Analyse : Cowboys @ Giants (Kuro – W12 2014)

Dallas Cowboys 31 – 28 New York Giants

Une réception venue d’ailleurs, mais pour rien

J’aime beaucoup employé le mot « improbable » pour désigner quelque chose de vraiment spécial, mais je crois que ce n’est pas assez pour décrire la réception d’Odell Beckham. Je sais qu’aujourd’hui les gants sont de vraies bandes de velcro, mais quand même. Les Giants ont attendu leur premier tour un bon moment avant et pendant le début de la saison, mais ça valait le coup. Le problème, c’est qu’il ne cache pas les problèmes de New York qui sont responsables de cette défaite qui était parfaitement évitable.

Les Cowboys auraient probablement pu se mettre à l’abri un peu plus tôt dans le match avec un poil plus de réussite…. surtout qu’on ne peut pas dire que Tony Romo ait été enseveli sous une avalanche de pass-rush de la part des Giants, grâce à une OL toujours aussi efficace. C’est malheureusement un peu en phase avec les derniers matchs de Dallas où l’attaque n’est pas aussi consistante qu’au début de la saison, même si les stats du QB sont excellentes : 18/26, 275y et 4 TD. Ca paraît idiot de pinailler, surtout quand on rajoute les 24c/121y de DeMarco Murray au sol, mais la vérité c’est que la défense commence gentiment à lâcher prise, et que ça devient dur de contrebalancer ça offensivement dès que l’attaque pioche un peu. Sans ce drive magnifique pour la victoire, c’était une défaite pour Dallas. On peut notamment voir que Dez Bryant a mis un peu de temps à apparaître dans le match, même si une fois qu’il a été lancé il a été inarrêtable (7c/86y/2TD). Cole Beasley a fait 2 réceptions très importantes dont son TD de 45 yards qui ramène Dallas à 21-17, par contre Jason Witten et surtout Terrance WIlliams ont été plus discrets (à part le TD de Witten).

En face, la défense des Giants n’a jamais vraiment réussi à résoudre l’énigme de l’OL, n’arrivant pas à mettre de pression constante sur Romo (qui en plus a cette capacité à échapper à la pression si besoin). Ce n’est jamais aussi criant que sur le dernier drive, où le QB des Cowboys a une éternité pour trouver ses receveurs, avec notamment l’action du TD où il a environ 9 secondes. Que ce soit Mathias Kiwanuka, Jason Pierre-Paul ou Jonathan Hankins, ils n’ont pas eu assez d’impact pour pousser Romo à la faute (seulement 2 sacks et un fumble forcé juste avant la mi-temps). Derrière, on a la confirmation que Jon Beason manque cruellement au sol, même si stopper Murray a été un problème pour toutes les défenses cette année. Les arrières ont plutôt fait un match correct étant donné les stats finales, et on ne peut pas leur demander de couvrir les receveurs pendant 107 ans si le pass-rush ne fait pas son travail. Etant donné leur effectif décimé par les blessures, c’était plutôt une bonne partie de Dominique Rodgers-Cromartie & Co.

En attaque, le catch d’Odell Beckham n’a pas été la seule chose qu’il a faite pendant le match puisqu’il a explosé pour 10c/146y/2TD; c’était un peu le Murray vs. Beckham show ce match finalement. Eli Manning a été un peu plus pressé que Romo, mais ça n’est vraiment arrivé qu’une fois la mi-temps passée, ce qui prouve que le manque de pass-rush des Cowboys continue d’être un problème, surtout face à une OL problématique. Du coup, Manning a pu mener trois drives pour trois TD en première période, donnant une avance confortable de 21-10 à la mi-temps. Mais une fois la seconde période enclenchée, le jeu d’Eli s’est désagrégé sous la pression, menant à cette interception totalement ridicule où il arrive à envoyer un avion sur un receveur libre de tout marquage, au centre du terrain, à 12 yards de distance, en zone rouge. YIKES (et double YIKES vu que c’est l’INT qui mène au TD qui met les Boys devant 24-21).

Il a ensuite su se reprendre pour mener le drive du 28-24, mais ça n’a pas suffi; il termine quand même avec des chiffres sympa à 29/40, 338y, 3TD… à part cette INT. Il a également dû composer avec un jeu de course qui a été très « boom or bust » : à part deux ou trois gros gains, Rashad Jennings et Andre Williams n’ont gagné que 88 yards en 29 courses avec 1 TD (et peut-être un fumble) pour Williams. Jennings a néanmoins été précieux à la réception avec 8c/68y; le pote de Latest Daniel Fells a fait 3c/35y dont une conversion de 3e&12 et rien que pour ça on en parle.

Quand on vous dit qu’être Coach ça veut aussi dire avoir l’intelligence de s’ajuster à la mi-temps, la défense de Dallas est un bon exemple. Elle n’a rien su faire pour arrêter l’attaque des locaux en première mi-temps, mais dès le retour des vestiaires on a arrêté de rigoler. La DL menée par un bon Jeremy Mincey a mis bien plus de pression sur Eli, ce qui a enclenché pas mal de choses dont ce lancer foireux intercepté par Barry Church est peut-être le résultat. Rolando McClain continue d’être la magnifique histoire de cette saison, le joueur étant royal au centre la ligne de LB dans le jeu de course (même si comme dit un peu plus haut, la défense au sol a lâché deux/trois big plays). Par contre, les arrières ont morflé contre Beckham et les autres : ils ont semblé perdu en première période, que ce soit Brandon Carr, Orlando Scandrick ou Sterling Moore, entre passes concédés et pénalités (voire les deux). Ils ont un peu rectifié le tir en deuxième période, mais si les Giants ont mené 21-10 c’est principalement à cause de ça.

Ce qui explique que les Boys ont quand même eu un peu de chance de s’en sortir avec une victoire. Ce match doit servir d’avertissement pour la suite, car quelques failles pourraient être exploitées, et Dallas n’est pas à l’abri de finir encore 8-8 (OK j’exagère un peu, ils devraient au moins gagner un match restant…). Pour les Giants, il y a de bonnes choses à tirer de ce match (la première période), mais l’OL et les blessures en défense restent des handicaps un peu trop forts pour espérer beaucoup mieux cette saison. Au moins Beckham confirme qu’il va faire de bonnes choses pour eux dans le futur.