Ze Latest Awards : Dallas

Une troisième année de suite à 8-8 et une troisième finale pour le titre de la NFC East perdue, chacune contre les trois autres équipes de la division : les Giants en 2011 (31-14), les Redskins en 2012 (28-18) et les Eagles cette année (24-22). Si ça peut rassurer les fans, au moins les Boys se rapprochent de la victoire, peut-être que l’année prochaine ils gagneront leur finale contre le quatrième club de la div… oh wait. Bref, les Cowboys ont explosé leur salary cap pour une nouvelle saison à 8-8 et donc (presque) rien.

A lire en imaginant la tête de Jerry Jones lors de l’interception de Kyle Orton.

 

DALLAS COWBOYS
2e NFC East ~ 8-8

 

 

Les prévisions de Madame Soleil 2013

 

Ils n’avaient définitivement rien compris chez Jerryland, il fallait faire comme les Ravens : faire poireauter son QB tant décrié pour qu’il sorte les playoffs de sa vie et ENSUITE lui signer une méga-extension. Comment ça les Cowboys ont raté les playoffs depuis 2009 ? Ah oui, bonne remarque. Pour une équipe comme Dallas ça commençait à faire un peu long. C’était dommage parce que, comme toujours avec eux, on sentait que le potentiel était là, prêt à prendre la division à leur compte, mais il y avait toujours quelque chose qui finissait par faire capoter l’affaire. Entres autres Tony Romo, et souvent dans les pires moments.

Alors était-ce pour cela ou à cause du salary cap réduit pour cause de fraude que les Cowboys n’avaient fait aucune acquisition ? Difficile à dire, mais difficile de nier qu’ils avaient les playmakers pour progresser : DeMarco Murray, Dez Bryant, Miles Austin, James Witten, Demarcus Ware, Jason Hatcher, Sean Lee, Bruce Carter, Anthony Spencer ou Brandon Carr. Le souci se trouvait plutôt dans le fait de garder tout ce petit monde debout, et également dans les deux groupes non cités : l’OL et les Safeties. Dallas n’avait pas forcément fait de changements pour régler ces problèmes-là, ce qui les laissait vulnérables dans une division NFC East toujours aussi indécise.

 

La saison

 

Giants 36-31, @Kansas City 16-17, St. Louis 31-7, @San Diego 21-30, Denver 48-51, Washington 31-16, @Philadelphia 17-3, @Detroit 30-31, Minnesota 27-23, @New Orleans 17-49, @Giants 24-21, Oakland 31-24, @Chicago 28-45, Green Bay 36-37, @Washington 24-23, Philadelphia 22-24

 

La réalité

 

Je ne me lasse jamais de vous redonner la fameuse stat qui tue : comme je l’ai dit au début, les Cowboys viennent de poster leur troisième année de suite à 8-8. C’est le résumé de l’histoire de la franchise depuis son dernier Superbowl, en 1995 : pendant les 18 saisons suivantes, Dallas a compilé un record de 146-142, soit 50.7%. Si on exclue 1996, on tombe même pile sur un record équilibré à 136-136. Ce n’est pas forcément terrible, car cela classe Dallas comme 13e franchise sur la période 1996-2013, mais c’est un peu loin du quintet Patriots (69.8%), Packers (64.1%), Steelers (61.6%), Colts et Broncos (61.5%); il n’y a pas de hasards si dans cette période ces cinq équipes accumulent 10 des 18 titres. Mais vu les moyens mis dans la franchise texane, on s’attend à quelque chose de mieux qu’un 8-8, même si c’est dans les gênes depuis un moment.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Tony+Romo+Dallas+Cowboys+v+Chicago+Bears+QFRdReHgCD1l.jpgOn arrive au point habituel avec Dallas, la performance de Tony Romo. Il serait facile de résumer sa saison à ses erreurs contre Denver et Green Bay, coûtant la place en playoffs, et de dire qu’encore une fois, c’est sa faute. Le problème avec cet argument c’est que sans lui, les Cowboys n’arrachent jamais 8 victoires avec la pire défense de la ligue qui a lâché 34 points à Green Bay en une mi-temps, 329 yards à Calvin Johnson, 414 yards à Peyton Manning et 145 yards à Mark Ingram. Le plus ironique, c’est qu’au contraire, Romo a tout fait pour mieux protéger la balle cette saison : il a pris moins de risques, d’où une moyenne de yards par passes tentées en baisse (7.2) et il a le meilleur ratio TD:INT de sa carrière (31:10). Tout indique que le contrôle accru qu’il a eu sur l’attaque lui a été bénéfique. Mais encore une fois on se souviendra de sa saison pour deux/trois mauvais lancers, alors que c’est une des ses meilleures années et qu’avec une défense ne serait-ce que moyenne c’était finger in the nose. Maintenant pour le futur, cette seconde opération du dos n’est pas forcément une bonne chose. Quand il a été blessé, Kyle Orton a rappelé qu’il était capable de faire un bon intérim : il a plutôt bien joué contre Philly, même s’il a fini par faire comme son titulaire et lancer une interception fatale. Pas de quoi arranger la réputation des QBs à Dallas…

