The 5000 Yards Review : New England
Cela fait presque quatre semaines que la saison s’est achevée (eh oui déjà), et il est temps de revenir y jeter un dernier coup d’oeil avant la folie des FA et de la draft.
En exclusivité pour LatestNFL, j’ai pu vous récupérer le jeu qui va faire fureur pendant l’offseason 2012. Yep, c’est qu’il va falloir occuper tous les petits mordus de la slant et de l’overload blitz pendant ces 7 mois sans vrai football (et sans lockout dieu merci).
Donc oubliez Madden ou NCAA ou je ne sais quel stupide jeu vidéo à la noix, le jeu de cartes fait son grand retour dans les chaumières. Suite à la saison exceptionnelle en termes d’attaques et de yards, la NFL a décidé d’adapter un bon vieux classique français : le 1000 bornes ! Comme je vous le dis. Bon évidemment, c’est des US, et c’est la NFL, donc là on parle plus du 5000 yards, mais c’est kif-kif !
C’est reparti pour des soirées endiablées ! On a de tout : les cartes pour avancer (les Yardage), les attaques (les cartes rouges), les parades (les cartes vertes) et nouveauté, les cartes spéciales, une par équipe NFL ! J’ai donc pu en exclu vous récupérer la version FR du jeu. Ne me remerciez pas, c’est tout naturel.
Ah oui et bon, ça sert d’appui à l’analyse de la saison aussi, au passage. Préparez vous donc pour The 5000 Yards Review, avec une édition par équipe (c’est qu’il y en a à dire).
On commence avec l’AFC East dans laquelle on attendait encore un duel Jets/Patriots avec une victoire finale des Patriots, mais on n’aurait pas pu voir arriver tout ce que l’AFC East a fourni : les Jets qui démarrent bien et qui s’écroulent à la fin, les Bills qui mettent la fessée à la division entière avant de s’écraser lentement mais sûrement, et des Fins moribonds qui décident de gagner pour l’honneur et qui y arrivent.
Let’s go with New England. A lire avec un sweatshirt à capuche.
NB : J’ai désolidarisé le record en saison régulière et celui en PO.
NB2 : Les stats sont celles de la saison régulière, playoffs non inclus.
NB3 : Dans la liste des calendriers futurs, * signifie une équipe de la division, donc match aller/retour.
NEW ENGLAND PATRIOTS
1er AFC East ~ 13-3 / 2-1
Encore à une marche du bonheur
Ne pas se faire éliminer des playoffs par les Jets :p ? Blague à part, minimum les playoffs, maxi le SB, comme d’habitude avec la bande à Billou. Les Patriots avaient cependant un défaut principal : un manque criant de pass rush qu’ils avaient essayé de combler en FA avec l’acquisition de Andre Carter, Shaun Ellis et la grosse surprise, Mister $100M Albert Haynesworth. Ras-I Dowling avait été drafté pour servir de fusible derrière Kyle Arrington et Devin McCourty. Du côté de l’attaque, peu de changements tout en prévoyant la protection future de Brady avec la draft de Nate Solder.
@Miami 38-24, San Diego 35-21, @Buffalo 31-34, @Oakland 31-19, Jets 30-21, Dallas 20-16, @Pittsburgh 17-25, Giants 20-24, @Jets 37-16, Kansas City 34-3, @Philadelphia 38-20, Indianapolis 31-24, @Washington 34-27, @Denver 41-23, Miami 27-24, Buffalo 49-21.
Denver 45-10, Baltimore 23-20, SUPERBOWL vs Giants 17-21.
Le dernier drive défensif du Superbowl nous a rappelé ce qu’on avait oublié en playoffs, c’est-à-dire que la défense des Pats étaient leur point faible. Elle avait réussi à stopper avec un geste décisif (et de la chance) les Ravens, mais contre une vraie attaque comme celle des Giants, ils n’ont pas pu stopper le drive vainqueur; ils ont même laissé les Giants marquer le TD pour récupérer la balle. Stratégiquement, c’est une décision qui est parfaitement compréhensible, mais dans l’esprit du jeu, ça fait un peu tâche. Et voilà comment une deuxième finale en 4 ans se termine encore sur une défaite contre New York.
