Analyse : Miami Dolphins – Indianapolis Colts (NaHO)

Miami Dolphins 20 @ 23 Indianapolis Colts

Des rookies QBs au sommet de leur art. Des défenses affamées.

Dès le premier drive, mené par l’attaque des Colts, les fans d’Indianapolis ont pu assister à un jeu comme ils les aiment, avec un QB qui prend son temps, passe précisément et assez pour avancer rapidement, presque sans efforts, et le tout en no-huddle. Le drive durera 5 minutes, et se finira après un 3rd&1 bien géré par la défense des Dolphins. Les Colts devront tenter un field goal de 43 yards et … non, tout compte fait, il s’agira d’une tentative de 48 yards après un delay of game. Et le kick est raté. Le drive suivant de la part des Dolphins est quasi identique, les RBs n’arrivent pas à s’imposer et, à l’image du match, ce sera le jeu de passe qui prendra l’avantage. Mais contrairement aux Colts, les Dolphins arrivent jusqu’à la redzone sur leur premier drive. Mais alors que Tannehill essaye de d’évaluer la position de ses receveurs en endzone, Mathis ne lui laisse pas le temps de lever le bras, le QB est déjà au sol avec une perte de neuf yards. Il tentera ensuite une deep pour Fasano, sur l’extrémité du terrain à un yard de la endzone, le football arrive entre ses mains, à quelques centimètres de sa portée. Bess arrive a grappiller un peu de ces 19 yards, rentre en endzone, mais n’arrivera pas à obtenir le first down. C’est donc au tour de Carpenter de kicker, sans rater pour sa part. Après l’offense, c’est la défense des Dolphins qui en veut, ont le verra notamment par une très belle passe coupée par Wilson, mais aussi par la grosse pression qui suivra menée par Olivier Vernon. Mais Luck est bon, très bon, évite magnifiquement le défenseur, et complète avec son « trop vieux » receveur, Reggie Wayne. Les Colts ont peut être le first down, mais les Dolphins ne perdent pas espoir, et tout de suite après Reshad Jones va réussir à forcer un fumble au RB Vick Ballard. Fumble que le coureur saura recouvrir lui-même, mais fait perdre 4 yards à l’offense, et fait gagner encore un peu plus de confiance à une défense qui en veut. Luck en shotgun, lance directement vers le marqueur du first down, et bien qu’Austin Spitler saute haut pour la dévier, le football passe, mais c’est Nolan Carroll qui arrivera à déjouer le jeu de Luck en poussant en l’air Avery, qui n’arrivera à mettre qu’un pied sur le terrain avant de sortir. La défense est belle à voir, tente divers types d’actions, avec plus ou moins de réussite. Mais Luck est vraiment bien dans son jeu, sait sortir de sa poche et lancer sous pression à un Hilton totalement libre. Une pass interference de Misi sur Allen permettra aux bleus d’avancer jusqu’au first and goal. Une erreur très prévisible, et totalement évitable, Misi n’a même pas cherché à regarder la balle, juste à gêner le receveur. 3 lancers plus loin, Wayne surplombe tout le monde et le voila avec son 76ème touchdown de carrière. Wayne n’aura pas dans ce match le compteur le plus développé au niveau yardage, mais aura reçu plus de balles que quiconque dans l’escouade des Colts, en catchant 7 des 8 footballs lancés dans sa direction et en battant 4 défenseurs différents pour accumuler 78 yards et un TD.

