Boom Or Bust : Les premiers tours de la draft 2013 (4/4)

Nous terminons les tribulations des 32 1er tour de draft pour savoir comment ils se sont comportés, et s’ils ont été les meilleurs rookies de leur équipe, avec les picks #25 à #32.

PS : La plupart des stats viennent de NFL.com, avec quelques stats de ProFootballFocus pour complémenter. Il est possible qu’il y ait quelques petites différences de chiffres.

* * *

25. MINNESOTA : Xavier Rhodes, CB, Florida State
Snaps : 57.5% (686/1193)
Vs. Pass : 56.6%, 1 TD, 0 INT, 12 passes défendues
Défense : 41 plaquages, 7 assists, 1 fumble forcé

Après Floyd, les Vikings allaient encore en défense avec le pick de Xavier Rhodes.

Dans les trois picks de premier tour des Vikings, on a beaucoup parlé du fait que Sharrif Floyd était tombé plus bas qu’on ne le pensait, et que cet échange pour remonter et récupérer Cordarrelle Patterson rendait l’attaque dangereuse. Xavier Rhodes est un peu passé au second plan, et c’est dommage car le Cornerback a fait une bonne saison pour un rookie. Il a été immédiatement mis dans le bain, répondant présent malgré la période d’adaptation habituelle et surtout une mauvaise utilisation de ses qualités (eh oui, encore un CB physique fait pour le marquage homme-à-homme qu’on fait jouer en zone, hello Asomugha, hello Revis). Quand les Vikes ont changé le schéma défensif, il a été de suite mieux (et même mieux que Josh Robinson et Chris Cook). Pour un CB qui joue à Minnesota, avec les corps de receveurs des autres équipes de la division, il n’a encaissé qu’un seul TD et a défendu 12 passes, deux totaux remarquables. Les Vikings tiennent un bon CB pour reconstruire leur arrière-garde avec Harrison Smith.

 * * *

26. GREEN BAY : Datone Jones, DE, UCLA
Snaps : 24.5% (263/1074)
Défense : 7 plaquages, 3 assists, 3.5 sacks, 1 fumble récupéré

Pour étoffer la DL qui avait besoin de profondeur, les Packers avaient rajouté un Datone Jones versatile.

Il avait néanmoins été dit que Jones pourrait prendre un peu de temps à s’adapter à son nouveau rôle de 3-4 End, et c’est un peu l’impression qu’on a au final : le joueur n’a pas eu un énorme impact malgré ses 3.5 sacks, néanmoins il a progressé sur l’année. Il faut dire qu’il a été assez peu utilisé (à peine un quart des snaps) et que le retour de Johnny Jolly lui a probablement retiré un peu de temps de jeu. S’il arrive à continuer son adaptation à la vitesse et au rythme de la NFL, il pourrait faire le grabuge attendu l’année prochaine (en tout cas c’est le plan).

Mais bien évidemment, impossible de parler rookie de Green Bay sans citer celui qui a redonné ses lettres de noblesse au jeu de course Packers, Eddie Lacy.

Le coureur d’Alabama a confirmé qu’il était un des gros steals de la draft en devenant le meilleur rookie coureur de l’histoire de la franchise avec 1178 yards et 11 TDs; son style de course punitif provoque déjà les comparaisons avec Marshawn Lynch. Avec Lacy et un James Starks enfin débarrassé de l’étiquette de « cheval de travail » qu’il n’est pas, les Packers ont trouvé un combo au sol qui va rendre l’attaque aérienne encore plus dangereuse pour les années à venir.

* * *

27. HOUSTON : DeAndre Hopkins, WR, Clemson
Snaps : 88.8% (1015/1143)
Réception : 52 réceptions, 802 yards, 2 TD
Catch Rate : 57.1%, 1 drop
Fumbles : 1 perdu

Il était temps qu’Andre Johnson reçoive un peu d’aide en réception, et les Texans lui avaient apporté DeAndre Hopkins, malgré cette histoire de chambre saccagée.

