Nous Trente-Deux : Baltimore

Nous y voili, nous y voilou, la dernière Season Review, celle des champions en titre. C’est la 3e année de suite que le champion a dû gagner 4 matchs de playoffs pour remporter le Lombardi, mais cette fois c’est bien un champion de division qui est allé au bout. Les Ravens retournent au sommet de la NFL 12 ans après le premier titre et offrent à Ray Lewis un beau cadeau d’adieu.

A préfacer par une lecture du poème « Le Corbeau » d’Edgar Allan Poe.

 

BALTIMORE RAVENS
1e AFC North ~ 10-6 / 4-0

 

 

Les prévisions de Madame Soleil 2012

 

Cela semblait un peu fou à dire, mais avec la fin de saison de Joe Flacco et compagnie, la grave blessure de Terrell Suggs out pour la saison et l’âge de Ray Lewis et Ed Reed, on en venait presque à énoncer la possibilité que le point fort des Ravens cette année fût l’attaque et non la défense.

GASP ! Je sais, ça choque. Mais avec des talents comme Ray Rice, Anquan Boldin ou la fusée Torrey Smith et un Flacco qui a démontré pendant l’AFCC qu’il le valait bien, pourquoi pas envisager ce cas de figure ? La perte de Cory Redding aux Colts ouvrait un trou en plus dans la DL, et même si Haloti Ngata restait Haloti Ngata et que Courtney Upshaw venait de la draft, il semblait encore plus que les années précédentes que le poids de l’équipe reposait plus sur les offensifs.

Quoiqu’il en soit, les Ravens restaient les favoris de la division, mais de peu…

 

La saison

 

Cincinnati 44-13, @Philadelphia 23-24, New England 31-30, Cleveland 23-16, @Kansas City 9-6, Dallas 31-29, @Houston 13-43, @Cleveland 25-15, Oakland 55-20, @Pittsburgh 13-10, @San Diego 16-13 (OT), Pittsburgh 20-23, @Washington 28-31 (OT), Denver 17-34, Giants 33-14, @Cincinnati 17-23.

 

Les playoffs

 

Indianapolis 24-9, @Denver 38-35 (OT), @New England 28-13, SUPERBOWL vs San Francisco 34-31.

 

La réalité

 

BenJi : Pensez vous que la blessure de Terrell Suggs va compromettre les chances des Ravens pour atteindre le Superbowl, voire même les PO ?

Le poids qui pesait sur les épaules de Courtney Upshaw vient de s’alourdir un peu plus. C’est sans nul doute une perte terrible pour Baltimore, car Ngata et Suggs sont les nouveaux fers de lance de la défense. Cependant, je ne pense pas que la perte de T-Sizzle soit totalement rédhibitoire concernant les playoffs (le Superbowl c’est peut-être déjà plus difficile).

Les Ravens ont deux choses qui les sauvent dans ce genre de situation : la tradition défensive et la draft. Les équipes avec une philosophie de jeu établie de longue date savent se bâtir par la draft et ne sont pas démolies par la perte d’une seule star. L’histoire des Ravens et la présence d’Ozzie Newsome en GM prouvent que Baltimore fait partie de ces équipes-là. De ce fait, la franchise va demander plus à des jeunes joueurs comme Pernell McPhee, Sergio Kindle ou Paul Kruger qui peuvent répondre présents. Et si jamais la défense des Ravens maintient un niveau acceptable, ce sera une petite indication pour l’après-Ray Lewis (même si les deux ne jouent pas au même poste).

Maintenant, deux choses sont sûres : la pression vient également d’augmenter sur l’attaque (Joe Flacco en particulier), et il est sûr que l’AFC North entière a respiré un bon coup quand ils ont appris la nouvelle. Ca ouvre pas mal de possibilités dans cette division, mais je ne pense pas que ce soit la fin du monde pour les Corbacs.

