Ze Latest Awards : Baltimore

Nous terminons les Awards Financiers avec les Baltimore « Phoenix », qui n’ont pas réussi à refaire le coup de l’année dernière. A l’instar des Giants en 2012, ils n’ont même pas atteint les playoffs l’année suivant leur titre, étant le 15e champion de l’histoire dans cette situation (actuellement 68% des vainqueurs du Superbowl atteignent les playoffs la saison suivante). On va gentiment distribuer du blâme un peu partout pour cela, mais surtout en attaque.

A lire en regardant le SB XLVII pour se remonter le moral.

 

BALTIMORE RAVENS
3e AFC North ~ 8-8

 

 

Les prévisions de Madame Soleil 2013

 

Difficile de demander plus qu’un Joe Flacco qui canalise l’esprit de Joe Montana et qui mène l’équipe au titre. Le QB a été remercié pendant l’offseason par un contrat mirobolant (qui a été pendant un court instant le plus cher de l’histoire de la ligue), mais on ne peut pas dire que le reste de l’équipe ait eu la même réussite. Baltimore a perdu un grand nombre de titulaires : Ray Lewis et Matt Birk sont partis à la retraite, alors que Anquan Boldin, Paul Kruger, Dannell Ellerbe, Cary Williams, Bernard Pollard et Ed Reed sont partis sous d’autres cieux. On peut dire que pour Boldin et Ellerbe c’était le plus surprenant, Kruger étant un peu surcôté pour un joueur unidimensionnel, Williams pas le meilleur CB de l’équipe et Reed vieillissant.

Les départs en défense avaient été contrebalancés par les arrivées de Daryl Smith, Chris Canty, Marcus Spears, Rolando McClain ou Michael Huff, et surtout par la bonne affaire Elvis Dumervil récupéré après la belle cagade des Broncos. Néanmoins, la perte de Boldin propulsait Torrey Smith et Jacoby Jones sur le devant de la scène de manière un peu rapide tant le néo-49ers avait été précieux l’année dernière.

Donc au final, ça faisait beaucoup de changements, avec des armes offensives et défensives pas forcément remplacées. La draft avait amené le premier tour Safety Matt Elam, mais ce n’était pas ça qui était fait pour rassurer les fans de champions en titre devant affronter des Bengals tous crocs dehors dans la division. Les Ravens avaient probablement les armes pour aller en playoffs vu la conférence, mais attention ensuite.

 

La saison

 

@Denver 27-49, Cleveland 14-6, Houston 30-9, @Buffalo 20-23, @Miami 26-23, Green Bay 17-19, @Pittsburgh 16-19, @Cleveland 18-24, Cincinnati 20-17 (OT), @Chicago 20-23 (OT), Jets 19-3, Pittsburgh 22-20, Minnesota 29-26, @Detroit 18-16, New England 7-41, @Cincinnati 17-34

 

La réalité

 

Ou pas… les Ravens n’ont pas eu les armes pour aller en playoffs, même si ça s’est joué sur le dernier match. La saison de Baltimore a été mouvementée, à l’image des diverses péripéties qu’ils ont rencontrés : la coupure de courant lors du Kickoff contre Denver (un vieux rappel au Superbowl XLVII), la tempête de neige contre Detroit, l’orage contre Chicago… Il y a également quelque chose d’assez ironique quand on regarde Baltimore cette année : c’est la défense qui a vu le plus de changements dans les joueurs, mais c’est l’attaque qui a sévèrement pêché… et en partie à cause d’une arrivée que je n’ai pas citée parce que ce n’est pas celle d’un joueur. Indice : 1821 yards au sol, le plus bas total de l’histoire de la franchise (moyenne de 3.1 yards par course).

