Fiche Légende : Dave Robinson

#89 – Linebacker

 

DaveRobinson

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Richard David « Dave » Robinson
Date de Naissance 3 Mai 1941
Lieu de Naissance Mount Holly Township, New Jersey
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée Moorestown High School, New Jersey
Université Penn State
Draft AFL : 3e tour de 1963 (#17)
NFL : 1er tour de 1963 (#14)
Equipes Green Bay Packers (1963-1972)
Washington Redskins (1973-1974)
Statistiques 12 saisons
155 matchs
27 interceptions
HONNEURS
Pro-Bowls 3 (1966, 1967, 1969)
All-Pro 2 (1967, 1968)
Performances notables
Récompenses 3 titres de champion NFL (1965, 1966, 1967)
2 bagues de champion (1966, 1967)
Membre de l’équipe des années 1960
Membre du Packers Hall Of Fame
Hall Of Fame Classe de 2013

 

Biographie

 

Vince Lombardi (1971), Jim Taylor (1976), Bart Starr et Forrest Gregg (1977), Ray Nitschke (1978), Herb Adderley (1980), Willie Davis (1981), Paul Hornung (1986), Willie Wood (1989) et Henry Jordan (1995). Lorsqu’il est intronisé au Hall Of Fame en 2013, Dave Robinson est le 11e Packer de l’équipe championne NFL et victorieuse du premier Superbowl en 1966 à être honoré. De plus, avec les présences de Nitschke, Wood, Adderley, Davis et Robinson, c’est tout le pan gauche de la défense des Vert et Or qui est à Canton, ce qui en fait probablement la moitié défensive la plus reconnue dans l’histoire de la NFL. D’aucuns pensent que cela fait beaucoup, mais la majorité sait que ce n’est que la consécration logique d’une dynastie légendaire. Et même si la nomination est tardive, ce n’est que justice pour celui que Bill Parcells, élu la même année, a décrit comme « Lawrence Taylor avant Lawrence Taylor ».

Richard David Robinson, rapidement appelé « Dave », naît à Mount Holly Township dans le sud du New Jersey, et grandit dans la ferme familiale de Mount Laurel Township. Il est le dernier d’une fratrie de 9 enfants et aide aux tâches de la ferme. Cela lui permet de se bâtir un bon physique à un jeune âge, et il est de suite attiré par nombre de sports qu’il joue au début pour s’amuser (football, baseball, basketball). Il gagne d’ailleurs un surnom, Lefty, provenant du fait qu’il est gaucher.

DaveRobinsonMoorestownIl va à l’école dans la ville de Moorestown, et lorsqu’il entre au lycée, ses capacités sont rapidement détectées par les coachs : il décide de faire du football, du baseball, du basketball et également de l’athlétisme. Il excelle dans toutes les disciplines, aidant certaines équipes du lycée à atteindre des saisons parfaites : en 1957 l’équipe de football enregistre un record de 9-0, et en 1958-1959 l’équipe de basket totalise un 44-0 cumulé (cela lui vaut plus tard de voir son numéro #89 retiré). A côté de cela, il est également un élève studieux qui ne récolte que des bonnes notes, car à cette époque l’éducation scolaire est aussi importante que l’éducation sportive.

Ces prouesses sur les terrains et dans les salles de classe lui donnent un certain éventail de choix pour sa destination suivante, et il décide d’intégrer la prestigieuse Université de Penn State en 1960. Alors qu’il poursuit des études d’ingénieur civil, il décide de restreindre ses activités sportives au football, dans l’équipe des Nittany Lions coachée par Rip Engle et son assistant, Joe Paterno. Il joue « End » des deux côtés du ballons, ce qui signifie qu’il est Offensive Lineman/Tight End en attaque et Defensive End en défense. Grâce à sa participation, Penn State accumule un record de 24-8 sur les trois années de sa présence (7-3, 8-3, 9-2), reçoit le Lambert Trophy de la meilleure Université du Nord-Est en 1961-1962 et remporte deux Bowls sur trois (le Liberty Bowl en 1960 et le Gator Bowl en 1961). Robinson est reconnu à sa juste valeur sa dernière année (1962), gagnant les honneurs de All-American et de Gator Bowl MVP ; l’association des journalistes sportifs de Philadelphie le nomme même meilleur Lineman du pays.

DaveRobinsonPSUC’est bardé de toutes ces distinctions que Dave Robinson entre dans « les drafts » de 1963 ; à cette période, la NFL, l’AFL et la CFL (la ligue de football canadienne) se battent pour les talents universitaires. Il est sélectionné dans les trois : au premier tour par les Packers de Green Bay en NFL, au troisième tour par les Chargers de San Diego en AFL, et par les Alouettes de Montréal en CFL. Robinson préfère aller dans la ville ensoleillée de San Diego qui lui propose un package de 38000$ (une fortune pour un rookie à l’époque), mais c’est là où le destin frappe et l’histoire devient ironique : les Chargers ne peuvent pas lever les fonds nécessaires pour provisionner son contrat, et ils essayent d’échanger les droits du joueur avec les Bills de Buffalo. La future femme de Robinson, Elaine, lui dit qu’elle connaît les hivers de Buffalo et qu’ils sont trop froids. Le rookie accepte donc de signer chez les Packers de la NFL, sans savoir qu’en fait, les hivers dans le Wisconsin n’ont rien à envier à ceux de l’état de New York.