–Extrait du mailbag du 5 Juin 2012

A l’époque j’avais essayé de donner la réponse la plus rationnelle possible étant donné la franchise : que ça n’était pas la fin du monde pour Baltimore qui possède d’autres qualités, mais que ça allait être difficile. Et ça raccroche avec ce que j’ai dit dans les prévisions : la défense a en effet baissé de pied cette saison, mais l’attaque a su compenser assez efficacement pour ne pas s’écrouler en saison régulière, et amener la franchise jusqu’au titre. Certes comme je le résume dans la petite BD au-dessus, ça n’a tenu à rien parfois, mais c’est souvent comme ça pour les champions : il y a de la chance, mais c’est aussi parce qu’on sait la provoquer avec du talent. Et le fait d’avoir viré l’OC Cam Cameron pour le remplacer par Jim Cadwell aide probablement aussi.

Et bien entendu, le plus gros poids est tombé sur les épaules du nouveau futur milliardaire, Joe Flacco. Dans un autre mailbag (plus récent), j’ai dit que je le mettais dans la même catégorie lunatique que Tony Romo, mais un cran au-dessus : avec le QB des Ravens c’est Docteur Flacco et Mister Flaccnouille, un mec capable de faire des matchs solides et de passer complètement à travers d’autres… bref des QBs intéressants mais auxquels on ne confierait pas forcément la clé du camion. Autant la saison régulière a eu tendance à confirmer cela, autant il m’a fait mentir en playoffs en continuant sur ses bonnes perfs de l’année précédente. C’est une nouveauté chez Flacco car ses trois premières années, s’il est allé en playoffs, il n’a pas joué comme il l’a fait ces deux dernières années, et c’est sûrement là sa plus grande progression.

Il faut dire aussi qu’on lui a offert de bonnes cibles depuis quelques années et ça compte également (j’y reviens après). Ce qui est vraiment ironique, c’est que les Ravens gagnent tout l’année où leur défense décline, parce que leur attaque décriée a tenu la baraque grâce à Flaccash, celui qui va raquer sévère pour une telle performance dans la dernière année de son contrat. Après une saison régulière à 59.7%, 3817 yards, 22 TD et 10 INT, il a enchaîné avec une postseason à 57.9%, 1140 yards, 11 TD et 0 INT, avec 11 TD qui égalent le record sur une année en playoffs de Joe Montana et Kurt Warner, excusez du peu. Ce serait juste bien qu’il joue comme ça TOUTE la saison :p. Il faudra qu’il travaille sur le pourcentage de complétion qui est encore < 60%, dû surtout à pas mal de bombes (92 passes de 20+ yards, 2e NFL) qui n’arrivent pas toujours (40.2% de complétion).

Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il a également dû composer avec un sacré boxon dans l’OL, car au début de la saison le Right Tackle a joué Left Tackle et le rookie Guard a joué Right Tackle. Sans trop de surprises les deux concernés (Michael Oher et Kelechi Osemele) ont eu du mal dans leurs nouvelles assignations, jusqu’à ce que le staff comprenne que remettre Bryant McKinnie en Left Tackle serait une bonne idée, remettant Oher à droite et Osemele à sa position normal de Right Guard. Je sais que McKinnie a fait des conneries en offseason, mais à un moment il faut aussi penser au bien de l’équipe, surtout que Jah Reid et Bobbie Williams n’ont pas franchement brillé en Guards. Oher, hors de position, a souffert le plus (9 pénalités, 10 sacks et 45 pressions lâchées) alors que la ligne a notamment brillé à l’intérieur avec Marshal Yanda (photo), un des meilleurs Guards de la ligue. Ce n’est pas un hasard si c’est au milieu de l’OL que les coureurs ont eu le plus de succès, le trio Yanda/Matt Birk/Osemele a fait le boulot. Il reste à voir ce que Gino Gradkowski donnera en remplacement de Birk parti en retraite.

