Gameday : Thursday Night Football Week 7

New York Jets (1-5) @ New England Patriots (4-2)

 

Auteur	Kuro
Date et Heure Française	Vendredi 17 Octobre, 02:25
Lieu	Foxboro Stadium
Titre	Deux équipes frappées par les blessures
Prévision Météo	Grosse pluie

 

Un instant, on a cru à l’impensable : une équipe des Patriots moribonde qui peine à battre Oakland, une attaque en berne avec un Tom Brady qui a déjà sa chambre dans la maison de retraite la plus proche de Foxboro, alors que les Dolphins démarrent en trombe et que les Jets et les Bills profitent de défenses féroces pour instiller le doute dans l’esprit des adversaires. Rébellion en AFC East ! Et quelques semaines plus tard, tout rentre dans l’ordre : New England redevient New England, Buffalo et les Jets payent leurs faiblesses offensives et Miami patauge.

Avec un tel écart entre les records, est-ce que les Jets n’ont aucune chance ? Attention aux conclusions hâtives, car voilà les derniers scores des Jets@Patriots en remontant le temps : Pats 13-10, Pats 29-26 (OT), Pats 30-21, Jets 28-21, Pats 45-3. Si on intègre les matchs à New York et qu’on exclue Buttfumble, les matchs Jets/Patriots sont toujours serrés sur les dernières années. Mais la vraie question, c’est de savoir quelle équipe saura le mieux minimiser les deux blessures graves qu’elle a connues la semaine dernière.

Blessure grave chez l’attaque des Jets : le Guard Brian Winters. C’est dommageable, car si les Jets veulent encore mener la vie dure à New England, il va falloir que l’attaque fasse son travail. La blessure de Winters permet également de souligner une OL de New York qui n’a pas l’efficacité habituelle en cette saison, que ce soit en protection ou à la course; seul le brave et fidèle Nick Mangold surnage, même si lui aussi connaît un coup de mou. Ai-je besoin de vous dire à quel point un Rob Ninkovich qui sort d’un match à 3 sacks ou un Chandler Jones se pourlèchent déjà les babines à l’idée d’affronter l’unité. Ca va rendre la tâche bien plus compliquée pour un Geno Smith qui fait une saison éminemment inconsistante et essaye de blâmer tout le monde sauf lui. La vérité c’est qu’avec une telle OL et un corps de receveurs pas assez décisif hormis Eric Decker, les Jets ont du mal à avancer dès que l’opposition élève un peu le niveau. Et autant vous dire qu’avec l’ex-Jet Darrelle Revis, Devin McCourty ou Kyle Arrington, ça risque d’être un peu compliqué pour David Nelson ou Jeremy Kerley.

Mais il y a quand même un angle d’attaque pour les Verts dans ce match, la blessure grave dans la défense adverse : le Linebacker Jerod Mayo. Les Patriots ne vont pas pouvoir remplacer le capitaine de la défense poste pour poste, pas avec son influence. Du coup, il est possible que les Tight Ends comme Jeff Cumberland, ou que le duo des Chris Coureurs, Ivory et Johnson, en profitent au sol. Attention néanmoins : il faudra savoir bouger la masse Vince Wilfork au centre, et l’arrière-garde est plutôt bonne quand il s’agit de limiter les gains des coureurs à la réception. Il faudra donc absolument que les joueurs de la Grosse Pomme Verte établissent le jeu au sol, sinon on a vraiment du mal à voir comment ils vont pouvoir y arriver.

Et bien évidemment, il faudra stopper l’attaque des Patriots, qui a elle aussi subi une grave blessure : le coureur Stevan Ridley. Cela enlève la composante physique du style de course des locaux, car Shane Vereen est plus agile mais moins puissant que lui; c’est là où LeGarrette Blount aurait été utile. C’est d’autant plus problématique quand on doit se préparer à affronter la DL monstrueuse des Jets, où Mo Wilkerson, Sheldon Richardson, Damon Harrison et mon nom préféré parmi tous les DL de la ligue, Leger Douzable, bouchent tous les trous. Les Patriots se préparent un match où ils ne risquent pas de courir efficacement, ce qui risque de venir mettre le poids de l’attaque sur les épaules de Brady, le « crucifié-ressuscité ».

Et ça peut être une arme à double tranchant : certes la défense aérienne des Jets a eu sa grave blessure avec Dee Milliner, ce qui pourrait affaiblir l’arrière-garde de New York, mais Brady a déjà ses propres problèmes avec une OL poreuse qui doit essayer de stopper le pass-rush brutal des Jets. Parce que j’ai parlé de la DL, mais je n’ai pas évoqué Demario Davis, David Harris, Calvin Pace et la recrue Jason Babin qui fait du bien. Alors oui, qualitativement, le Gronk’, un Brandon LaFell qui sort enfin de sa boîte et un Julian Edelman toujours solide sont au-dessus d’Antonio Allen, Calvin Pryor et compagnie, mais il va falloir que l’OL (ou le jeu de course) laisse du temps à Brady; ni l’une ni l’autre des solutions ne semble assez solide pour en faire une certitude.

Donc ne rayez pas encore ce match de votre calendrier personnel. Il est très possible que la défense des Jets le rendent plus serré que prévu, et qu’il doive se jouer dans les dernières minutes, surtout si la grosse pluie annoncée est présente. Le seul souci, c’est qu’à ce moment-là on a plus confiance en Brady qu’en Geno pour faire pencher la balance du bon côté; ce n’est pas pour rien que dans la plupart des matchs cités en introduction, les Patriots l’aient emporté à chaque fois.