Ze Latest Awards : New England

On a beau les enterrer même avec tout un tas de problèmes divers et variés (prison, blessés, inexpérience) mais au final les Pats sont toujours là dans les derniers à rester. Alors certes, on peut dire qu’ils ont de la chance d’être dans l’AFC East, voire surtout l’AFC tout court ces derniers temps, mais on peut surtout se dire que c’est une belle preuve de constance (ils sont, après tout, l’équipe la plus victorieuse depuis 2000). Néanmoins, la fenêtre de tir pour un titre supplémentaire commence sacrément à se refermer.

A lire avec la Marche Impériale derrière (capuche de Beli, Sith Lord tout ça).

 

NEW ENGLAND PATRIOTS
1er AFC East ~ 12-4 / 1-1

 

 

Les prévisions de Madame Soleil 2013

 

Recherche receveur désespérément… c’était un peu le résumé de l’offseason des Patriots qui avait été inhabituellement mouvementée. Ca avait commencé avec la blessure de Rob Gronkowski, puis il y a eu le départ de Wes Welker aux Broncos, l’imbroglio Aaron Hernandez et le 127e cut de Deion Branch. Résultat Tom Brady se retrouvait avec… euh… son voisin de palier ? Belichick avait rapidement trouvé Wes Welker 2.0 en signant le receveur des Rams Danny Amendola, en espérant qu’il fasse une saison complète. On était en droit de se demander comment l’attaque aérienne des Patriots allait pouvoir marcher, le jeu au sol étant dans les bonnes mains de Shane Vereen et Steven Ridley.

De l’autre côté du ballon, le but était d’améliorer un peu la défense contre la passe, sinon il n’y avait pas de quoi paniquer. C’était surtout une question de cimenter l’escouade actuelle, menée par des vétérans comme Vince Wilfork, Rob Ninkovich ou Jerod Mayo et des jeunes prometteurs comme Chandler Jones ou Dont’a Hightower. A noter que l’équipe avait fait un bel ajout avec le Safety des Cardinals, Adrian Wilson, pour renforcer un poste un peu bancal.

En fait, seul les problèmes de receveurs pouvaient vraiment dérailler la saison de l’équipe et l’empêcher de finir encore en tête de sa division, même sous la menace de Dolphins qui avaient encore tout à prouver. La seule différence, c’est qu’on ne les voyait peut-être plus systématiquement aller au bout.

 

La saison

 

@Buffalo 23-21, Jets 13-10, Tampa Bay 23-3, @Atlanta 30-23, @Cincinnati 6-13, New Orleans 30-27, @Jets 27-30 (OT), Miami 27-17, Pittsburgh 55-31, @Carolina 20-24, Denver 34-31 (OT), @Houston 34-31, Cleveland 27-26, @Miami 20-24, @Baltimore 41-7, Buffalo 34-20

 

Les playoffs

 

Indianapolis 43-22, @Denver 16-26

 

La réalité

 

Je cherchais comment prouver que cette saison des Patriots était vraiment inhabituelle, et j’ai trouvé. Comme je l’ai dit en introduction, depuis 2000, New England est l’équipe avec le meilleur taux de victoires (72.8%). Dans la même période, c’est également l’équipe qui a disputé le moins de matchs avec un maximum de 7 points d’écart : 121, loin derrière Pittsburgh (134) et Green Bay (135); de plus, c’est celle qui est la plus proche d’un record équilibré sur ces matchs (60-61). Jusque là vous allez me dire : rien de surprenant, quand on domine sur une longue période c’est qu’on bat les autres un peu plus facilement que la moyenne, et même dans les matchs serrés on arrive plus ou moins à s’en sortir. Eh bien la saison 2013 a été tout sauf normale : c’est la première fois depuis 2000 que les Pats ont disputé plus de 10 matchs (11) dont l’écart final était de 7 points ou moins; c’est le plus haut total de la ligue cette année avec Tennessee et Houston. Leur record est de 7-4, avec 4 défaites sur un total de 18 points, et avant de lever le poing vengeur en citant les fins controversées contre les Jets et Carolina, je vous rappelle celle contre Cleveland. Alors, signe de la fin d’un cycle ? Artefact causé par toutes les absences ? Preuve de la qualité du duo des BB ? Obi-Wan Kenobi ?