Ca ne vous surprendra pas si je vous dis que « Dédédé » a été le troisième receveur le plus visé en profondeur dans la ligue derrière Torrey Smith et DeSean Jackson; c’est en partie pour cela que les Texans l’ont drafté : pour étirer le terrain et mettre quelques mines dans la défense adverse à l’opposé d’Andre Johnson. Le rookie a démarré la saison comme une flèche avec notamment ce match spectaculaire contre les Titans, mais ensuite il a oscillé entre le bon et le moins bon, avec cette accumulation d’erreurs qui ont mené à sa sortie prématurée contre les Raiders. Les tribulations d’un rookie en NFL en somme. Il a néanmoins montré sa qualité de route, sa vitesse et sa capacité à attraper la balle : comme vous le voyez il n’a relâche qu’une seule balle rattrapable, ce qui lui donne un taux de drops seulement supérieur à Larry Fitzgerald. Il doit par contre nettoyer ces « erreurs mentales » de son jeu, car cette indiscipline était déjà mise en cause avant la draft avec cette histoire de chambre (et on peut dire que l’histoire du « hack d’instagram » n’aide pas son cas).

En tout cas Hopkins a un des meilleurs pros à sa position juste à côté, et il dit lui-même avoir appris beaucoup à ses côtés. C’est un grand plus pour lui.

* * *

28. DENVER : Sylvester Williams, DT, North Carolina
Snaps : 26.2% (301/1148)
Défense : 12 plaquages, 7 assists, 2 sacks, 1 fumble récupéré

Pour renforcer l’intérieur de la DL, les Broncos avaient sélectionné « Sly » Williams.

Williams a commencé par une intégration minime dans l’équipe de Denver, jusqu’à ce que la blessure de Kevin Vickerson ne lui fasse gagner des snaps par match. On ne peut pas dire qu’il ait été impressionnant durant son temps de jeu, sans être absolument terrible non plus. Le souci c’est qu’irrémédiablement, on le compare aux autres DT pris au premier tour, comme Richardson, Lotulelei ou Floyd… et il perd largement la comparaison avec les deux premiers (moins avec Floyd). On peut cependant admettre qu’avec Knighton et Vickerson devant c’est peu évident de s’imposer, et qu’il a de bons modèles à émuler. Mais pour l’instant, il n’a pas eu l’impact escompté.

Le coureur du 2e tour Montee Ball a été un peu plus performant, mais il a été frappé par un gros cas de fumblite aiguë qui n’a pas aidé sa confiance pendant la saison.

C’est dommage parce qu’il a montré de belles choses avec 120 courses pour 559 yards et 4 TD, mais on a vu d’autres coureurs prometteurs s’écrouler à cause de ce problème (hello Steve Slaton). Néanmoins Ball a quand même été le meilleur rookie des Broncos cette année, et s’il arrive à régler ce problème, il offre une belle alternative à Knowshon Moreno.

* * *

29. MINNESOTA : Cordarrelle Patterson, WR, Tennessee
Snaps : 42.3% (448/1059)
Réception : 45 réceptions, 469 yards, 4 TD
Catch Rate : 62.5%, 5 drops
Course : 12 courses, 158 yards, 3 TD
Retours : 43 kick returns, 1393 yards, 2 TD
Fumbles : 0

Les Vikes avaient dépensé leur 3e pick du 1er tour chèrement payé aux Patriots en prenant un playmaker offensif et sur équipes spéciales : Cordarrelle Patterson.

Et voilà notre meilleur rookie Vikings de l’année. Tout ce que promettait Patterson avant la draft, il l’a confirmé pendant la saison : rapide, agile, insaisissable, un vrai démon sur retour de kick et avec la balle entre les mains. Clairement il est le remplacement de Percy Harvin, et il n’a pas tardé à se faire remarquer sur des courses et sur retours. Devin Hester et lui sont les seuls à 1000+ yards sur retours de kick (Patterson est second à… 401 yards du troisième), mais en plus Patterson a égalé le record NFL de 109 yards, et il est le seul à avoir marqué plus d’un TD sur retour de kick. Par contre il a fait un seul punt return pour un fair catch, ce qui est totalement inadmissible et qui devrait pousser le coaching staff a le mettre sur le banc la saison prochaine. UN FAIR CATCH, QUELLE HONTE !!!!

Blague à part, il était encore très brut en tant que receveur, ce qui explique qu’il n’a pas de chiffres énormes; il a eu besoin de prendre ses marques dans le jeu de passe, et malheureusement son problème de mains n’a pas encore été réglé. Néanmoins il a pu s’acclimater grâce au courses, screens et retours de kick, et les Vikes commencent à l’utiliser de plus en plus en réception. Ca promet pour le futur… si Minnesota trouve un QB.

