Superbowl XLVII Gameday Series : J-4 ~ Historique des Ravens au SB
Superbowl XLVII Gameday Series : J-4 ~ Historique des Ravens au SB
Le superbowl et les Ravens : le coup de foudre
Les Ravens n’existent officiellement que depuis la saison 1996. En effet, malgré le déménagement des Cleveland Browns à cette date dans le Maryland, un imbroglio juridique a conduit à considérer les Ravens en tant qu’expansion team, la ville de Cleveland demeurant « propriétaire » des Browns et de son palmarès.
L’année 1996 sera également celle de la réussite des scouts de cette équipe au moment de de la draft . Bénéficiant de deux 1ers tours de draft, ils mettront la main sur l’ancien Bruin (UCLA) T Jonathan Ogden avec le 4ème choix et sur le Hurricane (Miami U) LB Ray Lewis. Rarement le surnom de l’équipe universitaire d’origine a collé aussi bien à des joueurs, un ours (Ogden : plus de 2 mètres, 140 kilos, Ray Lewis : un ouragan défensif prêt a arracher les casques des RB adverses). Au 3ème tour (55), Ils choisiront le WR Jermaine Lewis.
Les drafts suivantes furent tout autant couronnées de succès. En 1997 : LB Peter Boulware et Jamie Sharper, en 1999 Chris McAllister et le WR Brandon Stockley et en 2000 le RB Jamal Lewis.
Des joueurs vétérans de renom (S Rod Woodson et TE Shannon Sharpe) ont également rejoint l’équipe durant ces années pour encadrer ces jeunes fougueux.
Les quatre premières saisons seront au mieux sanctionnés par 8 victoires mais l’arrivée en 1999 du head coach Brian Billick et le travail effectué depuis 1996 par le coordinateur défensif Marvin Lewis allait se révéler payant en 2000. En effet, l’escouade défensive de cette année reste l’une des plus féroces et des plus formidables dans l’histoire de la NFL, en établissant le record pour le plus faible total de points encaissés pour une saison à 16 matchs avec 165 (10,5 par match). En outre, cette défense a permis à cette attaque de récupérer très souvent le ballon : 26 fumbles recouverts et 23 interceptions pour la saison.
La rush défense, ancrée par les DT Sam Adams et Tony « the goose » Siragusa et le LB Ray Lewis, était particulièrement forte ne concédant que 970 yards au sol pour toute la saison (un peu plus de 60 yards par match). Cette défense était si forte qu’elle a permis aux Ravens de survivre à 5 matchs de suite sans marquer un seul touchdown (2 victoires pour 3 défaites). Cette sale période eut pour conséquence le remplacement du QB Tony Banks par Trent Dilfer. Un QB, qui avait passé ces premières années dans la ligue à Tampa Bay et qui était souvent critiqué pour son irrégularité, certains le qualifiant aussi de Bust.
Avec cette défense, un jeu de course solide derrière le rookie RB Jamal Lewis qui engrangea 1365 yards dans la saison et un jeu de passe le moins risqué possible (en première option : TE Shannon Sharpe) depuis que Trent Dilfer a pris les commandes, les Ravens vont signer 7 victoires pour finir la saison et gagner pour la première fois leur ticket pour les playoffs.
Mais comme tout bon scénario hollywoodien, la saison 2000 des Ravens a été marquée par deux événements dramatiques.
En effet, durant toute la saison, Ray Lewis a été dans le viseur des médias et des spectateurs adverses. La raison est son implication dans un double meurtre dans une boite de nuit d’Atlanta en janvier 2000. Il plaidera coupable pour obstruction de la justice mais un doute subsistera longtemps sur le rôle exact de Lewis dans cette tragédie.
En décembre, le WR Jermaine Lewis a la douleur de perdre un enfant peu après sa naissance. Lors de son retour en week 17, il plante 2 retour de punt pour des TD.
