Analyse : Packers @ Vikings (Kuro – W12 2014)

Green Bay Packers 24 – 21 Minnesota Vikings

Des motifs de satisfaction des deux côtés

Vous avez deux camps : ceux qui vont dire que Green Bay a mal joué contre un adversaire inférieur qui a encore raté une occasion de battre les Packers, et ceux qui vont dire que c’est le genre de victoire difficile importante à cette époque de l’année contre une équipe qui est bien placée pour monter en puissance dans le futur.

Vous savez de quoi on n’a pas parlé depuis bien longtemps ? Du fait qu’Aaron Rodgers devait courir pour sa vie en accumulant 50+ sacks dans une saison. Si ce n’est pas surprenant de la part de Josh Sitton et T.J. Lang (même touchés), le retour de Bryan Bulaga et surtout les découvertes David Bakhtiari et Corey Linsley ont été vitales au fait que l’OL des Packers est une unité très solide en protection de passe. Le rookie Centre Linsley est excellent cette saison quand on se souvient qu’il a été propulsé juste avant la saison régulière à la place de J.C. Tretter (qui est revenu d’IR mais a perdu sa place du coup). Du coup, Rodgers a été plutôt tranquille dans la poche sans véritable menace imminente (à part un sack de Brian Robison). Le pass-rush des Vikes n’a pas pu percer cette muraille, et elle a également été bougée au sol. Car l’OL a su faire le travail pour le grand bonhomme du match, Eddie Lacy. On a appris après la rencontre qu’il était malade, et quoi de plus normal que de faire 25c/125y/1TD au sol + 2c/13y/1TD en réception quand on devrait passer sa journée aux toilettes. Les Packers savent qu’ils auront besoin de Lacy et d’un jeu de course maintenant qu’on entre dans la dernière ligne droite, et c’était une belle performance.

Et pourquoi les Vikings ont été transpercés au sol ? Parce qu’ils ont essayé de couper les passes longues en jouant souvent en Cover-2 avec deux safeties en profondeur. Cela a plutôt bien marché : Rodgers a été limité à 19/29, 209y et 2TD avec juste deux gros jeux pour Randall Cobb (qui était pourtant bien marqué) et Andrew Quarless. Mais il a eu quelques difficultés contre une arrière-garde agressive de Minnesota menée par Xavier Rhodes et Harrison Smith (bien à l’image de Mike Zimmer); Josh Robinson notamment, s’il a autorisé quelques réceptions de Jordy Nelson, n’a pas lâché de gros gains et n’a pas été abusé autant que les fois précédentes. Il faut également dire que les Packers en général se sont tirés quelques balles dans le pied avec des pénalités inhabituelles qui ont supprimé plusieurs gains importants. Enfin, j’ai rarement vu un TD d’1 yard qui a traversé autant de terrain latéralement que celui de Richard Rodgers.

La défense des Vikes a dont fait un travail plutôt acceptable, permettant à l’attaque de rester dans la partie constamment… même s’ils n’ont jamais rattrapé le 2e TD des Packers (14-7 -> 14-10 -> 17-13 -> 24-13 -> 24-21). Minnesota a plutôt bien avancé au sol entre autres avec Jerick McKinnon (25c/112y), mais c’est plus la performance de Teddy Bridgewater qui, bien qu’encourageante, a empêcher les locaux d’espérer la victoire. Il a eu à plusieurs reprises un receveur ouvert, mais il n’a pas réussi à le trouver, lançant trop loin et annulant des drives prometteurs. Il a eu une protection un peu compliquée comme attendu avec cette OL inconstante, mais on ne peut pas dire pour autant qu’on a vu Mike Daniels ou Julius Peppers passer leur après-midi dans le backfield, donc il y avait de quoi faire.

Et surtout, il est coupable de cette passe affreuse digne de Brett Favre (qui a joué dans les deux équipes) logiquement interceptée par Micah Hyde. Bridgewater termine à 21/37, 210y, 2TD et 1INT, mais il devrait s’améliorer avec le temps, et il apprendra à se familiariser avec les Packers. Les Vikes ont également reçu l’aide de la défense des Packers qui a commis quelques pénalités douteuses, Mike Neal étant le principal fautif dans l’histoire. Les deux anciens Packers ont marqué (Greg Jennings et Charles Johnson, drafté en 2013), mais clairement l’attaque n’est pas encore suffisante pour rivaliser avec les meilleures équipes, même quand ces dernières ne sont pas à leur meilleur niveau.

Donc à chacun de savoir s’il veut le verre à moitié vide ou à moitié plein. Ce qui est sûr c’est qu’avoir mangé les dernières 3:23 du match au sol rassure les Packers sur leur capacité à courir et à imposer leur volonté, alors que ce score serré et le fait d’avoir toujours été dans le match rassure les Vikings sur le fait qu’ils sont sur la bonne voie.