Ze Latest Awards : Chicago

C’était malheureusement le risque pour Chicago : à force d’avoir une grosse défense empêchée par une attaque parfois balbutiante, quand « JCVD » a réussi à pallier les carences offensives, elles sont réapparues du côté défensif (ça doit être ce qu’on appelle les vases communicants). Les absences de certains titulaires (blessures et retraite) ont certes été préjudiciables, néanmoins sans les ballons arrachés l’escouade défensive n’aurait probablement pas permis à l’équipe d’atteindre un record équilibré. C’est pourquoi, si on peut avoir bon espoir pour les Bears l’année prochaine, quelques questions subsistent encore.

A lire en faisant un grand écart entre deux camions.

 

CHICAGO BEARS
2e NFC North / 8-8

 

 

Les prévisions de Madame Soleil 2013

 

C’était probablement la plus grande inconnue de la NFC North : une équipe des Bears qui se modifiait en profondeur, du General Manager au Head Coach en passant par les joueurs (bye bye Kellen Davis, enfin, remplacé par Martellus « Black Unicorn » Bennett).

Trois questions essentielles semblaient se poser pour le résidents de la ville du vent : 1) est-ce que Marc « Van Damme » Trestman allait réussir à tirer la quintessence de Jay Cutler, 2) est-ce que les arrivées de Jermon Bushrod et de Kyle « Goldberg » Long allaient stabiliser une ligne offensive toujours critiquée, et 3) est-ce que la défense pouvait garder son statut de meilleure défense de la ligue sans son leader de toujours, Brian Urlacher ?

Autant de questions qui attendaient une réponse pour une équipe capable mais qui finissait toujours par trouver un moyen de s’autodétruire à la fin. Et dans la NFC North, en général, la moindre faiblesse était suffisante pour se faire dépasser.

 

La saison

 

Cincinnati 24-21, Minnesota 31-30, @Pittsburgh 40-23, @Detroit 32-40, New Orleans 18-26, Giants 27-21, @Washington 41-45, @Green Bay 27-20, Detroit 19-21, Baltimore 23-20 (OT), @St. Louis 21-42, @Minnesota 20-23 (OT), Dallas 45-28, @Cleveland 38-31, @Philadelphia 11-54, Green Bay 28-33

 

La réalité

 

Les Bears perdent le titre de la NFC North et leur place en playoffs dans un match où l’attaque score 27 points, même si elle n’a pas su totalement profiter des deux interceptions de la défense. Défense qui, au final, lâche 473 yards au total dont 160 au sol (et un TD), force un fumble mais oublie de le récupérer (ce qui donne un TD), et rate totalement sa couverture sur une 4e tentative décisive qui amène le TD de la victoire adverse. Bref, que dire sinon que c’est un résumé parfait de la saison des résidents de l’Illinois : une attaque très dangereuse (que ce soit avec le QB titulaire ou son backup TRES précieux), et une défense décimée qui n’a survécu que par les turnovers, commettant beaucoup trop d’erreurs mentales.

Cutler-McCownDepuis son arrivée en 2009, Jay Cutler (photo, à gauche) a eu comme Coordinateur Offensif : Ron Turner en 2009, Mike Martz en 2010 et 2011, Mike Tice en 2012, et Aaron Kromer en 2013. Si on prend en plus en compte les blessures qu’il a connues, et malgré quelques fois un haut nombre d’interceptions, il a toujours réussi à être constant dans sa production. C’est d’autant plus impressionnant qu’il n’a pas toujours eu les armes qu’il a aujourd’hui, à savoir des receveurs et une ligne offensive potable. Tout ça pour dire que Cutler a encore dû s’adapter à un nouveau schéma offensif, qu’il a encore lancé son lot d’interceptions (12 en 11 matchs), qu’il a encore vu sa saison interrompue par une blessure, mais dans tout ça il a encore fait le travail. Il a posté son meilleur taux de complétion depuis qu’il est à Chicago (63.1%), il a scoré autant de TD en 11 matchs que l’année dernière en 15 (19), il a amélioré sa moyenne de yards par passe tentée (7.4 vs 7.0) et surtout son nombre de sacks a diminué si on le rapporte à son nombre de matchs. 2013 a été une année solide pour lui… mais que dire de celle de Josh McCown (photo, à droite) ? Le remplaçant a fait mieux que remplacer : il a été étincelant avec 66.5% (6e NFL), 8.2 yards par passe tentée (5e NFL), 13 TD et seulement UNE interception pour un rating de 109.1. Tout simplement brillant, à se demander si les sirènes d’un job de titulaire vont se faire entendre quelque part. Sirènes qui pourraient être tentantes mais… quelques fois, l’herbe n’est pas plus verte ailleurs.

