Analyse : 49ers @ Seahawks (Onaam – W15 2014)

San Francisco 49ers 7 @ 17 Seattle Seahawks

Jeu set et match Seattle

Alors oui, les plus précis argumenteront que tout n’est pas encore gagné pour la franchise de Seattle, mais cette victoire à l’intérieur de la division confirme d’une part leur retour en forme au bon moment et leur supériorité sur des Niners qui ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Plus encore, cette victoire les positionnent en playoffables avec pour seul adversaire eux-même et les Eagles qui sont obligés d’attendre un faux pas de leur part. Mieux, si les petits oiseaux actuels leaders venaient à faire un faux pas, les rapaces n’hésiteraient pas à en profiter et ils pourraient même accrocher le seed #1 si tout va bien.

Bref, tout va pour le mieux pour des Seahawks qui ont, calmement, surclassé leur adversaire du jour. A commencer par cette défense si dure la saison dernière et que l’on trouvait un peu ailleurs mais qui revient lentement mais sûrement à son meilleur niveau. Et là, les défenseurs ont tout simplement expliqué à la ligne offensive de San Francisco qu’elle n’était pas dans le coup du tout. 6 sacks infligés à Colin Kaepernick ça fait mal … les coupables se nomment Jordan Hill, Bobby Wagner, Bruce Irvin, Kevin Williams et K.J Wright et autant dire qu’ils s’en sont donné à cœur joie. Étrangement la secondary de Seattle que l’on attend pourtant très performante n’en a pas profité pour infliger de turnover (pour la première fois depuis la week #7). Ceux qui ont le plus brillé ce sont finalement ces linebackers aussi efficaces dans le pass rush que contre le jeu de course avec notamment 5 plaquages pour perte (pour 12 yards).

Car si l’attaque des Niners a couru autant de fois que celle de Seattle (32) elle a au final parcouru 12 yards de moins (tiens donc ..) 140 vs 152 pour un gain moyen de 4,4 vs 4,8. Frank Gore, pourtant auteur du TD de San Francisco n’a pas réussi à s’imposer avec seulement 29 yards pour 11 portées alors que Carlos Hyde a lui tourné à plus de 9 yards par porter mais sera blessé à la fin du 3ème quart-temps et ne reviendra pas sur le terrain. Kaepernick complète comme à son habitude la liste des coureurs mais à l’inverse, n’a pas assez lancé la balle. Seulement 141 yards à la passe pour le QB des Niners dans une attaque qui a jusqu’au bout trop compté sur le jeu au sol (3 passes sur 14 jeux lors du drive suivant la blessure de Hyde alors que Seattle menait déjà 17-7 et qu’il fallait sans doute éviter de perdre du temps). Du coup ses cibles se sont un peu ennuyées et lorsque l’on voit le FB Bruce Miller en leader avec 4 réceptions, on a de la peine pour Garrett Celek, Anquan Boldin, Mickaël Crabtree et Brandon Lloyd.

Chez les Niners c’est donc l’attaque qui n’a pas fonctionné, par mauvais choix et manque de chance aussi un peu sans doute avec cette blessure de Hyde. La défense, elle, a fait le boulot en jouant notamment elle aussi à « je sacke donc je suis ». De ce côté, les heureux coupables sont Tank Carradine qui s’est offert ses deux premiers de la saison, Dan Skuta, Ray McDonald et Ahmad Brooks. Une fois ce point commun avec la défense de Seattle vu, passons à la différence. Ici les LB n’ont pas été ceux qui ont le plus brillé, déjà parce que Chris Borland est sorti sur blessure (et oui, encore une) à la mi-temps et que Aldon Smith revient doucement à son meilleur niveau. Mais aussi parce que la secondary ici a fait son boulot jusqu’au bout, avec Perrish Cox et Antoine Bethea en leaders au niveau des plaquages, mais surtout par Eric Reid auteur d’une interception sur Russell Wilson.

Mais alors pourquoi, si cette défense a su poster un travail efficace lors de ce match, plus efficace peut-être que celle des Seahawks avec l’interception, pourquoi l’équipe a-t-elle perdu ? Parce que malgré tout, Seattle a été offensivement plus efficace, plus rentable. Les gains moyens par jeux sont de 4,8 que ce soit au sol ou par les airs contre 4,4 et 4,2 pour les niners. Ils ont notamment pu compter sur un Marshawn Lynch imposant tout le long du match avec 91 yards et 1 TD en 21 porters. Et puis il y a aussi, et je préciserais surtout, le fait que depuis plusieurs match, les Seahawks possèdent un jeu aérien qui sait être une vraie arme et non pas comme à San Francisco une simple alternative au jeu au sol lorsque ce dernier devient défaillant. Ainsi Jermaine Kearse, Doug Baldwin et le rookie Paul Richardson auteur de son premier TD doivent un peu moins s’ennuyer que leurs homologues de San Francisco car même si les statistiques sont proches, la philosophie parait bien différente.

Ne vous y trompez pas, je ne pense pas que Sans Francisco a perdu parce qu’ils étaient moins bons, je dirais qu’ils ont cumulé une certaine malchance et une incapacité plus intellectuelle que physique à changer de stratégie. Peut-être qu’avec un Kaerpenick plus passeur ils auraient rencontré d’autre problèmes mais au moins ils auraient essayé. Les blessures en plus, sur deux rookies on ne peut plus prometteurs, n’ont ouvertement pas aidé mais ils se sont surtout enfermés dans une tactique qui n’était pas faite pour gagner. Alors Seattle qui vient par se match de quasiment se qualifier pour les playoffs peut-elle véritablement avoir une chance d’aller loin ? Difficile de le dire mais malgré la victoire et l’affirmation de certaines valeurs sûres notamment dans la défense, la relative faiblesse de la ligne offensive aperçue dans ce match (heureusement d’ailleurs que la blessure de Russel Okung ne semble pas vraiment sérieuse) ne plaide pas forcément en leur faveur. Les deux derniers matchs vont être très importants, pour confirmer la qualification mais aussi pour observer leur comportement et s’assurer (ou pas) qu’ils aient les moyens d’aller loin.