Nous Trente-Deux : Saint-Louis

Les Rams ont l’air parti pour un bon petit redressement de derrière les fagots. La NFC WTFest va rapidement devenir invivable si ça continue.

A lire avec une superbe fausse moustache (mais pas une à la Shad Khan une à la Jeff Fisher).

 

 

 

 

Faire mieux que 2011, et cela commençait par récupérer tous les blessés de l’année précédente. Une fois cela fait, les Rams avaient fait venir le coach Jeff Fisher, qui avait vite dû se rendre compte de l’ampleur du travail. Afin de mener sa tâche à bien, ça avait été le grand ménage pour des remplacements plus ou moins heureux : le C Scott Wells, le WR Steve Smith ou le CB Cortland Finnegan étaient de bons ajouts pour protéger Sam Bradford, lui offrir une cible ou renforcer des arrières à la rue. Par contre, le trade qui avait envoyé le LT Jason Smith aux Jets pour récupérer Wayne Hunter restait un mystère complet étant donné la nullité avérée de Hunter.

En plus de ces acquisitions presque toutes intéressantes, les Rams avaient largement profité de leur présence en 2e position dans la draft, concluant un mégadeal avec les Redskins histoire de leur laisser prendre RGIII. Les Snead avait ainsi récupéré le 1er tour 2012, 2013 ET 2014 avec le 2e tour 2012 ! Grâce à ça, Saint-Louis avait pu faire des emplettes : le DT Michael Brockers pour renforcer la DL, le WR Brian Quick pour pallier à ce manque de playmakers au poste, et le CB Janoris Jenkins pour encore une fois ajouter du talent dans l’arrière-garde.

Il restait donc à voir ce que ça allait donner sur le terrain dans une NFC WTFest où, comme d’habitude, on ne sait rien de ce qui peut se passer.

 

 

@Detroit 23-27, Washington 31-28, @Chicago 6-23, Seattle 19-13, Arizona 17-3, @Miami 14-17, Green Bay 20-30, New England 7-45, @San Francisco 24-24 (OT), Jets 13-27, @Arizona 31-17, San Francisco 16-13 (OT), @Buffalo 15-12, Minnesota 22-36, @Tampa Bay 28-13, @Seattle 13-20.

 

 

« Avec la venue de Jeff Fisher, les Rams ont gagné un coach sérieux, no-nonsense comme disent les anglais, et qui peut redresser la franchise vers des jours meilleurs, notamment sur le plan défensif. » — 5000 Yards, fin de la Season Review des Rams 2011-2012.

AHEM. Juste pour rappeler que je dis pas non plus que des conneries :p. Jeff Fisher était le genre de gars qui pouvait re-dynamiser l’équipe moribonde que Steve Spagnuolo (damned, encore lui) avait laissé l’année dernière; sans les Colts il pourrait prétendre à recevoir le Coach Of The Year. Les Rams ont fait un tout petit peu mieux qu’en 2010 (7-9) et on peut légitimement dire que la NFC WTFest est la division des défenses.

Mais pour l’instant on regarde l’attaque, et on commence par Sam Bradford. Avant tout, il faut se rappeler que le QB dans sa 3e année a vu trois OC différents : Pat Shurmur en 2010, Josh McDaniels en 2011 (où il a été une partie blessé) et Brian Schottenheimer en 2012. Schotty Jr a été interviewé pour des postes de HC mais il n’a pas été pris donc pour une fois le QB va pouvoir se stabiliser dans un playbook qu’il connaît bien, et ça va l’aider. On peut déjà noter qu’il a réussi sa meilleure saison avec 3702 yards, 21 TD et 13 INT. Son taux de complétion reste autour de 60%, et il semble s’améliorer dans son jeu d’année en année. Il ne faut pas oublier non plus qu’il s’est pris les défenses de la NFC WTFest et les Rams sont à 4-1-1 dans leur division avec un Bradford qui a 62% de complétion, 3 TD, 2 INT et seulement 6 sacks… et n’oubliez pas que dans le match nul contre SF, un TD de 80 yards a été annulé pour formation illégale. Bref il progresse au rythme « normal » d’un rookie dans une époque certes anormale question progression de rookie, mais l’année prochaine avec le même OC risque d’être la bonne pour enfin savoir s’il peut devenir le futur des Rams ou non.

