Nous Trente-Deux : Dallas
Bah tiens, encore une saison à .500 des Cowboys. Depuis la fin de l’ère Jimmy Johnson/Barry Switzer, soit sur la période 1996-2012 : 138-134, .507. *bâillement*. Ah attendez apparemment les Jaguars sont à .500 pile pendant cette période. Mais eux ils sont arrivés en 1995, ils ont une excuse (si vous voulez le trio de tête 1996-2012 : NE .695, GB .647, Pittsburgh .623).
A lire avec l’air « blasé de la vie ». Non n’insistez pas je ne RAPPERAIS pas cette review en mangeant une pizza Papa John’s.
3e NFC East ~ 8-8
On avait beaucoup décrié Romo pour ses deux bourdes, mais au final le Quarterback avait fait une bonne saison, terminant 4e en rating, et voyant ses partenaires (et son coach !) faire quelques bourdes également. On en était donc toujours à la même question : mais quand est-ce que les choses allaient finir par tomber correctement pour les Cowboys ?
En tout cas, les Cowboys avaient ciblé leurs déficits : afin de réparer une arrière-garde aux fraises, ils s’étaient débarrassés du CB Terrence Newman et avaient non seulement signé l’excellent Brandon Carr des Chiefs mais aussi drafté Morris Claiborne de LSU, une autre belle acquisition. C’était le mieux à faire quand on sait que la NFC East se prenait la NFC South cette année.
Du côté de l’attaque, les départs de Laurent Robinson et Martellus Bennet n’avaient pas forcément été comblés, poussant un joueur comme Kevin Ogletree en WR#3. En plus il fallait visiblement que Jerry Jones joue la mère de remplacement de Dez Bryant de peur qu’il écume les bars la nuit. Tout cela restait à surveiller, comme les performances du sophomore DeMarco Murray qui avait impressionné l’année précédente.
@Giants 24-17, @Seattle 7-27, Tampa Bay 16-10, Chicago 18-34, @Baltimore 29-31, @Carolina 19-14, Giants 24-29, @Atlanta 13-19, @Philadelphia 38-23, Cleveland 23-20 (OT), Washington 31-38, Philadelphia 38-33, @Cincinnati 20-19, Pittsburgh 27-24 (OT), New Orleans 31-34 (OT), @Washington 18-28.
Encore une année d’espoirs déçus à Dallas, arrêtez-moi si vous avez déjà entendu le refrain. Jason Garrett qui manage mal l’horloge contre Baltimore, Dez Bryant qui sort de la endzone par le petit doigt contre New York, des pick-6, des punts contrés, des kickoff fumblés, bref chaque année les Cowboys semblent trouver des moyens de presque bien faire et de rater quand même. Si vous vous apprêtez à sortir la carte « blessures en pagaille » pour expliquer la saison, je vous renvois la carte « draft censée servir à la profondeur de banc » et je double avec la carte « équipes avec plus de blessés qui sont allées en playoffs » (y’a deux têtes de Mike dessus : Shanahan et McCarthy).
Autant l’avouer tout de suite, j’apprécie assez Tony Romo comme QB. Si vous avez lu la Season Review de l’année dernière, je l’ai défendu car il a réussi une bien meilleure année que les gens voulaient lui accorder malgré en effet 2 ou 3 passes vraiment hasardeuses. Cette année, même si on peut lui trouver des circonstances atténuantes (j’y viens), ça va être plus difficile. OK, il a encore craqué sous la pression contre Washington, mais ce n’est pas seulement de ça que je parle. Il a fait une première moitié de saison catastrophique avec 13 INT en 7 matchs avant de redresser la barre en finissant par 6 INT dans le reste de la saison. 19 INT c’est son pire total en carrière, et on ne peut que hocher la tête négativement quand on voit la ligne de stats avec laquelle il finit : 65.6%, 4903 yards, 28 TD et 19 INT. Tous les chiffres sont bons voire excellents mais ce compte d’INT est trop élevé. C’est rageant parce qu’il vaut mieux que ça, et qu’il a souvent sauvé des situations impossibles avec sa capacité à scrambler.
