Boom Or Bust : Les premiers tours de la draft 2014 (4/4)

Nous terminons les tribulations des 32 1er tour de draft pour savoir comment ils se sont comportés, et s’ils ont été les meilleurs rookies de leur équipe, avec les picks #25 à #32.

PS : La plupart des stats viennent de NFL.com, avec quelques stats de ProFootballFocus pour complémenter. Il est possible qu’il y ait quelques petites différences de chiffres.

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25. SAN DIEGO : Jason Verrett, CB, TCU
Snaps : 21.7% (230/1061)
Vs. Pass : 50.0%, 2 TDs, 1 INT, 2 passes défendues
Défense : 18 plaquages, 1 assists

Le besoin défensif et notamment chez les arrières était clair, ce qui rendait le pick de Jason Verrett logique pour les Chargers.

Qu’aurait donné une saison complète de Verrett ? On peut légitimement se poser la question, car sa saison a été écourtée par une très vilaine blessure à l’épaule. Mais pendant les deux mois qu’il a joués (environ), le Cornerback au gabarit loin d’être impressionnant a fait de très bonnes performances, que ce soit contre la course ou en couverture. Son arrivée et celle de Brandon Flowers ont revigoré l’arrière-garde… avant que les blessures ne la fassent sortir des rails. L’ex-Horned Frog a démontré toutes les qualités qui l’ont propulsé au premier tour : physique, très agile, ayant un nez pour la balle. S’il continue comme ça et qu’il peut maintenir ce niveau sur une saison complète, Eric Weddle ne sera plus tout seul en couverture et les Bolts auront enfin trouvé la parade à une de leurs failles.

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26. PHILADELPHIE : Marcus Smith, LB, Louisville
Snaps : 6.1% (74/1207)

Les Eagles avaient trade down de leur position en #22. Du coup, ils se retrouvaient en #26 à sélectionner Marcus Smith. Certes, Connor Barwin n’était pas un monstre, Trent Cole se faisait vieux, et la défense avait besoin de mettre du sang neuf bien plus que l’attaque, mais on n’avait forcément un gros REACH clignotant en rouge dans la tête.

Même pas 100 snaps, donc nul besoin de s’attarder sur la première année de Marcus Smith en NFL. Néanmoins, regardez quand même le nombre de snaps de la défense des Eagles : 1200+. Quand on vous dit que parfois une attaque éclair n’est pas l’idéal.

Smith n’a en effet pas beaucoup joué cette saison, contrairement au meilleur rookie Eagle de 2014, qui a aussi été le plus utilisé : le 2e tour WR Jordan Matthews.

Dans une classe 2014 qui pourrait rapidement devenir aux receveurs ce que celle de 1983 était aux Quarterbacks, Matthews n’a pas été le plus flashy ou le plus productif, mais il tire largement son épingle du jeu : malgré un démarrage difficile, il est monté en régime pour finir à 67 réceptions, 872 yards et 8 TDs. On peut dire que la blessure de Nick Foles et l’arrivée de Mark Sanchez lui ont été bénéfiques, car on sent que le QB backup et le rookie WR ont noué une relation pendant les camps (on a vu la même chose avec le rookie TE Zach Ertz). Sa spécialité ce sont les parcours intérieurs qui lui permettent d’utiliser son agilité (même s’il n’est pas une flèche) pour gagner des yards après la réception, ce qu’il fait plutôt bien. Même les craintes à propos de son caractère semblent estompées. Bref, une cible de passe bien sympathique dans le futur de la franchise.

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27. ARIZONA : Deone Bucannon, S, Washington State
Snaps : 65.0% (705/1085)
Vs. Pass : 84.3%, 1 TD, 0 INT, 1 passe défendue
Défense : 65 plaquages, 16 assists, 2 sacks, 1 fumble forcé, 1 fumble récupéré

Petit reach pour les Cardinals. Deone Bucannon rejoignait une arrière-garde quand même bien fournie avec Patrick Peterson, Antonio Cromartie et Tyrann Mathieu, même si ce dernier devait récupérer de sa blessure.