Et il y a un autre facteur qui ne facilite pas l’intégration des Robinson à Green Bay : Elaine Robinson est la seule femme afro-américaine (si on excepte les stripteaseuses et les prostituées), et Dave, repositionné en Linebacker, devient le premier afro-américain à ce poste. Même s’il n’y a aucun problème de ségrégation à leur égard, les premières années sont un peu compliquées pour le couple, le temps qu’ils trouvent chacun leur place.

Robinson commence comme remplaçant derrière Dan Currie ses deux premières années, en 1963 et 1964. Cela coïncide avec deux années sans titre pour une franchise des Packers qui sort pourtant de trois finales NFL consécutives dont deux gagnées en 1961 et 1962. On commence à se poser des questions sur la valeur de l’équipe en 1965, et c’est le moment que choisit Lombardi pour échanger Currie à Los Angeles, titularisant Robinson. Dave rejoint Ray Nitschke et Lee Roy Caffey dans la ligne des Linebackers, et commence sa domination sur le flanc gauche. Il sait tout faire : plaquer le coureur, sacker le Quarterback, marquer des receveurs à la culotte, et même intercepter des passes. Malgré sa taille et son poids (1m90 et 110 kilos), il est très agile, possède des bras tentaculaires et peut s’adapter à toutes les situations. Green Bay retrouve des couleurs, la machine se remet en marche et elle remporte un nouveau titre de champion.

DaveRobinsonMeredithC’est à partir de là que Robinson va définitivement s’installer dans la défense et connaître ses plus belles heures. En 1966, il joue de mieux en mieux et devient même le meilleur intercepteur de la défense avec 5 (à égalité avec le Cornerback Bob Jeter). Il commence aussi à se faire connaître en tant que joueur décisif : lors du match pour gagner le titre de la division contre les Colts de Baltimore, il provoque un fumble du Quarterback Johnny Unitas qui aide à sceller la victoire 14-10. Il remet ça en finale NFL contre les Cowboys de Dallas : il force une mauvaise passe du Quarterback Don Meredith qui est interceptée dans la endzone et scelle la victoire 34-27 de Green Bay (photo) ; pour la petite histoire, le toujours sérieux Lombardi lui met quand même une note négative sur l’action car en réalité il n’a pas respecté son assignation (même s’il lui avoue plus tard qu’il avait eu raison). Enfin, pour couronner le tout, Robinson participe à la victoire lors du premier Superbowl de l’histoire remporté 35-10 contre les Chiefs. Il est logiquement voté à son premier Pro-Bowl pour cette belle saison.

1967 est la consécration des Packers avec un troisième titre NFL d’affilée remporté contre Dallas lors du mythique Ice Bowl, et un deuxième Superbowl gagné contre les Raiders 33-14 avec un Robinson complet : 2 plaquages, 5 assistances, 1 fumble récupéré et 1 passe déviée. Le #89 est reconnu comme un des meilleurs joueurs de la ligue, avec nomination Pro-Bowl et All-Pro.

Mais la suite est plus difficile : comme le reste de l’équipe, Dave Robinson subit le contrecoup du départ de Lombardi, et malgré deux bonnes saisons en 1968 et 1969 (avec un Pro-Bowl et un vote All-Pro de plus), il n’y a pas de titre à la clé. En 1970, il se blesse gravement au talon d’Achille, ratant la majorité de la saison. Le remplaçant de Lombardi, Phil Bengtson, est remercié, et Robinson déteste cordialement le nouveau coach, Dan Devine, pendant les deux saisons qu’il passe encore à Green Bay ; il le qualifiera de « pire coach qu’il ait jamais connu ».

DaveRobinsonRedsDevine l’envoie finalement à Washington en 1973, une équipe menée par un autre coach mythique (et futur Hall Of Famer), George Allen. Robinson reprend du poil de la bête avec 4 interceptions dont son unique touchdown en 1973 (contre les Giants), et après deux années dans la capitale, le Linebacker décide de raccrocher les crampons sur une carrière de 12 années bien remplies.

Avec 27 interceptions, il est le 5e meilleur Linebacker NFL dans cette catégorie à sa retraite. Il est logiquement élu dans l’équipe des années 1960, dans le Hall Of Fame des Packers puis celui du sport Universitaire. Mais il y a un Hall Of Fame qui continue de le bouder : celui de la NFL, dont, pourtant, il est le secrétaire pendant quelques années après sa retraite. Il doit attendre 39 ans pour recevoir enfin la récompense suprême grâce au Senior Committee  le comité spécialisé dans la nomination des anciens joueurs le désigne, ainsi que Curley Culp, pour intégrer la classe de 2013.

Dave Robinson, qui réside alors à Akron, Ohio, à quelques kilomètres de Canton, entre enfin dans l’immortalité après de longues années d’attente. Comme il le dit lui-même :

Cela me touche, car je sais qu’un jour, un petit Robinson, probablement un de mes petits-petits-petits-petits-petits-enfants, regardera ce bust et se demandera si ce Robinson-là était de sa famille. Et la réponse sera « oui, il l’est », et je le regarderais de là-haut.