Tannehill répond directement, lance une rainbow pass pour Hartline, qui arrive à gagner un demi-yard d’avance sur Jerraud Powers en le prenant à contre pied sur une feinte, et arrive à compléter la passe, garder le contrôle de la balle, faire deux pas, et sortir du terrain. Les Colts perdront un time out en challengeant cette réception. Peu de temps après, Tannehill redonne l’avantage à son équipe avec un touchdown réceptionné par Clay. Phins 10-7 Colts. Mais c’est un combat de rookie, de très grands rookies ! Dès le premier snap de Luck, Odrick réalise un offside, le flag est lancé, mais le jeu aussi, le QB à donc le droit à un lancer gratuit, il tente donc forcément la deep sur Avery. Le Receveur, d’abord derrière Smith et Thomas, va passer entre les deux défenseurs, s’élancer et attraper une sublime passe de 48 yards. Le receveur passera en seulement 5 réceptions la barre des 100 yards faisant de lui le meilleur receveur des deux équipes confondues, même si chez les Colts, il n’est pas le seul à avoir passé le cap des 100 yards réceptionnés. Carroll arrivera à éviter le touchdown qui se présageait entre les mains d’Hilton. Ca sera une tentative de field goal de 23 yards cette fois-ci, et réussi aussi d’ailleurs. Égalité parfaite entre les deux équipes à la fin du premier tiers de match.

L’action chanceuse de ce soir ? Si il y en a bien une qui mérite d’être dans le top c’est celle qui suit : Tannehill se fait sacker dans le dos par Dwight Freeney. Le QB perd le contrôle de la balle qui sursaute dans son dos. Et c’est Jake Long, qui venait de se faire avoir par Freeney, qui derrière, récupère le ballon qui flotte devant lui et arrive même à gagner 2 yards ! Le QB prendra un peu moins de risque sur les actions suivante, envoyant de rapides screens pour Thomas ou Bush, ou lançant à l’extérieur quand il voit la pression arriver. Enfin les Dolphins arrivent en Redzone avec 4 tentatives. Il n’en faudra pas autant, Reggie Bush va réaliser, peut être pas la plus longue, mais certainement la plus belle course de ce match. Le coureur part sur la gauche derrière Jake Long, aperçoit un couloir en diagonale sur la droite, change de trajectoire en prenant à contre pied 3 défenseurs par la même occasion, dépassant deux autres dans son dos et finissant  par un « un contre un » contre Powers et c’est un touchdown ! A noter qu’il s’agissait du premier TD à la course encaissé par la défense des Colts depuis 10 quarts temps.

Luck pour sa part joue au pro, ne s’embête pas à faire des screens ou autres jeux d’enfants, mais lance directement pour des longues passes, et les Colts traversent le terrain à la vitesse de son lancé. Jusqu’à ce qu’on arrive en zone Dolphins.  Là ça se complique, la défense est encore présente et Luck échappe à l’interception par Sean Smith, qui n’arrive pas à faire le one hand catch tout en se jetant au sol. Vinatieri est de retour, pour une nouvelle tentative de FG à 54 yards. Et c’est le deuxième raté du jour, avec cette fois-ci un superbe bloc par Vernon qui fait un 10 yards haie au dessus de la ligne des Colts avant de se jeter devant le football. Freeney, qui avait déjà fait peur au QB un peu plus tôt réitère ! Cette fois-ci il ne le sack pas, mais bloque son bras durant le lancé. Le résultat est presque identique, sauf que le football va bien trop loin pour que quiconque le rattrape en plein air. Voici le premier punt de la soirée, et on a passé le two minutes warning. Luck continue son parcours et tente toujours la longue passe, pour Hilton, mais un peu trop haute, et c’est la première longue passe tentée par le 12 qui ne finit pas en first down. Lors du premier half, Luck a lancé cinq passes de plus de 20 yards. Le QB joue avec Wayne pour enchainer les FDs, et le receveur utilise son expérience et sa hauteur pour tout catcher, et sortir du terrain pour arrêter l’horloge le plus souvent possible. Andrew est vraiment très impressionnant, même pourchassé par 3 dauphins (qui font peurs), il garde la tête froide, attend que son receveur ait une ouverture, et arrive à la saisir. Même à atteindre le FD d’ailleurs. Il tentera ensuite encore la deep sur Hilton, qui arrive encore à se démarquer en devançant largement sa couverture, arrive à mettre une main sur le football et … le touchdown lui échappe une fois encore ! Devinez qui revient encore ? Le kicker. Et une tentative de 47 yards (après avoir raté une tentative à 48 en début de match) qui sera enfin entre les deux poteaux. Et la première mi-temps se fini sur ce score de 17-13 en faveurs des visiteurs, l’équipe de Floride.

