Mailbag QPUL : Kick out the Field Goals

Précision habituelle, sachez que si ce n’est pas pour cette fois ce sera pour la prochaine. Je rappelle que la plupart des règles dictées dans la news d’introduction sautent.

Et sans plus attendre nous y allons.

Vroom.


Alex : Y a-t-il eu des joueurs qui ont été déclaré bust et qui ont , par après, montré de très bon résultat sur le long terme ?
Justement, tu touches à un point important : un bust est un bust. Aujourd’hui les gens ont tendance à coller rapidement des étiquettes sur tout le monde parce que c’est plus simple (et que ça fait « vendre du papier »), mais, pour moi en tout cas, un bust ne peut être qu’un joueur qui a raté magistralement et qui a été out de la ligue après 2-4 années maximum (e.g. Ryan Leaf, JaMarcus Russell, Charles Rogers). Même un joueur qui a eu une carrière moyenne mais longue malgré un haut pick dans la draft est à la limite un « semi-bust » mais pas un vrai bust au sens strict du terme.

Cela dit, j’ai deux exemples à te proposer, dont un que j’ai déjà énoncé dans le dernier mailbag : Tony Mandarich. Il a été drafté en 1989 par les Packers et il était annoncé comme le meilleur prospect jamais vu, un OL monstrueusement athlétique etc. Il est arrivé en NFL et on a vite vu qu’il avait bénéficié de produits interdits, et il a fini par se faire cuter en 1992.

Il a passé du temps pour se désintoxiquer des stéroïdes et de la drogue, et il est revenu en 1996 chez les Colts. Il a fait une seconde « carrière » plutôt sympathique, il a même protégé un jeune Peyton Manning en 1998 avant qu’une blessure à l’épaule ne le force à raccrocher les crampons.

D’ailleurs c’est drôle parce qu’il a un truc en commun avec le second que je vais citer : il a essayé de se créer un personnage « larger than life » comme on dit aux US, c’est-à-dire créer un hype énorme autour de lui. L’autre auquel je pense, c’est Brian Bosworth alias « The Boz« , le Linebacker des Seahawks entre 1987 et 1989. Lui est encore pire que Mandarich, parce qu’il a tout fait pour irriter à peu près tout le monde : il a été viré d’Oklahoma pour avoir manqué un test anti-dopage, il a envoyé des lettres à certaines équipes de la NFL en disant qu’il ne jouerait pas si elles le draftaient, et quand il a été finalement drafté par les Seahawks il a fait un procès à la NFL pour porter le #44 qu’il avait à l’université.

Au final, il sera toujours réduit au carton qu’il prend de Bo Jackson qui le traîne dans la endzone alors que Bosworth avait raconté qu’il allait écraser le coureur des Raiders. Il a fini par être victime du hype qu’il a créé lui-même, et ses épaules défoncées par les chocs ne tiendront que trois ans (1987-1989), mais pendant ces trois ans il a plutôt été intéressant, avec une rapidité rarement vu pour un Linebacker. Cependant il en a trop fait et il a fini par le payer derrière.

Il s’est recyclé dans le cinéma d’auteur post-moderne… ok ok c’est une blague : dans le cinéma d’action.


Richard : Quel est le meilleur kicker en activité ? En terme de précision, de record de distance ? Peux-tu nous donner quelques records dans ce domaine ? Classement, meilleur de tous les temps, etc…
Yeah allez en l’honneur de tous ces ptits jeunes qui réussissent des Field Goals en ce début de saison (Justin Tucker \o/), on va parler des coup de bottes qui marquent des points.

Actuellement, le record du Field Goal le plus long est de 63 yards et il est partagé par 4 personnes :

  • Tom Dempsey pour les Saints contre les Lions le 8 Novembre 1970
    • Dempsey est né avec une infirmité qui lui a déformé le pied droit : il n’a pas d’orteils, et donc il portait une chaussure qui ressemblait à un marteau. On a longtemps cru que c’était un avantage avant qu’une étude ne démontre que ça n’avait aucune influence. C’est également le seul qui a réussi 63 yards en kickant de face et non de côté.
    • Il faut noter également que c’est le Field Goal de la victoire 19-17 avec 2 secondes restantes.
  • Jason Elam, pour les Broncos contre les Jaguars le 25 Octobre 1998
    • C’est le premier depuis 28 ans à égaler le record de Dempsey.
  • Sebastien Janikowski, pour les Raiders contre Broncos le 12 Septembre 2011
    • Ce n’était qu’une question de temps avant que notre ami bourrin n’en fasse autant. C’est le premier kicker gaucher à égaler le record.
  • David Akers, pour les 49ers contre les Packers le 9 Septembre 2012.
    • La semaine dernière, Akers a égalé le record avec l’aide de la barre transversale. Je suis tenté de dire que c’est le Field Goal le plus méritoire (au moins par rapport à Elam et Jani), parce que vous avez peut-être remarqué un point commun entre les deux kicks précédents : les Broncos étaient dans le coup et pour cause – les deux matchs avaient lieu à Mile High Stadium. Comme son nom l’indique, le stade de Denver est à 1 mile (soit 1609 mètres) de hauteur, ce qui veut dire que la pression atmosphérique est plus faible, permettant au ballon de mieux traverser l’air (et donc d’aller plus loin).