D’ailleurs, pour mieux comprendre, je fais fi de l’ordre normal qui veut que j’attaque par le poste de QB, et je plonge de suite au coeur du problème : la ligne offensive. Le comble de l’ironie, c’est quand vous sortez la pire saison à la course de votre histoire alors que pour la première fois vous avez ENGAGÉ un coordinateur du jeu de course. Voilà donc l’héritage de quelqu’un dont vous avez déjà entendu parler dans les Season Review : Juan Castillo. Vous vous rappelez, le coach de ligne offensive qui s’était retrouvé Coordinateur Défensif à Philly en 2011-2012 ? C’était lui. L’OL est passée d’un schéma de zone-block à un schéma de man-block à la course, ce qui n’est pas du tout la même chose et ne demande pas les mêmes qualités; en plus ils n’ont pas du tout protégé leur QB qui a pris 48 sacks (2e plus haut total). On comprend mieux pourquoi les Ravens ont échangé Bryant McKinnie pour récupérer Eugene Monroe quand on voit qu’il a été le meilleur OL de l’équipe devant Marshal Yanda (qui a été bon même si le Guard a déjà fait mieux). Kelechi Osemele a probablement souffert de la blessure qui a fini par le mettre sur IR, ce qui a forcé le backup Centre A.Q. Shipley à le remplacer avec un rendement terrible. Michael Oher n’a pas fait beaucoup mieux de l’autre côté (56 pressions dont 8 sacks), mais la palme revient à Gino Gradkowski, qui a prouvé à quel point le départ le plus dommageable a été celui de Matt Birk. Gradkowski a sans conteste été le pire Centre de la ligue cette année, à la passe (36 pressions dont 3 sacks), à la course, et en étant incapable de s’adapter à ce que la défense lui montrait avant le snap.

Tout cela a naturellement déteint sur les autres attaquants, même s’ils ont réussi à se rater tous seuls également. Pièce à conviction numéro une : Joe Flacco. C’est normalement là que je vous cite le contrat ronflant qu’il a signé, et que juste ensuite je vous cite ses stats : 362/614 (59%), 3912 yards, 19 TD et 22 INT. Alors on pilonne Flaccash l’incompétent ? On peut, mais il faut aussi regarder tous les chiffres dans leur ensemble, car ils dépeignent une histoire un peu différente : les 614 passes tentées, 22 INT et 48 sacks subis sont les records de la FRANCHISE pour un QB, alors que 3912 yards est le 2e total de l’histoire des Ravens derrière papy Vinny Testaverde. Cela brosse le portrait d’un QB laissé à l’abandon, qui doit courir pour sa vie et inventer des miracles à lui tout seul pour faire avancer l’attaque. De plus, ses receveurs n’ont pas toujours su lui donner de lancers faciles, et il a perdu une de ses cibles préférées en Dennis Pitta, ce qui explique en partie son inconstante notoire quand il a EU du temps pour lancer. A sa charge, ce taux de complétion de 59%, celui sur passes longues (26.1%, avant-dernier de la ligue, avec 1 TD et 8 INT), les décisions douteuses qu’il a prises et sa lecture des défenses qui n’est pas toujours au rendez-vous. Donc Flacco n’a pas été aidé, mais il porte une partie du blâme.

Tout comme la pièce à conviction numéro deux : Ray Rice. Le petit coureur explosif a été complètement éteint cette année, et là aussi on peut partager la responsabilité entre lui et la ligne offensive. La preuve que la ligne n’a pas fait son travail, c’est que Rice a une moyenne de 3.1 yards par course, et son partenaire Bernard Pierce 2.9 (seuls Trent Richardson et Willis McGahee ont fait pire dans les coureurs à 100+ portés). Il s’est souvent retrouvé avec déjà trois défenseurs dans les pattes alors qu’il n’avait pas fait deux pas en avant, mais est-ce que ça explique qu’il n’a que 13 plaquages manqués, plus faible total de la ligue ? Dont 4 en réceptions ? En fait, à certains moments de l’année, Rice m’a fait penser à Shaun Alexander à la fin de sa carrière : deux pas à droite, un à gauche, un petit contact (voire même aucun) et je tombe. N’oublions pas qu’il a trainé une blessure à la hanche toute la saison, ce qui pourrait expliquer cet état de fait, et espérons juste que c’était une mauvaise saison qu’il saura mettre derrière lui.

