Analyse : Jets @ Vikings (Kuro – W14 2014)

New York Jets 24 – 30 Minnesota Vikings

Teddy Bridgewater, rookie prometteur

On peut prendre l’ensemble du match pour démontrer que Teddy Bridgewater semble vraiment donner des garanties pour le futur de la franchise au poste de QB, mais il suffit de voir la dernière action du match : les Jets montrent le blitz certes un peu trop tôt, mais dès qu’il le voit le rookie fait un audible pour une screen, et avec l’aide d’un plaquage raté, Jairus Wright cavale seul le long de la touche pour le TD de la victoire en prolongations. Un succès qui permet aux hommes de Mike Zimmer de faire déjà mieux que l’année dernière (6 victoires), et surtout de pouvoir toujours espérer, qui sait, finir à l’équilibre.

En effet, si on prend la qualité pure des QBs rookies cette saison, Bridgewater est probablement vers le haut du panier, mais ce qui le propulse en tête c’est l’état de la franchise autour de lui : les Vikings sont en train d’insuffler un nouveau vent de fraîcheur dans l’équipe grâce à plusieurs jeunes, et le #5 démontre déjà des qualités de vrai vétéran. Sa seule interception du match vient sur une Hail Mary en fin de mi-temps, donc on ne peut pas lui compter cela contre lui, ce qui rend sa ligne de stat très satisfaisante : 19/27, 309y, 2TD, 1INT. Bien entendu tout n’est pas parfait : aussi près de la endzone, il aurait dû voir Sheldon Richardson arriver avant, se décaler et envoyer en touche au lieu de prendre un safety. Mais quand on considère le front-7 en face et le relatif manque d’aide du jeu de course, c’est un bon match pour le rookie.

En effet, Matt Asiata et les coureurs n’ont pas été vraiment utiles dans ce match : la plus belle course a été de la part de Wright (23 yards sur une reverse) qui a été le bonhomme offensif de la rencontre. Bridgewater est en train de bâtir une relation intéressante avec les deux jeunes receveurs Wright et Charles Johnson : ils ont tous les deux marqué un TD et dépassé les 100 yards, et on sent que l’alchimie entre eux et leur QB grandit au fil des matchs. Greg Jennings a su apporter son expérience avec 5c/52y, et la seule préoccupation du rookie a été son OL qui a lâché quelques pressions devant les blitz de Rex Ryan.

C’est en partie cela qui a stoppé les Vikings pendant le 3e QT et la majorité du 4e, alors que les Jets grignotaient lentement leur retard (21-15 à la mi-temps, puis 21-21 et 24-24). On peut débattre du fait que Muhammad Wilkerson a manqué dans la DL ou non : je pense qu’il a surtout manqué dans le total de sacks, car Richardson a été le seul à les accumuler (3 + safety), alors que Leger Douzable, Jason Babin et Kenrick Ellis ont accumulé les pressions. La défense au sol a fait le travail comme toujours, mais les arrières ont peiné : Darrin Walls et Marcus Williams ont eu un peu de mal à contenir les receveurs adverses, alors que Jaiquawn Jarrett a eu un match plutôt discret… jusqu’à ce plaquage manqué sur la screen qui ouvre la route de la victoire à Wright. Les arrières ont également commis quelques pénalités coûteuses. Ce match est un résumé défensif des hommes de la Grosse Pomme Verte cette année : géniale devant, trop faible derrière.

De l’autre côté, oui, on a tous rigolé quand Geno Smith a lancé un pick-6 sur la première action du match. On pouvait alors s’attendre à ce que le QB s’effondre et sorte une performance du genre de celle contre les Bills, digne de Ryan Leaf himself. Eh bien non : Geno est resté dans le match, et il s’est battu comme un beau diable pour faire avancer son équipe. Lorsqu’il a dû reculer pour passer, il s’est retrouvé parfois à faire des miracles pour échapper à la pression (une partie de ses 33 yards en 6 courses). Tout compte fait, même si sa prestation a été très inégale, son 18/29, 254y, 1TD et 1INT était loin de ses pires performances, et on a vu des flashs du bon Geno. Il a eu l’apport toujours précieux des Chris Coureurs qui ont fait à presque un bon match : 32c/126y pour eux deux, mais un fumble très coûteux d’Ivory à 5 yards de l’enbut.

En effet, on ne peut pas dire que Geno ait profité d’une protection intégrale, surtout venant de sa gauche : D’Brickashaw Ferguson a souffert contre Everson Griffen pendant toute la rencontre, poussant le QB à sauver sa peau. Percy Harvin semble commencer à prendre ses marques dans cette attaque, et il a su être décisif avec 6c/124y/1TD longue distance. Eric Decker a été la cible sûre habituelle avec 6c/89y, mais ça a clairement manqué d’allant derrière eux deux, ce qui reste toujours un problème dans l’attaque des Jets. Finalement, c’est cela qui a coûté la victoire aux Jets : ils ont été totalement incapables de scorer en red zone (0/5, dont le fumble d’Ivory). Résultat ils n’ont pu que grignoter des Field Goals sans arriver à prendre l’avantage avec un TD en 2e mi-temps.

Il faut également reconnaître qu’ils sont tombés sur une défense des Vikes qui continue de s’imprégner des qualités de Zimmer : dure et ne lâchant jamais rien. Ils ont été très disciplinés en red zone et sur les QB keepers de Geno, ne se laissant surprendre que quand le QB courait pour échapper à la pression et non sur des courses désignées. Comme je l’ai déjà dit, Griffen justifie la resignature pendant l’offseason, par contre l’absence de Sharrif Floyd dans la DL s’est faite sentir à la course. Même chose derrière avec celle d’Anthony Barr, même si Gerald Hodges a fait un excellent match ponctué (ou commencé plutôt) par son pick-6 athlétique. Néanmoins les arrières ont été bien plus mitigés : Xavier Rhodes et Harrison Smith (1 sack) ont fait le travail comme toujours mais Josh Robinson et Captain Munnerlyn ont été plus maltraités. Ce n’est pas nouveau : ce sont eux qui dictent la vraie qualité d’ensemble de la défense contre la passe – s’ils jouent bien (ce qui est déjà arrivé) tout va bien, sinon c’est plus difficile.

Enfin je ne sais pas ce qu’il y a avec les équipes spéciales des deux côtés, mais ça va être entraînement spécial cette semaine, car on a vu des boulettes des deux côtés : Cordarrelle Patterson ne va pas aider ses coachs à lui faire plus confiance en faisant un fumble acté et un autre alors qu’il vient tout juste de toucher le sol (donc non compté), et les Jets ont également failli perdre deux ballons (un en touche et l’autre récupéré). Les Vikings ont également bien failli perdre le match sur deux Field Goals ratés par Blair Walsh : je pense que le vent a eu son mot à dire sur ce fait.

Ce match a été bien plus intéressant qu’il ne laissait présager : on savait que défensivement ça pouvait se tenir, c’est pourquoi le fait qu’on démarre avec un pick-6 et un safety n’était pas surprenant, mais par la suite les attaques ont eu leur mot à dire. Et la défense qui a le mieux tenu en redzone n’est pas celle qu’on croit, puisque ce sont les Vikings qui ont repoussé les Jets cinq fois avec une possession récupérée en plus, et c’est clairement là où le match se joue. Beaucoup de positif à tirer pour Minnesota, même si Zimmer ne va pas aimer certaines performances défensives (notamment au sol). Quelques bonnes choses également du côté de New York malgré le record de 2-12, mais clairement les arrières et receveurs restent un problème.