Analyse : Rams – 49ers (Onaam – W9 2014)

Saint-Louis Rams 13 @ 10 San Francisco 49ers

Un match ça tient à rien … mais ça peut tout changer

Soirée des surprises pour moi que ce dimanche. A croire que les Rams s’ennuient tout seuls depuis que la NFC West n’est plus une NFC WTF et qu’ils sont à la traine, du coup ils ont décidé d’emmerder les autres équipes de la division en étant positifs dans les confrontations intra-division. Pour l’instant ils se comportent comme le poil à gratter de la NFC West avec leurs deux victoires contre Seattle et donc San Francisco. Mais ce match, comme celui de Seattle, c’est joué à peu de choses et les 49ers auraient très bien pu l’emporter pour quelques centimètres, pour deux fois rien.

Comprendre comment ce match a tourné dans ce sens c’est comprendre comment les Rams ont gagné ou comment les 49ers ont perdu, voire les deux, et ce n’est pas évident. Saint-Louis n’a clairement pas montré ses qualités offensives dans ce match, ou alors ils ont montré leur manque de qualité. Austin Davis a même rendu sa pire copie de la saison avec seulement 105 yards pour 1 TD, 2 interceptions et un rating de 44.6. Tre Mason, désormais RB en chef, s’en sort avec 65 yards en 19 porters et au niveau des receveurs aucun ne s’est vraiment détaché en l’absence de Brian Quick. Certes Kenny Britt a marqué le TD, mais le meilleur receveur du match est Bennie Cunningham, un RB. La défense des 49ers n’a pas été ridicule, loin de là, mettant le jeune QB sous pression jusqu’à lui faire subir un sack par le rookie Aaron Lynch et lancer deux interceptions captées par Antoine Bethea et Perrish Cox et que dire de la façon spectaculaire de Chris Borland de stopper Mason. Il manquait peu pour finir de museler une attaque en difficulté, sans doute que la présence de Patrick Willis a manqué.

Ce match fut un jeu du chat et de la souris au niveau des points, San Francisco marquant les premiers et prenant par deux fois l’avantage avant d’être repris par Saint-Louis puis finalement dépassés lors du dernier quart-temps sur un fielg goal de 39 yards de Greg Zuerlein. Ce jeu du chat et de la souris a aussi eu lieu entre l’attaque de San Francisco et la défense de Saint-Louis. Cette dernière a complètement explosé ses statistiques en écrasant la souris Colin Kaepernick 8 fois dont 6 en première mi-temps soit autant que depuis le début de saison. Les chats ce dimanche se nommaient James LaurinaitisRobert QuinnMichael BrockersAaron DonaldWilliam Hayes et Eugene Sims et ils ont croqué un Kaepernick qui s’est retrouvé abandonné par sa ligne. Cette défense agressive des Rams n’est pas sans rappeler celle qu’avait appliqué l’équipe des Cardinals lors de leur confrontation et le résultat avait été le même (une ligne dépassée et un Kaepernick qui profite parfois de ses qualités mais est généralement mis en défaut et stoppé). Pour soutenir Kaepernick, Frank Gore a été sollicité avec ses 14 porters mais l’efficacité n’a pas été au rendez-vous avec seulement 49 yards autorisés par la défense des Rams.

Le jeu au sol bloqué, la passe a amené son lot de réussites. Ainsi Anquan Boldin a réussi un match très honnête avec ses 6 réceptions pour 93 yards et 1 TD. Steve Johnson et Michael Crabtree ont aussi été visés avec moins d’impact apporté malheureusement. Au final Kaepernick s’en sort avec 237 yards, 1 TD et un rating de 97.7 plutôt bon, mais c’est l’animation offensive qui a été contrée, par seulement lui. Le pass rush continu et la bonne défense contre la course ont empêché les 49ers d’étaler leur jeu et si l’on a pu avoir la confirmation que le QB n’était pas seulement un bon coureur, l’équipe a manqué de liant et de dynamique sous pression.

Les moments du match ? Pour les Rams je citerais ce moment fort où le sack de Kaepernick par Quinn amènera un fumble recouvert par Sims rendant la balle à Saint-Louis pour le TD de l’égalisation dans la foulée. Un moment fort venu ponctuer l’excellente première mi-temps de la défense des Rams. Pour les 49ers j’ai envie de citer 3 actions à commencer par le field goal de 55 yards tenté en maqué par Phil Dawson mais ramassé par Tavon Austin qui attendra un peu trop et sera plaqué à la limite du safety par Derek Carrier. Ensuite il y a cette toute fin de match avec d’abord cette passe pour Crabtree trop courte de quelques centimètres pour être transformée en TD puis cette tentative en force de Kaepernick lui-même qui finira en fumble. Sur ces deux tentatives, plus que de savoir si le ballon a bien franchi la ligne, c’est l’impression d’impuissance qui domine. On a la sensation que Kaepernick ne pouvait pas y arriver.

Il s’agissait d’un match intéressant où l’on a pu voir pour la seconde fois les limites du jeu offensif des 49ers. Une défense agressive sur le porteur de balle qui autorise quelques jeux par les airs mais musèle globalement l’attaque. C’est intéressant de voir que les Rams en sont capables, mais si tout a bien fonctionné dans ce match, le manque de qualité dans la secondary (seulement 3 interceptions pour le moment) et le manque d’emprise en attaque leur seront préjudiciables jusqu’à la fin de la saison. Les 49ers ont, eux, subi un accroc mais les qualités individuelles sont là et ils ont les moyens de rebondir, si Jim Harbaugh sait trouver les mots.