Boom Or Bust : Les premiers tours de la draft 2012 (3/4)

Troisième partie de notre retour sur les performances des 32 1er tour de draft. On va du pick #17 au pick #24.

PS : La plupart des stats viennent de NFL.com, avec quelques stats de ProFootballFocus pour complémenter. Il est possible qu’il y ait quelques petites différences de chiffres.

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17. CINCINNATI : Dre Kirkpatrick, CB, Alabama
Snaps : 3.94% (43/1090)
Vs. Pass : 75% (3/4)
Defense : 4 plaquages

Vous avez perdu Johnathan Joseph aux Texans ? Pas de problème, prenez donc un peu de Kirkpatrick.

Ca risque d’aller très vite puisque comme vous pouvez le voir Kirkpatrick a très peu joué dans la saison, relégué derrière Leon Hall, Terrence Newman, Adam Jones et Nate Clements. Il a joué 43 snaps et a été ciblé 4 fois.

Comme le meilleur rookie des Bengals arrive plus tard dans le premier tour, on va plutôt parler de la très bonne surprise de la draft : Vontaze Burfict. Vous vous souvenez sûrement de lui après sa performance atroce au Combine : ses scores étaient insuffisants, il n’a pas participé à tous les exercices, et en dehors du terrain son manque de discipline a fait fuir la plupart des équipes.

Les Bengals ont décidé qu’il n’était pas à un rénégat près, et pour le coup leur risque s’est plutôt avéré une réussite. Burfict a énormément joué (905 snaps, soit 83%) et il a fait sentir sa présence surtout sur le jeu de course : il termine à 73 plaquages, 57 assists, 34 stops et 7 plaquages à perte avec peu de plaquages ratés; il est leader dans son équipe dans pas mal de ces catégories. Il a un sack à son actif, et au final tout ça c’est du bonus pour Cincinnati vu son Combine. On peut légitimement dire que ce n’est pas lui le problème chez les Linebackers (il porte plutôt le #58).

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18. SAN DIEGO : Melvin Ingram, DE, South Carolina
Snaps : 43.7% (475/1086)
Vs. Pass : 4 passes déviées
Defense : 27 plaquages, 14 assists, 1 sacks, 1 fumble forcé

Ingram aurait pu être le premier pass-rusher à partir, et il est finalement le deuxième pour aller renforcer ce secteur chez les Chargers.

Repositionné comme un OLB de 3-4, Ingram n’a pas forcément énormément joué : il a été barré par Shaun Phillips et la capacité de Jarrett Johnson à défendre contre la course. De ce fait il a eu du mal à faire la transition entre l’universitaire et les pros : on l’a vu se mettre tout seul hors de position ou lutter contre les OL pros. Ce manque de jeu au départ a fait que quand il a gagné du temps de jeu, il n’a pas pu être assez constant pour avoir un gros impact.

Cependant il a également prouvé qu’il a les capacités athlétiques et mentales pour progresser. De plus même s’il n’a pas accumulé de sacks, il est quand même parvenu à mettre de la pression, et il a plutôt été bon contre la course. C’est juste que le passage de DE à OLB n’est jamais facile (comme on va le voir avec un autre un peu plus loin).

C’est pour cela que c’est plutôt son compère de la DL, le 2e tour DT Kendall Reyes qui est le meilleur rookie des Chargers : il a été repositionné comme 3-4 DE et il a eu un impact immédiat avec 5.5 sacks; il est un des meilleurs 3-4 DE passrusher de la ligue avec environ une pression tous les 8 snaps (comme Coples). La défense contre la course n’est pas son fort, mais il a prouvé qu’il peut devenir une ancre de la ligne défensive dans les années à venir.

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19. CHICAGO : Shea McClellin, DE, Boise State
Snaps : 34.4% (368/1069)
Defense : 7 plaquages, 7 assists, 2.5 sacks

Nouvelle petite surprise de cette draft un peu folle, McClellin était plus vu en fin de premier tour, derrière Upshaw, Mercilus et Irvin (et peut-être Perry).

La grande question pour McClellin (et une question qui est revenue pendant la saison), c’était de savoir où les Bears allaient le placer : Defensive End ou Linebacker ? Il a finalement été ajouté à la rotation des Defensive Ends, et il a eu une production plutôt sympathique avec le peu de snaps qu’il a joué (2.5 sacks, 4 hits, 22 hurries). Cependant s’il n’a pas la même force de disruption qu’un Irvin, il est bien plus polyvalent, étant capable de descendre en couverture si on le lui demande.

En tout cas c’est un ajout intéressant à Julius Peppers et Corey Wootton. Il va être intéressant de voir comment les Bears vont utiliser le rookie les prochaines saisons.

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20. TENNESSEE : Kendall Wright, WR, Baylor
Snaps : 56.4% (578/1026)
Réception : 64 réceptions, 626 yards, 4 TD
Catch Rate : 67.4%, 7 drops
Fumbles : 1

Une arme de plus pour l’attaque des Titans qui promettait de bonnes choses pour la saison.

Wright est le receveur rookie qui a le plus de réceptions, principalement parce que Kenny Britt n’a jamais vraiment été familier avec la notion d’une saison complète. De ce fait l’ami Kendall s’est souvent retrouvé à jouer écarté sur les ailes et à se retrouver contre le CB#1 ou #2 avec Jake Locker à la passe… je vous laisse imaginer la chose. Ca peut expliquer la moyenne < 10 yards, mais ça n’explique pas les drops et il doit travailler là-dessus, surtout s’il se retrouve à être le WR#2.