Les coureurs, parlons-en, avec probablement le meilleur combo de la ligue en Ray Rice et Vonta Leach. Et en plus, lorsque Rice a eu un coup de mou en Janvier, le rookie Bernard Pierce a rattrapé l’affaire pour devenir le meilleur runner des playoffs dans l’équipe, ce qui nous donne un trio assez redoutable. « L’autre Ray-Ray » nous a fait une saison à son habitude, complète : 257 portés pour 1143 yards et 9 TD, ainsi que 61 catchs pour 478 yards et 1 TD; à lui tout seul il a gagné 28% des yards de l’équipe. Si on doit lui trouver deux défauts : il est le coureur qui a lâché le plus de sacks contre le blitz (4) et il a commis 2 fumbles en playoffs après en avoir commis seulement 1 pendant la saison régulière. Pierce a été la belle surprise notamment en Janvier/Février avec 5.2 yards de moyenne sur 39 portés quand Rice est retombé < 4.0 de moyenne. Leach reste le meilleur lead blocker de la ligue et vraiment, le voir jouer prouve que le poste de Fullback a encore de l’avenir dans la ligue (je sais je l’ai déjà dit pour Felton aux Vikes, mais ça mérite d’être dit plusieurs fois).

L’année dernière, Torrey Smith était un speedster qui ne connaissait pas beaucoup d’autres mouvements sur un terrain, Anquan Boldin droppait plus d’une passe sur 10, Jacoby Jones n’était pas là et Dennis Pitta voyait sa première année en tant que titulaire en Tight End. Cette année les receveurs ont définitivement progressé, et l’ajout de Jacoby Jones a été le X-factor qui a permis à Flacco de se sentir davantage soutenu dans l’attaque aérienne. Smith est devenu un receveur plus complet, même s’il reste la fusée qui manque un peu d’appréciation sur les bombes : 49 catchs pour 855 yards et 8 TD. Boldin a drastiquement amélioré son contrôle avec seulement 2 petits drops sur 67 ciblages (c’est le top WR dans cette catégorie) et il en a profité pour aligner 65 catchs, 921 yards et 4 TD. Cependant c’est en playoffs qu’il a prouvé sa qualité de receveur de possession, car c’est vers lui que Flacco s’est tourné pour gagner un first down en priorité, comme le prouve cette 3e&inches totalement insensée au Superbowl. Jones a apporté de l’explosivité avec 30 catchs, 406 yards et 1 TD, alors que Pitta devient un vrai support pour le QB avec 61 catchs, 669 yards et 7 TD. Vraiment, ça fait un joli quatuor de receveurs, un que les Ravens attendaient depuis un moment.

Alors bien sûr l’attaque des Ravens n’a pas transpercé tout le monde : 24.9 points marqués (10e), 352.5 yards (16e) et ça a été la plus pénalisée (1127 petits mouchoirs), mais elle a été plutôt constante dans la saison et surtout elle a été difficile à arrêter pendant les playoffs, creusant les écarts ou revenant au score constamment. Et elle a dû le faire plus que d’habitude, car comme je disais en intro la défense a baissé de pied, en partie à cause des blessures de ses stars… mais pas seulement.

Par exemple, la DL a été un mix entre bon (sur les côtés) et le vraiment moins bon (au milieu). Elle a mis un peu de temps à se mettre en route notamment à cause des performances médiocres des Nose Tackle Ma’ake Kemoeatu et Terrence Cody qui n’ont pas fait le poids dans le jeu au sol, même si Kemoeatu a été meilleur en fin de saison et en playoffs. La DL a dû s’en remettre au Haloti Ngata/Pernell McPhee/Arthur Jones qui ont été les éléments les plus décisifs, dans tous les compartiments du jeu : Ngata et Jones ont 9.5 sacks et 80 pressions à eux deux et 35 stops en défense. Comme Ngata, McPhee a été embêté par les blessures mais ça ne l’a pas empêché de montrer de belles choses cette saison. La DL s’est améliorée avec le temps, mais elle a été vraiment malmenée dans le jeu au sol par les OL adverses, et il faut que les Ravens se posent les bonnes questions, notamment en son centre.

