Ze Latest Awards : Houston

Comme je disais en introduction des Latest Awards, il est possible que quelques bons gros nanars se glissent dans la sélection. Nous commençons les Awards Techniques avec le plus gros d’entre tous : il est d’autant plus surprenant que de la part de ce réalisateur là, c’était totalement imprévu. On pensait que les Texans avaient les armes nécessaires pour retourner en playoffs une troisième année consécutive, mais à la place je pense qu’on a eu l’écroulement généralisé le plus inattendu de ses dernières années (même Atlanta était semi-prévisible vu l’âge de l’effectif).

A lire en comparant les saisons 2012 et 2013 des Chiefs pour se rassurer (même si…).

 

HOUSTON TEXANS
4e AFC South ~ 2-14

 

 

Les prévisions de Madame Soleil 2013

 

La question était récurrente depuis deux ans à Houston : la franchise allait-elle enfin passer le cap du Divisional Round et ne pas se contenter d’être la bête noire de Cincinnati en playoffs ? On savait déjà que l’équipe avait quelques pièces d’exception : Andre Johnson, Arian Foster, la terreur des mouches J.J. Watt, Johnathan Joseph, Brian Cushing… mais il manquait toujours quelque chose pour passer au niveau suivant.

On pouvait au moins reconnaître que les Texans avaient su cibler un des problèmes et le régler à la draft avec le choix de premier tour, le receveur DeAndre Hopkins. Cela faisait un moment que le #80 avait besoin d’aide en réception, et on lui avait trouvé DeAndre, ce qui en fait faisait un duo sympa Dédé/Dedédé (ou Dé carré et Dé cube, ou D2 et D3 comme vous voulez). Une autre question qui était soulevée était la vraie qualité de Matt Schaub, et s’il était capable de porter l’équipe au plus haut… ce qui n’était pas tout à fait sûr.

Les pertes du LB Connor Barwin et du Safety Glover Quin en défense pouvaient prêter à quelques inquiétudes, même si elle restait une solide unité avec le rajout du playmaker Ed Reed. Bref il était temps que Houston réaffirme sa domination de l’AFC South contre Indy, et aille enfin en finale de conférence.

 

La saison

 

@San Diego 31-28, Tennessee 30-24 (OT), @Baltimore 9-30, Seattle 20-23 (OT), @San Francisco 3-34, St. Louis 13-38, @Kansas City 16-17, Indianapolis 24-27, @Arizona 24-27, Oakland 23-28, Jacksonville 6-13, New England 31-34, @Jacksonville 20-27, @Indianapolis 3-25, Denver 13-37, @Tennessee 10-16

 

La réalité

 

« Une autre question qui était soulevée était la vraie qualité de Matt Schaub, et s’il était capable de porter l’équipe au plus haut… ce qui n’était pas tout à fait sûr. » Sans blague. J’adore relire les prévisions à la fin de la saison, je rigole toujours beaucoup après coup.

On ne parle pas assez des cascades au cinéma, c’est pourquoi il me paraît normal de vous expliquer ce qu’est le terme technique de « rotoplaf » : imaginez quelqu’un qui court à toute vitesse et qui se prend, par exemple, une barre horizontale au niveau de la poitrine ou de la figure. Cette personne, immanquablement, va être emportée par son élan qui va la propulser en l’air dans un magnifique salto arrière. Eh bien un rotoplaf, c’est ça, avec un gros faceplant à la fin, i.e. tête la première par terre (c’est pour ça que c’est un geste technique très compliqué, il est plus facile de faire un faceplant en faisant un salto avant). Et le rotoplaf, c’est la réalité pour les Texans cette année. Non seulement ils n’ont gagné que deux matchs, mais le premier a été remporté à la dernière seconde grâce à un Field Goal, et le second a été remporté en prolongations suite à un FG de la victoire raté. Donc Houston aurait même pu finir 0-16, ce qui est aberrant avec la qualité de leur effectif. C’était vraiment une saison pourrie à tous les niveaux, à l’image de ce malaise de Gary Kubiak à la mi-temps du match contre Indy.