A l’instar de Calvin Pryor ou Ha-Ha Clinton-Dix, Bucannon est un vrai cogneur qui n’a pas peur d’aller au charbon. Mais il a néanmoins fait une moins bonne saison que les deux précités, et pour une bonne raison : il a dû quasiment apprendre deux postes à la fois. En effet, c’est déjà difficile de « réapprendre » le poste de Safety chez les pros, mais avec la blessure de Daryl Washington, les présences de Reshad Jones + Tony Jefferson et le retour de Tyrann Mathieu, le Coordinateur Défensif Todd Bowles a demandé à son rookie de jouer « Star » ou « Dollar », c’est-à-dire un Safety capable de jouer Linebacker. Comme on peut s’y attendre, les résultats sont mitigés : bien qu’il n’ait pas été totalement démuni, il est en plein dans un temps d’adaptation pour apprendre à lire l’OL d’en face et surtout réagir plus rapidement que s’il était positionné en Safety. Pour un cogneur, il est sans surprise plutôt efficace au sol, ratant peu de plaquages, mais il est à la ramasse en couverture. Construction en cours, comme on dit.

Il a été le rookie le plus utilisé, mais si on doit nommer le meilleur, alors ce titre revient au 3e tour receveur John Brown.

Si même les receveurs de 3e tour font des saisons remarquables, pas étonnant qu’on ne tarisse pas d’éloges sur la cuvée 2014. Et on peut dire que John Brown n’a pas eu un parcours facile : on lui a dit qu’il était trop lent ou trop petit pour jouer receveur. Eh bien figurez-vous qu’il a été ciblé presque autant de fois que Larry Fitzgerald ou Michael Floyd (environ 100) pour 48 réceptions, 696 yards et 5 TDs. Alors comme vous le voyez, il doit encore travailler le taux de réception qui est faiblard (51.1%), mais il occupe un poste parfait pour son gabarit, WR#3 derrière Fitz et Floyd. D’ailleurs ce dernier avait un peu disparu au début de la saison, et ce sont John ainsi que son homonyme Jaron Brown (non-drafté 2013) qui ont tenu la baraque pendant ce temps; cela a bien aidé Arizona à plusieurs reprises. Si Floyd reprend du poil de la bête en 2015, avec Fitz voilà une belle triplette de cibles pour Carson Palmer (ou son remplaçant).

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28. CAROLINA : Kelvin Benjamin, WR, Florida State
Snaps : 84.0% (948/1129)
Réception : 73 réceptions, 1008 yards, 9 TDs
Catch Rate : 51.4%, 11 drops
Fumbles : 1

Le débat principal était de savoir si les Panthers allaient prendre Kelvin Benjamin ou Marqise Lee, et c’était le premier qui avait gagné la bataille en offrant une cible énorme à Cam Newton.

Le ton a été rapidement donné pendant la saison : Benjamin était le WR#1 de l’équipe, que ça lui plaise ou non; il a été le receveur le plus ciblé parmi les rookies, et le 5e receveur le plus ciblé de la ligue (142). Toute sa saison peut être résumée par une stat : il n’attrape environ qu’une balle sur deux. C’est tout Benjamin : superbe une action, rageant une autre. A sa décharge, avec la qualité de l’OL des Panthers la majorité de l’année, Cam Newton s’est retrouvé à envoyer assez souvent des prières plus que des passes pour lui. Mais alors qu’il est capable d’attraper une balle en double couverture tel son prédécesseur Steve Smith ou de dévier une balle pour lui-même, derrière il vous fait un drop assez improbable ou il arrête sa route trop tôt. Il a tous les éléments pour être un grand receveur de la ligue, mais il va devoir bosser pour produire plus régulièrement. Ce qu’il a fait cette saison vu les circonstances et quasiment sans soutien à part Greg Olsen est quand même révélateur du potentiel qu’il a dans les années futures en Caroline du Nord. Son développement sera inextricablement lié au retour en forme de Newton (les deux peuvent devenir une combinaison létale) et à l’émergence d’un autre WR.

Benjamin représente le futur de la franchise, et a été une des bases de l’attaque des Cats cette saison. C’est donc compliqué, étant donné son rôle et sa production, de ne pas le mettre comme meilleur rookie. Mais la classe 2014 des Panthers promet d’avoir beaucoup de qualité quand on voit l’impact des deux rookies DB Tre Boston et Bené Benwikere sur l’arrière-garde, ainsi que celui du Guard Trai Turner et du WR non-drafté Philly Brown sur l’attaque.