La carte spéciale Patriots |
Mis à part un bon gros blackout contre les Bills (4 INT), Tom Brady a réalisé une saison en tout point excellente, comme à son habitude. Bien protégé par une ligne offensive toujours aussi efficace (32 sacks concédés, 9e), il a pu encore une fois distribuer le jeu à ses receveurs. Il n’y a pas forcément autre chose à dire : 65.6%, 5235 yards (battant donc lui aussi le record de Dan Marino), 39 TD et 12 INT forment une saison comme on en attend d’un QB de la valeur de Brady. Reste la question de savoir s’il s’est fait dessus au Superbowl, comme la première passe qui donne un safety semble l’indiquer. Il a ramé au premier et dernier QT mais a été mieux au 2e et 3e, donc en effet il a eu quelque mal (notamment avec le pass-rush à 4 + la couverture des Giants). Mais il n’a pas été le seul à se louper, ça a été un effort collectif (12 sur le terrain qui annule un fumble récupéré, Gronk pas à 100%, les drops).
Il y a une question qui revient souvent avec les Pats, c’est de savoir si le jeu de course va être compétent dans le peu de cas où il va être utilisé. En effet, c’est dans la philosophie des Patriots de passer plus souvent (quitte à faire des passes aux coureurs) et quelques fois le jeu de course est douteux. On pourra dire cette année qu’il a encore un peu pêché quand même : la boîte d’avocats BenJarvus Green-Ellis a vu une bonne partie de portés, assisté par Stevan Ridley et Danny Woodcock comme dirait Joe Theismann; BJGE a effectué 181 des 345 portés du trio pour 667 yards (1459 yards avec ses réceptions) et 11 TD (13 TD au total). La moyenne perso de Green-Ellis est à 3.7, ce qui reste un peu faible (même si quand on prend le trio elle remonte à 4.2).
Gronk, Gronk, Gronk ! |
Gronk, gronk, gronk. Ce n’est pas un porc, c’est les fans des Pats qui chantent le nom du meilleur marqueur de TD de la ligue. Rob Gronkowski a en effet été la cible privilégiée de Brady quand il a fallu marquer : le joueur a explosé tous les records de TE en une saison avec 90 catchs, 1327 yards et 17 TD, montant encore en puissance par rapport à l’année précédente. Avec Aaron Hernandez qui totalise 79 catchs pour 910 yards et 10 TD, ils forment la paire de TE la plus dangereuse de la ligue… certains diraient même la paire de receveurs tout court. Rajoutez à cela le Boy Wonder Wes Welker qui a encore fait une saison remarquable à 122 catchs, 1569 yards et 9 TD et le vétéran Deion Branch à 51 catchs, 702 yards et 5 TD, et vous avez un des corps de receveurs les plus profonds de la ligue, derrière les Packers et les Saints. Mais il était nécessaire que les deux TE augmentent leur production, car ni Branch ni Welker ne sont de vrais WR #1, donc New England aurait pu payer ce manque de vrai playmaker en attaque sans eux. On ne remplace pas Randy Moss comme ça… surtout pas quand on s’appelle Ghostocinco cette année (décidément entre lui et Bébert Haynesworth, ce n’était pas forcément la fête des récups chez les Pats).
A noter également que l’attaque n’a pas été la seule unité à performer : les équipes spéciales également ont fait du bon boulot, avec deux botteurs précieux en Stephen Gostkowski et Zoltan Mesko.
Bref, comme souvent (toujours ?), ce n’était pas du côté offensif qu’on se faisait du souci, mais plutôt du côté défensif. Et on a eu raison de s’en faire : seule la loooooongue journée « portes ouvertes » de la défense des Packers a sauvé celle des Patriots de la dernière place. Vous avez bien lu tous les chiffres ronflants que j’ai énoncé en attaque ? Ils donnent au final 6848 yards offensifs. La défense en a lâché… 6577. La défense contre la passe, notamment, a lâché 4700 yards, l’équivalent de la saison d’Aaron Rodgers par exemple. Cependant, et puisqu’on parle des Packers, la défense des Pats elle aussi a joué au roseau qui plie mais ne rompt pas une fois en redzone : au final ils sont 15e en points encaissés. Donc ça a laissé l’attaque la possibilité de gagner les matchs un peu serrés… enfin sauf ceux contre les Giants.
