The 5000 Yards Review : Buffalo

On termine notre AFC East avec la dernière équipe, les Bills de Buffalo.
A lire en mangeant une tartine au sirop d’érable, des fois que les Bills finissent vraiment au Canada.
BUFFALO BILLS
4e AFC East ~ 6-10
La parabole des Bills

Les prévisions de Madame Soleil 2011

Si on n’attendait pas granchose des Dolphins, on attendait encore moins des Bills. L’arrivée du prospect Marcell Dareus semblait intéressante dans une DL à la masse, et les Bills avaient également récupéré l’ex-Packers Nick Barnett pour remplacer un Paul Posluszny parti aux Jaguars. Mais c’est surtout du côté offensif où on se posait des questions, avec un QB branlant et une ligne poreuse.

La saison

@Kansas City 41-7, Oakland 38-35, New England 34-31, @Cincinnati 20-23, Philadelphia 31-24, @Giants 24-27, Washington 23-0, Jets 11-27, @Dallas 7-44, @Miami 8-35, @Jets 24-28, Tennessee 17-23, @San Diego 10-37, Miami 23-30, Denver 40-14, @New England 21-49.

La réalité

Et une carte d’attaque, une…
Non non ne sortez pas vos étendards pro-laïques, si je parle de parabole ce n’est pas pour évoquer celles qu’on trouve dans la Bible, c’est une évocation de la trajectoire des Bills pendant la saison : ils sont passés de grosse surprise (5-2) à crash complet (1-8, et en mettant une tôle aux Invincibles Denver Tebows en plus). Pendant la première série à 5-2, les Bills ont une différence de points moyenne de 9; les deux victoires contre KC (+34) et Washington (+23) ont contrebalancé tous les matchs serrés qu’ils ont joué entre (+3, +3, -3, +7, -3). Pendant la seconde série à 1-8, ils ont une différence de points moyenne de -14; la seule victoire contre Denver (+26) a été ensevelie sous la série de baffes reçues (-16, -37, -27, -28). Alors, qu’est-ce que ça dit sur la réelle qualité de l’équipe de Buffalo ?
Je vais trancher avec l’ordre habituel pour pointer directement vers ce qui semble expliquer cette saison bipolaire des Bills : la fracture de la jambe de Fred Jackson contre Miami. Jackson était un runner d’exception jusque là, totalisant 170 portés pour 934 yards et 6 TD, tout ça en 10 matchs. Il aurait probablement trusté les premières places chez les coureurs en NFL s’il avait pu aller jusqu’au bout, et même C.J. Spiller, la déception de l’année dernière, a semblé suivre dans son sillage avec 107 portés pour 561 yards et 4 TD (+ 2 à la réception). Les deux coureurs sont donc à 5.5 et 5.2 yards par course, une moyenne excellente. Ils ont été bien aidé par une OL ressuscitée qui non seulement a très bien protégé le QB (23 sacks meilleur total NFL), mais qui a su ouvrir les brèches pour ses coureurs. C’est rassurant pour l’année prochaine avec une telle ligne offensive et deux coureurs comme Jackson et Spiller derrière.
… et la carte de parade qui va avec !
Mais évidemment, malgré le bon jeu de Spiller, la blessure de Jackson a mis plus de poids sur les épaules d’un Ryan Fitzpatrick qui avait commencé la saison sur les chapeaux de roues en disséquant les défenses adverses à volonté. Il est vraiment intéressant de comparer ses deux lignes de stats, entre la période 5-2 et la période 1-8 :
5-2 : 155/229 (32.7), 67.7%, 1739 yards (7.6), 14 TD (6.1), 7 INT (3.1), 8 sacks (3.5)
1-8 : 198/340 (37.8), 58.2%, 2093 yards (6.2), 10 TD (2.9), 16 INT (4.7), 14 sacks (4.1)
Pas besoin d’être un super expert NFL pour déduire que Fitzpatrick a eu plus de boulot sans Jackson parce que les Bills ont passé plus de temps derrière au score (augmentation des passes tentées) et comme il est un QB certes sympathique mais qui n’a pas la carure pour porter son équipe à bout de bras, toutes ses stats se sont dégradées : baisse en taux de complétion/yards par passe et augmentation des INT/sacks.
La carte spéciale Bills
Mais il n’est pas tout seul dans le bateau. En effet, certaines équipes arrivent à survivre sans vrai jeu de course mais avec un corps de receveurs compétents. Le problème c’est que le Fitz de Buffalo n’est pas vraiment aidé dans cette catégorie : son meilleur receveur est un blagueur invétéré qui occasionnellement droppe au plus mauvais moment, et le reste n’arrache pas la colle du mur. Bon allez j’avoue je suis un peu réducteur, car Steve Johnson reste une arme très dangereuse quand il veut bien arrêter ces couenneries. Il a joué avec des problèmes d’adducteurs et d’épaule, ce qui explique ses chiffres légèrement en baisse par rapport à 2010, mais il est toujours présent : 76 catchs, 1004 yards et 7 TD. Il a notamment eu un sacré duel avec Darrelle Revis dont il est sorti grandi : 11 catchs, 159 yards et 1 TD sur l’Ile, c’est une perf. A côté, le TE Scott Chandler a joué les couvertures de sécurité avec 38 catchs, 389 yards et 6 TD, mais là où on attend mieux c’est au niveau des deux autres WR : David Nelson et Donald Jones n’ont pas été décisifs, malgré de bonnes stats pour « l’autre » Nelson (61 catchs, 658 yards, 5 TD… 10.8 yards par passe, c’est un peu faible pour un WR dans la ligue d’aujourd’hui).
