Ze Latest Awards : Kansas City
S’il y a eu des rotoplafs cette année, il y a forcément également eu des falpotors, des équipes à la rue l’année dernière qui ont resurgi cette année avec fracas. On se doutait que les Chiefs ne valaient probablement pas leur record de 2-14 (pas avec autant de Pro-Bowlers), et cette année n’a fait que le confirmer. Par contre, on ne s’attendait pas forcément à ce que Kansas City engrange 11 victoires et mène la vie dure aux Broncos pendant plusieurs semaines.
A lire avec sa fausse moustache bien en place.
KANSAS CITY CHIEFS
2e AFC West ~ 11-5 / 0-1
Les prévisions de Madame Soleil 2013
Le 2-14 malgré une équipe avec plusieurs Pro-Bowlers n’était pas une surprise : on savait déjà avant que Romeo Crennel était un superbe Defensive Coordinator qui n’avait juste pas DU TOUT la carrure pour être Head Coach. Donc on pouvait espérer mieux avec l’arrivée du Morse lui-même, Andy Reid, en provenance de Philadelphie.
Et dès son arrivée, il avait fait un sacré ménage de printemps, se débarrassant en vrac de Matt Cassel, Peyton Hillis, Steve Breaston, Eric Winston plus tout un tas de défenseurs dont vous n’avez probablement pas entendu parler. Du côté des emplettes, il avait débauché Alex Smith, Donnie Avery, Anthony Fasano, Akeem Jordan ou Dunta Robinson pour essayer d’injecter du sang « neuf » dans une équipe un peu branlante. Il en avait aussi profité pour drafter Eric Fisher en #1 afin de protéger Smith.
On sait tous qu’Alex Smith est quelqu’un de propre, mais à qui il ne faut pas demander plus qu’il n’en est capable. C’est pourquoi si on pouvait être optimiste d’avoir Dwayne Bowe et Jamaal Charles pour l’assister, on ne pouvait pas s’empêcher de penser que la blessure puis le cut de Tony Moeaki affaiblissait une attaque déjà un peu limite sur le papier. L’arrivée de Dunta Robinson était censée compenser la perte de Brandon Carr en 2011, mais à part ça, on ne se faisait pas trop de souci pour la défense qui avait juste besoin d’une attaque potable pour mieux tenir le coup. S’il y avait une pièce à mettre sur l’équipe surprise dans l’AFC, c’était bien les Chiefs…
La saison
@Jacksonville 28-2, Dallas 17-16, @Philadelphia 26-16, Giants 31-7, @Tennessee 26-17, Oakland 24-7, Houston 17-16, Cleveland 23-17, @Buffalo 23-13, @Denver 17-27, San Diego 38-41, Denver 28-35, @Washington 45-10, @Oakland 56-31, Indianapolis 7-23, @San Diego 24-27 (OT)
Les playoffs
@Indianapolis 44-45
La réalité
Le finish contre Indy en playoffs a été un des plus improbables de l’histoire avec un écroulement défensif généralisé; ça peut paraître ironique étant donné que la défense a porté l’équipe au deux-tiers de la saison, mais ça l’est moins quand on se rappelle qu’elle a lâché énormément de lest dans le dernier tiers. Néanmoins, comme je l’ai déjà dit, avec un upgrade au poste de coach et de QB, l’équipe a de suite été bien plus équilibrée et promet d’être dangereuse pour les années à venir; il lui reste quand même un peu de travail en attaque pour ne pas dépendre d’un certain individu (indice : celui qui joue John Rambo). Andy Reid a encore réussi un bien joli travail, et il aurait mérité le Coach Of The Year autant que Ron Rivera; néanmoins il a encore, parfois, fait montre de sa gestion bizarre de l’horloge et du playcall. Tout ça n’est pas vraiment une surprise, car on connaît depuis des années les nombreuses qualités et les quelques défauts du Morse.
On ne s’attendait pas à ce qu’Alex Smith révolutionne le monde des QB NFL, mais qu’il arrive à Kansas City avec ses qualités bien reconnues : manager du jeu, qui prend soin de la balle, sait scrambler si besoin et complète les passes nécessaires pour faire avancer l’attaque en soutien du jeu de course. A la grande surprise de personne, Alex Smith a été meilleur que QB-Chiefs de l’année dernière : il a managé le jeu, a pris soin de la balle (10 pertes seulement), a su scrambler si besoin (76 courses, 431 yards, 1 TD) et a complété les passes nécessaires pour faire avancer l’attaque en soutien du jeu de course. Il s’est même amélioré au fur et à mesure de la saison, progressant dans les lancers longs (avec un peu plus d’aide de sa ligne qui a également démarré lentement) et scorant plus de TDs. Que vous dire de plus sur Alex Smith que vous ne saviez pas déjà ? Il est rarement la raison unique pour laquelle vous allez gagner ou perdre un match (sauf quand il gagne presque le Wild Card à lui tout seul), mais quand il n’est plus là vous sentez la différence. Comme très souvent (à part aux 49ers en 2012), il a une des plus basses moyennes de yards par réception (6.5), mais avec 60.6%, 3313 yards, 23 TD et 7 INT, il est le QB du futur à moyen terme pour les Chiefs. Il était ce dont Kansas City avait besoin (en partie) pour revenir sur le devant de la scène.