Comme vous vous en doutez, la grosse interrogation cette année à Chicago n’était pas nouvelle : c’était la ligne offensive. Elle a été totalement remaniée avec les signatures à gauche de Jermon Bushrod et Matt Slauson ainsi que les drafts à droite de Kyle Long et Jordan Mills. Verdict ? Tout d’abord, il faut préciser que le playcall de Kromer a été vital au succès de la ligne grâce à des appels de lancers rapides de la part des deux QBs. Néanmoins, il ne faut pas nier l’évidence : la ligne a bien mieux joué cette année. L’intérieur de la ligne notamment a été solide : Slauson et le Centre Roberto Garza ont été les meilleurs éléments (3 sacks à eux deux), alors que Kyle Long a tenu la route malgré quelques petites difficultés (32 pressions dont 2 sacks). On a déjà vu Bushrod plus dominateur, mais il a tenu son rang; le seul bémol est pour Jordan Mills qui a eu grand mal à se mettre dans le bain en protection de passe (78 pressions !) mais qui n’a jamais été complètement débordé (seulement 3 sacks). Quoiqu’il en soit, dans l’ensemble et comparé aux années précédentes, c’est une avancée encourageante pour la suite. Autre petit souci : le run block reste une faiblesse des rookies à droite, ce qui fait que les courses à gauche ont souvent été plus fructueuses.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Matt+Forte+Chicago+Bears+v+Cleveland+Browns+2ckemg2QpB4l.jpgEt puisqu’on en parle, Matt Forte (photo) a encore fait une saison remarquable dans tous les aspects du jeu. Il a profité des bons blocks du Fullback Tony Fiammetta (exclusivement dévolu à ça – 0 course et 4 réceptions). Forte a toujours conservé son explosivité avec 20 courses de 15+ yards (2e NFL); plus d’un tiers de ses 1339 yards sont arrivés sur ces longues chevauchées… enfin… « oursauchées » plutôt (après tout il joue aux Bears, pas aux Colts ni aux Broncos). En plus de ses 9 TD au sol, il continue d’être une grande menace sur réception avec 594 yards et 3 TD. Derrière lui, on a bien moins vu Michael Bush qui n’a porté la balle que 61 fois pour une maigre moyenne de 3.1 yards par course (à comparer avec les 4.6 de Forte).

Et si le jeu de course a quand même bien fonctionné, c’est aussi grâce aux receveurs. Oui, je parle bien des receveurs : la paire Brandon Marshall/Alshon Jeffery (photo) a éclaboussé la ligue de son talent avec des chiffres mirobolants cette saison, mais leur boulot en run block a également été très bon (surtout Marshall qui est sans conteste le meilleur receveur bloqueur de la ligue). Cependant, ce n’est pas à cela qu’on les paye principalement, ce qui nous fait revenir à leur travail principal : attraper des ballons. 100 réceptions, 1295 yards et 12 TD pour Marshall (qui devient recordman des saisons à 100+ réceptions avec 5) – 89 réceptions, 1421 yards et 7 TD pour Jeffery; des chiffres qui font tourner la tête, surtout si on se rappelle qu’ils ont eu deux QBs différents. Le duo a un taux de catch très respectable autour de 63%, et si on doit trouver un défaut, c’est que Marshall nous fait toujours ses 13/14/15 drops par an (15 cette année sur 115 catchables soit 13% de drops). Mais sinon difficile de critiquer quoi que ce soit, et les défenses vont claquer des dents pour plusieurs années avec ces deux-là. Voire même les trois, puisqu’ils ont été rejoints par « Black Unicorn », Martellus Bennett, qui a rappelé à quel point un TE qui sait attraper des ballons est utile : 65 réceptions pour 759 yards et 5 TD, les tops de sa carrière, ainsi que 23 plaquages ratés pour aller avec (top NFL chez les TE).