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29. NEW ENGLAND : Dominique Easley, DT, Florida
Snaps : 24.5% (270/1101)
Défense : 7 plaquages, 3 assists, 1 sack, 1 INT

On se doutait que Bill Belichick allait prendre chez les DT/DE vu les blessures et l’âge de Tommie Kelly et Vince Wilfork, mais on attendait plus Louis Nix III ou Ra’Shede Hageman. Il avait décidé de prendre Dominique Easley malgré son passif de blessures pour ancrer la DL.

Eh bien Easley a vu ses vieux démons le rattraper : ce sont des blessures au genou qui l’avaient fait descendre dans la draft, et c’est une blessure au genou qui a mis fin à sa saison. Il a été plus utilisé dans le pass-rush que dans le jeu au sol par les Patriots, et s’il a montré quelques flashs de potentiel comme son interception contre Minnesota, son pass-rush contre Chicago et ce match référence contre les Colts avec 3 pressions et un stop au sol, il a quand même eu du mal à se faire au jeu de la NFL. Comme souvent avec les gros de devant, que ce soit la DL ou l’OL, on n’affronte plus les mêmes gabarits athlétiques en face, et il faut un peu de temps pour s’y faire (sauf quand on est un monstre explosif comme Aaron Donald). Dommage pour lui d’avoir fini sur IR car faire une saison complète est toujours mieux pour un rookie.

Même s’il n’a pas eu la même efficacité qu’un Corey Linsley, il y a un autre rookie Centre qui a pris les rênes de l’OL de son équipe et qui a su tirer son épingle du jeu dans une situation peu évidente : le 4e tour Centre Bryan Stork.

Comme Linsley (Ohio State), Stork vient d’une Université réputée (Florida State) et s’est retrouvé propulsé Centre; il a dû passer la balle à un des meilleurs Quarterbacks de la NFL, un maître du présnap qui force à apprendre peut-être plus et plus vite qu’ailleurs. Comme le rookie de Green Bay, il a pu s’appuyer sur les vétérans autour de lui, mais la principale différence entre les deux est que Stork n’a pas eu le loisir d’avoir la même stabilité : les Patriots ont en effet longtemps tâtonné avant de trouver la bonne formule (qui a inclus l’échange de Logan Mankins aux Buccaneers). Mais une fois cette stabilité trouvée et Stork absorbant les connaissances nécessaires, les choses se sont calmées et la ligne a retrouvé son efficacité. Elle le doit également au rookie qui a éliminé les pénalités de son jeu pendant la seconde partie de la saison. Il doit encore progresser naturellement, mais s’il continue, il pourrait suivre la voie de Dan Koppen à New England.

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30. SAN FRANCISCO : Jimmie Ward, S, NIU
Snaps : 25.2% (270/1072)
Vs. Pass : 72.0%, 4 TDs, 0 INT, 2 passes défendues
Défense : 19 plaquages, 1 assist

Jimmie Ward était le quatrième safety pris dans la draft, ce qui était imprévisible étant donné qu’on nous avait rabâché la relative faiblesse de la draft à ce poste. C’était également plutôt étonnant vu le contrat signé par Antoine Bethea en Free Agency.

Comme Verrett, Ward a connu une saison rookie écourtée par une blessure au pied, le même qui avait déjà été opéré plus tôt dans l’année. Les 49ers ne l’ont pas utilisé comme Safety mais comme Nickel Cornerback, un rôle de plus en plus important contre les attaques à la passe d’aujourd’hui. Néanmoins il n’a pas énormément joué non plus, d’autant plus que l’arrière-garde possède de la qualité avec Antoine Bethea, Eric Reid, Perrish Cox, Dontae Johnson ou Chris Culliver. Il a eu du mal à s’acclimater à la NFL et reste un travail en cours pour les 49ers.

Sans conteste, le meilleur rookie des 49ers a été le 3e tour LB Chris Borland.

