Bengals – Texans (Kuro)

Cincinnati Bengals 10 @ Houston Texans 31


Premier match de playoffs et première victoire


Deux choses sont vite apparues certaines à la mi-temps du match : les fans du Reliant Stadium étaient chauds bouillants, et J.J. Watt avait réalisé le tournant du match. Une interception d’une passe d’Andy Dalton retournée pour un touchdown à une minute de la fin de la mi-temps qui a brisé l’égalité relative dans laquelle les deux équipes se trouvaient. 17-10 Texans, et Houston n’a plus regarder en arrière.


Dans le duel des QB rookies, c’est donc T.J. Yates qui s’en est le mieux tiré, même si on peut arguer qu’il a bénéficé de l’apport non négligeable de son coureur fétiche Arian Foster. Yates n’a cependant pas commis d’erreur grossières mis à part quelques passes imprécises, et sans grande pression sur sa personne il a posté un 11/20, 159 yards et 1 TD. Foster a en effet encore été le grand bonhomme des Texans, trouvant les brèches nécessaires pour gagner la bagatelle de 153 yards en 24 portés avec un 2 TD à la clé. Ben Tate a assisté son partenaire pour le soulager avec 9 courses pour 37 yards. Mais s’il était encore un doute, il est balayé : pour arrêter les Texans, il faut arrêter Foster.


Parce que le problème c’est que derrière, les play-action n’en sont que plus crédibles, et vous avez également à Houston Andre Johnson. En effet, au cas où la course cale un peu, Yates n’hésite pas à envoyer sur son grand receveur #1. Dédé a accumulé 5 catchs pour 90 yards et 1 TD sur une action où il a transformé les jambes de Pacman Jones en bretzel; un « double move » très bien exécuté qui l’a laissé ouvert pour une bombe de 40 yards. Par contre, on a noté que le Dédé national était peut-être encore un peu rouillé de son inactivité avec un ou deux drops inhabituels. Fait amusant, Yates n’a envoyé que des passes à 4 receveurs, et encore l’un deux est Arian Foster, en plus de Dédé, Owen Daniels et Kevin Walter. Pas besoin de plus quand on a un super coureur après tout.


On ne peut pas forcément blâmer la défense des Bengals pour le match quand l’attaque commet assez de bourdes pour le perdre. Cependant, on peut noter que Yates n’a pas été inquiété du match mis à part sur deux sacks de Geno Atkins et Reggie Nelson. Le pass rush a été bien contenu par l’OL, et les arrières ont fait un boulot intéressant jusqu’à craquer par simple application d’un Arian Foster/Dédé Johnson sur la tronche. On peut également noter que les Bengals n’ont pas réussi à capitaliser sur les erreurs potentielles de Yates, comme cette interception toute cuite que Chris Crocker droppe. Ce sont le genre de petits détails qui peuvent faire la différence.


Surtout quand en face, la défense a intercepté votre QB 3 fois. Et parce que finalement c’est quelque chose d’importants hein…


La stat du match qui dit tout : Turnovers des Bengals – 3. Turnover des Texans – 0. Impossible de gagner dans ces conditions.


Pour son premier match des playoffs, Dalton a eu du mal à trouver ses marques, harassé par une DL des Texans qui l’a chassé dans toutes les directions. Il a lancé 3 interceptions mais la seule qui compte est réellement la première, qui intervient juste avant la fin de la mi-temps et qui coupe ses jambes et celle de son attaque. On l’a bien vu au début de la seconde mi-temps sur le premier drive quand l’attaque se fait d’abord pénalisé pour 12 joueurs dans le huddle, et ensuite quand les joueurs ne savent plus comment s’aligner et que Dalton doit demander un temps mort. C’était le début de la fin en quelque sorte, car ça demande un esprit clair et sûr de lui pour remonter un tel désaventage mental et environnemental. Dalton l’aura peut-être un jour, mais pour un rookie c’est encore plus difficile. Le reste du match, le play-call lui a offert énormément de passes extérieures pour le mettre en confiance et essayer d’éviter les passes dans le trafic. Mais ça n’a pas suffi car une fois derrière au score, il a dû lancer pour avancer et les erreurs sont arrivées d’elle-même. Dalton termine à 27/42, 257 yards et 3 INT, ce qui sera sans doute une bonne expérience pour l’avenir.


Il faut dire également que Dalton, encore une fois, a eu zéro apport de son jeu de course, ce qui l’a encore plus poussé à lancer. La rotation Cedric Benson/Bernard Scott avec une pointe de Brian Leonard n’a rapporté que 16 portés pour 60 yards (belle moyenne !). Ce n’est pas une nouveauté, les Bengals ont lutté toute la saison pour trouver une efficacité constante dans ce compartiment. Du coup, le rookie QB a du recherché souvent son WR préféré A.J. Green, qui a été suffisamment muselé par la défense remarquable des Texans avec 5 catchs pour 47 yards. Jermaine Gresham a été un bon receveur de complément avec 5 catchs pour 46 yards, alors que le bondissant Jerome Simpson nous a encore fait un saute-mouton en route pour 3 catchs et 33 yards. Mais clairement, il a manqué chez les receveurs le gros jeu qui pallie un jeu de course déficient.


Encore du crédit donné donc à une défense de Houston qui a rendu fier Wade Phillips le jour où on honorait l’entraîneur le plus charismatique des Houston Oilers, Bum Phillips, son papounet à lui. La DL a sans cesse appliqué la pression sur Dalton, et le grand bonhomme du match reste le rookie J.J. Watt avec 1 sack et 1 INT cruciale. Brooks Reed, Antonio Smith et Earl Mitchell ont également sacké Dalton, alors que Danieal Manning et Johnathan Joseph ont aussi intercepté le rookie. A noter d’ailleurs que toutes les interceptions ne sont pas bonnes : Joseph était sans doute très motivé à intercepter son ancienne équipe devant son nouveau public, parce que c’était sur une 4e tentative et que les Texans y auraient plus gagné s’il l’avait juste déviée au sol, mais bon. Joseph a été partout au marquage avec 6 plaquages, alors que Brian Cushing continue sa domination en défense avec 8 plaquages.


Les Texans s’en tirent donc avec une victoire probante et une autre paire de manches les attend en Divisional Round : aller à Baltimore pour défier les Ravens, un match qui sera sûrement une belle confrontation de défenses.