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Brandon+Marshall+Alshon+Jeffery+Chicago+Bears+MoxRdY-4-gil.jpgVoilà voilà voilà. Ca c’était bien. Que du bien à dire à part peut-être pour Mills, qui devrait voir venir un peu de concurrence à son poste. Mais sinon, que du vert pour l’attaque. On quitte le pays des merveilles pour aller de l’autre côté du miroir, là où se trouve la boîte à baffes. Veuillez cacher les petits nenfants sivouplé : cette saison, la défense des Bears a battu des records en points (478) et en yards encaissés au sol (2583); elle est dernière cette saison en sacks (31) et en yards par action encaissés (6.2). Au cas où ce n’était pas clair, ce ne sont pas les « bons » types de records, hein.

Comme je l’ai déjà dit, les blessures ont joué un rôle majeure dans ces performances, et aucune autre unité défensive de Chicago n’a été autant décimée que la Ligne Défensive. Les « gros de devant » ont perdu le Free Agent DE Turk McBride avant la saison, puis leurs deux DT Henry Melton et Nate Collins pendant la saison. Avec un Julius Peppers semblant mal supporter son âge (7.5 sacks seulement), un Shea McClellin qui n’arrive pas à passer le palier pour jouer comme un premier tour de draft, un Stephen Paea inconstant et un Corey Wootton obligé de faire une pige comme DT alors qu’il est DE, la DL a connu une saison atroce de bout en bout. Le pass-rush a été impacté avec seulement 31 sacks, mais cela s’est surtout vu contre la course avec la stat « historique » précitée : la défense a autorisé QUATRE matchs à 200+ yards, un à 199, un à 198, et six autres à 100+ (soit seulement quatre matchs en-dessous de 100 yards). Est-ce que le retour des blessés suffira à redonner du lustre à l’unité, c’est la vraie question (Melton notamment paraissant moins en forme dans son début d’année).

Bien entendu, quand ça part déjà en vrille dans la DL, les Linebackers ne peuvent pas tout faire, surtout quand eux aussi connaissent des absences de marque. Brian Urlacher est parti en retraite, son remplaçant direct, D.J. Williams, a fini sur IR et Lance Briggs a été absent pour 7 matchs. De ce fait, pendant quelques matchs, l’équipe a aligné le trio improbable formé de James Anderson, Jon Bostic et Khaseem Greene; aligner deux rookies n’est pas la meilleure façon de boucher les trous qu’il y a devant. Sans surprises, Bostic et Greene ont prouvé qu’ils n’étaient pas encore prêts pour la NFL, alors qu’Anderson, le plus expérimenté, n’a pas réussi à élever son niveau (mais le pouvait-il avec tant de paramètres négatifs autour de lui ?). Aucun n’a réussi les actions importantes pour remettre la défense contre la course en selle, et même s’ils n’ont pas été atroces en couverture, ils n’ont pas spécialement brillé non plus. Bref, à toute chose malheur est bon : il faut prendre cette année comme une expérience pour Bostic et Greene, en espérant voir des jours meilleurs avec les retours des titulaires autour d’eux.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Charles+Tillman+Tim+Jennings+Seattle+Seahawks+dCVDAIWsVtsl.jpgEnfin, terminons avec l’unité qui a joué à Docteur Jekyll et Mister Hyde : les arrières. 19 interceptions dont 5 remontées pour des TDs, 3 fumbles forcés par le tandem Charles Tillman/Tim Jennings (photo) ça c’est Jekyll. Le reste, et surtout les Safeties Chris Conte et Major Wright, c’est Mister Hyde. Le manque de pass-rush devant n’a certainement pas aidé leur travail, mais les arrières de Chicago ont également suivi la tendance déclinante du reste de la défense. Là aussi, la blessure de Tillman n’a rien arrangé, mais les problèmes étaient déjà là avant. A 33 ans, « Peanut » a terminé la saison avec 15 yards par passe (!), 7 TD (!!), 3 INT et seulement 2 passes défendues (!!!); des chiffres totalement à l’opposé de ses performances habituelles. A tel point d’ailleurs que quand il s’est blessé, son remplaçant Zachary Bowman a été meilleur que lui (sauf en taux de complétion). Le déclin de Tillman a poussé Tim Jennings en CB#1 et il n’a pas trop souffert de la chose en faisant une bonne saison (3 TD, 4 INT, 7 passes défendues). Mais tout ce travail n’a pas servi à grand-chose vu la catastrophe qu’ont été les Safeties. Dans le jeu de course, Conte et Wright ont totalisé 16 et 15 plaquages ratés (dans les 10 plus mauvais totaux NFL). Dans la couverture, Wright a été un des pires Safeties de la ligue avec 512 yards (pire total), 5 TD et 1 INT alors que malheureusement pour Conte, sa saison 2013 sera pour toujours réduite au fait qu’il était les deux pieds vissés dans la pelouse de Soldier Field alors que Randall Cobb lui passait sous le nez. A un moment, il y a manque de pression devant, et il y a manque de talent intrinsèque; malheureusement, pour les Safeties (et surtout Wright), c’est principalement la seconde solution.