Le travail de la ligne offensive des Cowboys a été bon, quoique légèrement inconstant; dans l’ensemble ils ont réussi à protéger Romo et à ouvrir de belles brèches pour les coureurs. On a tous ri quand les Cowboys ont choisi au premier tour de la draft le Centre Travis Frederick, mais c’était principalement parce qu’on ne voyait pas les Boys choisir un Centre au premier tour. Le pick était censé par rapport à la valeur du joueur : Frederick a tout de suite pris les rênes de l’OL et a fait une saison rookie remarquable, notamment à la course. Tyron Smith continue de grandir comme Left Tackle (voté au Pro-Bowl), alors que de l’autre côté Doug Free a lâché le plus de pressions (34 dont 6 sacks) et aurait pu mieux faire. Enfin, les Guards Leary & Bernadeau ont été moins bons, mais rien de totalement catastrophique. Dans l’ensemble l’OL peut faire un peu plus, mais c’était très acceptable de leur part.

Bien entendu, DeMarco Murray en a profité pour cavaler dans les défenses. Avec 217 courses pour 1121 yards et 9 TDs, tout ça en ratant deux matchs sur blessure, le #28 a été un des acteurs majeurs de l’attaque texane; il devient le premier coureur à 1000+ yards depuis Julius Jones en… 2006 (ça commençait à dater). De plus, ça lui fait une moyenne de 5.2 yards par course, la meilleure parmi les coureurs à 200+ portés et la troisième parmi ceux à 100+ portés. Il a également été précieux en réception avec 350 yards et 1 TD. Alors avec un Murray pareil, comment est-ce que les Cowboys se retrouvent à moins de 100 yards en moyenne par match ? Simple, relisez le nombre de courses : 217, et comparez à celui du deuxième coureur, Joseph Randle… 54 (pour 164 yards). En gros, Dallas n’a pas assez couru et n’a pas eu assez de soutien des autres (Lance Dunbar blessé), ce qui n’a jamais été aussi visible que contre Green Bay.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Dez+Bryant+Dallas+Cowboys+v+Washington+Redskins+oTmycR664QKl.jpgChez les receveurs, c’est un peu la même histoire : qui pour être un véritable second receveur derrière Dez Bryant (photo) ? Terrance Williams est un rookie qui a fait une année sympathique mais sans plus, Cole Beasley a été limité en snaps mais plutôt efficace, et Miles Austin a été embêté par des blessures toute la saison; un des problèmes de Romo cette année a été le manque de qualité autour de Bryant. 93 réceptions, 1233 yards et 13 TD sont peu ou prou les mêmes chiffres que l’année dernière pour le #88, mais on remarque que son taux de catch est passé sous les 60%, et que sa moyenne de yards par réception est passée de 15.0 à 13.3. Il a été très bon, mais avec un peu d’aide il aurait pu être encore meilleur. Williams a montré son explosivité avec 16.7 yards par réception, 736 yards et 5 TD, et il va probablement devenir la cible longue portée de Romo dans le futur (il doit néanmoins faire plus qu’un taux de réception de 50% sur passes longues). Beasley pourrait servir de slot receiver intéressant, mais il doit jouer et catcher plus. Chez les Tight Ends, Jason Witten continue à être le BFF de Romo avec 851 yards et 8 TD, et il bloque bien à la course.