Il va pouvoir travailler derrière une OL qui lâché autant de sacks cette année que l’année dernière… dans les 10 matchs où Bradford a joué (avant que ses linemen ne finissent par l’envoyer sur IR). Elle s’est donc légèrement améliorée cette année, ne laissant passer que 35 sacks et 157 pressions (dans la moyenne). D’autant plus que les Rams n’ont vraiment pas été gâté par les blessures, notamment celles de Scott Wells ou de Rodger Saffold : ils ont dû utiliser 10 OL titulaires différents. Ca a donc mis du temps à démarrer, mais la seconde partie de saison a été meilleure. Attention à Barry Richardson qui a quand même lâché 7 sacks et 34 pressions.

Par contre, l’OL reste un ton en-dessous en run block, ce qui est dommage avec des armes comme Steven Jackson et le rookie Daryl Richardson qui a profité des petits problèmes de blessures du titulaire en début de saison pour montrer son potentiel. S-Jax a délivré une année à la S-Jax malgré ses pépins de santé pendant la première moitié de la saison; avec 257 portés pour 1042 yards et 4 TD, il a réalisé sa 8e saison consécutive à 1000+ yards, et regardez donc en quelle compagnie il se trouve : Emmitt Smith (11), Barry Sanders (10), Curtis Martin (10), Thurman Thomas (8) et LaDainian Tomlinson (8), soit trois HOFers (Smith, Sanders, Thomas), un qui est éligible (Martin) et un qui y finira (Tomlinson). De son côté, Richardson a profité de son temps de jeu pour montrer son explosivité et son sens du cut avec 98 portés pour 475 yards (4.8 de moyenne). La question est maintenant de savoir si Jackson va rempiler pour une saison, ce qui pourrait laisser les Rams orphelins d’un vrai casseur de bouche.

Quelle saison nous aurait pondu Danny Amendola s’il avait pu faire 16 matchs ? Le receveur n’a joué que 9 matchs 3/4 (environ) et pourtant il a posté des stats alléchantes : 63 catchs, 666 yards, 66.3% en taux de catch et 3 TD; le gars aime visiblement bien les 6 et les 3… ah non, il n’a droppé que 2 passes, encore mieux. Brandon Gibson a fait sa meilleure saison avec 51 catchs pour 691 yards et 5 TD, alors que le rookie Chris Givens a été une intéressante menace longue avec 42c/698y/3TD et qu’Austin Pettis a été précieux en redzone (30c/261y/4TD). Seul souci, les DBs se sont vite adaptés à tout ça et au final le corps de receveurs a manqué de séparation dans leur jeu, ce qui explique que l’attaque aérienne n’est que 18e avec 221.9 yards par match. Le sophomore Tight End Lance Kendricks a bien plus participé au jeu avec 42c/519y/4TD, mais même s’il a moins droppé il a toujours un petit problème de ce côté là.

Au final, l’attaque n’a pas été assez performante pour hisser l’équipe à un record positif, ce qui ne veut pas dire que l’espoir n’est pas là. Il manque juste une ou deux pièces pour que la machine décolle, et en attendant elle peut se reposer sur la défense qui a très bien tourné.

La DL, avec Robert Quinn et surtout Chris Long, a mené un des pass rushs les plus efficaces de la ligue avec notamment 52 sacks (top NFL) et 250+ pressions. Long a été une force avec 11.5 sacks et 75 pressions (mais 8 pénalités), alors que Quinn a été un peu moins visible avec 10.5 et 44. Les deux ont cependant eu un peu plus de mal contre la course et on attend qu’ils soient aussi décisifs dans l’un que dans l’autre. Dans son court temps de jeu William Hayes par exemple a été plus consistant (7.5 sacks, 35 plaquages), alors que le rookie DT Michael Brockers a combattu une blessure pour faire une bonne deuxième partie de saison. Kendall Langford a eu une saison compliquée en tant qu’ancien 3-4 DE désormais en 4-3 DT. Quoiqu’il en soit, après plusieurs picks utilisés dans les dernières drafts, cette DL a vraiment de l’avenir… il faut juste que Chris Long arrête d’essayer de sauter autant le snap count.