Enfin, les équipes spéciales ont eu quelques difficultés, mais comme je vous l’ai déjà dit plusieurs fois, les blessures ont tendance à vider d’abord ces escouades-là. Robbie Gould a été solide, Adam Podlesh (trop ?) inconstant, alors que si Devin Hester a fait une année sympathique, il vient de se faire ravir la vedette par un autre playmaker dans la division, Cordarrelle Patterson.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Marc+Trestman+Cleveland+Browns+v+Chicago+Bears+_RbzWjmajL3l.jpgVoilà donc où se trouvent les Bears en cette fin de saison 2013. L’attaque a quasiment toutes les pièces nécessaires pour faire peur à la ligue entière, mais la défense va avoir besoin de quelques tours de vis pour repartir de nouveau. La seule récupération des blessés ne suffira probablement pas, et c’est là le chantier de Mel Tucker pour la saison prochaine. Il est urgent de l’entamer, parce qu’avec les attaques qui se trimballent dans la division, mieux vaut ne pas avoir une défense à la rue. Concernant Marc Trestman, une première année n’est jamais évidente : il faut imposer son style, ce qui peut prendre un peu de temps avec certains… on peut dire qu’il a passé son examen d’entrée. Néanmoins, il restera deux décisions controversées : ce Field Goal de 47 yards sur seconde tentative contre Minnesota en prolongations, et le retour de Cutler qui n’a pas été accepté par tous après la démonstration de McCown.

 

Les besoins

 

A tous les étages de la défense bien évidemment, mais principalement devant (DL) et derrière (DB). A voir également ce qu’il va se passer avec le Centre Garza, mais je pense qu’il sera resigné maintenant que les Bears ont enfin une ligne potable. Du côté de l’attaque tout va bien, mais pourquoi pas un petit RT.

 

Le futur

 

Domicile : Detroit, Green Bay, Minnesota, New Orleans, Tampa Bay, Buffalo, Miami, Dallas.

Extérieur : Detroit, Green Bay, Minnesota, Atlanta, Carolina, New England, NY Jets, San Francisco.

Record cumulé en 2013 : 125-127-4 (15e).

THE LOVIE BOWL ! Les Bucs vont venir à Chicago. Sinon comme toujours la guerre va être déclarée dans la NFC North; la NFC South promet également de faire mal avec NO et Carolina (je ne sais pas si Atlanta sera revenu de suite). J’ai du mal à évaluer l’AFC East hors Patriots l’année prochaine. San Francisco chez eux ce n’est pas un cadeau.