Nous Trente-Deux : New England

On en arrive au dernier carré, ceux qui ont disputé les finales de conférence. On démarre avec les habitués des lieux et les suivants sur la liste des victimes de Baltimore, les Patriots. Mais cela n’enlève pas que la défense s’est bien améliorée depuis l’année dernière et qu’ils seront encore parmi les favoris l’année prochaine

A lire en sortant… la carabine au… premier… corbac… que vous croisez (je sais je me répète).

 

 

 

 

Les Patriots avaient eu une grosse déficience, la défense, et ils avaient essayé de la combler en draftant au premier tour le DE Chandler Jones et l’ILB Dont’a Hightower puis en signant le DE/DT Jonathan Fanene et le S Steve Gregory. En attaque, le franchise tag sur Wes Welker et la signature de Brandon Lloyd complémentaient le duo de TE Hernangronk.

Par contre, la présaison avait montré des signes inquiétants de porosité au niveau de l’OL. Il restait à savoir si c’était juste un peu de rouille, ou un phénomène qui allait se prolonger pendant la saison, car Tom Brady n’avait pas l’habitude de courir pour se mettre à l’abri.

 

 

@Tennessee 34-13, Arizona 18-20, @Baltimore 30-31, @Buffalo 52-28, Denver 31-21, @Seattle 23-24, Jets 29-26 (OT), @St.Louis 45-7, Buffalo 37-31, Indianapolis 59-24, @Jets 49-19, @Miami 23-16, Houston 42-14, San Francisco 34-41, @Jacksonville 23-16, Miami 28-0.

 

 

Houston 41-28, Baltimore 13-28.

 

 

Année après année, on voit les Patriots accéder aux playoffs comme si c’était naturel. Et pourtant il n’y a plus qu’un seul joueur qui était déjà là pour le titre de 2001 (vous n’avez pas besoin de vous creuser beaucoup la cervelle pour trouver qui c’est). Alors certes, ça ne gagne plus depuis 2004, mais on peut quand même admettre que c’est une sacrée régularité : depuis 2002 et le passage à 32 équipes les Pats sont la meilleure équipe avec un record de 135-41 (.767), 11 saisons positives, 9 titres de division, 6 finales de conférence et 4 participations au SB, que des tops NFL. Ils sont juste dépassés par les Colts au niveau des qualifications en playoffs (10 vs 9).

Alors évidemment je modère légèrement le propos en ajoutant que dans la même période, les trois autres équipes de la division ont un record négatif : les Jets 86-90 (.486, 17e), les Dolphins 77-99 (.438, 23e) et les Bills 71-105 (.403, 27e). Avec la NFC WTFest c’est la seule division avec un club positif sur la période, mais ça ne change pas la réussite en playoffs. Bon je sais c’est bizarre comme intro, mais comme ça je contente tout le monde : les Pats fans et les Pats haters :p.

Réponse au super quiz ultra-difficile pour quiconque suit la ligue depuis, oh allez au moins 6 mois, c’est bien Tom Brady qui est le seul survivant dans le roster de la saison 2001. Tommy Boy nous a fait une saison bien classique de sa part, toute en efficacité et en réussite avec 63%, 4827 yards, 34 TD et 8 INT (ce qui donne un taux d’interception de 1.3%, le plus bas de la ligue). Sérieux de quoi voulez-vous que je vous parle ? C’est Tom Brady. Personnellement au début de la saison je l’ai senti peut-être un peu moins sûr de lui, un peu moins tranquille dans la poche (dû aussi au petits problèmes d’OL au début de la saison), et il a délivré quelques performances moins bonnes qu’à l’accoutumée (Jacksonville, Seattle ou Baltimore en AFCC) mais au final… euh… il a fait du Brady. Voilà voilà. C’est Tom Brady et c’est un bon QB, pour ceux qui vivent sous un rocher depuis 2000.

L’OL a en effet montré quelques petits signes de méforme au début de la saison, mais ça n’a pas duré et elle est revenue à son niveau normal de qualité. Le pass block n’a concédé que 27 sacks et 169 pressions (dans la première moitié de la ligue), alors que le run block a été efficace pour dynamiser le jeu au sol. Logan Mankins notamment a eu un début de saison difficile, mais il s’est réveillé par la suite alors que Sebastian Vollmer a fait le trajet inverse. Nate Solder a été solide toute la saison, alors que le centre Ryan Wendell a été une force à la course, mais moins performant en protection. Dan Connolly reste un peu en retrait de ses partenaires. Mais dans l’ensemble, c’est une OL compétente.

