The 5000 Yards Review : Houston

On poursuit notre voyage rétrospectif avec l’AFC South, qui comme son l’indique, « has gone south ». Traduisez par là : elle est partie en vrille. En effet, l’AFC Tatin a tout retourné la tête en bas. Houston a ENFIN profité d’une défense plus au niveau de son attaque et ils ont réussi à prendre la tête à des Colts en pleine perdition… de Manning. Si jamais qui-vous-savez est vraiment le QB qu’on prétend et que les Colts reviennent avec plus de talents et d’intelligence dans leur gestion de personnel, ça nous promet un beau bordel futur. Tennessee est une sangsue qui s’accroche toujours, mais pour les Jags… va falloir beaucoup de boulot.
On commence avec le champion, les Texans de Houston.
A lire en ayant une pensée pour David Carr.
HOUSTON TEXANS
1er AFC South ~ 10-6 / 1-1
Elle a tout d’une grande… ou presque

Les prévisions de Madame Soleil 2011

C’était toujours la même question au début de cette saison, quand est-ce que la défense allait arrêter d’être un boulet pour l’attaque ? Les Texans avaient décidé de frapper fort lors de l’off-season avec le recrutement du spécialiste de la défense ex-coach des Cowboys Wade Phillips, les signatures des arrières Johnathan Joseph et Danieal Manning et la draft de Justin James « J.J. » Watt et Brooks Reed. La grande inconnue était de savoir comment les Texans allaient pouvoir gérer le passage d’une défense 4-3 en défense 3-4, et si tout cela allait donner quelque chose de positif pour enfin propulser la dernière franchise en date en playoffs.

La saison

Indianapolis 34-7, @Miami 23-13, @New Orleans 33-40, Pittsburgh 17-10, Oakland 20-25, @Baltimore 14-29, @Tennessee 41-7, Jacksonville 24-14, Cleveland 30-12, @Tampa Bay 37-9, @Jacksonville 20-13, Atlanta 17-10, @Cincinnati 20-19, Carolina 13-28, @Indianapolis 16-19, Tennessee 22-23.

Les playoffs

Cincinnati 31-10, @Baltimore 13-20.

