Football Kombat : Dallas

500-Cowboys

ENFIN ! Les Cowboys ont joué au niveau de leur talent, voire même probablement un peu plus en ce qui concerne la défense qui a profité d’une résurrection très sympathique. Dallas a donc enfin pris son tour en tête de la division après avoir perdu 3 finales en 3 ans; ils ont alors entrepris de rêver en playoffs, mais comme dirait l’autre, « celui qui vit par le call controversé périra par le call controversé ». Malgré une fin un peu amère pour leur saison, les texans ont tout ce qu’il faut offensivement pour devenir le premier champion de NFC East qui répète depuis 2004… il reste à voir si la défense peut encore s’améliorer.

A lire en sautant dans les bras du gouverneur du New Jersey le plus proche.

 

DALLAS COWBOYS
1er NFC East ~ 12-4 / 1-1

 

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Les prévisions de Madame Soleil 2014

 

Uuuuuuuuuh… voyons voir : Tony Romo allait encore essayer de sauver la patrie tout seul en scorant 72 points par match mais en finissant par lancer une interception qui mènerait à une défaite 75-72 à la dernière seconde, après quoi tout le blâme lui tomberait dessus. Cela suffirait à gagner quelques matchs mais ne suffirait pas pour d’autres, toujours de manière inattendue à chaque fois, pour finir invariablement à 8-8 après une dernière défaite contre le futur champion de la Division. Ca vous rappelle quelque chose ? C’est le résumé des trois dernières années.

Oui le Quarterback a ses défauts, mais ce n’était pas en voyant partir Jason Hatcher et DeMarcus Ware puis en voyant Sean Lee finir sur IR avant même la saison que les problèmes défensifs allaient se régler. C’était bien pour ça que l’équipe avait essayé de rajouter du poids dans la Defensive Line avec les acquisitions de Henry Melton et Jeremy Mincey, mais clairement le souci allait se situer… partout ailleurs. Qui pour rusher le Quarterback ? Qui pour tenir la baraque au coeur de la ligne des Linebackers ? Et les Defensive Backs ? Morris Claiborne devait se réveiller et enfin jouer comme un premier tour au poste de Cornerback à l’opposé de Brandon Carr, mais ça n’allait pas régler les problèmes en Safety. Bref, vraiment rien de rassurant.

En attaque, le receveur Miles Austin était parti voir ailleurs, alors que Jerry Jones avait résisté jusqu’au bout aux sirènes de qui-vous-savez pour finalement utiliser un nouveau premier tour sur un Offensive Lineman, Zack Martin. Il avait décidé ensuite d’offrir une extension MONSTRE de 8 ans à Tyron Smith, ce qui, avec le Centre Travis Frederick, prévoyait au moins une protection potable pour Romo et des brèches pour DeMarco Murray. Mais, encore une fois, le vrai problème…

 

La saison

 

San Francisco 17-28, @Tennessee 26-10, @Saint-Louis 34-31, New Orleans 38-17, Houston 20-17 (OT), @Seattle 30-23, NY Giants 31-21, Washington 17-20 (OT), Arizona 17-28, @Jacksonville 31-17, @NY Giants 31-28, Philadelphie 10-33, @Chicago 41-28, @Philadelphie 38-27, Indianapolis 42-7, @Washington 44-17.

Record cumulé projeté (avec les records de 2013) : 125-131 (0.488, 18e).
Record cumulé réel (avec les records de 2014) : 114-142 (0.445, 32e).
Écart entre les deux records : -0.043 (29e).

YIKES. C’est ce qu’on appelle tempérer les ardeurs : sans retirer quoi que ce soit au talent des Boys, il est vrai qu’ils ont eu le calendrier le plus facile de la NFL cette année. Le gros écroulement par rapport à la projection est dû à la NFC South, San Francisco et Chicago qui ont tous dégringolé cette saison; seul le match contre Houston a annulé une partie de cela.

 

Les playoffs

 

Detroit 24-20, @Green Bay 21-26.

 

La réalité

 

Alors, la question essentielle : que s’est-t-il passé cette année pour que les Cowboys parviennent enfin à sortir de « La Saison Sans Fin » où ils finissaient invariablement à 8-8 après avoir perdu le titre de la division sur le dernier match ? On peut résumer cela à deux choses : la franchise a enfin reçu les dividendes de son long investissement à la draft sur la ligne offensive, et la défense a joué bien au-dessus de ce qu’on prédisait avec la perte de son capitaine; et cela grâce, comme je l’ai dit, à une belle histoire en forme de résurrection. Et pour le coup, je ne ressortirais pas la sempiternelle stat qui veut que Dallas soit l’équipe la plus moyenne depuis 1996 !