Compétente notamment pour ouvrir des brèches à Stevan Ridley qui a été le principal cheval de labour à New England cette année après le départ de BenJarvus Green-Ellis aux Bengals. Et le diable a posté une belle performance pour son premier job de titulaire avec 290 portés pour 1263 yards (7e NFL et la 4e meilleur perf de l’histoire de la franchise) et 12 TD (3e NFL). En plus derrière on a le combo Danny « Woodcock » Woodhead/Shane Vereen qui n’a pas beaucoup joué à cause de blessures l’année dernière et qui a participé à l’effort avec 134 portés pour 552 yards et 7 TD. Vraiment les Pats ont un jeu de course bien sympathique pour la suite (faut-il que les joueurs restent sur leurs deux jambes).

Nous en arrivons aux receveurs avec Wes Welker qui a encore brillé cette année avec 118 catchs pour 1354 yards et 6 TD, même s’il a également le moins brillant honneur d’être le receveur qui a le plus droppé avec 15 (ce qui le ramène quand même à 1 drop toutes les 9 passes, ce qui peut être amélioré). Le pire c’est que c’est aussi chez les Pats qu’on retrouve le plus gros droppeur chez les Tight Ends avec Aaron Hernandez : 10 drops en 61 passes catchables. Brandon Lloyd a été un bon receveur de complément avec 74 catchs pour 911 yards et 4 TD mais on a senti à quelques moments qu’il n’était pas synchro avec son QB, et on se dit que Brady n’a toujours pas de vraies menaces longues comme il pouvait l’avoir avec Moss. Le Gronk a eu une saison compliquée par un tas de blessures dont la « fameuse » fracture du bras contre les Colts, du coup il n’a posté « que » 55 catchs pour 790 yards mais 11 TD (sympa le ratio, 1 TD toutes les 5 passes) et il continue d’être un superbe atout dans le pass block et le run block. Bref pour résumer, Welker et Gronk restent les armes principales, Lloyd est sympa mais manque de profondeur alors qu’Hernandez n’arrive pas à matérialiser tous les espoirs entrevus en lui. Si Brady a eu quelques baisses de tension, il faut aussi regarder par là.

Malgré tous ces petits soucis, l’attaque a quand même marqué 34.8 points (top), engrangé 427.9 yards par match (top), dont 291.4 à la passe (4e) et 136.5 à la course (7e). Oh et j’oubliais qu’en plus, elle protège bien la balle avec seulement 9 INT et 7 fumbles perdus. Ce qui tombe bien, parce que la défense, de l’autre côté, est la 2e en récupération avec la bagatelle de 20 INT et de 21 fumbles recouvrés (seul Chicago a fait mieux). C’est pourquoi les Pats ont le meilleur turnover ratio avec +25.

Et c’est la grosse différence avec l’année dernière : la défense des Pats a relevé la tête de son année catastrophique. Certes la couverture de passe donne toujours des problèmes (271.4, 29e), mais au moins la défense contre la course est bien plus efficace; c’est une des 6 défenses qui encaissent moins de 4 yards par course (3.9).

La DL symbolise parfaitement cette dualité entre une belle défense contre la course et un pass rush un peu plus compliqué. Au milieu, Vince Wilfork a joué son rôle habituel de tractopelle et il est un des meilleurs DT contre la course avec 28 stops en 321 run snaps (4e en efficacité derrière Melton, Atkins et Mebane) avec 2 fumbles forcés et 4 passes déviées. Rob Ninkovich a également assuré avec 7.5% de run stops (top 10 NFL) et 5 fumbles forcés. Mais au niveau du pass rush, ça a été plus difficile; le rookie Chandler Jones a apporté sa fraîcheur dans ce compartiment au début de la saison mais une blessure l’a freiné dans sa production et il a eu du mal à retrouver du rythme ensuite. Du coup il n’y a pas un seul joueur à plus de 10 sacks : Ninkovich avec 8 et Jones avec 6 sont les leaders. Enfin le 4e bonhomme dont on parle peu, Kyle Love, a été solide également, mais il reste encore du travail pour régler le problème de pass rush chez les Pats parce qu’en tant que 4-3 c’est de là que la pression doit venir.

