Analyse : Steelers @ Jets (Kuro – W10 2014)

Pittsburgh Steelers 13 – 20 New York Jets

Le match des Safeties Volants

Par où commencer dans un match qui mêle le normal (les Steelers qui font une bouse après avoir pris feu, une énième décision controversée sur un fumble/non-fumble), l’anormal (un Field Goal de 23 yards raté, un plongeon sur victory formation qui finit en soleil ??) voire le paranormal (la malédiction de Justin Bieber ????). On commence par une auto-congratulation non éhontée : c’est pour cela que j’avais dit de ne pas mettre la charrue devant les boeufs dans le Gameday, parce que connaissant Pittsburgh et les Jets ça sentait le match piège par excellence.

On ne peut pas dire que l’attaque de la Grosse Pomme Verte ait été électrique (275 yards en tout) mais elle a su être efficace en première mi-temps pour pouvoir monter une avance que sa défense allait pouvoir protéger (ENFIN !). En effet, les Jets ont su avancer sur leurs deux premiers drives grâce au bon travail de Chris Ivory (14c/51y) sur le premier et une bombe de Michael Vick à T.J. Graham de 67 yards pour un TD. Après le premier ballon volé par la défense, ils ont su enfoncer le clou grâce à Jace Amaro. Néanmoins, l’offensive a gentiment disparu ensuite à part quelques sprints de Vick à cause de la pression et des receveurs qui ne se démarquent pas assez (10/18, 132 yards, 2TD pour Vick + 8c/39y). Le score aurait pu être un peu plus lourd sans un peu de maladresse en redzone (1/3), des pénalités et un Field Goal de Nick Folk manqué, mais les Jets n’ont pas commis de turnovers dans ce match, ce qui est déjà une très bonne chose.

En face… FLYING MIKE MITCHELL ATTACK ! Bon, mis à part cette péripétie, on ne peut pas dire que la défense des Steelers ait vraiment raté son match… elle en a même peut-être réussi plus qu’on ne lui a crédité, puisque le (non)-fumble de Vick reste très controversé. Ca marque également un petit tournant : les Steelers auraient pu avoir la balle sur les 40 yards des Jets (environ) et à la place le punt a amené le fumble d’Antonio Brown et la balle aux Jets sur les 27 yards de Pittsburgh. Certes Folk a raté le Field Goal ensuite, mais ça fait quand même une petite différence. Pour en revenir à la défense, certes elle n’a pas su arracher de ballons à l’adversaire, mais elle a dû composer avec les QUATRE perdus par les autres escouades (2 INT, 2 fumbles). Certes elle n’a pas eu de réponse aux courses de Vick, mais elle n’a pas encaissé plus de 300 yards. Certes elle a lâché un gros jeu mais les arrières des Jets aussi. Bref ça a été un match moyen de sa part, ni très bon ni très mauvais, et c’est un peu difficile de lui mettre la défaite sur le dos vu ce qu’a fait l’attaque.

Parlons-en, de ces ballons perdus ! J’ai déjà évoqué celui de Brown sur équipes spéciales, mais il en a réussi un aussi comme receveur; il a eu de la chance qu’au total ils n’aient coûté que 6 points. Les deux autres l’ont été sur deux interceptions de Big Ben dont une deuxième qui est littéralement à tomber par terre : avec un an pour lancer, il met une balle en cloche foireuse à trois mètres au-dessus de la tête de son receveur. Alors certes au final il a des chiffres ronflants (30/43, 343 yards) mais il ne faut pas regarder le « 1 TD » et « 2 INT » qui se trouvent derrière. Le’Veon Bell a connu un match en dents de scie (19c/69y en cumulé) alors que LeGarrette Blount a réussi quelque chose d’assez marrant que je dois vous décrire : 4 yards, 3 yards, 1 yards, 0 yards, -8 yards. Total : 5 courses, 0 yards, avec cette perte de 8 yards en 2&goal sur les 1 yard, ce qui a forcé les Steelers à se contenter d’un Field Goal. Sachant que Shaun Suisham avait déjà raté un Field Goal de 23 yards (!) plus tôt, vous imaginez la tête de Mike Tomlin. Sinon Martavis Bryant a marqué sur une bombe (4c/143y/1TD) et malgré ses deux fumbles Brown est toujours aussi précieux (8c/74y). Mais ce n’est pas possible de finir à 0/3 en redzone en perdant 4 ballons et espérer l’emporter.

QUI EST JAIQUAWN JARRETT… à part quelqu’un qui a dû faire je ne sais combien de fautes en écrivant son prénom étant petit ? C’est un Safety, ancien deuxième tour des Eagles en 2011 que les Jets ont amené pour faire concurrence à Antonio Allen. Vous voyez que ça leur arrive de prendre des bonnes décisions sur le roster ! OK on ne va pas s’enflammer sur un match, mais le joueur a été partout, triplant à lui seul le total d’interceptions de l’équipe sur la saison (1 -> 3), récupérant le premier fumble de Brown et réussissant même un sack. Heureusement qu’il était là d’ailleurs, parce que l’autre sack est venu de mon nom préféré chez les DL, Leger Douzable, et le reste a été plus discret; certes ils ont réussi à presser Ben plus d’une fois, mais ce dernier a toujours le chic pour soit éviter la pression, soit trouver une passe improbable. Les CBs ont été un peu maltraités par les receveurs dynamiques de Pittsburgh, mais ils ont su faire le dos rond pour les stopper dans la redzone (comme toute la défense, à l’image de la façon avec laquelle ils ont repoussé Blount).

Les Steelers sont tombés dans le piège de la léthargie, bien assistés par une défense des Jets solide sinon spectaculaire. Ils ont également fait l’erreur de laisser New York monter une avance confortable à domicile, ce qui est toujours plus compliqué à surmonter. De leur côté, les Jets s’offrent un (petit) bol d’air, mais ce match leur a définitivement prouvé que même s’ils ont du talent à certains postes, sans arracher des ballons pas d’avance au score, et sans avance au score pas de victoire envisageable.