul à la course, une ligne offensive en point d’interrogation et une seule cible de passe acquise, le Tight End C.J. Fiedorowicz au troisième tour (après le Guard Xavier Su’a-Filo au deuxième). Bref, autant dire que l’attaque ne risquait pas de carburer à fond en 2014.

La défense, par contre, allait se renforcer par les arrivées de Clowney et du Nose Tackle Louis Nix à la draft. Mais pour être au summum de son art, on savait qu’il fallait que le Linebacker Brian Cushing puisse enfin faire une saison complète, flanqué de ses acolytes Joe M… ah non parti, et Darryl Sh… ah parti aussi. Brooks Reed était resté au moins, Akeem Dent était arrivé d’Atlanta pour contrebalancer les départs, et quand on a J.J. Watt devant ça aide; on ne se faisait donc pas trop de souci pour le front-7. Mais chez les arrières, c’était un peu plus douteux : Johnathan Joseph et Kareem Jackson devaient retrouver un niveau supérieur, alors que Danieal Manning était parti et que Chris Clemons n’avait fait qu’un très court passage; le duo D.J. Swearinger – Kendrick Lewis se retrouvait donc titulaire.

Il n’était pas difficile de voir que l’équipe de Bill O’Brien (BOB pour les intimes) irait aussi loin que sa défense pourrait la porter; l’avantage étant qu’elle était assez bonne pour forcer quelques matchs à 13-10, mais l’inconvénient était que Houston était dans la panade si l’adversaire marquait plus de 17 points.

 

La saison

 

Washington 17-6, @Oakland 30-14, @NY Giants 17-30, Buffalo 23-17, @Dallas 17-20 (OT), Indianapolis 28-33, @Pittsburgh 23-30, @Tennessee 30-16, Philadelphie 21-31, @Cleveland 23-7, Cincinnati 13-22, Tennessee 45-21, @Jacksonville 27-13, @Indianapolis 10-17, Baltimore 25-13, Jacksonville 23-17.

Record cumulé projeté (avec les records de 2013) : 113-143 (0.441, 30e).
Record cumulé réel (avec les records de 2014) : 114-141-1 (0.447, 31e).
Écart entre les deux records : 0.006 (14e).

Comme je le disais, on pensait que les Texans allaient avoir un des calendriers les plus faciles, et ça s’est confirmé : même l’AFC North n’a pas contrebalancé le niveau de l’AFC South.

 

La réalité

 

Oh le médisant dans les prévisions de Madame Soleil ! Avant la saison, je pensais que les Texans auraient du mal à dépasser 17 points en attaque, alors qu’ils sont montés jusqu’à 23.2 cette année, dans la moitié supérieure de la NFL (14e). C’est assez fou quand on pense à la situation catastrophique qu’ils ont eu au poste de Quarterback cette année encore, ce qui a limité la production offensive par les airs. Mais l’équipe a quand même quelques armes offensives et une défense menée par un talent unique en NFL, ce qui leur a permis de maintenir la tête hors de l’eau et de finir même en trombe sur un 5-2.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Ryan+Fitzpatrick+Houston+Texans+v+Dallas+Cowboys+gdLiYxw_fPKl.jpgParlons-en justement, du grand problème offensif des Texans en 2014 : leur lot de blessures au poste de Quarterback. Ryan Fitzpatrick a démarré les neuf premiers matchs avant d’être mis sur le banc au profit de Ryan Mallett; l’ancien Patriot s’est rapidement déchiré le pectoral, après quoi Fitzpatrick est revenu pour se fracturer la jambe dans un match où le rookie Tom Savage l’a remplacé avant de se blesser au genou à son tour. Cela a forcé Houston à ramener une ancienne connaissance dans le Texas, Case « Mad Bomber » Keenum, qui a fini la saison. Comme l’année dernière, la franchise n’a jamais vraiment pu s’arrêter sur une solution long-terme, même si l’année de Fitzpatrick a été un peu plus solide qu’on ne le croit. Il n’a pas décroché la peinture du plafond et a été mis sur le banc parce qu’il a eu une fâcheuse tendance à démarrer les matchs trop mollement, mais je pense que ce n’était pas uniquement sa faute (j’en reparle plus tard). Le Fitz barbu a terminé à 63.1%, 2483 yards, 8 yards par passe tentée (5e en NFL !), 17 TDs, 8 INTs, 21 sacks et 95.3 de QB Rating – peut-être sa meilleure année. Cependant, ce n’est logiquement pas lui la solution à long-terme : c’est soit Mallett, soit Savage, et malheureusement les deux n’ont pas assez joué pour prouver s’ils en sont capables. Mallett a quand même montré des choses intéressantes lors de son cours passage, surtout quand on pense qu’il a joué contre Cincinnati avec cette blessure qui l’a mis sur IR. On attend avec impatience de voir ce que les Texans vont décider au poste cette saison, mais en tout cas ce serait cool qu’ils apportent un peu d’aide au futur titulaire au niveau des cibles de passe.