Et justement j’en arrive aux deux circonstances atténuantes, la première étant l’OL qui a connu une succession de blessures (il y a eu par exemple pas moins de 3 centres). Et en plus, ceux qui sont parvenus à tenir sans se blesser n’ont pas été foudroyants du tout surtout en pass block, comme Mackenzie Bernadeau le RG qui a lâché 35 pressions ou Nate Livings 52. Doug Free et Tyron Smith ont été des machines à pénalités avec 26 à eux deux. Le run block a été un peu meilleur mais sans plus, ce qui me mène à la deuxième circonstance.
La blessure de DeMarco Murray qui a raté 6 matchs n’a pas aidé le jeu au sol qui a terminé avec son plus faible total depuis le passage à 16 matchs : 79.1 yards au sol par match, 31e total de la ligue juste devant Arizona. C’est dommage parce qu’il avait une bonne moyenne avec 161 portés pour 663 yards et 4 TD. Felix Jones a combattu pas mal de blessures et n’a pas eu l’impact escompté, à part pour faire un fumble occasionnel sur équipes spéciales : 111 portés, 402 yards et 3 TD. Résultat, quand le jeu de course est moins efficace, Romo passe plus.
Mais ce qui a permis à l’équipe de se maintenir dans la course aux playoffs, c’est le jeu des receveurs, et surtout de Dez Bryant. A l’image de Romo il a eu un misérable début de saison, passant complètement au travers, semblant ne pas être concerné et hors de rythme avec son QB (il a même coûté une interception contre Chicago). Et puis il s’est réveillé au milieu de l’année et là ça a bardé sévère : après 2 TD en 8 matchs, il en a planté 10 avec un total de 92 réceptions pour 1382 yards, tout ça avec un index fracturé. Attention quand même aux 11 drops, ça n’aide pas; quoiqu’il en soit il a montré qu’il pouvait être un receveur sérieux et appliqué, il n’a plus qu’à le montrer AUSSI en offsaison.
Mais dans le genre « Warrior du gridiron » je pense que même Dez n’arrive pas à la cheville de Jason Witten. Le joueur a eu la rate lacérée en pré-saison et a semblé comme un fantôme quand il est (rapidement) revenu, faisant craindre qu’il soit retourné trop vite sur le terrain. Résultat ? 110 catchs, 1039 yards, 3 TD; non seulement c’est le record de réceptions en une saison pour un Tight End, mais en plus il en a profité pour passer Michael Irvin et devenir le joueur avec le plus de réceptions dans la franchise (806). Pour finir avec les receveurs, Miles Austin a été moins percutant qu’à l’accoutumée même s’il a terminé avec 66c/943y/6TD (je pense juste qu’il ne mérite pas un salaire aussi élevé), et tout le monde a cru que Kevin Ogletree allait nous faire une Laurent Robinson après son premier match contre les Giants… raté : 32c/436y/4 TD.
Pour terminer avec l’attaque, il faut absolument qu’elle protège bien mieux la balle qu’elle ne le fait actuellement : 19 INT et 10 fumbles perdus (3 par Romo d’ailleurs), ça fait beaucoup, surtout quand la défense a un mal chronique et avéré à en regagner derrière. En effet, la défense n’a arraché que 7 INT (pire total de la ligue) et 9 fumbles. Donc vous comptez bien, ça nous donne un turnover ratio de 16-29=-13.
Au niveau de la DL, Jason Hatcher a été le meilleur joueur sans conteste : il a été présent contre la course et contre la passe avec 51 plaquages, 42 pressions et 30 stops. On ne peut pas en dire autant du reste qui a été plus poussif principalement à cause des blessures : alors que Hatcher a joué 784 snaps, pas un autre DL n’en joué la moitié. Marcus Spears a été décevant, Jay Ratliff a juste joué 6 matchs et le rookie Tyrone Crawford a encore besoin de temps pour s’adapter.
Mais la blessure qui a le plus mis la défense des Cowboys en danger, c’est celle du MLB Sean Lee tôt dans la saison (même s’il a quand même eu le temps de faire 58 plaquages, 1 fumble forcé et 1 INT). Lee est le coeur de la défense ainsi que le meilleur élément du corps des LBs, et on pensait que ça allait déstabiliser la défense. Et finalement… ça n’a pas été le cas en partie pour trois raisons. La première, c’est que le sophomore Bruce Carter a repris les rênes de la défense et a démontré de grosses qualités surtout contre la course. Avec 70 plaquages dont 9 à perte, il a su reprendre le flambeau sans que la qualité ne tombe dramatiquement; il a juste eu le malheur de se blesser lui aussi en semaine 12.