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Tony+Romo+Dallas+Cowboys+v+Philadelphia+Eagles+S98wVx0mFFul.jpgLa stat est tellement énorme que je vous la donne d’entrée : en 2012, Tony Romo a lancé 638 passes. En 2014, il n’en a lancé que 435, soit une baisse quasiment d’un tiers en trois ans. Cette baisse de tentatives s’est accompagnée d’une hausse significative du taux de complétion, des yards par passe tentée, des TDs et une baisse des interceptions. Si on rajoute l’amélioration de la protection et ce souci continu de limiter ses pertes de balle, pas étonnant que le Quarterback des Cowboys ait fait la meilleure saison de sa carrière, malgré deux opérations au dos pendant l’offseason. Il a même fini en tête de la ligue avec 69.9% de complétion et un QB rating de 113.2, et malheureusement pour lui il est devenu le premier QB à perdre un match de playoffs avec un rating de 125+. Tout cela explique pourquoi il a été un moment dans la discussion pour le titre de MVP. Il n’a pas gagné cette récompense, mais avec 3705 yards, 8.5 yards par passe tentée, 34 TDs, 9 INTs et 29 sacks, il a enfin évolué au niveau d’excellence où on l’attend. Comme quoi c’est plus facile quand on a des armes et des boucliers autour, hein ?

Et en parlant de boucliers, venons donc à cette ligne offensive qui a été excellente sauf à quelques petits moments (le match aller contre les Redskins par exemple a été une vraie énigme, à croire qu’ils n’avaient jamais vu un blitz de leur vie). Les premiers tours utilisés trois années consécutives sur Tyron Smith, Travis Frederick (photo ci-dessous) et Zack Martin se sont révélés payant : le rookie s’est tout de suite intégré avec brio (10 pressions et aucun sack lâché), Smith continue d’impressionner tant en protection de passe (23 pressions et 2 sacks pour un Left Tackle) qu’au sol, et Frederick est excellent pour ouvrir les brèches aux coureurs malgré une petite faiblesse en protection. Le poste de Right Tackle a oscillé entre Doug Free et Jermey Parnell pour un résultat satisfaisant (32 pressions dont 3 sacks), alors que le point un peu plus faible aura été le Left Guard Ronald Leary qui a connu quelques difficultés en protection. C’est bien le seul reproche qu’on puisse faire, car sinon la ligne a dominé les débats la majorité du temps… surtout au sol.

Demarco Murray and Travis Frederick - New Orleans Saints v Dallas CowboysPour ceux qui n’ont pas connu la glorieuse époque des Triplets Troy Aikman – Emmitt Smith – Michael Irvin, vous avez une idée de leur style de jeu, puisque Dallas nous a fait un gros flashback aux années 1990 avec dans le rôle du cheval de labour, DeMarco Murray (photo) et encore, Emmitt n’a jamais porté la balle 392 fois dans une saison, et je vous avoue que j’ai un peu peur pour Murray avec une telle charge de travail. Néanmoins, les résultats sont là : 392 courses pour 1845 yards et 13 TDs, le #29 détrônant Emmitt lui-même en établissant le record de yards au sol d’un Cowboy sur une saison. Il n’y a pas de hasard s’il a remporté l’Offensive Player Of The Year, car si on rajoute ses 57 réceptions, on arrive à un total de 449 touches pour 2261 yards et 13 TDs. Malheureusement, son point faible est ressorti au pire moment, en playoffs contre Green Bay : il a commis 5 fumbles en saison plus celui contre les Packers, et il doit absolument corriger ce problème. Quand il a dû se reposer, Joseph Randle l’a très bien remplacé avec 51 courses pour 343 yards et 3 TDs, ce qui fait une moyenne hallucinante de 6.7 yards. Bref, vous ne serez pas surpris d’apprendre que Dallas a terminé 2e de la ligue avec 147.1 yards au sol par match.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Dez+Bryant+Indianapolis+Colts+v+Dallas+Cowboys+r2mxq5F1Sqxl.jpgDans les airs, ça a été un peu moins souverain avec 236.5 yards (16e), notamment parce qu’on reste un peu sur sa faim une fois qu’on a écarté les grands noms. Mais quels grands noms : on commence avec un autre nouveau recordman, la machine à TDs Dez Bryant. Pendant que Murray effaçait Emmitt en yards au sol sur une saison, Bryant a rayé Terrell Owens des tablettes avec 16 TDs. Avec 88 réceptions (comme son numéro) et 1320 yards, il a dominé la plupart des arrières à 15 yards par réception, et Romo a profité d’un rating de 121.2 dans sa direction (4e parmi les receveurs à 100+ ciblages). De plus, il continue d’être un receveur aux mains sûres avec peu de drops et il a sans aucun doute été le meilleur receveur en profondeur de la ligue cette saison… oui je sais à quel point cette phrase est ironique avec la fin du match contre Green Bay, mais on ne peut pas lui en vouloir d’essayer d’attraper l’enbut aussi proche de la ligne. A ses côtés, Jason Witten n’a pas fait une année statistique classique pour lui avec « seulement » 64 réceptions pour 703 yards et 5 TDs, mais Murray et Bryant ont aspiré pas mal des ballons; il continue d’être un des Tight Ends les plus polyvalents de la ligue, étant capable de bien recevoir et bloquer (vous savez, le VRAI rôle du Tight End à la base). Après ces deux-là (et Murray), j’ai dit qu’on restait un peu sur notre faim car on voudrait surtout voir plus de constance : Terrance Williams et Cole Beasley ont montré de belles choses avec 37 réceptions tous les deux, mais ils ont un peu disparu à divers moments. Williams est un vrai danger en profondeur avec 16.8 yards par réception et 8 TDs, alors que Beasley n’a pas laissé tomber une seule passe dans le slot avec 420 yards et 4 TDs. Je sais bien qu’avec Bryant, Murray et Witten ce n’est pas évident de voir la balle plus souvent, mais ils doivent continuer à progresser.

