Mailbag QPUL de Noël : Kuro, LatestHuddle University

Nouvelle édition de notre mailbag Questions Pour Un LatestHuddle.

C’est Noël, et le mailbag apporte des réponses dans sa hotte.

Cette fois on explore les relations entre les joueurs et leur université.

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Thomas : Est-ce que tu peux réexpliquer la différence entre la PUP et l’IR ?

L’Injured Reserve (IR) est une liste sur laquelle on met les joueurs qui sont out pour la saison. Une fois mis sur IR les joueurs ne peuvent plus être alignés de l’année. Cette saison on a vu une exception : un seul joueur peut être mis sur l’IR avec désignation de retour, une stipulation qui permet au joueur de revenir en cours de saison.

La Player Unable to Perform List (PUP) est une liste qui contient des joueurs qui sont out pour un moment. Une fois sur PUP les joueurs peuvent revenir dans le roster de 53 joueurs, mais après 6 semaines de repos obligatoire + 3 semaines d’entraînement. Pendant ces 9 semaines, le joueur ne peut pas être intégré au roster de 53 et participer à des matchs. Au bout de ce laps de temps, l’équipe a encore 3 semaines pour choisir si elle réintègre le joueur, ou si elle le met sur IR.

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Pascal : Je me suis toujours demandé pourquoi pendant la présentation des différentes team (offense et defense) à la télé, les joueurs donnaient leur nom ET leur université. Celà a t’il toujours été comme ça? Y a t’il réellement rapport entre l’université d’origine et un joueur (ou son niveau) qui joue depuis 10 ans dans la league? Ses différents entraineurs pros ne sont ils pour rien dans le niveau d’un joueur?

Ce n’est pas une question de niveau, c’est une question d’affiliation. Le football américain est né dans les universités dans les années 1860s, et pendant longtemps il a été un sport universitaire.

… et… euh… très très grossièrement défini au début. Harvard/McGill, le premier vrai match de ce qui deviendra le foot US ensuite.

Ce n’est qu’au début du XXe siècle qu’il est devenu un sport professionnel, et la NFL a dû lutter pendant au moins 30/40 ans avant de concurrencer le foot universitaire dans le coeur des Américains. Si tu ne l’as pas déjà fait, je te conseille d’aller lire l’histoire du foot US et l’histoire du foot US pro sur le site par ici.

Et puis le système universitaire américain renforce ce sentiment d’appartenance à son alma mater, son université. En France, on a cela aussi mais en général avec les grandes Universités comme l’ENA, l’X, les Mines, Saint-Cyr, HEC etc. Et bien imagine qu’aux States, ce sentiment d’appartenance c’est dans toutes les universités, grandes comme petites. On est fier d’appartenir à telle Université, et les anciens étudiants (alumni) sont un peu comme des frères.

C’est pour cela d’ailleurs que certains préfèrent la NCAA à la NFL : normalement tu supportes ton alma mater en NCAA, mais comment tu choisis ton équipe NFL ? Parce que c’est celle de ta ville, c’est la plus proche de chez toi, c’est celle de l’Etat, c’est la plus historique, il y a un joueur que tu apprécies particulièrement ? Pour les américains, il a plusieurs raisons possibles pour supporter une équipe NFL, mais une seule de supporter une équipe NCAA.

Ce n’est pas un stade NFL, mais le stade des Michigan Wolverines. Vous voyez l’ampleur de la ferveur autour de la NCAA.

C’est tout ça qui fait que les joueurs de foot US citent leur Université. Je pense que c’est avant tout une marque de respect et de gratitude envers tout ce qu’elle leur a donné, plus qu’une indication de niveau. Maintenant il est également vrai que certaines universités se sont spécialisés dans la production de certains postes : les receveurs à l’Université de Miami, les Middle Linebackers à l’université de USC…

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Patafouin : Les chaînes de sport américaines sont t-elles payantes, gratuites ? ou c’est le même système qu’en France avec certaines chaînes publics gratuites et qui diffuse un match touts les week-end ? Bien entendu je parlais de toutes ces chaines : CBS (ont peut voir au tableau des scores au dessus de chaque match noter « Direct 3 chiffres qui suivent  » est-ce une indication de région pour suivre ce match tel que notre bon vieux « France 3 » en France), NBC, NFL Network, La Fox…

CBS, NBC et la Fox sont des chaînes gratuites accessibles à tous, c’est pour cela que la quasi-totalité des matchs passent dessus (sauf les TNF et les MNF). NFL Network est payante, il faut souscrire au satellite ou au câble pour l’obtenir.

Les 3 chiffres que tu vois sont les canaux DirecTV, une offre alternative par le satellite qui se targue d’avoir une meilleure qualité et de diffuser plus de sports… mais qui est payante :p.

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NaHO : On voit plus ou moins souvent (et avec plus ou moins de succès) des « gadgets plays ». Parmi celles-ci les reverses, end-arounds, flea-flickers, halfback passes et la old-fashioned Statue of Liberty. Pourrais-tu nous en parler un peu plus? Les premiers gadgets plays révolutionnaires, ceux qui ont marqué l’histoire (par leur ingéniosité ou parce qu’ayant lieux dans un match à gros enjeux), ou même nous décrire les plus courantes.

