Giants at Redskins (Kuro)

Rex Grossmann, One Point
Mike Shanahan a décidé de changer de nom. Il préfère désormais qu’on l’appelle Madame Soleil. Ou du moins c’est probablement ce que les plus enthousiastes des fans des Redskins doivent penser après la performance de Rex Grossmann contre les Giants de New York ce dimanche.
Le QB a rassuré tout le monde avec des statistiques très bonnes : 21/34, 305 yards, 3 TD et aucune INT. Il a toujours semblé en contrôle des événements, restant stoïque devant la pression incessante de la DL des Giants et des blitz. L’OL des Redskins l’a bien protégé la plupart du temps, mais elle a eu du mal à démarrer et elle a finit par céder à de très mauvais moments (comme sur 3e tentative dans le 3e QT, ce qui a empêché les Reds de tenter un FG). Pour preuve du démarrage poussif : sur les 10 premiers dropbacks de Grossmann, il a été sacké 1 fois, mis à terre 4 fois et frappé 4 fois. Oui, 9 fois sur 10, il a terminé avec un coup ou les fesses par terre. Trent Williamsnotamment a eu fort à faire contre un Jason Pierre-Paul qui s’impose encore un peu plus dans la DL.

Mais Rex a tout de même trouvé ses receveurs. Pourtant, on pouvait avoir des doutes avec le corps de receveurs des Reds, diminué par l’absence de Stallworth. Si Santana Moss est la cible privilégie de Rex (6 catchs pour 76 yards dont une sur 4e tentative), d’autres noms se sont rappelés à notre bon souvenir : Fred Davis le TE énorme sur ce match (5 catchs pour 105 yards !), Jabar Gaffney ou le 2nd année Anthony Armstrong qui s’est illustré par 2 réceptions dont une pour un TD ! Il a même failli réussir une autre spectaculaire longue distance mais bien défendue.

Au niveau du jeu de course, la blessure de Ryan Torain a limité les choix de Shanahan, et Tim Hightower s’est donc retrouvé avec le plus gros de la charge (25 portés pour 72 yards). Sa production a été intéressante au début mais au fur et à mesure du match les Giants se sont ajustés. Il est à noter aussi la propension majoritaire à courir à gauche qui a fait qu’à un moment, Hightower reculait à chaque tentative.
Du côté négatif offensivement, on notera que Gano a raté un Field Goal au 1er QT. Rex a encore une tendance à lancer trop haut sur des petites passes, mettant ses receveurs en danger potentiel, et ses bombes ne sont pas toutes encore bien précises. Le jeu de course, comme dit, a fini par stagner.
La défense des Reds a été assez satisfaisante. Certes, la DL des Reds n’a jamais vraiment réussi à mettre la pression sur Eli, sauf quand les blitz ont été appelés (c’est le but des blitz finalement). Mais elle a réussi quelques coups d’éclat, et notamment les trois big play défensifs du match. Le premier, c’est le contre/interception/touchdown du rookie Eric Kerrigan. C’est le TD qui donné l’avantage 21-14 aux Reds et qui a assommé les Giants. Les deux autres big plays sont les deux stops de Barry Cofield, l-ex Giants, sur une 3&1 et surtout la 4&1 où à chaque fois Ahmad Bradshaw est stoppé. Dernière bonne performance, le NT Chris Neild a fait le boulot avec 2 sacks et un fumble forcé.
Concernant les LB, Brian Orakpo a contré un Field Goal et London Fletcher est toujours intraitable en défense contre la course (il a également un sack)… et on ne parlera pas de la couverture de passe, ça n’a jamais été son fort. Les CBs et les arrières ont fait leur match. Une défense dans l’ensemble qui a fait le travail, mais qui doit avoir un pass rush plus efficace, surtout avec Vick et Romo dans la division.

