Fiche Légende : Earl Campbell

#20, 34, 35 – Running Back

 

EarlCampbell

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Earl Christian Campbell
Date de Naissance 29 Mars 1955
Lieu de Naissance Tyler, Texas
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée John Tyler, Texas
Université Texas
Draft 1er tour de 1978 (#1)
Equipes
Houston Oilers (1978-1984)
New Orleans Saints (1984-1985)
Statistiques 8 saisons
115 matchs – 102 comme titulaire
2187 courses / 9407 yards
4.3 yards par course
74 touchdowns
HONNEURS
Pro-Bowls 5 (1978-1981, 1983)
All-Pro 3 (1978-1980)
Performances notables 3 fois Meilleur coureur en yards (1978-1980)
Récompenses 1977 Heisman Trophy
1978 Offensive Rookie Of The Year
1979 MVP
3 fois Offensive Player Of The Year (1978-1980)
Membre du Titans Ring Of Honor
Numéro #34 retiré chez les Titans
Hall Of Fame Classe de 1991

 

Biographie

 

Dans son quatrième match comme pro, Earl Campbell prend la brèche, aperçoit le punitif Linebacker des Rams Isiah Robertson devant lui, baisse la tête et lui défonce le thorax (!). Pendant que Robinson s’écroule par terre, un autre joueur attrape le maillot de Campbell en tentant de le plaquer, lequel se déchire complètement alors que le coureur continue d’avancer (!!). L’année suivante, Campbell se retrouve sur la ligne des 1 yard en face de Jack Tatum, le terrible Safety des Raiders. Le choc est titanesque, mais Campbell garde son équilibre assez longtemps pour rentrer dans la endzone à reculons avant de tomber (!!!). Cela devrait vous suffire pour comprendre que plaquer Earl Campbell n’était pas une sinécure, car il fallait en général 3 ou 4 joueurs pour y arriver et on risquait de mourir au combat. C’est d’ailleurs ce qu’il a fini par payer lui aussi.

EarlCampbellRamsCampbell naît au Texas, et son père B.C. doit tenir deux postes pour subvenir au besoin de la famille : l’un dans une roseraie et l’autre dans un supermarché (c’est de là que viendra plus tard le surnom de Earl, « The Tyler Rose« ). Malheureusement B.C. décède d’une attaque cardiaque massive quand Earl a 11 ans, et toute la famille doit mettre la main à la pâte pour aider à la survie.

Campbell commence le football en école élémentaire, et même s’il n’est que kicker dans une équipe de flag football, il se découvre une passion pour le sport. Quand le coach de l’équipe remarque son talent il le fait jouer comme Running Back et Linebacker, ce qui fait très plaisir au garçon qui est fan du Linebacker des Bears Dick Butkus. Il finit même par jouer sur les deux lignes tellement il est puissant pour son âge.

La période lycéenne est un peu plus difficile : au lieu de rentrer dans un lycée pour ses 4 années, Campbell passe par deux lycées, un Junior High School et un Senior High School (2 ans chacun). Dans le JHS il rencontre son premier mentor Lawrence La Croix qui aide également à apaiser les tensions raciales, car le lycée est devenu récemment mixte, mélangeant les blancs et les noirs. Campbell fait de nouveau des étincelles, mais quand il doit intégrer son Senior High School (John Tyler), il perd l’influence de La Croix, sa motivation et sa place dans l’équipe titulaire de foot. Heureusement pour Campbell, par un coup du sort La Croix est engagé comme assistant coach à John Tyler, et le jeune homme retrouve sa fougue et son envie de jouer, permettant au lycée de dominer son championnat.

Les recruteurs affluent pour recruter le garçon, et Campbell réduit rapidement le choix aux universités d’Oklahoma et de Texas. Étant indécis, il finit par demander conseil à Dieu d’une manière très particulière : si jamais il se réveille la nuit pour aller aux toilettes, il ira à Texas, sinon il ira à Oklahoma ! C’est donc la vessie de Earl Campbell qui offre les talents du Running Back/Linebacker à l’université de Texas.

Le joueur rejoint le coach légendaire Darrell Royal et il est suivi l’année d’après par ses petits frères jumeaux, Tim et Steve. Cette proximité familiale permet à Earl de guérir de la nostalgie qu’il a ressentie sa première année, même s’il a accumulé les bonnes notes à l’école et les bonnes performances sur le terrain. Bien qu’au départ il rechigne à devenir Running Back à plein temps (toujours par rapport à son adoration pour Butkus), il devient All-American son année de sophomore en 1975. Il connaît un contretemps quand il se déchire l’ischio-jambier en 1976, ce qui lui fait rater une partie de la saison. Il revient en 1977 avec un nouveau coach et une attaque plus traditionnelle qui lui fait porter la balle 35/40 fois par match ; le coureur répond avec une année à 1744 yards et le Heisman Trophy.