Mais restons dans l’ordre habituel, et allons voir la ligne offensive qui probablement été l’unité la plus testée par le changement de staff et de philosophie. Elle a su répondre efficacement, à commencer par le fait qu’elle a peu ou prou pu aligner les cinq mêmes titulaires pendant toute la saison, ce qui est toujours une bonne chose pour la continuité. Dans l’ensemble elle a eu un démarrage un peu compliqué compréhensible avec un nouveau coach, et elle a encore quelques problèmes ici ou là, mais 1) Fitz a lâché la balle plus vite et 2) l’unité s’est améliorée au fur et à mesure de l’année. Duane Brown reste la star en Left Tackle (25 pressions et seulement 2 sacks), alors qu’à droite Derek Newton a été un ton en-dessous sans être un vrai problème. C’est inversé au niveau des Guards, Brandon Brooks à droite a été énorme (aucun sack concédé et un vrai tractopelle au sol) alors que Ben Jones a un peu plus souffert et que Xavier Su’a-Filo a eu des difficultés avant de se blesser. Enfin, le Centre Chris Myers aussi a eu ses moments de moins bien, mais reste solide. Les Texans n’ont encaissé que 26 sacks, un total très honorable.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Arian+Foster+Baltimore+Ravens+v+Houston+Texans+R7zy2BgXi7Pl.jpgEt le travail au sol, même s’il n’a pas toujours été évident avec un changement de staff, a permis à Arian Foster (photo) de retrouver presque le Foster du début de carrière : 260 courses, 1246 yards, 4.8 yards par course et 8 TDs, sans compter sa production à la passe avec 38 réceptions pour 327 yards et 5 TDs; seule une blessure l’a forcé à freiner un peu, sinon il aurait pu poster des chiffres encore plus élevés. C’était d’autant plus important qu’il fasse une bonne année pour Houston que l’attaque aérienne n’a pas été des plus explosives, et qu’il a dû parfois porter l’offensive à lui tout seul; les Texans ont gagné 135.1 yards par match au sol (5e NFL). Le rookie Alfred Blue a eu l’occasion de se montrer lors de la blessure de Foster, et il va devoir apprendre patience et vision pour améliorer sa moyenne de 3.1 yards seulement (169c/528y/2TD); trop souvent on l’a vu foncer dans un OL ou un défenseur sans attendre la brèche. Ce genre de choses arrivent souvent avec les rookies.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/DeAndre+Hopkins+Tennessee+Titans+v+Houston+t0T1HIv1XaAl.jpgLes Texans avaient un point d’interrogation au niveau des cibles de passe avant la saison, et on peut dire qu’elle a confirmé… que ça reste un gros point d’interrogation. On a même eu un peu peur qu’Andre Johnson nous fasse une année moyenne, ce qui a été le cas pour l’excellent receveur : 85 réceptions pour 936 yards et 3 TDs; il a été la cible prioritaire, mais ce ne sont pas des chiffres à la Dédé. Je pense que, certes, l’âge joue un facteur, mais son holdout puis sa blessure en camp n’ont pas dû aider pour s’entraîner avec le nouveau QB Fitzpatrick. En effet, ça a donné plus de temps à ce dernier pour se familiariser avec DeAndre Hopkins (photo), et comme par hasard le Dédédé nous a fait une année magistrale : 76 réceptions pour 1210 yards et 6 TDs. Il a toujours les mains sûres, puisque qu’il n’a fait que 3 drops sur 79 passes attrapables, et il a même légèrement amélioré son taux de réception au-dessus de 60%; bref que du positif pour le futur. Cependant, comme je vous disais, derrière les deux on trouve Foster et… plus grand-chose. Pas de troisième lame pour enlever un peu de poids sur le duo des Dédé, pas de Tight Ends qui démonte le milieu de la défense (la perte d’Owen Daniels est préjudiciable). Damaris Johnson a été le receveur le plus utilisé dans le slot, et il a été une drop machine (6 sur 37 attrapables !). A côté de ça, le meilleur TE de l’équipe a tout simplement été un certain #99 qui a scoré 3 TDs.