Quoi qu’il en soit, il y a quelque chose qui est maintenant établi : les Titans savent drafter de sacrés Defensive Tackles. L’année dernière ils ont pris Jurrell Casey au 3e tour et Karl Klug au 5e (Casey est énorme cette année et Klug se défend); cette fois ils ont pris Mike Martin, qui fait une première saison sur la lancée d’une présaison prometteuse : 22 plaquages, 15 assists, 3 sacks, 8 hits et 15 hurries en 435 snaps. Il est une menace à la fois contre la passe et la course. Il faut juste qu’il tempère ses ardeurs côté pénalité, surtout quand ça annule des fumbles.

Ah si les Titans pickaient à tous les postes comme ils pickent les DT…

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21. NEW ENGLAND : Chandler Jones, DE, Syracuse
Snaps : 67.2% (752/1119)
Vs. Pass : 3 passes déviées
Defense : 24 plaquages, 21 assists, 6 sacks, 3 fumbles forcés

Avec sa collection de picks, Billou avait décidé de renforcer sa défense gruyère de l’année dernière en commençant par ajouter un DE.

Et quel ajout ! Jones a de suite mis la pagaille dans les OL adverses avec un début de saison en fanfare, que ce soit au niveau du pass rush ou même de la défense contre la course. Il a constamment accumulé les sacks, les pressions et les stops en montrant sa polyvalence. On le voyait comme DROY tout cuit à la fin de la saison, jusqu’à ce qu’il se blesse à la cheville contre Indy (le même match pendant lequel Gronk se casse l’avant-bras).

Depuis Jones ne semble plus tout à fait le même, il a perdu de sa vitesse et de son impact; il peine à revenir à la forme qu’il avait avant la blessure. Cependant les Patriots n’ont pas à avoir de craintes : il a démontré de quoi il était capable, et c’est un pick très important pour une équipe dont le pass rush n’a pas toujours été le fort. Ce serait juste bien pour eux qu’il retrouve cette forme-là pendant les playoffs.

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22. CLEVELAND : Brandon Weeden, QB, Oklahoma State
Snaps : 89.9% (957/1064)
Passe : 297/517, 57.4%, 3385 yards, 14 TD, 17 INTs, 28 sacks
Course : 27 portés, 111 yards, 0 TD
Fumbles : 6 dont 1 perdu

Le WTF du premier tour, Cleveland qui choisissait un QB de 28 ans alors qu’ils avaient apparemment affirmé à McCoy qu’ils n’en prendraient pas.

Et le résultat est que… les Browns se savent probablement toujours pas s’ils ont un franchise QB en Weeden. Il a commencé par enchaîner les erreurs, les interceptions et les fumbles, mais ces deux points se sont améliorés pendant la saison. Ces décisions sont parfois contestables, mais il a un bras qui lui permet de tenter tous les lancers. Il a été plus efficace à l’extérieur qu’à la maison, ce qui est plutôt étrange chez un QB rookie. Bref vous avez compris, c’est très indécis. Le souci avec lui c’est qu’il a déjà 28 ans, donc il a forcément moins de temps pour progresser que les autres.

Il est certain que la présence de Trent Richardson aide à ne pas mettre trop de poids sur ses épaules tout de suite, et son corps de receveur est un peu suspect (mis à part Josh Gordon), mais l’effort qu’il a fourni reste insuffisant, surtout avec la bonne OL qu’il avait. La grande question c’est de savoir s’il a assez donné confiance au nouvel organigramme pour ne pas aller chercher un QB dans la prochaine draft. On sait que certains coachs préfèrent installer leur bonhomme plutôt que de faire avec les choix des autres.

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23. DETROIT : Riley Reiff, OL, Iowa
Snaps : 27.6% (336/1230)
Pression : 0 sack, 1 hit, 9 hurries

Bien content de voir Staffie sur ses deux arpions pendant une saison complète, les Lions avaient enfin compris que ça valait le coup de perpétuer cet état de fait avec le pick de Reiff.

Au départ, Reiff a surtout été utilisé comme lineman supplémentaire sur des jeux de course, où il a été efficace pour ouvrir des brèches. Puis il a connu plus d’action comme Left Tackle, notamment quand Jeff Backus s’est blessé. Il a eu deux matchs un peu difficiles contre Green Bay et Houston même s’il n’a pas lâché de sacks. Quand il est revenu à un rôle moins large, il a de suite repris ses marques pour contribuer positivement.

Même s’il manque encore de constance dans sa technique et que les coachs l’aident autant que possible en pass block (avec un Tight End), il augure plutôt de bonnes choses pour l’OL des Lions dans le futur, notamment contre la course.

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24. PITTSBURGH : David DeCastro, OL, Stanford
Snaps : 12.7% (138/1086)
Pression : 3 sacks, 0 hit, 3 hurries

Le mégasteal du premier tour, les Steelers n’avaient pas fait grandchose de spécial et s’étaient retrouvé avec un super lineman versatile, capable de jouer guard ou tackle pour garder les chevilles de Big Ben… euh… utilisables.

Evidemment c’est difficile d’évaluer DeCastro avec cette blessure bien moche qu’il a contractée dès le début de la pré-saison. Il est revenu en semaine 15, juste à temps pour connaître son premier cauchemar en la présence de la DL des Bengals (et un dénommé Geno Atkins). De ce fait il a pris assez cher, et il faudra attendre l’année prochaine pour se faire une vraie opinion de lui.

Du coup… pour aller chercher le meilleur rookie Steelers c’est un peu compliqué, le seul qui a vraiment eu du temps de jeu c’est le 2e tour RT Mike Adams qui en 497 snaps (donc un peu moins de la moitié) a réussi à lâcher 7 sacks, 3 hits et 15 hurries (7 sacks est le maximum dans l’équipe). Il s’est blessé contre les Browns et a fini sur IR, ce qui montre qu’au moins il s’est bien intégré à sa nouvelle escouade.