Ze Latest Awards : Carolina

Un peu frustrante, cette élimination prématurée en playoffs. Pourtant, les Cats avaient enfin trouvé la formule, menés par une défense féroce, une attaque faisant le nécessaire pour l’emporter, et surtout un coach qui a eu une révélation en cours de saison; c’est ce genre de « plot twist » qui font les meilleurs scenarii, d’où l’attribution de notre dernier Award Scénaristique. Carolina a retourné la situation des dernières années avec brio et si on a cru un moment revoir les Panthers de 2003 (ceux qui sont allés au Superbowl), en fait on a eu ceux de 2008 (seed #2 éliminés en Divisional Round). Une bien belle saison tout de même.

A lire en jouant la 4e tentative à fond.

 

CAROLINA PANTHERS
1er NFC South ~ 12-4 / 0-1

 

 

Les prévisions de Madame Soleil 2013

 

Quand est-ce que les Panthers allaient enfin trouver le successeur de leur receveur Muhsin Muhammad, et arrêter de perdre plusieurs matchs de justesse ? C’était chaque année plus ou moins le résumé de la saison des résidents de Charlotte : Steve Smith faisait tout ce qu’il pouvait tout seul (ou avec l’aide du Tight End Greg Olsen), le jeu de course marchait plus ou moins bien, et les arrières défensifs étaient douteux… ah et 4/5 matchs perdus de 7 points ou moins.

Alors est-ce que les choses allaient changer cette année ? En tout cas il y avait un problème plus pressant : le salary cap astronomique de la franchise, gonflé par une ribambelle de contrats tous plus mal calibrés les uns que les autres. Pour faire le ménage, le GM Marty Hurney avait été remplacé par Dave Gettleman. Ces problèmes de salary cap avaient notamment poussé l’équipe à se séparer de leur meilleur CB Chris Gamble, un choix douloureux vu que l’arrière-garde était souvent décriée.

Pour régler les problèmes de receveurs, les Cats avaient signé Ted Ginn Jr & Domenik Hixon mais on était en droit de douter qu’ils soient la solution. Dans l’arrière-garde, les CBs Drayton Florence & D.J. Moore devaient mettre un peu de peps mais là aussi on demandait à voir. A la draft, l’équipe espérait avoir réglé son problème de ligne intérieure avec le choix des DT Star Lotulelei & Kawann Short. Cela donnait du coup un front-7 avec une sacrée tronche entre Lotulelei, Short, Hardy, Johnson, Beason, Davis et Kuechly. Les Panthers pouvaient au moins se baser là-dessus pour monter une défense intimidante.

 

La saison

 

Seattle 7-12, @Buffalo 23-24, Giants 38-0, @Arizona 6-22, @Minnesota 35-10, St. Louis 30-15, @Tampa Bay 31-13, Atlanta 34-10, @San Francisco 10-9, New England 24-20, @Miami 20-16, Tampa Bay 27-6, @New Orleans 13-31, Jets 30-20, New Orleans 17-13, @Atlanta 21-20

 

Les playoffs

 

San Francisco, 10-23

 

La réalité

 

Non et oui. Ce sont les réponses aux questions posées au début des prédictions. Non, les Panthers restent avec leur grand problème de second receveur sur les bras (sauf si on exclut un certain Tight End), mais oui, ils ont enfin trouvé la solution à leurs récurrents problèmes de matchs perdus sur le fil : foncer comme des fous sur 4e tentative, attraper le taureau par les cornes et forcer le Destin. « Riverboat » Ron Rivera a regretté une décision de ne pas jouer la 4e tentative contre Buffalo, et il a pris sur lui de ne pas commettre de nouveau la même erreur, ce qui a été salvateur pour la franchise de Caroline du Nord. Pourtant, on a vu les spectres des saisons précédentes revenir avec ces deux défaites pour commencer la saison de 5 et 1 points, mais les Cats ont remporté les 5 autres matchs qui se sont joués à moins de 7 points. Et tiens comme c’est étrange, 7 (victoires en 2012) + 5 = 12 (victoires en 2013), quelle surprise hein ?