Rien d’étonnant donc à se retrouver avec une attaque aérienne qui n’a gagné que 209.5 yards (24e) pour un total de 344.6 (17e) grâce au jeu de course. Au moins elle a su bien limiter ses pertes de balle étant donné le carrousel au poste de QB : 22 ballons donnés à l’adversaire (11e). Si je vous dis cela, c’est pour faire le parallèle avec la défense qui, l’année dernière, avait été anémique dans ce département, et qui a opéré un renversement spectaculaire : ils ont triplé le nombre de ballons volés, de 11 à 34 (top NFL). Car c’est bien là qu’on doit chercher la raison principale (avec le jeu de course) de ce 9-7; mais est-ce bien surprenant quand le Coordinateur s’appelle Romeo Crennel ?

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/J+J+Watt+Houston+Texans+v+Jacksonville+Jaguars+8UDCB6dnKBMl.jpgJ.J. Watt est ridicule, mais je crois qu’on n’avait pas attendu cette année pour le savoir. Le #99 a probablement réussi une des saisons les plus dominatrices de l’histoire pour un joueur défensif; gardez en tête qu’on parle d’un Defensive End de 3-4, pas de 4-3 : 78 plaquages, 10.6% de run stops, 118 pressions dont 20.5 sacks, 4 fumbles forcés, 5 fumbles récupérés, 10 passes déviées, 1 INT remontée 80 yards pour un TD et 1 Field Goal contré; sans oublier, bien sûr, les fameux 3 TDs en attaque. Watt est clairement le Defensive Player Of The Year, et on peut penser que s’il ne gagne pas le MVP un jour, aucun autre défenseur ne le fera; ce sera peut-être pour l’année prochaine s’il refait une saison pareille et que Houston va en playoffs. Sur le reste de la ligne défensive, ça a été un peu plus limite : le vétéran Ryan Pickett a été le plus constant au milieu de la ligne, alors que Jared Crick a été bon malgré un passage à vide, mais autour d’eux on aurait aimé voir un peu plus. C’est pour ça que la défense au sol par exemple n’est pas exempte de tout reproche.