Plongeons de suite dans le coeur du sujet avec un Tom Brady qui a dû avoir un flashback à ses premières titularisations chez les Patriots; il était loin d’avoir Randy Moss ou Wes Welker comme cibles à l’époque. Il a dû également composer avec une ligne offensive inconstante dans laquelle les blessures ont seulement été une partie du problème. Bref, tout ça a demandé un temps d’adaptation de sa part, et on a même vu en début de saison des questions sur le fait que son heure était enfin venue. Je pense qu’on n’en est pas encore là : il a pété quelques boulons pendant la saison (intérieurement et extérieurement), mais il a fait une saison statistique assez proche de celle de ses deux premiers titres (avec plus de passes), ce qui colle avec le talent qu’il avait autour de lui. Il termine à 60.5%, 4343 yards, 25 TD et 11 INT, mais les chiffres révélateurs sont ailleurs : 6.9 yards par passe tentée (première fois depuis 2006 qu’il est en-dessous de 7.0), 53 drops (deuxième de la ligue derrière Matthew Stafford) et 40 sacks (deuxième total de sa carrière). Et pourtant, malgré tous ces facteurs contraires, New England a fini 12-4 avec la 3e attaque en points (27.8) dont la 10e à la passe (255.4). Tout cela montre que ça a été une des années les plus abouties de Brady en terme de leadership et de volonté, même si elle n’a pas été la plus belle au niveau des chiffres (les comebacks contre New Orleans et surtout Denver sont assez marquants dans ce sens). Cela a juste fini par lâcher contre plus fort en finale AFC, mais il n’y avait aucune honte à cela.

Ainsi que je le disais, la ligne offensive n’a pas eu son efficacité habituelle en partie à cause des blessures. La mise sur IR du Right Tackle Sebastian Vollmer a été un coup dur, forçant l’entrée de Marcus Cannon (et même de Will Svitek). Vollmer forme avec Nate Solder une bonne paire de Tackles, même si le Right Tackle manque un poil d’impact à la course, et que Solder a eu deux ou trois performances très compliquées en protection de passe (pendant lesquelles il a lâché la majorité de ses 35 pressions et 10 sacks); la finale AFC en est un exemple. Cannon a fait ce qu’il a pu et a été bon en protection, moins à la course. Chez les Guards, Logan Mankins est toujours le roc solide dans le jeu de course, même si sa protection de passe a été moins bonne qu’à l’accoutumée (lui aussi a lâché 10 sacks), alors que Don Connolly a été plus inconstant dans les deux compartiments. Enfin, le centre Ryan Wendell a été un peu léger et s’est fait trop facilement bouger par les adversaires : il a lâché 37 pressions dont 6 sacks, pire total chez les Centres (plus que son Left Tackle !). Vous l’avez compris, c’est surtout l’intérieur de la ligne qui a posé problème cette année, donc ce n’est pas juste une histoire de blessure de Vollmer : dans l’ensemble, on a déjà vu l’unité jouer bien mieux.

Tout à l’heure, en parlant des stats de l’attaque, j’ai volontairement omis le jeu au sol : les Patriots ont très bien couru avec 126.1 yards, 9e moyenne de la ligue. C’est de là qu’est venue une des grosses surprises de la saison : car on attendait Shane Vereen, on attendait Steven Ridley, mais on n’attendait sûrement pas la résurrection de LeGarrette Blount (photo). New England n’a pas fait la même erreur que Tampa, à croire que le coureur était fait pour être un cheval de travail, et le résultat s’est de suite vu : il a cartonné du défenseur avec 153 courses, 772 yards, 7 TD, soit une moyenne de 5.0 yards. C’est une bonne chose car Vereen a vu son année pourrie par une blessure au poignet dès le premier match, et Ridley a eu un cas de fumblite aiguë qui lui a valu un petit tour sur le banc. Malgré des chiffres très proches de Blount avec 178 courses, 773 yards et 7 TD, Ridley doit travailler sur sa protection de balle. Vereen a quand même eu le temps d’avoir un impact comme receveur avec 47 réceptions, 427 yards et 3 TDs. Dans l’ensemble, ça fait quand même un bon trio qui offre une alternative salvatrice à Brady.