* * *

30. SAINT-LOUIS : Alec Ogletree, LB, Georgia
Snaps : 97.1% (1055/1087)
Vs. Pass : 82.8%, 2 TD, 1 INT, 5 passes défendues
Défense : 94 plaquages, 23 assists, 1.5 sack, 6 fumbles forcés

Les Rams avaient choisi Alec Ogletree pour jouer comme OLB dans leur 4-3.

Ogletree ne gagnera pas le titre de « Linebacker pass-rusher » de l’année, mais avec Quinn & Long devant lui WHO CARES (bon sérieusement c’est un peu faiblard en effet). Il finit en tête des plaqueurs des Rams ce qui est plutôt impressionnant pour un rookie, et son jeu contre la course aura été précieux cette année. Comme souvent avec les débutants il a été plutôt inconstant cette saison, et il a eu du mal notamment en couverture, mais dans l’ensemble il a montré les qualités nécessaires pour former une bonne triplette avec James Laurinaitis et Jo-Lonn Dunbar. Il a même réussi ce pick-6 de 98 yards contre les Texans (record pour un LB), histoire de rappeler qu’une de ses qualités est son agilité et sa capacité à jouer dans l’espace. Bref, Ogletree est un jeune talent de plus dans une équipe qui les accumule.

* * *

31. DALLAS : Travis Frederick, C, Wisconsin
Snaps : 100% (1025/1025)
Pression : 4 sacks, 2 hits, 18 hurries

Après être descendu dans l’ordre de la draft, les Cowboys avaient décidé de prendre… un Centre avec Travis Frederick.

Oui, on a tous ri sur ce pick, principalement parce que la défense avait un gros besoin d’aide. Néanmoins tant qu’à prendre un Centre, Frederick était celui-là, et il l’a confirmé cette saison : le rookie a fait une excellente année à Dallas. On l’attendait notamment sur le jeu de course car il était connu pour ça à l’Université de Wisconsin; autant vous dire qu’il n’a pas déçu d’un poil, jouant les tractopelles au centre de la ligne pour ouvrir des brèches à DeMarco Murray. Il doit encore grandement s’améliorer en protection de passe (le match contre les Chiefs et Dontari Poe a été très compliqué pour lui). Le fait d’avoir les excellents Tackles Doug Free et Tyron Smith avec lui est un grand plus pour le mettre en confiance, et il n’a même pas paru gêné par les blessures aux postes de Right Guard.

Les Cowboys semblent donc avoir trouvé leur Centre du futur.

* * *

32. BALTIMORE : Matt Elam, S, Florida
Snaps : 93.8% (1034/1102)
Vs. Pass : 67.6%, 2 TD, 1 INT, 0 passes défendues
Défense : 54 plaquages, 23 assists, 2 fumbles récupérés

Avec les pertes subies dans la défense et notamment au poste de Safety, il était logique que le champion en titre prenne Matt Elam.

Quand il n’était pas en train de chauffer des futurs Hall Of Famers (cf. Megatron), Matt Elam faisait une saison compliquée dans une arrière-garde des Ravens qui avait besoin de sang neuf. C’est normal : il était Strong Safety à Florida, et il a été placé en tant que Free Safety à Baltimore, ce qui demande plus de couverture et moins de défense contre la course. D’ailleurs ça s’est vu : il a toujours cette grande capacité de lecture et d’instinct contre la course, mais qui disparaissent un peu vite contre la passe, se trouvant plusieurs fois hors de position (et les Coordinateurs Offensifs ne se sont pas fait priés pour viser sa zone). Le souci c’est que les Ravens pensaient probablement qu’il contribuerait plus tout de suite, surtout vu la machine à big plays qu’il était en NCAA; mais il faut lui laisser le temps de s’adapter à la NFL.

A part Elam, on a découvert un surprenant receveur non-drafté avec Marlon Brown : 49 réceptions, 527 yards et 7 TDs, dont le fameux score pour l’emporter sur Minnesota à la fin de ce match fou.

Brown semble devenir une belle alternative au duo Torrey Smith/Jacoby Jones, surtout dans les 20 derniers yards adverses, remplaçant un Brandon Stokley qui a pris sa retraite. Il a fait bien plus de dégâts dans le slot qu’à l’extérieur (sans surprise, ça demande plus de travail à l’extérieur), mais s’il continue à progresser il peut faire du bruit dans la ligue.