En résumé, pas énormément de défauts à trouver dans cette attaque, mis à part les fumbles de Murray et des cibles secondaires un peu discrètes. Car le coureur compte pour la moitié des 10 fumbles de l’attaque, et le tiers des 14 qui placent Dallas 20e avec 25 ballons perdus au total. Encore heureux que la défense ait été une usine à ballons volés avec pas moins de 31 (2e) pour parvenir à un turnover ratio très potable de +6 (9e). Et c’est bien là que s’est passé le petit miracle de 2014 : une défense potable.

Alors attention, parce qu’en général, quand on ne sait pas vraiment expliquer pourquoi une défense joue bien mieux, elle peut redescendre sur terre aussi vite (voir les Saints entre 2013 et 2014). Mais Rod Marinelli a su tirer la quintessence de ses joueurs cette saison, car rien n’était gagné avec les départs de Jason Hatcher, DeMarcus Ware ou la blessure crève-coeur de Sean Lee. Alors bien sûr, pas forcément de quoi sauter au plafond avec 22.1 points encaissés (15e) et 360.8 yards (21e) en moyenne, mais quand on compare avec 2013, c’est le jour et la nuit. La défense au sol, notamment, a été très solide avec 103.3 yards (8e); c’est plus la passe qui a souffert, et cela a commencé au niveau de la ligne défensive avec trop peu de pressions : 28 sacks (28e). Pourtant Jeremy Mincey et Henry Melton ont été des additions bienvenues aux côtés d’un Tyrone Crawford excellent, mais aucun des deux n’a vraiment remplacé Ware ou Hatcher : ils ne totalisent que 15 sacks à eux trois; Mincey est quand même le meilleur sackeur avec 50 pressions dont 6 sacks. Anthony Spencer a aussi été trop discret, le rookie DeMarcus Lawrence n’a pas joué une partie de la saison (PUP List), et Nick Hayden a été assez terrible. En résumé, si on ne peut pas dire que la DL ait été atroce, elle n’a pas forcément brillé non plus.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Rolando+McClain+Dallas+Cowboys+v+Seattle+Seahawks+ug0grawvrWxl.jpgMais fort heureusement pour eux, les Boys ont trouvé un remplaçant à Sean Lee, sinon la saison aurait pu avoir une autre tournure. Tout le monde avait collé l’étiquette de bust à Rolando McClain, cet ancien premier tour des Raiders 2010 libéré au bout de trois ans avec un passage rapide dans les training camps des Ravens en 2013. Le joueur lui-même était sur le point de prendre sa retraite, mais Dallas a décidé de le faire venir pour un essai… et l’essai s’est transformé en résurrection : McClain (photo) a enfin joué comme un joueur drafté #8 doit le faire. Aucun Inside Linebacker titulaire n’a eu plus d’impact contre la course avec 15.1% de run stops, il a su se montrer dans le pass-rush (1 sack), et il a réussi 2 INTs en couverture. Il a été une vraie tour de contrôle de la défense, et seules les blessures l’ont freiné un peu. Et ce n’est pas la seule surprise, puisque le rookie Anthony Hitchens a aussi su faire sa part du boulot cette saison au sol; c’était indispensable après la mise sur IR de Justin Durant qui reste le meilleur défenseur contre la course dans l’unité. Néanmoins, comme toujours avec les rookies LB, il doit s’améliorer en couverture (2 TDs/1 INT). Le « troisième » larron, Bruce Carter, a réussi la stat assez improbable de CINQ (5) INTs, et il a complété la vraie raison pour laquelle les Cowboys ont tenu le coup en défense : un corps de Linebackers très solide.