Lui aussi a vu sa saison se terminer sur une blessure, mais entre temps, celui qui n’était pas titulaire au début d’année a fait une entrée fracassante dans la ligue. Alors qu’on pensait que les absences de NaVorro Bowman puis Patrick Willis finiraient par être trop lourdes, il a fait plus que participer à l’effort collectif : il a fini en tête des plaqueurs de l’équipe (107) alors qu’il n’a joué que la moitié de snaps de Michael Wilhoite par exemple ! Et je ne parle même pas du fait qu’1 plaquage sur 5 environ dans le jeu au sol constitue une action négative pour l’attaque (plaquage à perte ou trop court par rapport à un first down). Il a également réussi deux INTs même s’il lâche pas mal de passes en couverture et qu’il devra améliorer ce point (qui est toujours un peu problématique chez les jeunes LBs). Bref, l’ancien de Wisconsin semble dans la droite lignée des Inside Linebackers des 49ers.

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31. DENVER : Bradley Roby, CB, Ohio State
Snaps : 74.4% (818/1100)
Vs. Pass : 65.2%, 6 TDs, 2 INTs, 6 passes défendues
Défense : 63 plaquages, 2 assists, 1 sack, 2 fumbles forcés, 1 fumble récupéré

Un choix plutôt logique avec la blessure et la fin de contrat imminente de Chris Harris, les Broncos choisissaient Bradley Roby.

Bon OK, logique jusqu’au moment où Chris Harris revient, devient un sinon le meilleur Corner de la ligue et resigne pour plusieurs années. En tout cas, Bradley Roby a été situé dans le slot, et il a connu les hauts et les bas classiques du Cornerback rookie : certes il a un bon nombre de passe défendues (dont celle de la victoire contre Indianapolis) et 2 INTs, ce qui prouve qu’il a cette rapidité à réagir pour rejoindre le receveur et cette agressivité qu’il avait démontré en université, mais il a quand même lâché son quota de TDs. Il a également commis son lot de pénalités (7) et doit encore progresser. Un gros potentiel qui doit s’affirmer en deuxième saison.

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32. MINNESOTA : Teddy Bridgewater, QB, Louisville
Snaps : 77.4% (813/1051)
Passe : 259/402, 64.4%, 2919 yards, 14 TDs, 12 INTs, 39 sacks
QB Rating : 85.2
Course : 47 courses, 209 yards, 1 TD
Fumble : 3 dont 0 perdus

Le dernier trade du premier tour annonçait clairement que les Vikings remontaient pour un QB, et ils avaient choix Teddy Bridgewater plutôt que Derek Carr.

Carr a été le seul QB rookie à démarrer la saison, et on s’est rendu compte qu’il avait des bases très intéressantes pour qu’Oakland construise autour de lui. Il a tenu le haut du pavé chez les rookies QB, car même quand Blake Bortles est rentré à la place de Chad Henne il n’a pas eu beaucoup de protection et ses receveurs ont disparu les uns après les autres. Johnny Manziel n’a quasiment pas joué de la saison, et Bridgewater lui aussi a dû attendre un peu pour remplacer Matt Cassel. Quand il est rentré, il a mis un peu de temps à s’acclimater, surtout que Norv Turner n’a pas changé de philosophie, même quand l’équipe a commencé à perdre des pièces essentielles, surtout dans l’OL. Néanmoins au fur et à mesure l’OC et le QB se sont synchronisés, et Bridgewater a semblé progresser au fur et à mesure pour faire une fin de saison vraiment remarquable, avec une précision et une intelligence qui donne grand espoir en son développement.

Néanmoins, on peut toujours trouver des choses à redire. Pour commencer, son corps de receveur, très jeune mis à part Greg Jennings, doit grandir avec lui; tous les receveurs ne sont pas encore mûrs, malgré un Charles Johnson qui a été important; c’est là où un Kyle Rudolph aurait été très précieux. De plus, à certains moments le #5 a vraiment joué les « Capitaine Checkdown », se contentant de petites passes faisant gonfler son taux de complétion, mais je pense que c’est plus une combinaison de la nature de Bridgewater + les manques/méformes/blessures autour de lui (et sa moyenne de 7.3 yards par passe tentée est loin d’être médiocre). Bref, si les Vikes récupèrent quelques armes l’année prochaine, on devrait voir un Teddy avec plus de latitude. Pour l’instant, les signes sont encourageants pour Minnesota de tenir leur premier vrai QB du futur depuis Daunte Culpepper en 1999 (qui lui pour le coup n’hésitait pas à envoyer du lourd).