Et ca vaut aussi pour les Linebackers, qui en plus ont dû composer avec les blessures, la première étant bien sûr celle de Jadeveon Clowney. Le rookie a eu une saison totalement sabordée, et il faut espérer qu’il se remette bien de ses opérations avant de penser à la saison 2015. Car on a vu un joueur qui a clairement été affecté par ses blessures passées, Brian Cushing : on ne l’a pas retrouvé à son niveau habituel que ce soit au sol ou surtout en couverture (3 passes sur 4 autorisées et 2 TDs). A côté de lui, Mike Mohamed a été le plus actif de l’unité : il a su se montrer au sol (10.1% de run stops) et il a été excellent en couverture (aucun TD et 1 INT); il est juste dommage qu’il se soit blessé. Chez les Outside LB, Whitney Mercilus et Brooks Reed ont eu leurs moments contre la course, mais on les paye surtout pour aller presser le QB, et ils ont manqué d’impact dans le registre avec seulement 8 sacks à eux deux. C’est un peu récurrent pour Mercilus (pris au premier tour), alors que Reed pourrait bien se faire piquer la place par la surprise John Simon (venu des Ravens) qui a été plus efficace que lui dans tous les compartiments, ou par Akeem Dent (venu des Falcons) qui a également fait des apparitions sympathiques.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Johnathan+Joseph+Kareem+Jackson+Baltimore+XuoUGmyn_zil.jpgEt enfin, l’unité qui aide pour accumuler les ballons volés, l’arrière-garde. Ce qui est très intéressant à Houston, c’est que même avec 20 interceptions au total, vous n’avez pas un joueur qui surplombe à 5/6 et les autres qui suivent derrière : ils sont 6 à 2+ INTs. Bien évidemment on commence avec le duo Johnathan Joseph – Kareem Jackson (photo) qui a été excellent cette saison malgré quelques blessures : Joseph a bien rebondi, et Jackson semble s’être amélioré en faisant moins de fautes. Ils ont moins de 60% de réceptions tous les deux, 7 TDs, 5 INTs (dont 1 pick-6) et 12 passes défendues en cumulé. Mais la vraie surprise a été A.J. Bouye qui s’est retrouvé à faire des piges à la place des deux, et qui s’en est très bien sorti : 61.2%, 3 TDs, 3 INT dont 1 pick-6 et 4 passes défendues, c’est vraiment encourageant pour un joueur non-drafté signé en 2013. Même Jumal Rolle, l’ancien Packer signé du Practice Squad, a été bon avec 2 TDs et 3 INTs. En parlant de signature qui ont bien marché, Kendrick Lewis a été le meilleur Safety de l’équipe, bon en couverture ou contre la course. Danieal Manning a apporté son expérience de vétéran comme toujours, alors que D.J. Swearinger est un cogneur mais il a pris 5 TDs en couverture. Néanmoins dans l’ensemble ça reste un sacré groupe de loustics qui pourrait bénéficier d’un pass-rush un peu plus violent devant (Watt mis à part évidemment).

Du côté des équipes spéciales, les Texans vont devoir réfléchir à un vrai jeu sur les retours parce qu’actuellement ça les pénalise un peu trop, surtout avec une attaque aérienne qui a du mal à avancer.

Comme je l’ai dit en introduction, BOB nous a fait un sacré boulot cette année. Mais le plus difficile est peut-être à venir : la possibilité de bâtir sur le bon travail abattu cette saison reposera sur la capacité des Texans à développer un QB pour le futur. L’ont-ils déjà avec Ryan Mallett ou Tom Savage ? C’est toute la question.

 

Les besoins

 

En mettant le QB de côté avec une astérisque (vont-ils en prendre un ou pas ?), alors c’est assez simple : un Receveur derrière Dédé&Dédédé et un Offensive Tackle à l’opposé de Brown. En défense, il va se poser la question de tous les joueurs en fin de contrat, comme Kendrick Lewis, Danieal Manning, Brooks Reed ou Kareem Jackson (pour n’en citer que quelques-uns).

 

Le futur

 

Domicile : Indianapolis, Jacksonville, Tennessee, New England, NY Jets, Kansas City, New Orleans, Tampa Bay.
Extérieur : Indianapolis, Jacksonville, Tennessee, Buffalo, Miami, Cincinnati, Atlanta, Carolina.
Record cumulé en 2014 : 106-148-2 (0.418, 30e).

Vous vous souvenez de mon laïus dans le Season Review de San Francisco sur les deux North et les deux West qui vont s’écrabouiller l’année prochaine avec toute une cascade de calendriers plus ardus les uns que les autres ? A l’opposé, vous avez les deux South l’une contre l’autre, et vous ne serez pas surpris d’apprendre que les huit équipes les composant ferment le classement des calendriers les plus difficiles (ou ouvre celui des plus faciles, c’est selon). Il faudra attendre de voir si la NFC South revient à un niveau plus adéquat néanmoins.