Mayo en action |
Que ce soit en défense contre la course ou contre la passe, il a été difficile pour New England de contrer les assauts adverses, même si finalement les adversaires avaient clairement intérêt à viser les arrières plutôt que de tenter de passer dans les tranchées. On le voit clairement dans les chiffres, avec les deux CB Arrington et McCourty qui ont le plus de plaquages en solo de l’équipe (66 et 65) et le 2e et 3e total (88 et 87) derrière le MLB Jerod Mayo avec 95 plaquages. C’est symptômatique de la préférence nette des OC adverses : les Patriots ont vu le 4e total de passes lancées contre leur défense avec 619. Alors certes Arrington a réalisé 7 INT, mais ça compte presque pour 1/3 de l’équipe (23 au total). En plus les Pats ont eu le malheur de perdre probablement leur meilleur arrière avec la blessure de Patrick Chung contre les Giants, et dans le même match Brandon Spikes est également sorti et a manqué un bon bout de la saison. Avec le déclin d’Arrington comme par hasard en 2e partie de saison et les difficultés de McCourty dans sa seconde année, la défense contre la passe a beaucoup souffert. Ca s’est un peu amélioré en décembre et en playoffs quand McCourty a été déplacé en safety et Sterling Moore l’a remplacé en corner, mais ce n’est pas une solution viable à long terme.
Ninkovich et Warren |
On pourrait également penser que le pass rush n’est pas mauvais avec un total de 40 sacks, dont 10 pour Andre Carter et Mark Anderson chacun, mais encore une fois je vous rappelle qu’ils ont vu le 4e total de plays à la passe, ce qui ramène leur taux de sack a des valeurs en-dessous de la moyenne NFL (6.5%, ils sont 19e). Et on sait tous qu’un pass rush qui n’arrive pas au QB expose… expose ? L’arrière-garde, bravo. Bon alors, si on allait voir du côté de la défense contre la course ? Eeeeh pas mieux mon général. La DL a été poreuse et le second rideau a beaucoup dû oeuvrer pour arrêter les courses adverses. On peut remarquer la perf de Rob Ninkovich dont le rôle ne cesse de grandir en défense avec 74 plaquages, 6.5 sacks et 2 INT, mais dans l’ensemble ça a souvent été la porte ouverte et les adversaires en ont profité à tous les étages.
Au final, même si la défense des Pats était montée en pression dans les PO (et encore… Denver et Baltimore ? on a connu des attaques plus dévastatrices), il est clair que Bill Belichick va devoir réfléchir à renforcer sa défense. On peut blâmer l’attaque tant qu’on veut pour le SB, mais au final la défense n’a pas fait les plays pour empêcher les Giants de marquer sur le dernier drive. Des vrais playmakers en défense, c’est ce qu’il manque aux Patriots. A voir s’ils vont pouvoir en trouver cette offseason, parce que si Brady & Co. peuvent les faire survivre en AFC où il y a peu d’attaques mitraillettes, au SB contre les attaques de la NFC (GB ? NO ? Giants ? Detroit ? Allez je rajoute aussi Atlanta et Dallas ?) ce sera très souvent insuffisant.
*Jets, *Miami, *Buffalo, Houston, Indianapolis, Denver, Arizona, San Francisco, @Jacksonville, @Tennessee, @Baltimore, @St.Louis, @Seattle.
Les Pats n’ont pas de raison de ne pas regagner le titre de la division l’année prochaine, même si leur calendrier n’est pas forcément in the nose. Pour une équipe de ce calibre, seuls Baltimore, Houston, SF et un match au pif dans la poule devraient vraiment poser un problème.