Au niveau de la ligne des Linebackers, JoLonn Dunbar aurait mérité le fameux Kuro Award du Defensive FA Pick Of The Year si ce n’était pour un autre partenaire. L’OLB a été partout : au run stop (115 plaquages, 57 stops), au pass rush (4.5 sacks) et aux turnovers (2 fumbles forcés et 2 INT). Cette agressivité générale s’est retournée contre lui en couverture par contre où il a mordu un peu trop aux play-actions. Mais il a été un bon complément dans l’ensemble à James Laurinatis (photo) qui, comme Bradford, a dû s’adapter au début à un nouveau système avec plus de Cover-2 (et plus de couverture de passe pour lui). Il a lutté d’abord pour reprendre son influence habituelle et terminer avec 142 plaquages, 46 stops à la course, 2 INT et 8 passes défendues; il termine en tête des MLB en couverture avec 1 réception autorisée tous les 18 snaps de couverture.

Alors écoutez, je ne peux pas blairer Cortland Finnegan le bonhomme sur un terrain. J’ai envie de lui mettre mon pied aux roustons à chaque fois que je le vois. Mais il faut être aveugle ou de mauvaise foi pour ne pas adorer Finnegan le Cornerback et ce qu’il a apporté à la franchise; c’est lui qui mériterait le Kuro Award du Defensive FA Pick Of The Year. Avec l’ajout du rookie Janoris Jenkins (photo) qui a fait une bonne première saison pour un rookie jeté directement dans le bain, les Rams ont bien amélioré un poste qui en avait un besoin fou l’année dernière. Cependant tout n’est pas complètement rose non plus : Finnegan a autorisé 73% de réceptions (mais aucun TD pour 3 INT), et si Jenkins a réussi à marquer 3 TD sur 4 INT et à faire 10 passes défendues, il a également pris 5 TD. Donc il reste des choses à améliorer, mais c’est déjà bien mieux. Enfin en safety, Quintin Mikell est un très bon Strong Safety au blitz (3 sacks) et contre la course (39 stops et 4 fumbles forcés), alors que Craig Dahl est plus inconstant en Free Safety.

Et puis les Rams devraient faire attention, ils ont 4 DB avec 10+ plaquages ratés. Gaffe, on commence à se laisser aller et on finit comme les Saints. Le play des CBs après Finnegan et Jenkins laisse à désirer aussi, ce qui fait que si la couverture sur les WR#1 et #2 est pas mal, celle sur les #3+, les TE et les coureurs est beaucoup moins efficace elle.

Enfin, il faut que je dise un mot sur « Legatron » Greg Zuerlein. C’est cool de trouver des surnoms, surtout pour un joueur qui tape des longs Field Goal dans sa première année (7 de 50+ yards et même un de 60), mais faudrait attendre qu’il montre de la consistance avant : il termine à 23/31.

Bref, avec pas mal de rookies et de sophomores, les Rams ont bien progressé (surtout en défense) et ce record dans la division doit les motiver pour le futur. Il va maintenant falloir améliorer le reste pour espérer lutter dans une conférence NFC plus disputée ces derniers temps que l’AFC.

 

 

Les Rams sont très bien lotis pour combler leurs besoins vu qu’ils récupèrent le premier tour de draft des Reds suite au trade pour RGIII. Ils vont pouvoir faire de belles emplettes cette offseason avec la FA.

Il y a plus de besoins en attaque : un vrai WR#1 pourrait permettre aux autres de faire un carton, et un OL pour améliorer le jeu de course serait le bienvenu (Guard/Tackle). En défense, un FS est la position la plus friable actuellement.

 

 

Domicile : Arizona, San Francisco, Seattle, New Orleans, Tampa Bay, Jacksonville, Tennessee, Chicago.

Extérieur : Arizona, San Francisco, Seattle, Atlanta, Carolina, Houston, Indianapolis, Dallas.

Londres : Jacksonville.

Record cumulé en 2012 : 137-117-2 (2e).

Eh bien oui, tout pareil que les Saints qui les précèdent à la draft, le 2e pire calendrier :D. La progression des Rams va être mise à rude épreuve mais ils évitent les deux North dans la rotation (mis à part Chicago); avec leur division ça suffit déjà comme prise de tête.