Analyse : Chargers – Dolphins (Onaam – W9 2014)

San Diego Chargers 0 @ 37 Miami Dolphins

Et au milieu coule un Rivers … la preuve par 3.

Que celui avait prévu que les Dolphins allaient l’emporter face aux Chargers me jette la première Cheerleader. Et que celui qui ose prétendre avoir prévu un tel score m’écrive tout de suite pour devenir mon meilleur ami pour la vie … Surprenant, choquant, on pourrait utiliser un bon nombre d’adjectifs pour essayer de définir le sentiment que l’on peut avoir après un tel match tellement tout cela était inattendu. Car certes, les Chargers sortaient de deux défaites, certes les Dolphins sortaient de deux victoires, mais les forces en présence penchaient tout de même dangereusement pour San Diego. Alors comment expliquer ce naufrage d’un côté et cette démonstration de l’autre ? Avec beaucoup de ferveur floridienne bien sûr, mais aussi un grand nombre de premières, une confirmation et un départ canon.

La confirmation, c’est que les Chargers peinent à revenir de l’enceinte des Dolphins victorieux. En fait, ils viennent d’encaisser leur huitième défaite consécutive à Miami, leur dernière victoire remontant au 2 janvier 1982 dans un match de play-offs que personne n’aurait du perdre, « The Epic in Miami« . L’année suivante les Dolphins draftaient un certain Dan Marino et 4 ans plus tard ils quittaient l’Orange Bowl lieu du drame pour le Sun Life Stadium.

Après l’introduction historique, passons au présent. San Diego a vu son score rester vierge pour la première fois depuis 1999 et Miami a réussi à empêcher son adversaire de marquer pour la première fois depuis 2006. Mouais, je vous l’accorde ça fait encore un peu histoire … alors passons aux statistiques des leaders. 31, c’est le rating de Philip Rivers sur ce match et c’est son pire depuis 2007, ça n’aide pas l’équipe. A l’inverse, Ryan Tannehill avec un rating de 125.6 a réussi sa plus belle performance en carrière et ça ça aide forcément l’équipe. Et que dire quand pour la première fois de la saison un QB ne marque aucun TD à la passe quand de l’autre côté le QB marque plus de 2 TD pour la première fois de la saison ? Il s’agit aussi du troisième match de la saison (seulement) sans interception pour Tannehill alors qu’il s’agit du premier match avec 3 interceptions pour Rivers. Vous ne trouvez pas que ce match a un goût de trajectoires croisées à la sauce 3 ? 3 comme le nombre de défaites de rang pour les Chargers quand les Dolphins en sont à 3 victoires de suite. 3, c’est aussi, si l’on exclut le drive d’une minute de fin de première mi-temps qui ne rimait à rien, le nombre de drives sur lesquels les Dolphins n’ont pas engrangé de points. Des 3 partout … San Diego n’y pouvait rien, c’était un jour particulier sous le signe du 3 (comme le nombre de yards gagnés par Rivers à la course, partout on vous dit …).

Allez, finie la malédiction et les signes, passons aux joueurs et au jeu. Tout a mal commencé pour les Chargers qui sur leur première possession vont tenter une 4ème & 1 qui n’aboutira pas. Branden Oliver, très sollicité dans ce match mais pas du tout performant (13 portées pour seulement 19 yards), sera obligé de reculer de 1 yard au lieu de gagner celui qui manquait. Le coupable, déjà, se nomme Reshad Jones. Ce plaquage primordial et, peu de temps après, la première interception du match sont les symboles de son excellente performance. De la même manière, son compère Brent Grimes auteur des deux autres interceptions et de deux passes défendues notamment a grandement participé à éteindre les ardeurs de San Diego. Et si la secondary a généré 3 turnovers, le front 4 des Dolphins n’est pas en reste avec 4 sacks de Cameron WakeRandy StarksOlivier Vernon et Earl Mitchell. L’un de ces sacks sera même à l’origine d’un fumble de Rivers recouvert par Jared Odrick qui amènera Miami à 14 yards de la end-zone pour un TD sur le jeu suivant.

La défense de Miami a donc répondu présente, étouffant les tentatives des Chargers et les limitant à un petit 178 yards au total, dont 50 à la course et 128 à la passe. 4 turnovers à 0 et une efficacité offensive rapide de la part de Miami qui marque deux TDs sur ses deux premières possessions par Charles Clay (superbe passe de Tannehill) et Lamar Miller; San Diego est déjà à terre et n’arrivera pas à se relever. En une mi-temps les locaux vont marquer 20 points et ne voir qu’un seul drive échouer en toute fin de mi-temps avec un field goal loupé de Caled Sturgis. Le troisième quart-temps fut dans la continuité et pire avec deux TDs de plus de la part du 3ème année Rishard Matthews et du rookie Jarvis Landry et un nouveau FG de Sturgis. 37-0 et encore un quart-temps à jouer qui ne le sera pas. Rivers a quitté le terrain après son quatrième sack et en faceDamien Williams court pour manger l’horloge.

Alors que des points noirs pour San Diego ? Pas complètement car si l’attaque a été écrasée et inexistante, la défense a quand même tenu le choc, limitant les dégâts en ne cédant pas les derniers yards pour le TD sur plusieurs jeux. A l’image de Shareece Wright et de son plaquage sur Mike Wallace qui jonglera avec la balle et réussira finalement la réception, la défense a été malheureuse. La meilleure image est sans doute ce fumble provoqué par le rookie Chris Davis sur une course de Tannehill; il aurait pu être l’occasion de briser le momentum du côté de Miami si le centre Samson Satele n’avait pas veillé au grain. C’était un soir où lutter ne servait à rien, sinon à sauver l’honneur.

Nul doute que la fin de saison des Chargers ne ressemblera pas à ce match, mais il devient urgent pour la franchise de San Diego de renverser la tendance et après 3 matchs perdus il faut aller de l’avant. La bye week arrive sans doute à point nommé pour le coach Mike McCoy et ses joueurs pour effacer cette mauvaise série et repartir à l’assaut des play-offs. Pour les Dolphins, il faut maintenant être capable de reproduire ce genre de performance, et si défensivement nous avons déjà pu voir que cela était le cas, c’est à l’attaque de montrer qu’elle peut être constante dans le bon sens du terme. Une grosse production, une belle efficacité, nul doute qu’avec ce type de performance Miami peut légitimement espérer une fiche positive et une place en play-offs.