D’ailleurs, voici ces fameux 5 matchs, et le drive sur lequel Carolina a marqué les points de la victoire : San Francisco – 9e drive sur les 12 des Panthers, New England – 7e sur 7, Miami – 13e sur 13, le second contre New Orleans – 13e sur 13, le second contre Atlanta – 7e sur 10. Ce qui veut donc dire que l’attaque a mené 4 drives en 4e QT pour la victoire, dont 3 étaient le dernier du match pour Carolina. Si je vous parle de ça, c’est parce que les années précédentes, Cam Newton n’aurait pas pu ou su mener ces drives-là : s’il a passé un cap en 2013, c’est dans cette catégorie. Il s’est amélioré dans son comportement et dans son rôle de leader : il a plus confiance en ses partenaires et n’essaye plus de tout faire tout seul. Autre bonne chose cette année : il continue à réduire son nombre de pertes de balle avec 13 interceptions et 3 fumbles dont 1 seul perdu (il avait commis 10 fumbles l’année dernière même s’il n’en avait perdu que 3). Enfin, il a également amélioré son taux de complétion (61.7%), son nombre de TD (24) et il reste le meilleur marqueur de TD au sol (6). Néanmoins, malgré toutes ces bonnes choses, il continue de démontrer des failles dans son jeu. Il n’a que 7.1 yards par passe tentée et il a tendance à trop se focaliser sur Steve Smith, ratant parfois d’autres receveurs ouverts; on peut ajouter que le manque de playmakers chez les receveurs n’aide pas à améliorer cet état de fait. Par contre, il continue à lancer souvent sur son pied arrière ou en déséquilibre, quelque chose qu’il doit absolument changer. Quand Cam arrivera à conjuguer sa nouvelle attitude avec ses corrections mécaniques (et un peu d’aide), ça sera vraiment quelque chose.

Newton a également vu une augmentation dans un autre secteur, qui n’est jamais bon cependant : son nombre de sacks avec 43. S’il porte une partie du blâme, on peut déjà dire que les Panthers ont dû jouer la majorité de la saison sans leurs Guards Amani Silatolu et Garry Williams, mis rapidement sur IR. Cela a poussé l’équipe à signer l’ex-Bengal Travelle Wharton à gauche et à mettre le duo improbable formé de l’ancien DL reconverti Nate Chandler et de Chris Scott à droite. Chandler a eu beaucoup de mal en protection de passe et Scott en run block; à l’opposé Wharton a été la bonne décision de l’année : il a été très solide en n’autorisant aucun sack. Chez les Tackles, c’est la même histoire : à gauche, Papy Jordan Gross a excellé pour sa dernière année alors qu’à droite, Byron Bell ne s’améliore pas du tout (46 pressions dont 9 sacks). Au Centre, Ryan Kalil a fait une bonne saison dans l’ensemble. Bref, cette année la ligne penchait à gauche question qualité, et la retraite de Gross crée un gros trou qu’il va falloir rapidement combler.

Le jeu de course a légèrement pâti derrière du déséquilibre dans l’OL, même si les chiffres de DeAngelo Williams restent tout à fait dans la lignée de ce qu’il a produit ces dernières années : 843 yards, 4.2 yards par course, 5 TD; il faut dire que Newton vampirise pas mal de yards au sol (585), ce qui explique entre autres pourquoi Williams n’a plus dépassé 1000+ yards depuis 2009. Mais le #34 a encore fait une bonne saison, avec en plus une bonne production à la passe (333 yards et 1 TD). On ne peut pas en dire autant de son ancien collègue Johnathan Stewart qui a connu une saison pourrie : la moitié ratée sur PUP suite à une blessure en 2012, puis quelques matchs avant une rupture d’ACL; quand je parlais de contrats mal calibrés qui plombaient le Salary Cap dans les prévisions, je parlais entre autres du sien. Finalement, si on cherche le meilleur coureur, c’est Mike Tolbert (photo) : polyvalent (361 yards au sol, 184 en l’air), sûr (aucun drop), décisif dans la zone rouge (7 TD), et très bon bloqueur en situation de passe (11 pressions et 1 seul sack sur 100+ snaps), « Le Cube » a fait une saison pleine.