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Orlando+Scandrick+Washington+Redskins+v+Dallas+aMoDPUSUyF-l.jpgOn ne va pas être aussi dithyrambique sur les arrières qui restent un point faible de la défense : toutes les unités ont mieux joué cette année, sauf eux. Pourtant, le Cornerback Orlando Scandrick (photo) continue d’être la star de l’unité, et on a peut-être vu une deuxième naître quand un Morris Claiborne blessé a été remplacé par Sterling Moore : les deux joueurs n’ont encaissé aucun TD en 140 ciblages et 13 passes défendues; Scandrick a été très complet, réussissant 2 INTs, forçant 2 fumbles et réussissant 1 sack. Malheureusement Claiborne a donc été perdu assez tôt dans la saison, et Brandon Carr n’a pas été à la hauteur de son contrat : il a autorisé 17+ yards par réception avec 6 TDs, et surtout il n’a pas réussi d’INTs depuis la Week 1… de 2013 ! C’est clairement insuffisant pour un CB #1. Au niveau des Safeties, Barry Church a été actif et J.J. Wilcox a manqué parfois de punch dans la défense au sol, mais ils ont réussi 5 INTs à eux deux avec seulement 2 TDs encaissés. Néanmoins, avec un front-7 qui met aussi peu de pression, l’arrière-garde n’a pas reçu toute l’aide qu’elle aurait dû vu le manque de talent à certains endroits.

Enfin, les équipes spéciales ont soufflé le chaud et le froid : Dan Bailey a fait une très bonne saison à 25/29, mais il manque deux Field Goals en playoffs; le premier n’a pas eu d’incidence, le second si. Chris Jones a eu un punt contré, et si Dallas n’a encaissé aucun TD sur retour, ils n’en ont pas marqué non plus.

A peine cette saison très prometteuse terminée, les Cowboys font face à des obstacles à sa répétition : la fin des contrats de Bryant et Murray, le renforcement de la ligne défensive et de l’arrière-garde, la situation en MLB entre Rolando McClain et Sean Lee (ok c’est plutôt un problème de riches). Dallas a démontré une volonté d’être plus propre dans le Salary Cap et plus efficace dans la draft; cela a payé, mais les Boys doivent continuer s’ils veulent pérenniser ce succès, et ça risque d’être mis à mal par deux de leurs trois meilleurs joueurs offensifs.

 

Les besoins

 

Dans l’absolu, avec l’option non levée de Henry Melton, un gros sur la DL devient essentiel, ainsi qu’un arrière; ce pourrait être du best available prospect entre les deux lors du premier tour de la draft. Mais tout cela est bien évidemment lié à la situation de Murray et Bryant; si l’un des deux ne reste pas à Dallas, il faudra trouver son remplacement à la draft.

 

Le futur

 

Domicile : NY Giants, Philadelphie, Washington, Atlanta, Carolina, Seattle, New England, NY Jets.
Extérieur : NY Giants, Philadelphie, Washington, New Orleans, Tampa Bay, Green Bay, Buffalo, Miami.
Record cumulé en 2014 : 119-136-1 (0.467, 24e).

La NFC East entière ayant fini à l’équilibre (32-32), si vous enlevez Dallas et rajoutez la NFC South, même 5 rencontres face à Philly, GB, Seattle ou New England ne peuvent contrebalancer un tel effet négatif. Néanmoins, je me garderais de dire que le calendrier des Cowboys est aussi facile qu’il en a l’air, car un match de NFC East n’est JAMAIS facile, la NFC South pourrait se réveiller, et la valise de grosses défenses dans l’AFC East pourrait faire quelques dégâts.

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