Cependant, pas de quoi tirer la sonnette d’alarme du style « mode reconstruction pour les dix prochaines années ». Les Texans ont gagné plus de first downs et de yards que leurs adversaires; ce qui les a complètement plombés c’est principalement le pire turnover ratio de la ligue à -20. De ce fait, ils ont posté une moyenne risible de 17.2 points par match (31e), ce qui nous amène naturellement à l’attaque, et Matt Schaub. Ce n’est pas la réponse qu’on attendait de sa part cette année : même s’il n’a jamais été totalement flashy (bien qu’il ait été top QB en yards en 2009), il a multiplié les erreurs dont cette fameuse série de 4 picks-6 en 4 matchs. 61.2%, 2310 yards, 10 TD et 14 INT, ce n’est pas le Schaub sûr qu’on a connu par le passé. Case « Mad Bomber » Keenum est arrivé avec la fougue de sa jeunesse, mais les défenses se sont rapidement ajustées et il a eu bien plus de mal par la suite (54.2%, 1760 yards, 9 TD, 6 INT). Bien sûr on pourrait se dire que Schaub a peut-être mérité que les Texans le soutiennent dans ce moment difficile (rien ne dit qu’il ne va pas rebondir l’année prochaine), mais ça fait 7 ans maintenant qu’il est là, cette saison il a ressemblé par moment à Blaine Gabbert sur le terrain, et avoir le #1 de la prochaine draft est très tentant pour commencer un nouveau cycle dans l’autre franchise du Texas.

Schaub n’a pas été le seul problème en attaque : la ligne offensive et le jeu de course ont également été en-dessous cette année, mais pas pour les mêmes raisons. La ligne n’a plus le lustre d’antan et a été très inconstante : que ce soit en run block ou en protection de passe, ça n’a pas été aussi bon que les années précédentes (poussant Schaub à faire nawak sous pression). Les meilleurs OL de l’équipe, Chris Myers et Duane Brown, n’ont pas réussi à être bons dans les deux : Myers a été solide seulement à la course, Brown seulement à la passe. L’unité a manqué de cohésion… et d’un Derek Newton ne serait-ce que potable).

Du coup, le jeu de course en a également pâti, sans compter que Arian Foster et Ben Tate ont été minés par les blessures toute l’année. Foster a raté sa préparation suite à son opération puis a lutté toute la saison, et quand il est parti sur IR Tate s’est cassé trois côtes mais a quand même joué avec. Dans ces conditions, leurs moyennes de 4.5 et 4.3 yards par course sont impressionnantes. Le Fullback Greg Jones a été un remplaçant efficace de Vonta Leach.

Impressionnante comme l’ami Dédé Johnson (photo) qui continue d’épater les foules à la réception; il a encore prouvé que, quand il n’est pas blessé, il est l’un des meilleurs receveurs de la ligue. Avec 109 réceptions et 1407 yards il devient recordman des saisons à 100+ réceptions (5 avec Wes Welker et Brandon Marshall) et recordman des saisons à 100+ réceptions & 1400+ yards (4). Il a reçu un coup de main très intéressant de la part de Dédédé Hopkins qui, malgré quelques erreurs mentales qui lui ont coûté un tour sur le banc, promet pour le futur. Rapide, sûr, avec de très bonnes mains (1 seul drop), il est la menace longue dont la franchise avait besoin pour étirer le terrain. Si on ajoute le retour d’Owen Daniels qui a cruellement manqué en red zone malgré l’intérim intéressant de Garrett Graham (49c / 545y / 5TD), il y a ce qu’il faut en réception à Houston.

C’est un peu dommage de réduire les problèmes de l’attaque de Houston 2013 à une simple série de pertes de balle, car les blessures de Foster, Tate et Daniels n’ont pas aidé, mais ça met le doigt sur les manques au niveau du talent : Schaub n’a pas joué à son niveau habituel, et l’OL non plus. A partir de là, il est difficile pour les autres joueurs d’évoluer correctement. Du côté de la défense, il y a également eu les bons points, sur lesquels fonder les espoirs, les excuses, qui expliquent la saison, et les mauvais points, qu’on ne peut pas ignorer. Les bons points sont simples : J.J Watt, Antonio Smith, Johnathan Joseph. Les excuses : les blessures de Brian Cushing et Danieal Manning. Les mauvais points : Brooks Reed, Whitney Mercilus et Ed Reed.