Les deux autres raisons, ce sont les deux OLB qui entouraient Carter : un qu’on connaît bien, et un autre qui a enfin eu sa grosse année. Demarcus Ware a fait une saison un peu en-deçà de ce qu’il peut faire mais tout de même très remplie avec 56 plaquages, 11.5 sacks, 58 pressions et 5 fumbles forcés. Mais surtout c’est l’autre OLB, Anthony Spencer (photo), qui a enfin passé un palier contre lequel il butait depuis quelques temps. Spencer a explosé avec 95 plaquages (top team), 41 run stops (top NFL chez les 3-4 OLB), 11 sacks, 40 pressions et 2 fumbles forcés. Il a été une vraie force de disruption à l’opposé de Ware. Le seul reproche qu’on pourrait leur faire, c’est qu’ils commettent pas mal de pénalités : 15 à eux deux (ils sont dans le top 4 flags à ce poste).
Malheureusement, on ne peut pas être aussi dithyrambiques sur le reste des LB qui ont pallié aux blessures, et également sur les DBs. Brandon Carr a fait une saison en dents de scie mais il a terminé fort avec 53 plaquages, 58.6% de catch autorisés, 3 TD, 3 INT et 8 passes défendues; s’il emporte cet élan en 2013 il peut devenir un CB redoutable pour les Boys. Le rookie Morris Claiborne n’a pas été affreux loin de là, mais on s’attend à plus de la part d’un top 10 et surtout du top défenseur de la draft; sous-entendu, plus qu’une seule petite interception. Ce qui est drôle c’est de voir que bien qu’il soit rookie, il a été moins visé que Carr : 14.9% des snaps en couverture pour Claiborne, 15.7% pour Carr. Claiborne va devoir montrer plus de choses l’année prochaine pour justifier ce trade-up des Cowboys pour le prendre.
Et pour finir, les safeties sont un point faible de l’équipe, car ni Gerald Sensabaugh ni Danny McCray n’ont été brillants cette année. Oh, et pour bien montrer que les interceptions n’étaient vraiment pas le fort des Cowboys : Sean Lee, qui est parti sur IR après la Week 7… est 2e de l’équipe à égalité avec… 1 INT. Blah.
Maintenant, avec l’arrivée de Monte Kiffin, les Cowboys vont passer en 4-3 l’année prochaine. Ca a surtout l’air d’une raison pour dégraisser le salary cap bien trop élévé en coupant quelques têtes; Spencer et Ratliff en tête de cortège, surtout avec la récente arrestation de Ratliff. Mais les questions restent : est-ce que Lee et Carter peuvent rester en bonne santé avec un LB de moins dans l’alignement ? Est-ce que des CBs man-to-man peuvent s’adapter à la Tampa-2 zone ?
Et à côté de ça Garrett qui se retrouve sans playcalling offensif la saison prochaine ? Hey, Jim Zorn, on t’a trouvé un pote. Bref, encore tout un tas d’incertitudes dans une équipe qui baigne dedans à longueur de temps.
Comme les Panthers, les Boys sont bien au-dessus du salary cap et ils risquent de n’avoir que la draft pour se renforcer.
Les lignes ont un grand besoin d’être renouvelée à Dallas, que ce soit l’OL ou la DL. Un gars capable de faire 16 matchs dans une saison serait pas mal. Si la défense repasse en 4-3, un vrai DT/DE et un OLB (surtout un Sam à côté de Lee et Carter) sera nécessaire. Un Safety ne ferait pas de mal non plus.
En attaque, un RB pourrait être intéressant, mais il sera surtout inutile si l’OL ne bloque pas mieux.
Domicile : N.Y. Giants, Philadelphia, Washington, Green Bay, Minnesota, Denver, Oakland, St. Louis.
Extérieur : N.Y. Giants, Philadelphia, Washington, Chicago, Detroit, Kansas City, San Diego, New Orleans.
Record cumulé en 2012 : 121-134-1 (25e).
Et les Cowboys se tapent la tête contre le mur à l’idée de se prendre leur division, la NFC North, des Rams en pleine progression et les Saints qui les ont battu cette année. Oui, un record cumulé c’est fou ce que ça peut être trompeur dès qu’on y met l’AFC WTFest dedans.