Ca paraît assez difficile de dire qu’un joueur a fait une année de trop quand il gagne une bague, mais c’est bien à ça que ressemble la saison de Ray Lewis. Nonobstant la blessure qui l’a tenu éloigné des terrains pendant une partie de la saison, le vétéran est apparu dépassé par la vitesse du jeu d’aujourd’hui, et encore plus en couverture où il a été régulièrement à la ramasse (et ce n’est pas qu’au Superbowl). Quand je vois qu’il a réussi 14 maigres stops sur 198 run snaps, ça fait presque mal quand on sait qu’en 2011 il en était à 44 sur 322, plus en phase avec ce qu’il sait faire; on ne pourra jamais lui enlever qu’il ne rate quasiment aucun plaquage, c’est surtout qu’aujourd’hui il est mis hors de position plus souvent. C’est également le cas en couverture où il n’a plus le jus pour garder les monstres hybrides TE/WR. Il était temps pour Ray-Ray de prendre sa retraite.

A côté de lui, Jameel McClain n’a pas été beaucoup mieux, dépassé dans tous les compartiments, et avec sa blessure il a laissé la place à la bonne surprise de la saison, peut-être le futur remplaçant de Ray : Dannell Ellerbe. Il a été le meilleur LB de l’équipe cette saison, même si lui aussi connaît de grosses difficultés en couverture (un mal général des LB des Ravens). Il est présent contre la course (10.8% run stops, top 15 ILB) et il sait mettre la pression sur le QB adverse (18 pressions en 79 tentatives, top 3 ILB). Cette saison, il s’est imposé comme « leader en attente » de la défense.

Au niveau des OLB, Terrell Suggs a connu son propre souci avec cette blessure avant la saison et ce retour anticipé sur les terrains. Avec Courtney Upshaw ils n’ont pas apporté grand chose en pass rush (ce qui est compliqué pour des 3-4 OLB), mais au moins les deux se sont rattrapés en étant efficaces contre le jeu de course et assez correct en couverture; Upshaw notamment a été excellent avec 1 run stop tous les 10 snaps, dans le top 5 des 3-4 OLB. Du coup, c’est le spécialiste Paul Kruger qui s’est occupé de mettre la pression et il a fait une bonne saison dans ce registre avec 9 sacks et 54 pressions… le souci c’est que Kruger n’est bon que dans ce registre et il pourrait finir par coûter trop cher s’il ne se diversifie pas un peu.

On termine la défense avec les arrières qui ont connu eux aussi leur tuile avec les blessures de deux de leurs corners, Jimmy Smith et surtout Lardarius Webb mis sur IR. A cause de cela, les Ravens ont souvent opté pour le roseau qui plie mais ne rompt pas, prenant des yards mais refusant d’encaisser un TD. Tous les regards se sont alors tournés vers Cary Williams qui a eu une saison très inconstante mais légèrement meilleure sur la fin : il a quand même pris 65.7% de catchs et 6 TD contre 4 INT et 11 passes défendues en saison régulière avec 39 first downs lâchés (3e pire total), ce qui est moyen; il a cependant fait de meilleurs playoffs si on excepte le Divisional Round contre Denver.

Dans le slot, c’est le vétéran Corey Graham qui s’en est sorti le mieux avec seulement 58.5% de catchs autorisés, 355 yards, 1 TD, 3 INT et 6 passes défendues. Quand il a joué, Jimmy Smith n’a pas encaissé de TD mais il a quand même autorisé 69.2% de passes sans une interception, alors que le rookie Chykie Brown n’est pas encore prêt pour la grande ligue. Du côté des safeties, Bernard Pollard et Ed Reed ont souvent défrayé la chronique avec leur jeu musclé, mais ils ont encore une fois été un duo solide sinon spectaculaire pour les Corbacs. Pollard a été le casseur de bouches habituel (98 plaquages, 1 INT), alors que Reed a été meilleur en couverture (59.4% de catchs autorisés, 3 TD, 4 INT, 7 passes défendues).