Ces évènements ont soudé comme jamais cette équipe des Ravens qui attaque les playoffs 2000 en tant que wild card.
Après leur victoire 21-3 contre les Broncos en wild card game (match au cours duquel la réussite était avec eux lorsqu’une passe de Dilfer a failli être interceptée atteri dans les mains de Sharpe qui transforme ce coup de bol en TD 54 yards plus loin), ils jouent face à un gros morceau : les Tennessee Titans (13 victoires en saison régulière). Si les Ravens l’emporteront finalement 24-10, une anecdote, révélée dans America’s game 2000, mérite d’être racontée . Plusieurs semaines avant ce match, Trent Dilfer s’aperçoit que son cahier de jeux a disparu. Rapidement lors du divisional game, il remarque que la défense des Titans connaît tous les jeux qu’il appelle et il passera une sale après midi. Les Ravens arracheront la victoire en 4ème quart-temps avec un field goal bloqué remonté pour un TD et un pick-6 de Ray Lewis (54 yards).
La finale de conférence symbolisera le style Ravens : un très gros jeu en second quart-temps (TD sur réception de 96 yards de Shannon Sharpe), une grosse défense et une victoire 16-3. En trois match de playoffs, les Ravens ont encaissé 16 points. Leur adversaire, les New York Giants, qui ont mis un 41-0 aux vikings en finale de Conférence sont prévenus.
28 janvier 2001
Raymond James Stadium
Tampa Bay, Florida
Les Giants, derrière le versatile RB Ticky Barber et une défense redoutable se sont hissés au superbowl après une saison à 12 victoires et 4 défaites et une ballade de santé en playoffs (20-10 contre les Eagles en divisional et 41-0 contre les Vikings en conférence game).
Le match sera un condensé de la saison des Ravens. Le début de match verra les deux équipes d’attaque s’embourbaient (4 three and out de suite). A la suite de la troisième possession des Giants au cours de laquelle ils avaient gagné leur premier first down, le RS Jermaine Lewis remonta le punt pour 33 yards. Deux jeux plus tards, Dilfer, de retour à Tampa Bay, fait taire ses détracteurs, en trouvant d’une belle spirale Brandon Stockley sur un parcours deep slot. 36 yards pour un touchdown qui permet aux Ravens de mener 7-0. Jamais un bon signe cette saison.
Des nouveaux three and out de part et d’autre et en début de second quart-temps (une intercpetion de Dilfer remonté pour un TD sera annulée par une pénalité), le calvaire du QB des Giants Kerry Collins allait prendre une nouvelle dimension lorsque Ray Lewis détourna un de ses passes qui fut interceptée par son collègue LB Jamie Sharper, sans conséquence au tableau d’affichage.
L’inertie des attaques continua jusqu’en fin de second quart-temps, lorsque Dilfer trouva le WR Qadry Ismail, surnommé the Missil (son frère Raghib était surnommé the Rocket) pour 36 yards sur le coté gauche du terrain. Cette action sera permettra au Kicker Matt Stover de porter l’avance des Ravens à 10 points. 10 points soit à peu prés le nombre de points autorisés par la défense des Ravens en saison régulière, et 6 de moins que tous les points pris en 3 matchs de playoffs. La preuve en toute fin de mi-temps lorsque, enfin en position de marquer, Collins se fait à nouveau intercepté par le CB Chris McAllister.
Lors du 3ème quart-temps, les défenses prirent à nouveau le dessus. Collins lança sa 3ème interception du match (S Kim Herring) mais Stover rata de 41 yards le field goal qui résulta de ce turnover.
En fin de ce quart-temps, un instant de folie traversa le stade. Collins lança sa 4ème interception, le CB Duane Starks se chargea lui-même et immédiatement de la sanction, pick 6 de 49 yards. 17-0.
Sur le coup de pied d’engagement, le KR Ron Dixon remonta le terrain sur 97 yards pour les premiers points des Giants. 17-7.