Le premier gadget play de l’histoire du foot US… c’est la passe en avant ! Non sans blague, c’est vrai, au début le sport était tellement dérivé du rugby que la passe vers l’avant était une hérésie. C’était de la course de bourrin, et il a fallu attendre l’arrivée de pionniers comme Slingin’ Sammy Baugh (photo) puis Otto Graham et enfin le jeu plus orienté passe de l’AFL pour que la passe vers l’avant voit sa popularité augmenter en NFL.

Alors, regardons un peu les divers tricks plays les plus utilisés :

  • La reverse : le QB remet le ballon à un joueur qui va dans un sens (ou court lui-même dans un sens). Le porteur de balle remet alors le ballon à un autre joueur (en général un receveur) qui va en sens contraire. Le but est de prendre la défense complètement à contre-pied.
  • Le end-around : le QB FEINTE de remettre le ballon à un joueur qui va dans un sens, et il le remet à un autre joueur (en général un receveur) qui va en sens contraire.
  • La play-action : eh oui, c’est un trick play aussi ! Le QB feinte de remettre la balle au coureur, mais il la garde et tente une passe. C’est une feinte désignée pour attirer les LBs et les Safeties vers la ligne afin de stopper la course, et trouver des espaces en profondeur.
  • Le flea-flicker : ou littéralement le « saut de puce », le QB donne la balle au coureur, qui fonce vers la ligne, s’arrête avant de traverser la ligne de scrimmage, se retourne et rend la balle au QB qui tente une passe. C’est le même principe que la play-action mais avec encore plus de volonté de tromper l’adversaire. Exemple.
  • Le halfback option pass : le QB remet la balle au coureur qui au lieu de courir droit devant, court sur le côté puis arme son bras pour une passe à un receveur. Une autre manière d’attirer les LBs et safeties, mais il faut avoir un bon HB passeur. Exemple.
  • Le fake high snap : le QB feinte de voir le ballon lui passer par-dessus avec un snap trop haut, et en fait c’est un snap direct au coureur qui fonce, profitant de la confusion. Les Patriots aimaient bien la faire à une période celle-là.
  • Le fake field goal/fake punt : on se met en formation de FG/Punt, mais en fait on court ou on passe la balle pour gagner le first down… voire mieux.

Maintenant jetons un coup d’oeil a des tricks plays utilisés plus rarement et qui sont devenus célèbres lors d’un match :

La liste des tricks plays peut s’allonger avec toutes sortes de feintes diverses et variées. Mais bon faites gaffe, un trick play peut toujours mal se finir.

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Fitzii : Au rugby, lorsque l’on a un pied en touche et qu’on réceptionne le ballon meme si celui ci n’allait pas sortir il est compté comme un coup de pied direct en touche, cette regle existe-t-elle en NFL également sur un kickoff par exemple ?

La question est venue pendant le match entre Green Bay et Tennessee et on a posté la réponse dans cette news.

Le retourneur des Packers Randall Cobb a posé le pied en touche avant de se saisir du ballon, provoquant donc la sortie « directe » du ballon en touche et une pénalité (car il est interdit de taper un kickoff en touche, cela donne la possession à l’adversaire sur ses 40 yards). C’est une règle peu connue, mais Cobb la connaissait parce que le coaching staff avait déjà étudié ce cas de figure.

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Pierre : Dans le match Washington/Philadelphie, pourquoi est-ce que le match s’est terminé sur la pénalité de Foles ? La passe était incomplète avant la fin du temps non ? L’arbitre a parlé d’un « 10-second runoff », qu’est-ce que c’est ?

Bonne question, parce que c’est une précision sur la règle de l’intentional grounding (IG).

Remettons nous dans le contexte. On est dans le 4e QT, et les Reds mènent 27-20. Les Eagles récupèrent la balle avec 4 minutes à jouer et remontent le terrain. On arrive en 2nd&goal sur les 5 yards de Washington alors qu’il reste 8 secondes à jouer.

Foles cherche un receveur mais n’en trouve pas, il sort de la poche et il est finalement attrapé par Stephen Bowen. Foles jette le ballon à terre pour éviter le sack et pour arrêter l’horloge sur 1 seconde. Je vous ai déjà fait un petit cours sur l’IG dans un récent mailbag, et là on tombe directement dans un des cas : certes Foles était hors de la « tackle box« , mais sa passe a touché terre sur les 6 yards, derrière la ligne de scrimmage. C’est donc un IG.

Et c’est là où rentre en vigueur une règle spéciale : si jamais un IG a lieu dans la dernière minute d’une mi-temps (donc 2e QT ou 4e QT), l’horloge doit décompter 10 secondes sans qu’aucune action ne se joue. Pourquoi ? Car un sack n’arrête pas l’horloge, une passe incomplète si. Cette « pénalité de 10 secondes » ou 10-second runoff est donc la parade mise en place pour empêcher l’attaque de commettre des pénalités volontaires pour stopper l’horloge (l’IG en fait partie).

L’attaque n’a qu’un seul moyen d’éviter ce « 10-second runoff », c’est d’appeler un temps mort si elle en a encore tout de suite après la pénalité.

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C’est la fin de ce mailbag.

N’hésitez pas à continuer à envoyer des questions à l’adresse latestmailbag at yahoo dot com.

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