Miami commence avec le football pour ce second half. Lors des trois dernières rencontres, Miami a marqué à chaque première possession de ses second half. Mais ce troisième quart va un peu se compliquer pour les visiteurs, les Blancs et Verts ne vont totaliser que 50 pauvres yards dans tout le quart temps. De l’autre côté, l’offense des Colts ne se démonte pas. Luck tente deep sur deep, mais surtout, gère très bien la pression comme le montre son taux de réussite en third down : 68%, 13/19. Durant le match, il complètera de très beaux 3rd down à 12, 14, 16 même 20 yards. Arrivé sur les 34 yards de Miami lors du premier drive des Colts du Q3, Luck, en shotgun, se fait sacker par Wake qui bloque le bras du QB. Le football lui échappe, dans le dos, son left guard, Joe Reitz, va … comment dire. Ramper à 4 pattes pour courir après le ballon, mais c’est Allen qui va lui sauter par-dessus et réussir à récupérer le fumble. Sur l’action qui suit, Luck évite l’interception par chance alors que le football atterrit dans les mains de Carroll en plein air, mais ce dernier n’arrive pas à contrôler. Sur cette même action, Avery (le meilleur receveur du match) rentre en collision avec Carroll qui était en plein air et sera pris en charge sur le bord du terrain par l’équipe médicale. Après un punt, les Dolphins se retrouvent au fin fond de leur zone, et arrivent tout juste à sortir de leur endzone qu’ils y sont renvoyés pour cause de holding. Ces 10 yards de pénalités vont être de trop pour eux.
Luck prend vraiment des risques, avec beaucoup de longues tentatives, mais a vraiment la chance de ne passe se faire intercepter du match, parce que ça passe vraiment proche à de très nombreuses occasions. Mais son efficacité et celle de son corps de receveurs sont vraiment appréciables. Les joueurs vont deep et écartent le jeu des défenseurs, donc forcément, cela forme des trous. Et enfin, les Colts peuvent en profiter, avec un touchdown enfin catché par Hilton ! La défense s’est faite avoir en suivant Wayne alors que Hilton allait deep dans la endzone. Il était tout de même en double coverage. Les Colts prennent enfin l’avantage au score alors que le quart se fini.

Les Dolphins vont enfin réussir à avancer, Tannehill et Bess vont permettre une pénétration dans la redzone des Colts pour la troisième fois de la soirée, mais pour la seconde fois, cela ne donnera rien, le QB subit de nombreuses pressions, beaucoup de blitz l’obligent à lancer le ballon rapidement sur ses backs, et malheureusement pour lui, aucun n’arrive à garder le contrôle. On est au début du quart final, et le kick des Dolphins remet les compteurs à zéro une nouvelle fois : 20 partout. 13 minutes à faire. L’un des points négatifs de ces Colts est par contre les pénalités ! En cumulant 11 pénalités pour 91 yards, ces erreurs auraient pu coûter bien plus cher. De ce point là, les Dolphins étaient assez calme jusqu’au dernier quart, où ils se sont un peu laissé aller donnant donc 79 yards au total en 8 flags. Luck se joue totalement des Defensive Ends, qu’ils soient à trois sur lui en le prenant en sandwiches, ou qu’il se fasse prendre les jambes et plaquer : il trouve la solution, voit un joueur et complète. La défense semble se fatiguer, même si elle arrive à arrêter la machine Luck, grâce à une intervention de Jones qui coupe la ligne de passe en direction d’Avery. Voilà donc le retour du kickeur avec un FG de 43 yards permettant aux Colts de reprendre l’avantage 23-20 à 6 minutes de la fin. Les Dolphins ont donc tout le temps, et les moyens de remonter au score et de mettre fin à ce match. Mais comme je vous le disais, la pression commence à l’emporter sur eux, et une énième pénalité (false start) va compliquer, et finalement tuer, ce drive. Après deux minutes, c’est Luck qui récupère le football. Bien sur, les Colts veulent tuer l’horloge, et c’est donc la course qui sera privilégiée, jusqu’au 3rd down où Luck prend la pression, tente de s’en débarrasser et échappe de près à l’interception par Smith. Peu importe, les Bleus vont déjà punter et Thigpen va réaliser une belle remonté de 31 yards qui sera entachée par une nouvelle pénalité. Tannehill se laisse enfin aller, et réalise une remontée très rapide, arrivant sur la ligne de milieu de terrain au 2 minutes warning. 1st&10, 2nd&10, 3rd&10, 3rd&15, overthrow. Et … on tente le 4th&15: Tannehill en shotgun, sort de sa poche, s’arrête, voit Thomas, lance et Thomas le catch à 1 yard trop court. Game over.