Comme je le disais tout au début, non, les Panthers n’ont toujours pas trouvé un vrai #2. Ils ont peut-être trouvé un #3 (et un retourneur) de qualité avec l’ancien 49er Ted Ginn Jr, mais je persiste et signe en disant que Brandon LaFell n’est pas la solution (et Ginn non plus). Sans pour autant dire que Steve Smith est déjà remballé au placard, il va falloir que l’équipe se pose rapidement la question sinon ils vont bientôt devoir trouver un #2 ET un #1 (sérieusement, ne dites pas à Smitty que j’ai dit ça sinon il va venir me manger tout cru). En effet, si le #89 reste un receveur ultra-important à Carolina, sa production est sur le déclin : 64 réceptions pour 745 yards et 4 TD, avec 11.6 yards par réception. Pour vous dire, le meilleur receveur des Panthers dans TOUTES les catégories, c’est le Tight End Greg Olsen avec 73 réceptions pour 816 yards et 6 TD. Olsen a été fidèle à lui-même cette année : sous-côté, sérieux, durable, très sûr avec la balle (pas de fumbles, 6.4% de drops) et une catastrophe en run block; il a été bien supplanté par Ben Hartsock pour ça. Ginn a donc montré de bonnes choses mais n’est pas un vrai #2 : il est plus fait pour un rôle dans le slot afin d’utiliser sa vitesse pour prendre la défense à revers; en attestent ses 15.1 yards par réception (556 yards et 5 TD). LaFell a été très inconstant, capable du meilleur (5 TD) comme du pire (14% de drops !), et quand Steve Smith a été blessé il a été incapable d’élever son niveau de jeu. La quête continue à Carolina.

Car il manque une certaine explosivité à cette attaque, liée à tous les faits cités précédemment (un OL un peu bancale, un jeu de course bon mais qui a été meilleur par le passé, un manque de menace profonde constante). De plus, il a manqué du punch en zone rouge : les Panthers ont terminé 19e en efficacité avec 52.1% de TD, avec un déclin qui est nettement apparu en fin de saison pour leur exploser à la face en Divisional Round contre les 49ers (4 tentatives à 1 yard = zéro TD). L’attaque manque définitivement encore de mordant; un mordant que la défense possède, puisqu’elle a encaissé le plus petit nombre de TD en saison régulière avec 21 (devant Seattle avec 22).

A commencer par une Defensive Line qui a enfin trouvé toutes les bonnes composantes. Charles Johnson (photo au sol) avait repris là où Julius Peppers avait arrêté en 2009, puis Greg Hardy (photo #76) s’était amélioré année après année, mais il y avait encore un gros trou au centre de la DL. Ne cherchez plus : les rookies Kawann Short et Star Lotulelei sont maintenant au milieu; un magnifique coup double à la draft. La deuxième meilleure défense en yards encaissés (302.1) et la meilleure en sacks (60 !) commence avec ces 4 costauds-là. « Kraken » Hardy a semblé être le plus complet avec 8.7% de run stops et 82 pressions dont 15 sacks, mais son pass-rush a disparu de temps en temps. Johnson a été plus constant que son coéquipier avec 64 pressions dont 11 sacks, même s’il n’a pas forcément autant brillé au sol. Au centre, Lotulelei a été un mur contre la course (12.9%, 3e DT de la ligue) mais doit encore progresser dans le pass-rush, alors que Short a été plus équilibré (9.4% de stops et 28 pressions). Mario Addison a été un bon élément dans la pression et Dwan Edwards contre la course. Bref, chacun a trouvé sa place et l’unité a été une des meilleures de la ligue (voire même la plus complète).