Donc malgré quelques petits soucis (un second receveur, des Guards pas toujours parfaits), l’attaque tourne quand même correctement… ce qui n’est pas le cas de la défense. Un chiffre résume son année : comme vous le savez sûrement, un roster actif de NFL doit comporter 53 joueurs, parmi lesquels on choisit 46 titulaires pour le match. Les autres joueurs de la franchise sont répartis entre l’Injury Reserve (IR), la Player Unable to Perform (PUP) List, la Non-Football Injury (NFI) list et le Practice Squad (PS). La défense des Boys a été tellement décimée par les blessures qu’ils ont dû utiliser QUARANTE (40) joueurs RIEN QU’EN DÉFENSE pendant toute l’année, comparé aux 24 seulement en attaque; bien entendu les 40 n’étaient en même temps dans le roster de 53, mais ça vous donne une idée. Si vous combinez ça à des stars en berne pour la plupart ainsi qu’une profondeur de banc peu assurée par la draft et la Free Agency, vous comprenez mieux comment les Cowboys ont pu encaisser le deuxième plus grand total de points dans l’histoire de la franchise (432), derrière les 436 de 2010. En effet, c’est un problème qui dure depuis un moment. Le départ de Rob Ryan et le passage en 4-3 ont été un crash complet, et Dallas a été la pire défense de la ligue avec 415.3 yards encaissés par match.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Jason+Hatcher+Dallas+Cowboys+v+New+York+Giants+rrkaP79ErPNl.jpgDans une 4-3, l’élément vital si vous ne voulez pas lâcher c’est d’avoir une ligne défensive qui stoppe la course et met la pression sur le QB. A Dallas, elle n’a fait ni l’un ni l’autre. Certes, elle a été le plus durement touchée par les blessures : sur les 40 défenseurs utilisés, elle en a 19 à elle seule, soit presque la moitié. Et dans tout cela, seul Jason Hatcher (photo) a été le sauveur de la patrie, obligé de faire tout et surtout le reste; en étant Defensive Tackle, il a une production égale à George Selvie (qui est un Defensive End), et légèrement inférieure mais pas de beaucoup à DeMarcus Ware : Hatcher a 51 pressions/11 sacks, Selvie 51 pressions/7 sacks et Ware 48 pressions/6 sacks mais avec 100 rushs de moins que les deux. Selvie a d’ailleurs été une addition sympathique mais on attendait un Ware bien plus percutant que cela; il n’a jamais montré le playmaking qu’on a connu de lui par le passé. Au sol, Hatcher n’a pas eu assez d’impact (7% de run stops c’est trop peu pour un DT), et son remplaçant Nick Hayden a été une catastrophe. Evidemment le reste n’a pu faire grand-chose avec un tel turnover de joueurs.

Même topo dans l’unité des Linebackers, où la seule star Sean Lee (photo) s’est doublement blessée et a cruellement manqué; le problème avec Lee c’est que ça commence à devenir récurrent dans sa carrière. Pendant son temps sur le terrain il a été superbe contre la course (17.2% de run stops, 2e ILB), et correct en couverture avec 4 TD mais aussi 4 INT (meilleur de l’équipe). Pour le reste, il n’y a pas énormément de choses à sauver. Bruce Carter n’a pas été du tout au niveau, que ce soit à la course (même pas 20 stops pour un 4-3 OLB) ou en couverture où il a encaissé 4 TD sans interception. Ernie Sims a réussi à faire pire que Carter (au sol et en couverture), et le comble de tout c’est que le meilleur OLB a peut-être été Kyle Wilber… un DE reconverti quand Justin Durant s’est blessé. Ca vous donne l’étendue des dégâts dans l’unité.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Sean+Lee+Dallas+Cowboys+v+Detroit+Lions+d58JfiXZVPJl.jpgFinissons avec les arrières, qui en général ne sont pas aidés quand le pass-rush devant n’est pas efficace. Pourtant, l’un des CBs a réussi à tirer son épingle du jeu, Orlando Scandrick. Certes il a eu parfois du mal à batailler avec des receveurs qui ont réussi des réceptions sur sa tête (Brandon Marshall, Jordy Nelson) mais dans l’ensemble il a été le meilleur Corner des Cowboys cette saison : il n’a lâché que 10.5 yards par réception pour 5 TD, 2 INT et 9 passes défendues. On ne peut pas en dire autant du reste : Brandon Carr a été légèrement en-deçà de son niveau (avec notamment un taux de catch autorisé en hausse), et Morris Claiborne, même blessé, n’a pas vraiment progressé cette année. Chez les Safeties, Barry Church est revenu en forme après sa blessure en 2012 (même s’il a manqué d’impact contre la course), alors que J.J. Wilcox a été le « moindre mal » parmi les Free Safety (et ce n’est pas difficile avec Will Allen et Jeff Heath). Dans l’ensemble, si les DBs n’ont pas été aidés par le jeu du front-7, il y a quand même quelques questions à se poser sur la qualité de certains.

Bref, la saison est simple à Dallas : une attaque OK malgré quelques petits soucis ici ou là avec un playcall parfois complètement affreux, et une défense horrible. Je ne pense pas que les Cowboys prendront un Centre au premier tour de la draft 2014.

 

Les besoins

 

UN CEN… qu’est-ce que j’ai dit ? Un playcaller offensif compétent si possible. A part ça, il faut améliorer tous les secteurs de la défense, donc faites votre choix : DL, LB, CB, S… dans les tours suivants, un petit OL et un vrai receveur #2/coureur #2 feraient du bien.

 

Le futur

 

Domicile : NY Giants, Philadelphia, Washington, Arizona, San Francisco, Houston, Indianapolis, New Orleans.

Extérieur : NY Giants, Philadelphia, Washington, St. Louis, Seattle, Jacksonville, Tennessee, Chicago.

Record cumulé en 2013 : 125-131 (18e).

La NFC West, New Orleans, Chicago, miam miam le bon programme. Si c’est ça qui attend la NFC East l’année prochaine, et que Dallas est champion de la division, ça sera un sacré retournement de situation en défense. Il le faudra parce que l’attaque n’avancera pas comme elle voudra.