Tout cela fait que même en étant 17e en yards encaissés avec 350.9 par match, les Ravens sont 12e en points encaissés avec 21.5. Ce n’est pas très loin de la moyenne de points marqués, et c’est ce que je disais au début : les Ravens ont été dans 12 matchs sur 20 joués avec 7 points d’écart ou moins, avec 8 victoires et 4 défaites. Ils ont su inverser la tendance à quelques moments cruciaux dans la saison, et ils ont su retrouver une certaine régularité offensive en playoffs qu’ils avaient perdu à la fin de la saison régulière.

Et ils ont surtout pu s’appuyer sur une special team qui a totalement bénéficié de l’arrivée de Jacoby Jones comme returner. Il a planté 3 retours pour des TD (2 KR, 1 PR), sans compter celui lors du Superbowl. La couverture « défensive » a aussi été excellente, c’est pourquoi je maintiens que contre Denver elle a dû être mixée avec celle de Houston à l’aéroport pour se prendre 2 KR TD dans la face comme ça.

Enfin, comment ne pas conclure sur le « MVP silencieux » de l’équipe, le rookie kicker Justin Tucker. Après la débâcle Billy Cundiff, le nouveau venu a tapé des FG à droite et à gauche, battant divers records de franchise avec notamment un 4/4 FG à 50+ yards dont 1 de 56 yards. Il termine à 34/37 pour toute la saison et un 58/58 sur les transformations.

Au final, si on me demande quels champions sont les Ravens, ça a été un mélange de talent et de réussite : contrairement à Green Bay et New York les deux années précédentes, les Ravens ont titubé en fin d’année au lieu de finir en trombe pour enquiller sur les playoffs. C’est sur cet aspect-là que leur cavalcade en Janvier a été surprenante. Néanmoins, ils ont été à une passe d’aller au Superbowl et un Field Goal de prolonger la finale AFCC l’année dernière, donc on ne peut pas dire que ce soit non plus une énorme surprise. Disons que l’ensemble des circonstances, les blessures et les actions rocambolesques, ont vraiment transformé cette année l’équipe en Phoenix de Baltimore, ceux qu’on annonçait morts plusieurs fois et qui ont survécu à chaque fois… par chance ET par talent.

Maintenant, savoir si les Ravens seront capables de refaire la même, avec la page qui risque de se tourner pour certains cadres et la remise en question des autres, c’est une autre paire de manches. Pour l’instant, les Ravens sont les champions NFL.

 

Les besoins

 

Des deux côtés, la profondeur du roster dans les lignes fait un peu peur, notamment chez les Tackles. De plus, le corps de LB aurait besoin d’aide à l’intérieur pour remplacer Lewis, et à l’extérieur si Kruger est un joueur unidimensionnel trop cher à garder (ce qui risque bien d’arriver). Enfin, les arrières ne sont plus tout jeunes non plus.

 

Le futur

 

Domicile : Cincinnati, Cleveland, Pittsburgh, New England, N.Y. Jets, Green Bay, Minnesota, Houston.

Extérieur : Cincinnati, Cleveland, Pittsburgh, Buffalo, Miami, Chicago, Detroit, Denver.

Record cumulé en 2012 : 137-119 (5e).

Voilà donc le calendrier du champion en titre pour l’année prochaine : AFC North et NFC North, NE, Denver, Houston merci du cadeau. Les Ravens vont avoir du pain sur la planche s’ils veulent la première équipe depuis 2004 à réussir le back-to-back.

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