Sinon voici une petite liste de records :

Morten Andersen
  • Plus de FGs tentés en carrière
    • 709, Morten Andersen (1982-2007)
  • Plus de FGs réussis en carrière
    • 565, Morten Andersen (1982-2007)
  • Plus de FGs de 50+ yards réussis en carrière
    • 50, Jason Hanson, Detroit (1992-2011)
  • Plus de FGs tentés en une saison
    • 52, David Akers, San Francisco (2011)
  • Meilleur pourcentage en carrière
    • 86.5, Nate Kaeding, San Diego (2004-2011)
  • Saisons régulières parfaites à 100% de FG : 4
    • Tony Zandejas, LA Rams, 1991 (17-17)
    • Gary Anderson, Minnesota, 1998 (35-35)
    • Jeff Wilkins, Saint-Louis, 2000 (17-17)
    • Mike Vanderjagt, Indianapolis, 2003 (37-37)
  • Plus de FGs tentés et réussis dans un match
    • 8, Rob Bironas, Titans vs Texans, 21 Octobre 2007.
Et enfin, il n’y qu’un seul kicker qui est à 100% sur les transfos de touchdowns en carrière avec au moins 200 tentatives : Nick Folk, l’ancien kicker des Cowboys et actuel kicker des Jets, qui est à 212/212.


Anthony : La NFL a-t-elle déjà vu un père et son fils, ou bien deux frères, jouer l’un contre l’autre ?
Faisons un rapide calcul : imaginons qu’un père ait un môme vraiment très tôt, genre 16 ans (je vise bas exprès). Il va jouer en sortie d’université à 22 ans, quand son môme aura 6 ans. Si on part du principe que le môme joue aussi au football américain et qu’il commence à jouer à la sortie de l’université lui aussi, le père devrait donc avoir 22+(22-6) = 38 ans pour avoir une chance de rencontrer son fils. Plutôt vieux n’est-ce pas ? Et rappelez-vous que j’ai mis la naissance du fils TRES tôt dans la vie du père.

C’est donc pour cela qu’on n’a jamais croisé en NFL d’exemple d’un fils qui joue contre son père. Par contre, questions frangins là on en a une bonne liste. J’en ai d’ailleurs cité pas mal dans une question d’un précédent mailbag (la dernière).

Ta question tombe à point nommé d’ailleurs parce qu’en semaine 1 les jumeaux McCourty, tous les deux Cornerbacks, ont joué le match entre les Titans de Jason et les Pats de Devin. On peut également citer l’exemple « éléphant dans la pièce » de Peyton et Eli Manning, mais encore une fois ils ne s’affrontent pas « directement ». A moins que les Panthers de Ryan et les Vikings de Matt ne terminent à la même place dans leur division en 2012, il faudra attendre 2014 pour voir les frangins Kalil se rencontrer (là encore de loin, les deux sont en OL).

C’est pourquoi le meilleur exemple de rivalité fratricide (depuis les frangins Bruce et Clay Matthews Junior, resp. OL et DL) reste les jumeaux Barber, Tiki et Ronde, qui eux ont joué à des postes qui leur ont permis de s’affronter directement : Tiki a été coureur pour les Giants alors que Ronde continue d’écumer son arrière-garde comme Cornerback des Buccaneers. Leur dernier match l’un contre l’autre date de 2006 (la dernière année de Tiki).

Pour ceux qui s’intéressent aux histoires de filiation dans la NFL, le Pro Football Hall Of Fame a mis en ligne la liste de tous les pères et fils qui ont joué (attention c’est uniquement une liste père/fils, il n’y a pas les frangins sauf si leur père a joué en NFL).


JohnCrichton : Pourquoi les Chicago Bears n’ont-ils pas de cheerleaders ? Est-ce la seule équipe ?
A tous ceux qui se posent la même question, vous allez vite deviner la réponse quand je vais vous donner la liste des équipes qui n’ont pas de cheerleaders officielles :

  • Chicago Bears
  • Cleveland Browns
  • Detroit Lions
  • Green Bay Packers
  • New York Giants
  • Pittsburgh Steelers

Vous remarquez un certain thème ? Attendez, je vais vous donner un indice : Bears (1919), Packers (1919), Giants (1925), Lions (1929), Steelers (1933), Browns (1946). Le old school a un peu de mal à concilier avec les froufrous.

Dites « Cheeeeeeese » !

Les Packers sont une petite exception, ils ont été parmi les premiers à avoir des cheerleaders (à partir de 1931 !), mais ils ont fini par les abandonner en 1987. Depuis 2007 ils utilisent les cheerleaders de l’université de Wisconsin-Green Bay uniquement pendant les matchs à domicile, ce qui en fait le seul cheering squad dans les matchs NFL contenant des garçons.

D’ailleurs le Superbowl XLV Packers/Steelers était le premier sans cheerleaders officielles.

Et non, même pas de cheerleaders pour les Lions pendant la période Matt Millen, donc y’avait vraiment AUCUNE raison d’aller au stade.


C’est la fin de ce mailbag. N’hésitez pas à continuer à envoyer des questions, elles seront toutes lues (l’adresse se trouve dans la news d’annonce linkée tout en haut de l’article).