En effet, même si sa saison a été moins « statistique » que la dernière, Watt (photo) a encore fait du grabuge en long, en large et en travers de la face des attaquants. Aucun 3-4 DE n’a été aussi dominant contre la course (13.7% de stops !) ou la passe (84 pressions dont 10.5 sacks !) que lui. Son camarade DE Antonio Smith a également été bon dans le pass-rush avec 42 pressions dont 5 sacks, même si sa défense au sol a été moins probante et qu’en général il n’a pas été assez constant. En tout cas je ne sais pas si les Texans peuvent se permettre de le resigner, mais ils devraient, sinon ils risquent de se créer un problème. En Nose Tackle, Earl Mitchell a connu une saison un peu moins bonne qu’en 2012 et n’a vraiment décollé qu’en fin d’année, ce qui a été un peu tard. Il n’a jamais été un vrai maillon faible, mais n’a jamais fait de performances énormes non plus.

Au niveau des Linebackers, la perte de Cushing pour la seconde année consécutive a fait mal à l’escouade dans son rôle de leader. Néanmoins, Joe Mays a plutôt fait un bon travail d’intérim et, à son image (10.1% de run stops), les LBs ont réussi à être assez efficaces dans la défense contre la course; c’est surtout dans le pass-rush qu’ils ont disparu. Malgré ses 7 sacks, Whitney Mercilus n’a pas eu le rendement escompté, et c’est encore pire avec Brooks Reed (3 sacks). Le fait que Watt ait le plus de sacks dans une défense en 3-4 est aberrant, même si on parle d’un joueur lui-même avec des qualités « aberrantes » (un peu comme Von Miller un OLB de 4-3 qui peut avoir 10+ sacks dans une année). C’est pour ça que je parle d’excuses et de mauvais points qui ne peuvent être ignorés.

Chez les arrières, Ed Reed n’a pas semblé à 100% cette saison après son opération (et ses déclarations n’ont pas aidé), ce qui a rendu son arrivée décevante. Joseph continue d’être un très bon CB (48.3% de passes complétées, top 5 NFL) mais on a connu Kareem Jackson meilleur (aucune interception et 60% de passes complétées). Comme je l’ai dit, les Safeties ont eu du mal sans Danieal Manning, même si Shiloh Keo a autorisé moins de 60% de passes et n’a encaissé aucun TD pour 1 INT. DJ Swearinger et lui ont bien plus de mal contre la course, et ont raté 10+ plaquages chacun (dont 15 pour Keo).

Notons enfin que les équipes spéciales ont semblé continuer sur leur nullité de la saison précédente, mais elles se sont améliorées au cours de l’année (laissant Washington « reprendre le flambeau »).

La grande question maintenant est de savoir si Houston peut faire une Chiefs 2012 avec Bill O’Brien. De mon point de vue, ils ont un peu plus de soucis que les Chiefs : la ligne offensive, le pass-rush et les Safeties sont inférieurs à ce qu’avait KC en 2012, ce qui rend une répétition un peu plus compliquée que « on plugge un nouveau coach, on prend un QB qui déchire les ours et HOP 11-5 ! ». C’est pourquoi l’offseason de Houston va être très intéressante… et leur décision à la draft également (Bridgewater ? Clowney ? Trade down ?)

 

Les besoins

 

Sans vouloir absolument insister au point d’en être lourd, QB ? Un OL ferait également du bien pour une ligne qui a du mal à retrouver sa splendeur d’antan. Si jamais Antonio Smith part, ça risque de ne pas être très beau dans le front-7 qui va se résumer à Watt + Cushing et quelques gars. Un OLB ne ferait pas de mal pour bouger les miches de Reed et Mercilus question pass-rush. Chez les arrières ça devrait s’améliorer tout seul avec le retour de Manning.

 

Le futur

 

Domicile : Indianapolis, Jacksonville, Tennessee, Baltimore, Cincinnati, Philadelphia, Washington, Buffalo.

Extérieur : Indianapolis, Jacksonville, Tennessee, Cleveland, Pittsburgh, Dallas, NY Giants, Oakland.

Record cumulé en 2013 : 113-143 (30e).

Mouais, alors là je mets un gros bémol au 30e. Il vient surtout de la division qui est au 2.5/4 moisie, mais se prendre l’AFC North et la NFC East, ce n’est JAMAIS un cadeau.

(qui devient recordman des saisons à 100+ réceptions avec 5) –