Dareus on the move
En défense, les Bills ont tenté cette année de passer en 3-4 et… comment dire… le DC George Edwards a été viré. Ca devrait vous donner une idée du résultat de l’expérimentation. A la place, le nouveau DC Dave Wannstedt (ancien HC des Fins et des Bears pour ceux qui s’en souviennent) va réinstaurer une 4-3 plus en adéquation avec les talents qu’il a sous la main. En effet, avec une 4-3, les Bills vont pouvoir mettre Dareus et Kyle Williams tous les deux en DT et montrer les dents à l’intérieur d’une DL qui a un peu trop laissé passer le jeu de course (139 yards/match, 28e). Les Bills ont également très peu sacké le QB adverse (29, 27e), mais il faudra que les Bills trouvent un DE pass rusher pour complémenter : Dareus est en tête des sacks avec 5.5, ce qui est très bien pour un rookie, mais peu dans l’absolu. Si on préfère voir le verre à moitié plein, on peut arguer qu’avoir 13 différents sackeurs prouve que l’adversaire doit s’attendre à ce que le danger vienne de partout, ce qui peut aussi être une arme.
Nick Barnett
On pouvait penser que l’acquisition de Dareus serait ZE big move de l’année pour les Bills, mais on peut sans problème nommer la signature de Nick Barnett des Packers ex-aequo : il a tout de suite pris la place de Pozluzny et les rênes de la défense, postant 130 plaquages, 3 sacks, 1 fumble forcé et 3 INT dont 1 pour un TD, sans parler des plaquages à perte et des passes défendues. Il a été accompagné dans ses efforts par le Safety George Wilson qui a fait la saison la plus complète de sa carrière à Buffalo : 106 plaquages, 2 fumbles forcés et 4 INT. Dommage qu’il ait subi une blessure en cours de saison, il aurait pu augmenter encore sa production. Son collègue Free Safety Jairus Byrd est monté d’un ton cette année par rapport à l’année dernière avec 98 plaquages, 1 sacks, 3 fumbles forcés et 3 INT dont 1 pour un TD.
Bon alors vous allez me dire, c’est bien beau tous ces chiffres ronflants, mais est-ce qu’on ne peut pas aussi expliquer la série 1-8 avec une baisse de régime défensive ? Dites donc, vous ne trouvez pas que j’ai oublié de parler d’un poste en défense ? Ah oui, les corners. Drayton Florence et Leodis McKelvin ne sont pas forcément mauvais, mais la défense contre la passe se ressent du manque de pass rush. Les Bills manquent également d’efficacité en défense : ils ont autorisé 21 first down par match, 27e. Sur les 507 passes tentées contre eux, 196 ont donné un first down, ce qui donne un taux de 38.7%, 26e. Ils ont autorisé 9/13 conversions adverses sur 4e down, soit un taux de 69%, le pire de la ligue. Pour résumer, la défense n’a pas stoppé assez souvent l’équipe adverse pour redonner la balle à son attaque. Ca explique que 1) ils aient gagné de justesse au début et que 2) une fois que l’attaque n’a plus performé, la défense n’a pas pu tenir.
Les Bills doivent améliorer ce fait rapidement s’ils ne veulent pas que leurs bons efforts par ailleurs ne soient jetés à la poubelle comme ils ont pu l’être cette saison. Le passage en 4-3 pour l’année prochaine s’avère intéressant mais ne sera pas la solution miracle s’ils ne rajoutent pas un pass rusher solide (que ce soit la FA ou la draft, sachant qu’il n’y a qu’un seul Mario Williams en FA). Du côté de l’attaque, les Bills peuvent sans doute vivoter avec ce qu’ils ont, mais un chtit playmaker en WR ne serait pas de trop.

Le futur

*New England, *Jets, *Miami, Jacksonville, Tennessee, Kansas City, St.Louis, Seattle, @Indianapolis, @Houston, @Cleveland, @Arizona, @San Francisco.
Dur dur de tirer quelque chose de ce calendrier : où en sera Indy ? Et la NFC WTFest tout entière ? Kansas City ? Je ne sais pas vous, mais ça me semble assez nébuleux. La série de l’AFC East contre l’AFC South risque d’être cruciale pour déterminer qui ira en Wild Card l’année prochaine (et ça, même si l’AFC North n’envoie pas 3 équipes en playoffs).