Et puisqu’on parle de réceptions, voilà le moment de parler des illustres Kenbrell Thompkins, Aaron Dobson et autres Josh Bryce ! Je sais que vous attendiez ce moment avec impatience. Mais avant cela, une petite blague : c’est Danny Amendola qui rentre dans un bar, et… comment ça je l’ai déjà faite avec Ryan Mathews l’année dernière ? Ah pardon, ce qui est bien avec cette blague c’est qu’elle se recycle facilement. Donc Amendola a encore fait sa blessure annuelle qui le rend indisponible où incapable de jouer à 100%, mais il a néanmoins fait une bonne saison; on en attendait juste un peu plus que 54 réceptions, 633 yards et 2 TD. Du coup, il a fallu que quelqu’un sauve Brady, et le rôle de Wes Welker 2.0 a incombé à Julian Edelman (photo), qui a parfaitement répondu présent : 105 réceptions, 1056 yards et 6 TD (il est le troisième receveur des Pats à 100+ dans une saison après Troy Brown et Welker). On peut dire que son « petit » contrat d’un an et 1M$ (avec les bonus) a été rentabilisé au maximum, mais cela pose le souci de sa re-signature. Le trio de rookies cité au début a naturellement connu son lot de problèmes liés à l’inexpérience, même s’ils ont montré de bonnes choses parfois : Thompkins et Dobson ont 14+ yards de moyenne et 4 TD chacun. En tout cas, tout ce petit monde doit bosser la réception : aucun n’est en dessous de 11% de drops, ce qui explique les 53 drops. Enfin, parlons du poste maudit, les Tight Ends, qui a vu Aaron Hernandez inculpé de meurtre et Rob Gronkowski ne jouer que 7 matchs entre sa blessure au dos et sa rupture d’ACL; Michael Hoomanawanui a fait un intérim compliqué.

Et malgré tout ça, l’équipe est dans le top 10 en yards et en points. On ne peut pas en dire autant de la défense, qui n’a pas été mauvaise, mais où les blessures ont été un peu plus dommageables qu’en attaque.

On commence avec la ligne défensive qui a été la plus durement touchée : quand on perd un titan comme Vince Wilfork au milieu (même s’il ne jouait pas comme un dieu), et dans la foulée son remplaçant Tommy Kelly (qui jouait bien), on se retrouve à faire jouer les illustres comparses des Thompkins et Dobson, les rookies Chris Jones et Joe Vellado. C’était donc le boulot de Chandler Jones et Rob Ninkovich (photo) d’essayer de tenir l’unité afin de ne pas être trop perméable, notamment au sol. Malheureusement : 1) ce n’est pas leur rôle premier, et 2) une autre absence derrière a définitivement rendu la tâche très compliquée; sans surprise la défense des Pats a encaissé 134.1 yards par match au sol, 30e de la ligue. DE Jones (Chandler) a été le meilleur DL, efficace contre la course et dans le pass-rush (66 pressions dont 11.5 sacks); Ninkovich a été un tout petit peu plus discret (68 pressions dont 8 sacks) mais solide. DT Jones (Chris) et Vellado ont eu du mal à tenir le choc même s’ils ont mieux joué qu’attendu (Jones a 6 sacks, Vellado 8.7% de run stops – 9e chez les DT); ils se sont néanmoins fait voler la vedette par Sealver Siliga qui a été très bon contre la course. Néanmoins, la DL a quand même manqué d’allant au sol, ne parvenant pas assez souvent à plaquer le coureur pour un gain nul ou négatif.