Mais il est clair que New England a pris un joueur talentueux en Jones, comme il est clair qu’ils en ont pris un autre avec Dont’a Hightower. Les Pats ne se sont pas beaucoup trompés dans leur Linebackers draftés parce que le monsieur est venu faire une paire d’enfer avec Jerod Mayo qui continue à être un monstre en OLB : 147 plaquages (top team et de LOIN) dont seulement 5 de ratés (top 4-3 OLB), 4 fumbles forcés, 10.6% de run stops (2e 4-3 OLB), 17 pressions sur seulement 74 rushs (4e 4-3 OLB), et 1 INT. Bref, il est le package complet, course, pression, couverture, et tout ça en ratant seulement une cinquantaine de snaps. Hightower a moins joué, mais il a eu son impact lui aussi sur la défense notamment contre la course; il gagnerait à être un peu plus consistant mais ça devrait venir avec l’expérience. Brandon Spikes, au milieu de ces deux-là, a fait la majeure partie de son travail contre la course avec 92 plaquages et 5 fumbles forcés, mais ça a été un peu plus dur contre la passe avec 77.8% de passes autorisées, 1 TD et 5 passes défendues. Attention aux fautes également avec 10, le plus chez les ILB.

Du côté des arrières, à mon avis l’année dernière on a eu le troisième jumeau inconnu jusqu’alors des McCourty à la place de Devin, celui qui a fait une saison horrible. Devin est revenu et il a performé bien mieux au même poste avant d’être resitué en safety ce qui a été encore plus une réussite. Il n’a autorisé que 50.9% de passes en CB avant d’en autoriser encore moins en safety (35.7%!) tout en accumulant 5 INT. C’est déjà plus en phase avec ce qu’il sait faire, comparé à sa médiocre saison 2011; maintenant il faut que les Pats se décident de son poste définitif. Kyle Arrington a été un peu plus laborieux cette saison avec 65.7%, 5 TD et 10 passes défendues, et surtout il n’a aucune INT après une saison 2011 avec 7 (!). Le 7e tour Alfonso Dennard a joué le rôle du low pick de Belichick qui créé la surprise : il n’a autorisé qu’une passe sur deux avec 4 TD, 3 INT et 6 passes défendues, ce qui est un bon total pour un rookie. Enfin, l’acquisition d’Aqib Talib des Buccs a été plutôt positive même s’il continue à être inconstant.

Enfin chez les safeties, Steve Gregory n’a pas forcément apporté tout ce qu’il aurait pu dans la position, notamment en couverture, alors que le rookie Tavon Wilson n’a joué que dans un rôle situationnel et s’est plutôt bien débrouillé; il ne lui manque que de l’expérience pour prendre une dimension plus large. Les DBs des Patriots, même s’ils sont loin d’être à la rue, bénéficieraient d’un pass rush plus efficace pour augmenter encore leur efficacité, et ça reste je pense LA vraie problématique en défense.

Bref, comme pour les Broncos, le seul élément qui pourrait mettre le feu au lac c’est que Brady a déjà 35 ans et qu’il ne va pas rajeunir… et ça fait depuis 2004 que les Pats n’ont rien gagné. On a déjà vu des équipes constantes dans les résultats qui ne gagnent rien (les Rams et les Vikings dans les années 1970, les Bills dans les années 1990, les Eagles dans les années 2000).

 

 

Je pense que les Patriots peuvent encore se diriger vers la défense l’année prochaine, un upgrade sur chaque ligne sauf les LBs serait vraiment appréciable (DT/DE, CB, S).

En attaque, si les Pats peuvent acquérir une menace longue en WR, ils ne vont sûrement pas s’en priver. Les Ravens ont prouvé que ça peut être utile quelques fois pour assommer l’adversaire.

 

 

Domicile : Buffalo, Miami, N.Y. Jets, Cleveland, Pittsburgh, New Orleans, Tampa Bay, Denver.

Extérieur : Buffalo, Miami, N.Y. Jets, Baltimore, Cincinnati, Atlanta, Carolina, Houston.

Record cumulé en 2012 : 130-126 (12e).

Que dire sinon que ça va être le train-train pour NE : finir en tête de la division (oh mon dieu quel suspens je ne tiens littéralement plus en place), et engranger 7/8 victoires à côté pour être peinard. Même si j’aime bien les Dolphins, ça m’étonnerait qu’ils arrivent à détrôner le roi NE.