Comme déjà évoqué, la jeune ligne offensive a naturellement eu du mal à s’imposer au début de la saison. Elle a grandi avec Smith au cours de l’année, mais elle a plusieurs fois été sauvée par la capacité du QB à courir pour sa vie. Eric Fisher était particulièrement scruté, étant le #1 de la Draft, et il a eu une saison assez compliquée mais pas totalement catastrophique avec 47 pressions dont 7 sacks; c’est surtout qu’on attendait plus du top pick. Il a subi pas mal de petites blessures et eu énormément de mal avec les pass-rushers adverses; il a néanmoins montré de bonnes choses parfois, et il va devoir profiter à fond de son expérience de rookie et d’une offseason supplémentaire. Branden Albert a été bon et Rodney Hudson surprenant de retour de blessure (14 pressions dont 5 sacks). Jon Asamoah a fini par être remplacé par l’ex-Viking Geoff Schwartz à force de se faire enfoncer par les défenseurs, et Schwartz a probablement gagné le poste de Right Guard pour la saison prochaine tant il a été solide. Jeff Allen a été souvent en difficulté.
On savait déjà que Andy Reid adorait les coureurs multitâches (hello Brian Westbrook, hello LeSean McCoy), alors on devinait déjà ce que ça allait donner avec Jamaal Charles (photo). A partir de là, 259 courses pour 1287 yards et 12 TD au sol ne sont pas des stats qui surprennent grandement. Il atteint de nouveau 5 yards par course au moins, et on peut saluer le travail de son bloqueur personnel Anthony Sherman pour cela (qui a dit que le Fullback était mort en NFL ?). Par contre ça change de suite quand on regarde à la réception : 70 réceptions pour 693 yards et 7 TD, soit le double de réceptions, le triple de yards et… le septuple de TD par rapport à 2012. Et ce qui est encore plus incroyable (et navrant dans un sens), c’est que ça en fait le meilleur coureur ET receveur de l’équipe. Bref il a porté l’attaque à lui tout seul avec ses 19 TD, top scoreur dans la NFL. Ah, si Charles avait un peu d’aide autour de lui, comme une ligne un peu plus potable à la course ou des receveurs compétents… Knile Davis a fait un intérim un peu limite (3.5 yards par course et 4 TD).
Puisqu’on parle de receveurs compétents, on y arrive. Les Chiefs ont donné les sousous dans la popoche de leur #1 Dwayne Bowe, et c’est peu dire que sa performance n’a pas déclenché la folie dans les gradins. 57 réceptions pour 673 yards et 5 TD ? Que des marques inférieures à Charles en réception. Il a semblé à court de jus, bien moins explosif que les années précédentes, avec seulement 56.4% de catch et 8 drops sur 65 rattrapables. On pensait que l’arrivée de Smith allait confirmer que l’année dernière était surtout la faute du QB… c’est raté. Et pour ne rien arranger, derrière Bowe c’est encore plus faible : que ce soit Donnie Avery, A.J. Jenkins, Junior Hemingway ou Dexter McCluster, ce n’est pas du tout suffisant pour soutenir Bowe et empêcher que Charles se retrouve meilleur receveur. Les Tight Ends ont, eux, été décimés par les blessures entre Tony Moeaki, Travis Kelce ou Anthony Fasano; ce dernier a quand eu le temps de faire de bonnes choses (2 TD). Clairement si Kansas City veut aller plus loin que le Wild Card, c’est ici qu’il va falloir trouver des nouvelles armes.
Certes les Chiefs sont loin d’être ridicules avec 26.9 points par match (4e), ou 120.8 yards au sol (10e), mais 208.8 yards en l’air (25e) n’est pas un hasard. Le plus ironique c’est que pourtant le jeu aérien aurait dû permettre à KC de passer le premier tour des playoffs si la défense, qui a démarré la saison tambour battant en volant un gros nombre de ballons (36, 2e NFL), n’avait pas terminé son écroulement au pire moment. On peut d’ailleurs le localiser à un endroit très précis.
Indice : ce n’est pas dans le front-7, car il a été inarrêtable (quasiment) toute la saison. Que ce soit les Defensive Linemen ou les Linebackers, tous ont fait un travail fantastique à la course, dans le pass-rush et contre la passe. On commence avec les big guys de devant, où le sophomore premier tour de l’année dernière, Dontari Poe (photo), a enfin pris ses aises : le Nose Tackle a été là contre la course (30 stops et aucun plaquage manqué), dans le rush (4.5 sacks) et même contre la passe (4 passes déviées), mais il a été le seul DT de la ligue à jouer 1000+ snaps, ce qui explique son épuisement au cours de la saison. Poe est spécial, mais il faut trouver le moyen de le reposer. Autour de lui, l’ex-Jet Mike DeVito, Tyson Jackson et Allen Bailey ont formé une unité de Defensive Ends très présente contre la course, et le seul reproche qu’on peut leur faire est un manque de pénétration pour sacker le QB; ce n’est pas vraiment normal que Poe ait plus de pressions qu’eux en étant NT, même s’il est énorme. Cependant, avec les deux dragsters derrière, c’est un défaut qui passe plutôt bien.