La réalité

Et une carte d’attaque…
Mon premier est un ancien prospect des Falcons qui n’avait jamais vraiment joué avant d’être récupéré par les Texans après le massacre en règle de David Carr. Mon deuxième est un ancien Heisman de USC qui a gentiment pourri aux Cards avant de se faire souffler le poste par un Papy sur le retour et de terminer aux Texans. Mon troisième est un rookie de 5e tour dont le but principal était normalement de regarder les titulaires les yeux grands ouverts. Mon quatrième est un fou furieux qui a failli jadis créer un des plus gros upsets du SB et qui a fini par sombrer dans sa propre folie. Mon tout est ? Le quatuor de QBs qui ont joué pour les Texans cette année.
Houston n’a vraiment pas été épargné par les blessures en attaque et en défense, mais ils s’en sont sortis avec les honneurs malgré cela. C’est sûr que si Matt Schaub ne s’était pas blessé, les Texans pouvaient espérer mieux qu’un Divisional Round, mais ils ne doivent pas s’égarer dans les regrets parce que cette saison leur a enfin apporté ce qu’ils attendaient depuis bien longtemps : une vraie défense. Le genre de celles qui permettent d’aller au bout de l’aventure. Et avec l’attaque qui mange l’horloge au sol et une arme aérienne mortelle, les Texans ont maintenant toutes les cartes en main pour devenir des concurrents sérieux dans la division et dans la NFL.
… et la parade qui va avec
Schaub avait bien commencé l’année avant de se blesser au pouce; en 10 matchs il a posté 61%, 2479 yards, 15 TD et surtout seulement 6 INT. Il a été assez bien protégé par son OL (33 sacks) qui lui a laissé le temps de trouver ses receveurs. Une fois Schaub à terre, les Texans s’en sont remis à leur backup pour le match suivant, Matt Leinart, et le pauvre n’a pas eu le temps de faire son retour qu’il s’est fait sortir dans le même match avec une clavicule cassée. C’est donc le rookie Taylor Jonathan « T.J. » Yates qui s’est retrouvé aux commandes de l’attaque, avec un point d’interrogation gros comme un ranch de texan. Et le rookie s’en est bien sorti, conduisant un drive victorieux contre les Bengals en Week 14 et se reposant sur le jeu de course énorme de la franchise pour mener Houston vers des playoffs qu’on pensait hors d’atteinte avec ces blessures. Yates termine avec un très honorable 61.2%, 949 yards, 3 TD et 3 INT pour un 3e QB rookie parachuté là. Il a également su limiter ses erreurs quand ça comptait (contre les Bengals en Wild Card) avant que tout ça ne le rattrape contre les Ravens. Et pour compléter le quatuor, Jake Delhomme a été signé pour être le backup de Yates et a terminé à 64.3%, 211 yards, 1 TD et 0 INT. Pas d’INT ! Woah.
La carte spéciale Texans
FOSTATERRIFIC !!! Voilà le mot d’ordre des Texans en attaque cette année, la force au sol qui a bien su aidé notre ami Taylor Jonathan à ne pas piquer des crises de nerfs. Pourtant, en début de saison, quand Arian Foster se blesse à l’ischio-jambier et que les Texans introduisent son backup Ben Tate, on se demande si Houston ne va pas en subir les frais avec d’abord une baisse de qualité puis une saison moins bonne pour Foster. Tu parles ! Regardez par vous-même : 278 portés, 1224 yards et 10 TD pour Foster, 175 portés, 942 yards et 4 TD pour Tate. Et cette efficacité du jeu de course, il faut également l’imputer à une ligne offensive monstrueuse en run block, à un point que pour la peine je vous la cite entièrement : Centre Chris Myers, Guards Mike Brisiel et Wade Smith, Tackles Eric Winston et Duane Brown. Avec une OL qui tourne en moyenne vers 28 ans et deux coureurs à 25 et 23 ans, look out NFL pour les prochaines années.
Ah et au fait, il ne faut pas oublier non plus l’ami Dédé. Non seulement les Texans ont des coureurs de feu, mais ils ont un des top WR de la ligue avec Andre Johnson. Malheureusement cette année l’arme fatale à la réception a eu pas mal de ratés, ennuyé par un nouveau Grand Méchant dans la NFL : l’ischio-jambier (eh oui, encore lui, la « ficelle de jambon » pour les spécialistes). Dédé n’a joué que 7 matchs cette saison (plus ceux des playoffs), et termine avec un maigre 33 catchs, 492 yards et 2 TD. Du coup, cette année c’était plutôt la fête aux TE chez les Texans : Owen Daniels est en tête des réceptions avec 54 catchs pour 677 yards et 3 TD, alors que Joel Dreessen est en tête des TD avec 28 catchs, 353 yards et 6 TD. Arian Foster a également frappé sur screen pass et dump pass avec 617 yards et 2 TD. Euuuuh… bon ok alors mis à part Dédé, ils sont où les autres WR ? C’est peut-être la seule zone perfectible qu’on peut pointer dans l’attaque de Houston : Kevin Walter et Jacoby Jones n’ont pas des stats phénoménales (474 yards, 3 TD pour l’un, 512 yards, 2 TD pour l’autre) et en plus Jones droppe, tout ça n’est pas digne d’un vrai WR #2. Et quand votre #1 ne joue pas, si vous n’avez pas de #2 compétent, ça peut être préjudiciable.
Et Wade Phillips fut
Allez, je passe au retournement of situation de l’année. Avant il n’y avait rien, et puis Dieu dit « Que Wade Phillips fut », et Wade Phillips fut, et il transforma l’eau de 4-3 en vin de 3-4. La défense des Texans étaient une des pires de la ligue l’année dernière (et depuis un bon moment) et l’ami Wade l’a prise, il l’a put in the water, il l’a wash it, wash it, wash it, il l’a smell, et maintenant hmmmmmm elle smells like a flower. Modifiée en 3-4, l’escouade défensive a terminé cette année 2e défense de la ligue en yards encaissés. Comme je vous le dis. Et attendez la meilleure : tout ça en perdant Mario Williams peu après le début de la saison. Comme je vous le dis derechef. Une FA intelligente, une draft intelligente, et un des génies défensifs de notre époque, et voilà, une défense qui tient la route.
Watt & Reed
Tout d’abord, la perte de Mario Williams a valu peanut avec la saison ébouriffante des deux rookies que j’ai cité en introduction, J.J Watt et Brooks Reed. Ils ont relevé le challenge haut-la-main avec un moteur inépuisable, sans cesse braqué sur la cassage du gars qui leur est assigné (que ce soit un coureur ou le QB adverse). Watt accumule 56 plaquages, 5.5 sacks et on peut également noter son INT retourne-match contre les Bengals; Reed totalise 45 plaquages et 6 sacks. Mais avec un total de 44 sacks (6e), ils sont cependant derrière les master-sackers de la défense, Antonio Smith avec 6.5 sacks et l’intense Connor Barwin avec 11.5. Et dites vous que je ne vous ai même pas encore cité la tour centrale de la défense, Brian Cushing, qui a dominé les attaques avec 114 plaquages, 4 sacks, 2 fumbles forcés et 2 INT.
« OK c’est bon n’en jetez plus ! » Pardon ? Ben attendez, je n’ai même pas encore dit que les Texans ont la 4e défense à la course, mais également la 3e à la passe. Le pass rush dominant a certes aidé à cela, mais les arrières sont loin d’être des manchots. L’acquisition de Johnathan Joseph a eu les effets escomptés dans l’arrière garde, le corner comptant 44 plaquages et 4 INT, autant que son compère Jason Allen (17 INT pour les Texans au total). L’ajout de Manning en support d’un Glover Quin omniprésent avec 77 plaquages a été aussi important pour renforcer la couverture. Bref, le Wade nous a monté une bestiole qui va faire peur à beaucoup de gens dans les années à venir.
Pour peu que les Texans ne souffrent pas d’autant de blessures l’année prochaine, attendez-vous à les voir loin dans la saison… et les playoffs… et qui sait avec un peu de réussite, le SB.

Le futur

*Tennessee, *Jacksonville, *Indianapolis, Buffalo, Miami, Baltimore, Green Bay, Minnesota, @New England, @Jets, @Denver, @Chicago, @Detroit
Les matchs contre Baltimore, NE ou la NFC North seront des beaux tests pour savoir si les Texans sont sur la bonne voie d’une année exemplaire.