Fiche Légende : Jim Brown

#32 – Running Back

 

Jim_Brown

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet James Nathaniel « Jim » Brown
Date de Naissance 17 Février 1936
Lieu de Naissance St Simons, Georgia
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée Manhasset High School, New York
Université Syracuse, New York
Draft 1er tour de 1957 (#6)
Equipes
Cleveland Browns (1957-1965)
Statistiques 9 saisons
118 matchs
2359 courses / 12312 yards
5.2 yards par course
106 touchdowns
HONNEURS
Pro-Bowls 9 (1957-1965)
All-Pro 9 (1957-1965)
Performances notables 8 fois meilleur coureur NFL
5 fois leader en yards cumulés
Seul joueur à 100+ yards par match et 5+ yards par course
Récompenses 3 fois MVP (1957, 1958, 1965)
1 titre de champion (1964)
Membre de l’équipe des années 1960
Membre de l’équipe des 75 ans de la NFL
Hall Of Fame Classe de 1971

 

Biographie

 

Plus rapide qu’une balle de pistolet, plus puissant qu’une locomotive, capable de sauter par-dessus des bâtiments d’un seul bond. Le football professionnel des années 1960 a plusieurs superstars, mais un seul Superman ; son nom est Jim Brown.

On pourrait penser que cette présentation de highlights du Running Back des Cleveland Browns est un peu romancée, mais il suffit de voir courir le légendaire #32 pour se rendre compte que c’est probablement ce que les défenseurs adverses se disaient quand ils l’affrontaient. Tout le monde s’accorde à dire que c’est un des meilleurs joueurs qui ait jamais foulé le gridiron, beaucoup n’hésitent pas à dire qu’il a été LE meilleur d’entre tous et certains osent même avancer qu’il était le meilleur athlète.

Pourtant le chemin de Jim Brown n’a pas toujours été facile, la faute à une époque où la ségrégation est très présente. Il naît sur l’île de St. Simons au large de la Géorgie, qui est peuplée exclusivement d’afro-américains ; quand il doit rejoindre sa mère dans l’état de New York il se rend vite compte que la couleur de sa peau est un problème. Néanmoins c’est grâce à ses capacités athlétiques qu’il va se faire une place au soleil : quand il arrive au lycée de Manhasset, ses performances sur les terrains (football, basketball, lacrosse) mais également en classe le rendent populaire.

jim-brown-syracuseMalheureusement il subit le même traitement lors de sa première année à l’Université de Syracuse, recalé en foot et en basket par des joueurs blancs moins bons que lui. Mais sur le gridiron, il a enfin sa chance quand le joueur devant lui se blesse, et année après année il monte en puissance, établissant des performances toujours plus élevées. Sa dernière année, il réussit à courir 986 yards et marquer 14 touchdowns en seulement 8 matchs, marchant littéralement sur les défenses adverses.

Mais ce n’est pas le seul succès que Brown connaît : en basketball il obtient aussi sa chance et produit des points pour son équipe. En athlétisme il réussit à se classer 5e dans le décathlon national de 1956, ce qui le qualifie pour les Jeux Olympiques ! Cependant, la vraie passion du jeune homme (à part le football) c’est le lacrosse : après avoir été nommé 3 fois All-Star dans son lycée, il est nommé 2 fois All-American. Comme il l’a dit un jour :

Si j’avais le choix, je jouerais au lacrosse les six premiers jours de la semaine et au football le septième.

JimBrownLacrosseNéanmoins c’est bien le football américain qu’il choisit à la sortie de Syracuse, et il est un des prospects les plus talentueux de la draft 1957. Il est choisi en #6 par les Browns de Cleveland qui ont besoin de retrouver un jeu de course après le départ de Marion Motley en 1953. L’arrivée de Brown va sonner le glas des défenseurs adverses qui vont désespérément essayer de stopper ou de rattraper ce combo missile/bulldozer.

Jim Brown va écraser la ligue de son talent, menant la ligue en yards au sol 8 fois sur 9 années de carrière et gagnant 3 titres de MVP en 1957, 1958 et 1965. Il est tellement impressionnant que malgré son style de course en puissance et une époque où tout est presque autorisé pour stopper un coureur, il ne rate AUCUN match sur blessure. Quand il ne dépasse pas les 1000 yards (ça n’arrive que deux fois) il termine à 942 (rookie) et 996 (freiné par des blessures mais présent quand même). Il ne met que 93 matchs pour atteindre la barre des 100 touchdowns en carrière, un record qui va durer jusqu’en 2006.

Et en plus, ce n’est pas la seule manière qu’il a de battre la défense : c’est également un très bon receveur qui gagne 2499 yards et marque 20 touchdowns sur sa carrière.

La saison en « demi-teinte » à 996 yards arrive en 1962, et les mauvaise langues pensent que c’est le début du déclin de Brown. En 1963, le coureur leur répond par sa meilleure saison avec 1863 yards au sol (un record toujours d’actualité dans la franchise) et 12 touchdowns ; sa moyenne au sol est de 133.1 yards par match. Mais malgré tous ces grands chiffres, il y a une chose que Brown attend depuis un moment après sa draft : le titre de champion. C’est l’année suivante, en 1964, que les Browns retournent sur le toit de la NFL avec une victoire contre les Baltimore Colts 27-0.

Jim Brown a juste le temps de faire une nouvelle saison 1965 dominante avec 1544 yards et 17 touchdowns au sol qu’il annonce, à 29 ans, sa retraite. Pour Brown, le but est de faire la meilleure carrière possible et de partir au sommet de son art, et non de végéter pendant quelques années supplémentaires et voir son style physique péricliter. Malgré cette explication, le choc se répand dans le monde du football.

JimBrownRunEt il n’y a aucun doute que Brown est au sommet de son art, car il a redéfinit ce qu’un coureur peut faire : il a le record de yards au sol sur une saison (1863) et en carrière (12312), le record de yards cumulés (15549), le record de touchdowns au sol (110) et de touchdowns cumulés (125). Tous ces records sont tombés depuis, mais il y en a un qui tient toujours et qui tiendra probablement encore longtemps : il est le seul coureur avec au moins 100 yards de moyenne par match et 5.0 yards par course sur sa carrière.

Bien qu’il soit titillé plusieurs fois par l’envie de revenir (et les médias lui posent sans cesse la question), Brown finira par rester en dehors des terrains pour de bon. Lors de sa première année d’éligibilité pour le Hall Of Fame en 1971, personne ne doute qu’il va être introniser. En 1983 il entre au Lacrosse Hall Of Fame comme un, sinon LE meilleur joueur jamais vu également, ce qui en fait (à ma connaissance) le seul athlète à appartenir à trois Hall Of Fame différents dans au moins deux sports (si on ajoute le College Hall Of Fame).

Voilà pourquoi certains pensent que ce n’est pas juste le running back, ou le joueur de football, mais bien un des athlètes les plus incroyables que les Etats-Unis aient vu évoluer.

Une fois en retraite, il va se tourner définitivement vers une seconde carrière qu’il a commencé quelques années plutôt, celle d’acteur à Hollywood. Il tourne notamment dans Les Douze Salopards ou dans Les Cents Fusils avec Burt Reynolds et Raquel Welch. Il joue également un coach dans Any Given Sunday (l’Enfer du Dimanche en français).

Mais Brown n’aurait jamais pu laisser la même empreinte dans le cinéma que celle, indélébile comme un trace de casque dans le facemask d’un défenseur, qu’il a laissé dans le football.

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