D’ailleurs quand les deux dragsters précités ont été blessés, on a de suite vu la production du pass-rush des Chiefs descendre drastiquement. Il y a bien évidemment Tamba Hali (photo, à droite), le fer de lance reconnu, mais à mon avis celui qui fait le plus peur est Justin Houston (photo, à gauche) : il n’est que dans sa troisième année, et il est au moins aussi bon voire meilleur que Hali dans certains compartiments du jeu. Les deux ont traumatisé les OLs adverses avec 11 sacks chacun, et si Hali a le plus de pressions au total (77 vs 59) il les réalise avec plus de rushs (500 vs 332). Houston est meilleur dans le jeu au sol (8.7% de run stops, top 5 3-4 OLB) mais Hali est meilleur en couverture (2 passes autorisées sur 4 et 1 INT). Sans cette blessure au coude, Houston n’aurait probablement pas faibli en cours de saison comme Hali l’a un peu fait. Enfin bref, duo monstrueux, au suivant ! Tiens, en parlant de suivant, je vous rappelle qu’entre les deux il y a Derrick Johnson, qui n’est pas un manche non plus. Il a fait une très bonne saison notamment en couverture (67.3%, 2 TD, 2 INT et 3 passes défendues) alors que son compère Akeem Jordan a été très bon à la course (12.5% de run stops). L’ancien Packer Frank Zombo a été solide en remplacement des OLB. Bref, toujours pas de souci de ce côté-là.
C’est donc forcément chez les arrières que les problèmes ont eu lieu : la défense aérienne de Kansas City a encaissé 63 actions de 20+ yards (3e plus haut total) et 16 actions de 40+ yards (2e plus haut total). Je suis prêt à concéder que les Chiefs ont eu une division de fous furieux dans les airs avec Denver et San Diego, et qu’ils ont souffert des blessures au pass-rush, mais on pouvait s’attendre à un peu mieux. Par exemple, Brandon Flowers nous a habitués à des saisons excellentes en couverture : cette année il a autorisé 66.7% avec 4 TD pour 1 seule INT et 3 passes défendues. Sean Smith a été un peu plus efficace avec 5 TD, 2 INT et 3 passes défendues, alors que sans surprise Dunta Robinson est sur la fin de carrière. Enfin, il y a le cas Marcus Cooper : c’était sa première année en tant que Corner pour le receveur reconverti, et il a été moqué suite à son match atroce contre Peyton Manning… mais ne vous arrêtez pas uniquement à cela : il a les atouts athlétiques pour le poste, et avec 52.3%, 5 TD, 2 INT et 11 passes défendues, s’il continue de progresser, il pourrait devenir un CB intéressant. Du côté des Safeties, Eric Berry a fait une saison solide en couverture (2 TD, 3 INT et 5 passes défendues avec moins de 10 yards par passe), alors que Kendrick Ellis a été moins efficace sans être horrible; les deux auraient également pu être plus actifs contre la course.
Enfin, les équipes spéciales ont été très bonnes cette année, avec notamment 2 TD sur retour de punts de McCluster, et 2 TD sur retour de kicks de Quintin Demps et Knile Davis; Kansas City a même établi un record NFL avec 29.9 yards par retour de kick.
Les Chiefs ont fait un bond en avant cette saison, un bond qu’on sentait possible l’année dernière avec les bonnes pièces rapportées. Ils vont maintenant se heurter au vrai problème : ajouter les pièces nécessaires pour aller plus loin en playoffs. Ce faisant, peut-être parviendront-ils à stopper la 3e plus longue disette de victoire en playoffs (20 ans, derrière Cincinnati et Detroit) et, qui sait, stopper la 2e plus longue disette de victoire au Superbowl en NFL (44 ans, derrière les Jets). Compliqué certes, mais la franchise du Missouri sait où regarder pour cela.
Les besoins
Besoin urgent d’un playmaker à la réception pour supporter Bowe, et d’un DB pour solidifier un peu l’unité. Les deux besoins ne vont jamais apparaître aussi importants que quand vous allez lire le calendrier 2014. Un OL ne peut jamais faire de mal même si les Chiefs sont pas mal dans ce secteur.
Le futur
Domicile : Denver, Oakland, San Diego, New England, NY Jets, St. Louis, Seattle, Tennessee.
Extérieur : Denver, Oakland, San Diego, Buffalo, Miami, Arizona, San Francisco, Pittsburgh.
Record cumulé en 2013 : 143-113 (7e).
Comme je disais, un WR et un DB sivouplé, parce que ça va charcler entre les deux West. Si l’idée d’avoir la défense des Chiefs contre celles de Seattle et San Francisco fait saliver d’avance, sans arme potable autre que Charles et sans renfort derrière, ça risque de ne pas suffire.