Les receveurs ont donc également une partie du blâme pour les performances de Flacco, ne réussissant pas suffisamment à se séparer de leurs défenseurs, ou à réaliser des réceptions sur la tête des DBs adverses. Le meilleur exemple est Torrey Smith, qui a certes accumulé 65 réceptions et 1128 yards, mais seulement 4 TD. Il a décliné en production au cours de l’année, et même s’il est devenu le 2e meilleur receveur en yards sur une saison de l’histoire de Baltimore derrière Derrick Mason, il DOIT améliorer son taux de catch (51.2%). Marlon Brown (photo) a été la très bonne surprise à la réception avec ses 7 TDs, alors que Jacoby Jones a manqué suite à sa blessure. C’est encore plus le cas avec Pitta bien sûr, car à sa place les deux droppeurs en série Dallas Clark (4 sur 35 rattrapables) et Ed Dickson (5 passes sur 20 rattrapables) n’ont pas eu l’impact escompté; et je ne parle même pas de Dickson en bloqueur.

Bon, et si on allait voir de l’autre côté histoire de se remonter un peu le moral ? Parce que si la défense a vu beaucoup de turnover et que tout n’est pas allé comme sur des roulettes, le résultat a tout de même été très acceptable.

La DL en est un bon exemple. On a eu une demi-surprise, une demi-déception explicable et une demi-déception tout court. La demi-surprise, c’est de voir Arthur Jones continuer sur sa progression depuis son arrivée en 2010; le DE frangin de Chandler Jones a accumulé 53 plaquages, 10% de run stops et 25 pressions dont 4.5 sacks, des totaux tout a fait remarquables pour un DE de 3-4. C’est bien plus que les 30 plaquages, 7.3% de run stops et 22 pressions/2 sacks de Chris Canty qui n’a pas été mauvais mais la franchise en attendait sûrement plus (c’est lui la demi-déception tout court). La demi-déception explicable est Haloti Ngata : il a dû apprendre un nouveau poste, Nose Tackle, et même s’il a fait une année solide, il est tellement dominateur qu’il a été en-dessous de ses performances habituelles.

C’est la ligne des Linebackers qui a perdu le plus lourd tribut pendant l’offseason avec les pertes de Paul Kruger, Ray Lewis, ou Rolando McClain, mais la réponse a été positive grâce à l’ancien Jaguar Daryl Smith. Le nouveau patron de la défense a atténué le départ de Ray-Ray : bien qu’il ait été parfois léger contre le jeu de course, il a amené une capacité de pass-rush (17 pressions dont 5 sacks) et surtout de couverture à la passe très importante (58.9% de passes autorisées, 4 TD, 3 INT et 8 passes défendues). Il a été une très bonne acquisition car Jameel McClain et Josh Bynes ont eu moins d’impact que lui (même si Bynes a été bon contre la course).

A ses côtés, Terrell Suggs (photo #55) et la recrue Elvis Dumervil (photo #58) ont fait des saisons un peu similaires : Suggs a démarré le saison comme un boulet de canon avant d’entamer un yoyo dans ses performances, alors que Dumervil l’a fait toute la saison, alternant entre le bon et le transparent. Ils ont été complémentaires : Suggs a été royal contre la course avec 11.3% de run stops, alors que Dumervil a été le plus efficace dans le pass-rush avec 61 pressions dont 9.5 sacks; Suggs aussi a 61 pressions dont 10 sacks, mais avec 160 rushs de plus. En résumé, le duo n’a pas forcément été constant toute l’année, mais il a su faire sentir sa présence. Courtney Upshaw n’a pas vraiment capitalisé sur sa bonne saison l’année dernière : il a été meilleur contre la passe mais moins bon contre la course. Dernière chose toujours impressionnante chez le front-7 des Ravens : très peu de plaquages ratés (aucun à plus de 7)…