Luck m’a fait une très forte impression dans ce match : athlétique, puissant, n’ayant pas peur de prendre des risques, il sort un énorme match à 62.5% (30/48) avec 433 yards et 2 TDs. Ses receveurs sont aussi très capables : 2 à plus de 100 yards (Avery 108, Hilton 102) et 4 à plus de 5 réceptions (Avery 5, Hilton 6, Wayne 7 et Allen 6). Si on ajoute les 60 yards de Ballard et les 31 de Carter, cette offense était vraiment pleine de ressource et explosive. La grande déception, et qui pourrait avoir couté très cher à Indianapolis c’est le kicker : Vinatieri, 3/5. La défense est passée un peu plus inaperçue, si ce n’est un Freeney très présent avec un sack et un fumble forcé, il a fait très peur à Tannehill après lui avoir fait manger le gazon. Tannehill qui d’ailleurs sort aussi un très beau match avec 57.9% de complétion, 290 yards et 1 TD. Mais il est dur de faire concurrence avec Luck qui avait déjà 19/28 et 273 yards + TD à la moitié du match. A la passe, le QB des Dolphins a eu plus de mal à trouver ses receveurs, seuls deux se sont démarqués : Hartline (8 catchs pour 107 yards) et Bess (6 pour 67) mais c’est Clay avec son unique réception de 31 yards qui à marqué le touchdown. La course n’a pas été très présente chez les Dolphins, Bush et Thomas n’ont à eux deux qu’autant de carries que Ballard, mais accumulent 78 yards à eux deux. La défense des visiteurs à été plutôt belle à voir, particulièrement dans la première moitié de match, avec un enchainement de très belles actions, et un nombre pharamineux de passes coupées et presque interceptées. Ça sera d’ailleurs mon regret du match : la défense aurait pu intercepter Luck au moins une demi-douzaine de fois cette semaine, mais aucune n’a finalement été réalisé. Je saluerais tout de même la performance de Wake avec son sack et son fumble forcé (à l’image de Freeney en face), mais aussi à Reshad Jones qui a mis un hit à Luck sur l’un de ses six blitzs, a forcé un fumble, et à réussi à couper l’unique passe de Luck dans sa zone de couverture (qui aurait pu être l’action menant au drive victorieux des Phins). Carroll aussi s’en sort très bien, et malgré quelques actions ratées, il a été très présent et a évité quelques gros jeux, notamment deux TDs de Hilton. Je déplorerais par contre le trop grand nombre de flags contre les Dolphins qui leur coûtent le match, et surtout les performances de Jake Long qui est responsable du sack sur son QB, de nombreuses pressions,  et de deux flags (dont un décliné).