Et quand la DL est aussi bonne, c’est un régal d’être un Linebacker. Ce n’est pas Luke Kuechly (photo) qui ira dire le contraire : le Defensive Player Of The Year a encore été partout à la fois. La machine à plaquer a été un des moteurs de la défense, et son second match contre les Saints a été énorme (24 plaquages et 1 INT). Il n’a pas eu autant de stops à faire avec la DL qu’il avait devant, mais il s’en tire quand même avec un 12% très honorable (7e ILB). Par contre, on peut lui trouver encore quelques soucis dans le reste de ses affectations : sa couverture a tendance à lâcher au pire moment (76.1% autorisé) même s’il est top LB avec 4 INT, et il n’est pas le meilleur pass-rusher (mais c’est moins grave avec les quatre de devant). A ses côtés, un miraculé continue de jouer comme une bête même si on en parle moins : Thomas Davis a encore fait une grande saison dans l’ombre, étant constamment là snap après snap. Il a été le parfait complément de Kuechly : redoutable en couverture (1 TD, 2 INT et 4 passes défendues en ne lâchant que 7.1 yards par passe), et dans le pass-rush (19 pressions dont 4 sacks). Il a été un peu moins présent au sol mais il est une partie intégrante d’une unité de Linebackers souveraine à Carolina. Le troisième larron a été Jon Beason pendant un temps, mais vu qu’il jouait hors de position, les Panthers ont fini par l’envoyer aux Giants, récupérant Chase Blackburn afin de compléter le trio; ce dernier a été sympathique.

Bon alors, il n’y a aucun maillon faible dans cette défense ? Maillon faible est un terme un peu fort, mais l’arrière-garde n’a pas été aussi solide que le front-7. Compte tenu des blessures elle a été plutôt bonne, mais elle a aussi été le théâtre de mauvaises communications et d’actions ratées qui ont fait du mal à l’équipe. Captain Munnerlyn a connu des hauts et des bas quand il était aligné à l’extérieur mais a été bien meilleur dans le slot : il a pu couvrir (1 TD, 2 INT et 4 passes défendues) et même aller sacker (3.5 sacks). Le rookie non-drafté Melvin White a pris sa place, et il a connu les affres d’une saison de rookie même s’il n’a lâché aucun TD pour 2 INT. Drayton Florence commence à se faire vieux et l’a montré au cours de la saison. Chez les Safeties, Mike Mitchell a été une bonne addition en couverture (1 TD, 4 INT), même s’il a eu quelque mal à plaquer avec les bras (19 plaquages ratés). Quintin Mikell a été solide contre la course, mais il a encaissé 6 TD pour aucune interception en couverture, en partie à cause des fameuses mauvaises communications. Bref, la Secondary reste encore un point d’interrogation, car il n’y a vraiment aucun « grand » CB capable de se mesurer constamment au receveur #1. Si ça suffit à peu près pour la saison parce que le front-7 est immense, on a vu qu’en playoffs ça devient de suite plus compliqué.

Les Panthers savent vers quoi tendre s’ils veulent passer les étapes suivantes : l’équipe qui les a éliminés des playoffs, San Francisco; les 49ers possèdent des receveurs et des arrières meilleurs que ceux des Cats actuellement. C’est principalement par là que l’équipe doit se concentrer pour continuer sur cette voie, retourner en playoffs et qui sait, au Superbowl.

 

Les besoins

 

Avec l’exode massif qui a eu lieu au début de la Free Agency et la perte de pas moins de QUATRE receveurs, devinez un peu. CB et OL arrivent derrière, notamment au poste de Tackle. La retraite de Jordan Gross pourrait être plus dommageable que prévue.

 

Le futur

 

Domicile : Atlanta, New Orleans, Tampa Bay, Chicago, Detroit, Cleveland, Pittsburgh, Seattle.

Extérieur : Atlanta, New Orleans, Tampa Bay, Green Bay, Minnesota, Baltimore, Cincinnati, Philadelphia.

Record cumulé en 2013 : 120-134-2 (22e).

Le calendrier va être bien plus costaud que ça pour Carolina, même si la division reste juste un duel avec New Orleans. Au moins ils n’auront pas à aller à Seattle, c’est déjà ça, mais quand on pense à tout ce qui attend les Panthers : les attaques de la NFC North, les défenses de l’AFC North, Philly, Seattle, la NFC South…