…ce qui n’est pas forcément le cas des arrières. Ces derniers ont manqué des plaquages (les 4 principaux DBs à plus de 10 chacun) et ils ont lâché 17 actions de 40+ yards, le plus haut total dans la ligue. Commençons de suite par le four de l’année, Michael Huff, supposé solidifier le poste de Safety après les départs de Reed et Pollard : il a fait un petit match et s’est fait mettre sur le banc avant d’être cuté (comme Marcus Spears). Au suivant ! La bonne surprise a été la renaissance de Jimmy Smith qui n’avait jamais vraiment confirmé son premier tour de draft : il a profité des problèmes de Corey Graham pour devenir tout simplement le CB#1 de l’équipe, même devant Lardarius Webb. Smith et Webb ont des stats très proches : moins de 60% autorisés, 3 TD, 2 INT et 12 passes défendues, sauf que Smith a souvent été contre les WR#1 et il a une moyenne de yards moins grande que celle de Webb (12.1 vs 15.1).

Graham s’est bien repris après ses problèmes du début de saison, mais il a quand même 7 TD pour 4 INT. En tout cas, les 3 CBs de Baltimore ont un taux de complétion autorisé inférieur à 60%, ce qui est toujours une bonne chose (Smith a le meilleur avec 54.2%), et Webb a également su être une aide précieuse contre la course. Chez les Safeties, James Ihedigbo a été très convaincant contre la course, surtout dans la boîte (12.1% run stop, 3e safety), et sa couverture est plutôt bonne avec 3 INT. Matt Elam a dû remplacer Michael Huff au pied levé alors qu’il est plus Strong que Free Safety, et ça s’est vu : il a été instinctif contre la course, mais il a beaucoup souffert en couverture, notamment en étant hors de position et en manquant des plaquages.

Enfin, comment terminer cette Review sans mentionner le MVP de l’équipe : Justin Tucker. Le Kicker a réussi 38 Field Goals cette saison (plus haut total avec Stephen Gostkowski) et il a gagné quelques matchs pour Baltimore, le plus incroyable étant celui contre Detroit : 6 FGs avec celui de la victoire de 61 yards. Comme les choses peuvent changer en trois ans… Jacoby Jones a été un fantastique retourneur, tant qu’on ne se met pas devant lui « inopinément ».

Il est facile pour les Ravens de localiser le problème de cette année, mais il ne doit pas occulter le fait que les acquisitions en Free Agency, surtout en défense, ont donné un résultat mitigé. C’est une offseason qui va être très intéressante à Baltimore pour voir comment l’équipe compte redémarrer l’attaque et solidifier la défense.

 

Les besoins

 

Un nouveau Coordinateur Offensif qui remet l’attaque à l’endroit. Après, je ne peux pas écrire Centre en police assez grosse pour en transmettre l’importance. Enfin si, je pourrais, mais ça pourrait recouvrir la façade du Palais Bourbon si on l’imprimait. Un Tackle à l’opposé de Monroe, et un receveur de possession dont les Ravens manquent cruellement après le départ de Boldin. Enfin, un Free Safety parce qu’Elam est un Strong de formation.

 

Le futur

 

Domicile : Cincinnati, Cleveland, Pittsburgh, Jacksonville, Tennessee, Atlanta, Carolina, San Diego.

Extérieur : Cincinnati, Cleveland, Pittsburgh, Houston, Indianapolis, New Orleans, Tampa Bay, Miami.

Record cumulé en 2013 : 117-139 (28e).

On ne peut pas dire que Baltimore se prenne des défenses qui tapent dur hors division à part Carolina et NO. A voir pour Houston, San Diego et Miami. C’est jouable pour l’année prochaine.