A peine le temps d’imaginer qu’ils étaient encore dans le match, les Giants virent Jermaine Lewis profiter d’un coup de pied relativement court pour courir 84 yards pour remettre 17 points d’écart au tableau d’affichage. 24-7.
Trois retour pour trois touchdowns sur trois actions de suite en 36 secondes, un record qui tient toujours. Les Giants ne gagneront qu’un seul first down après cela.
Les Ravens ajouteront 10 points par l’intermédiaire de Jamal Lewis et de Stover pour une victoire 34-7.
La défense des Ravens a dominé de la tête et des épaules ce match. Ils ont intercepté 4 fois Collins, l’ont sacké 4 fois, ont recouvert un fumble et n’ont concédé que 152 yards et aucun offensif point.
Ray Lewis, âme de cette défense, sera, chose rare pour un défenseur, élu MVP notamment grâce à ses 4 passes déviées dans le match.
Les meilleurs moments : https://www.youtube.com/watch?v=8QRM5cHG2X0
America’s Game 2000 (un magnifique film de 43 minutes) : https://www.youtube.com/watch?v=ytykU0Rclrw
Malgré cette victoire, Trent Dilfer fut coupé devenant ainsi le premier QB vainqueur du superbowl à être ainsi « récompensé ». Les Ravens décidèrent de miser sur Elvis Grbac, qui sortait d’une excellente saison avec les Chiefs (sélectionné au probowl). L’expérience Grbac tourna court après une saison plus que moyenne et la position de QB fut pendant de nombreuses années une source de problèmes pour les Ravens.
La défense resta le point fort de cette équipe (sauf les années où Ray Lewis était blessé), en restant constamment classée parmi les meilleures escouades de la ligue. De 2001 à 2008, les Ravens participèrent 3 fois aux playoffs.
L’année suivant leur titre, ils durent baisser pavillon chez leurs grands rivaux les Steelers lors du divisional game.
En 2003, les Titans, en bon vieux rivaux, gagnèrent le wild card game qui les opposaient aux Ravens dans ce qui fut le dernier grand match du RB Eddie George.
En 2006, sous l’impulsion du vétéran QB Steve McNair et d’une saison énorme de Ray Lewis (nommé comme en 2000 meilleur joueur défensif de la ligue) entouré par le DT rookie Haloti Ngata, le LB Terrel Suggs et le S Ed Reed, les Ravens faisaient figure de favoris aprés une saison à 13 victoires. Mais Peyton Manning mit fin à leurs espoirs de second superbowl lors du divisional game.
L’année 2007 particulièrement décevante fut la dernière de Brian Billick, remplacé par John Harbaugh
La draft 2008 permit aux Ravens de s’emparer du QB Joe Flacco et du RB Ray Rice. Ses choix se sont vite révélés précieux.
Dès sa première saison derrière le centre, Joe Flacco mena, à l’aide d’une attaque très équilibrée (RB Wallis McGahee et Le’ron McClain et le WR Derrick Mason et le TE Todd Heap), les Ravens jusqu’en finale de conférence où les Steelers, à nouveau, se dressaient entre eux et le Superbowl.
Ces mêmes Steelers qui les avaient déjà battus deux fois cette saison. Dans un match rugueux et tendu, la jeunesse de Flacco a été le talon d’Achille des Ravens. En effet, bien que dominée, la défense des Ravens ne laissa les Steelers pénétrer qu’une seule fois dans sa end zone (réception de 60 yards de Santonio Holmes).
En fin de match, alors que les Ravens n’avaient que deux points de retard, sous une très grosse pression, Flacco lança sa troisième interception du match directement dans les bras du S Troy Polumalu qui ne se fit pas prier pour remonter tout le terrain pou un pick 6 de 40 yards.
La victoire des Steelers 23-14 eut un goût amer pour les Ravens lorsque sur le dernier drive un violent plaquage de Ryan Clark sur Wallis McGahee, laissa ce dernier sur le flan alors que Lawrence Timmons ramassa la balle laissait libre.