Passons maintenant aux Giants. L’attaque a ronflé littéralement pendant le 1er QT, avec pour seul réveil la bombe deEli Manning vers Hakeem Nicks. Sans aucune pression de la part de la DL des Reds pendant tout le match (juste ennuyé par les rares blitz), Eli a alterné les bonnes et les mauvaises passes, et même quand il trouvait les receveurs, ceux-ci avaient parfois du mal à garder la balle (et le Drop Syndrome revient). Ca explique les 40 maigres yards offensifs en 1er QT malgré l’égalité 7-7. Mais ensuite Eli s’est réveillé pour finir avec 18/32, 268 yards et une INT qui n’est pas pour lui (McKenzie a décidé d’aller regarder plus près les lacets de Kerrigan au lieu de le bloquer, peut-être qu’il veut les mêmes).

Le précité Nicks est aujourd’hui indispensable pour les Giants. Avec 7 catchs pour 122 yards et souvent des réceptions importantes, il est le fer de lance de l’escouade. Mario Manningham a droppé quelques passes rattrapables et aurait pu être un facteur plus décisif dans ce match. Domenik Hixon a été transparent par contre.
Concernant la course, Bradshaw et Brandon Jacobs ont avancé, mais le playcall sur deux actions cruciales (4e&1 au 3e QT et 3e&1 au 4e QT) sont très contestables. Sur ces deux gains courts, c’est Bradshaw qui a été envoyé à la place de la boule de bowling Jacobs, et Cofield a stoppé le runner sur les deux actions. Quand on voit la tête de Coughlin sur le bord du terrain on a presque envie de lui dire : « tu l’as cherché mon vieux ».
La stat du match qui dit tout : les Giants ont été 1/10 en 3e tentative. UNE SUR DIX.

La défense des Giants contre la course, après un démarrage très douteux, s’est bien reprise. Il faut dire que le forcing des Reds du côté gauche a permis au JPP américain et à Mathias Kiwanuka d’engranger les plaquages (12 à eux deux). Le pass rush a aussi été intéressant, même si les 4 sacks (dont 2 de JPP) n’ont pas empêché Rex de trouver ses receveurs. Et histoire d’enfoncer le clou, JPP a également un fumble forcé, récupéré par Michael Boley. Si ça continue le JPP US va devenir aussi reconnu que le JPP français dans son sport.

Mais trêve de plaisanteries, passons au sujet qui fâche. Cachez les petits nenfants, va y avoir du grabuge. Car oui, je rajoute un bémol à la performance de l’attaque des Reds : comment la juger contre une défense contre la passe aussi indigente ? Où commencer entre les blessures handicapantes, la couverture man qui se fait battre et la zone qui ressemble à du gruyère français (car le vrai gruyère suisse AOC n’a pas de trou) ? Non seulement les défenseurs se font souvent battre en un-contre-un, mais en plus les rotations sur couverture ne se font pas immédiatement, ce qui a donné des receveurs des Reds ouverts dans une zone avec trois joueurs qui se regardent… comme des défenseurs des Giants. Dans tout ce fatras qui a vu notamment Aaron Ross se faire abuser deux fois de suite par le jeune Armstrong et Corey Webster, après un très bon début de match, se faire cramer deux fois au 4e QT (genre, là où ça compte). Et comme si ça ne suffisait pas, sur le dernier drive de TD des Redskins, les Giants décident d’aller faire deux fautes personnelles STUPIDES (Tollefson sur Rex et un coup de casque de Antrel Rolle sur un Fred Davis au sol) histoire de filer un coup de main.

Le seul point positif dans la secondary, c’est la présence du Safety Kenny Phillips qui a bouché les trous (de gruyère) en tant que dernier rempart, dont une magnifique intervention en plein air sur Armstrong, lui faisant relâcher une balle pour un gros gain. Encore une preuve de plus qu’il est indispensable pour essayer de tenir la baraque derrière. Mais il est clair que les Giants risquent d’avoir une longue année si la défense n’arrive pas à hausser le niveau.

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