L’absence dont je parlais derrière la DL est bien évidemment celle du patrouilleur Jerod Mayo, qui lui aussi a fini sur IR pendant la saison. Le général de la défense avait démarré sur les chapeaux de roue, et c’est le sophomore Dont’a Hightower qui s’est retrouvé avec la charge de devenir le nouveau patron de la défense. Je ne vous surprendrais pas en vous disant qu’il a eu bien du mal au début, mais il s’est amélioré au fur et à mesure de la saison, réussissant plusieurs belles performances à la fin. Il a été solide contre la course (18% de run stops, 2e 4-3 OLB), en conjugaison avec Brandon Spikes (12.2%, 2e ILB). Ils ont reçu l’aide du rookie Jamie Collins qui a fait de bonnes rentrées en saison régulière et deux matchs de playoffs assez fantastiques; Dane Fletcher a également montré de bonnes choses. Disons que les soucis au sol ont plus été causés par la DL et le manque de Mayo que par les Linebackers présents; ils ont généralement fait leur travail. Par contre, question couverture ce n’est pas encore ça : que ce soit Hightower, Spikes ou Collins, ils ont été pris en défaut à la passe (autour de 70%, 3 TD, 1 INT, 8 passes défendues à eux trois).

Un problème qu’ont moins connu les arrières de New England lors d’une saison remarquable de leur part. L’année dernière, l’unité a lâché 72 actions de 20+ yards à la passe, cette année seulement 55, ce qui prouve qu’il y a du mieux; de plus, aucun CB n’a lâché plus de 60% de réceptions. Aqib Talib a été précieux quand il était sur le terrain, contre la course et la passe : même s’il a lâché 15.7 yards par réception, il a quand même accumulé 4 INT et 7 passes défendues contre 3 TD. De l’autre côté, on a eu un mix entre Alfonzo Dennard et Kyle Arrington : avant son problème au genou Dennard était presque aussi bon que Talib (2 TD, 1 INT, 7 passes défendues), alors qu’Arrington a eu un peu plus de problème; il a été le CB le plus ciblé (89) et a pris 6 TD malgré 14 passes défendues. Mais la vraie surprise du groupe a été Logan Ryan : le rookie a explosé cette année avec 50.9% de passes autorisées, 5 INT et 6 passes défendues pour seulement 3 TD; ce qui ne gâche rien, il est très sûr dans ses plaquages (2 manqués seulement). Chez les Safeties, Devin McCourty (photo) continue d’être un des meilleurs derniers défenseurs de la ligue, à tel point qu’il a vu peu de passes dans ses environs (27). Il a formé un bon duo contre la course avec Steven Gregory, qui cependant a connu quelques problèmes au plaquage (10 ratés) et a semblé être gêné par ses blessures. Mais dans l’ensemble, l’arrière-garde a été présente.

Enfin, Stephen Gostkowski a été très précieux pour l’équipe cette année avec 38 Field Goals réussis sur 41, alors que le punter Ryan Allen a fait une belle saison en remplacement de Zoltan Mesko. En général, les équipes spéciales des Patriots ont fait une très bonne année.

Les Patriots devraient donc logiquement s’améliorer automatiquement en récupérant leurs blessés, ce qui ne peut que faire peur quand on voit ce qu’ils ont été capables de faire sans eux. Que dire sinon qu’on semble être reparti pour un tour l’année prochaine si ça ne se réveille pas un peu dans la division… et dans la conférence. Ensuite, en playoffs, tout est possible, il faut juste que New England ne joue pas un de ses pires matchs de l’année lors de la finale AFC.

 

Les besoins

 

Resigner Talib et avoir le Gronk toute une saison serait déjà un plus appréciable (ou trouver un TE sympa pour remplacer Hernandez). Dans les ajouts effectifs, il faudrait un peu plus de soutien sur la DL (DT et DE), et enfin un receveur et un Safety avec le cut de Gregory pour compléter.

 

Le futur

 

Domicile : Buffalo, Miami, NY Jets, Denver, Oakland, Chicago, Detroit, Cincinnati.

Extérieur : Buffalo, Miami, NY Jets, Kansas City, San Diego, Green Bay, Minnesota, Indianapolis.

Record cumulé en 2013 : 131-123-2 (10e).

Ca pourrait être plus violent qu’il n’y paraît avec la NFC North, mais encore une fois les Pats ont les cartes en main pour gagner la division.