Les meilleurs moments : https://www.youtube.com/watch?v=bUSOZmLduKU
La saison 2009 fut celle de Ray Rice, auteur d’une saison complète avec 1339 yards et 78 réceptions
pour 702 yards de plus et 8 TD en tout. Grâce à ce nouvel apport offensif, Les Ravens emportèrent 9 victoires pour 7 défaites récompensés par une nouvelle participation en playoffs en tant que wild card. Ils furent opposés aux Patriots et à Foxboro, peu de gens leur donnaient une chance. Mais sur le premier jeu offensif du match, Rice traversa la ligne plein centre et sans être ne serait-ce qu’effleuré bifurqua vers la gauche pour une course de 83 yards et un touchdown au bout. Sur la possession des Patriots, Suggs fit perdre le ballon à Tom Brady et pris soin de le ramasser avant quiconque. Deux interceptions plus tard et une avance de 24-0 à la fin du premier quart-temps laissèrent des Patriots, complètement stunned, qui ne s’en remettront jamais.
La victoire 33-14 leur permettait d’affronter Peyton Manning pour le tour suivant à Indianapolis. Mais Peyton vint à bout de la défense des Ravens 20-3.
Les meilleurs moments : http://www.nfl.com/videos/nfl-game-highlights/09000d5d815a3bb0/Ravens-33-Patriots-14
Lors de l’été 2010, l’attaque des Ravens fut renforcée par l’arrivée du WR Anquan Boldin, l’un des WR les plus tough de la ligue. La saison 2010 fut à nouveau couronnée de succès, avec une attaque qui carbure et une défense de nouveau terrifiante, les Ravens signèrent 12 victoires et se débarrassèrent (30-7) des Chiefs à Kansas City lors du wild card game. Mais les Steelers, leur meilleurs ennemis, avaient le #2 seed cette année là et une nouvelle bataille allait se dérouler au Heinz Field.
Le match fut rude, chaque choc pendant et après les jeux étaient durs. A ce jeu, les Ravens prirent les devants 14-7 au premier quart-temps à la suite d’un jeu un peu fou. Terrel Suggs sacka Roethlisberger qui perdit le ballon, Corey Redding s’en empara alors que les joueurs se désintéressent de l’action pensant à un tuck rule ou à une fin du jeu. Mais Redding continua et marqua un touchdown qui sera validé à la video. Puis 21-7 sur un TD sur réception de Todd Heap.
Un fumble de Rice, ce qui n’arrive pas souvent, et une interception de Flacco allaient remettre les Steelers dans le match. 21-21. Déboussolés, les Ravens laissèrent échapper un match qu’ils maîtrisaient. 31-24 au final pour les hommes de Pennsylvanie et énorme désillusion pour ceux du Maryland.
Les meilleurs moments : http://www.nfl.com/gamecenter/2011011500/2010/POST19/ravens@steelers#tab=analyze&analyze=playbyplay&menu=highlights
2011 et nouvelle saison à 12 victoire mais cette fois avec le #2 seed, ils commencèrent les playoffs contre les Texans qu’ils écartèrent 20-13. Direction foxboro pour la finale de conférence. Flacco, arborant des bacchantes digne des Village People (306 yards et 2 TD) et Boldin 101 yards en réceptions furent au rendez vous mais un drop de Lee Evans suivi d’un field goal raté de Billy Cundiff en fin de match permit aux Patriots de prendre une revanche 23-20. La défense avait pourtant malmené Brady (2 INT et 0 TD) et pour beaucoup la chance de revoir Ray Lewis au Superbowl était passée.
Les meilleurs Moments : http://www.nfl.com/gamecenter/2012012200/2011/POST20/ravens@patriots#tab=recap&menu=highlights&recap=quicktake
Mais Ray avait encore un pas de danse à effectuer.