EarlCampbellTexasAutant dire qu’avec le Heisman et une telle production dans un système offensif très proche de la NFL, Earl est dans l’oeil de tous les scouts professionnels quand la draft de 1978 arrive. Après une deuxième saison catastrophique, ce sont les Buccaneers de Tampa Bay qui ont le premier choix, mais les Oilers veulent Campbell et décident de donner un Tight End, leur deux premiers tours de 1978 et deux autres tours de la draft 1979 pour monter en tête de liste. Les Buccs acceptent et les Oilers sélectionnent le Running Back qui doit les faire revenir en playoffs. De son côté, Campbell est ravi car il peut ainsi rester dans son état texan natal.

Le #34 ne met pas longtemps à se mettre en jambes, ou plutôt en cuisses : en effet, ce qui frappe de suite le monde de la NFL ce sont les troncs d’arbre de 86 cms qu’il a en guise de cuisses (86 cms… pour le tour d’UNE cuisse !). Et malgré cela, il est capable de courir le 40 yards en 4.5 secondes, ce qui en fait rapidement un combo solidité/vitesse impossible à arrêter pour les défenseurs. Comme vous l’avez lu en intro, il se présente aux défenseurs en leur rentrant dedans comme un forcené, et si jamais vous lui laissez prendre l’espace vous ne le revoyez pas avant la endzone.

1978-1980 va être la période la plus faste de Campbell qui va écrabouiller la ligue de son talent à grands coups de saisons à 300+ portés et de vote All-Pro et Pro Bowl. Il réalise une superbe année de rookie en 1978, dont l’apogée est un Monday Night Football contre Miami dans lequel il accumule 199 yards et 4 touchdowns. Il termine la saison avec 1450 yards (top NFL), gagnant les titres d’Offensive Rookie Of The Year ET Offensive Player Of The Year. Les Oilers accèdent à leurs premiers playoffs depuis l’époque de l’AFL, et ils arrivent jusqu’en finale AFC où ils sont défaits par la dynastie Steelers 34-5.

Le Running Back passe la vitesse supérieure en 1979 en étant le meilleur en yards (1697) et en touchdowns (19), ce qui lui permet de remporter un nouveau titre d’Offensive Player Of The Year et surtout celui de MVP. Grâce à lui les Oilers retournent en finale AFC, mais ils perdent de nouveau contre Pittsburgh 27-13. En 1980, Campbell est encore le meilleur coureur en yards (1934) et en touchdowns (13), remportant son troisième titre d’Offensive Player Of The Year, mais Houston perd au premier tour des playoffs contre les Raiders 27-7. Cette défaite cause d’ailleurs le courroux du propriétaire Bud Adams qui vire le coach Bum Phillips, qui était devenu un mentor pour Campbell.

Malheureusement, c’est à ce moment que le style de course de Campbell commence à se retourner contre lui : il a porté la balle 1043 fois en 3 ans (soit 348 fois par an) et sa résilience lui fait encaisser 3 ou 4 chocs violents par course car il faut au moins ça pour le faire tomber. Ses statistiques commencent alors à chuter dès sa 4e année avec 1376 yards et 10 touchdowns, la première fois qu’il n’est pas leader chez les Running Backs. Après la saison écourtée par la grève en 1982, il poste une performance équivalente à 1981 en 1983 ; avec une moyenne de yards par course qui tombe, cela prouve que s’il reste un coureur très dangereux, il n’est plus forcément aussi dominateur physiquement qu’avant.

C’est ce déclin qui pousse l’organisation des Oilers à orchestrer un échange avec les Saints de New Orleans qui sont coachés par Phillips ; un échange que Campbell apprend… par la radio. Alors que les fans et média des Oilers sont outrés du départ de leur star, ceux des Saints se plaignent de l’arrivée d’un coureur qui est déjà sur la pente descendante. Campbell fait abstraction de tout cela mais il sent bien que son corps donne des signes de fatigue évidents. Il passe deux petites saisons en 1984 et 1985 indignes de son talent, et pendant le camp d’été de 1986 son corps finit par refuser un tel traitement. Il sait que c’est le moment pour lui de prendre sa retraite.

EarlCampbellStatueEarl Campbell termine sa courte carrière de 8 ans avec 9407 yards et 74 touchdowns, et avec ses réceptions il atteint 10213 yards. Son numéro est retiré chez les Oilers et il est intronisé au Hall Of Fame lors de sa première année d’éligibilité, en 1991. Premier Heisman de l’Université de Texas, il a le droit à sa statue sur le campus en 2006. Depuis, ses courses boule de bowling où il fait tomber 3/4 « quilles » sont devenues légendaires, mais il porte les stigmates de son style : il a des douleurs chroniques au dos, de l’arthrite dans les genoux et il est même obligé de se servir parfois d’une chaise roulante.

Après sa carrière, Campbell ne peut quitter le football et il accepte un poste à l’Université de Texans comme ambassadeur et mentor. En parallèle, il ouvre un business de viande et de sauce barbecue. Comme sur le terrain, il se heurte à des problèmes qui l’empêchent d’avancer, mais il répond de la même façon : en démolissant le mur en face de lui afin de progresser. Sauf que maintenant, ce sont des murs symboliques et il ne met plus sa santé en jeu.