Analyse : Cardinals @ Cowboys (Kuro – W9 2014)

Arizona Cardinals 28 – 17 Dallas Cowboys

Le duel au sommet de la NFC… n’a pas vraiment eu lieu

Il est sûr que perdre son QB titulaire face à une des défenses capables de stopper le coureur phare de la ligue n’était pas un bon signe pour les Cowboys de Dallas, mais on aurait pu espérer que le remplaçant fasse un peu mieux que ce qu’il a fait. On pourrait également répartir les blâmes sur les receveurs (pas assez ouverts) et le play-call (qui n’arrive pas à aider les receveurs à être ouverts), mais il est sûr que la défaite des locaux va se polariser sur un joueur (et une absence). Les Cardinals s’en fichent royalement, eux qui étaient menés 10-0 à cause d’un pick-6 mais qui sont parvenus à reprendre l’avantage avant la mi-temps.

Les Cardinals continuent donc leur petit bonhomme de chemin avec une attaque qui a été un peu contrariée par une défense des Cowboys récalcitrante une bonne partie du match, mais qui a fini par réussir les quelques actions explosives nécessaires (avec l’aide de la défense) pour scorer 4 TDs. Le grand bonhomme de la rencontre chez les leaders de la NFC est Andre Ellington avec 21c/95y au sol + 4c/39y/1TD à la réception. Il a su utiliser de bons blocks de son OL et sa vitesse pour gagner des yards précieux. Larry Fitzgerald a également été solide avec 5c/70y, et Ted Ginn a grandement aidé à mettre le match hors de portée avec une réception improbable le long de la touche qui a prolongé le drive jusqu’au TD du 21-10. Néanmoins, à côté… eh bien sans forcément faire la fine bouche, il y a à redire. Certes, Carson Palmer termine avec un très honnête 22/34, 249y, 3TD et 1INT, mais cette interception est un pick-6 assez affreux où il ne voit pas du tout Tyler Patmon. L’OL a lâché des pressions en protection de passe. John Carlson score un TD mais fait un drop, comme John Brown ou Robert Hughes. Enfin des pénalités ont plombé certains drives… pour résumer, heureusement que ce n’était pas Tony Romo en face, car il faut encore nettoyer ces imperfections offensives si les Cards veulent aller loin.

La défense des Boys n’a pas totalement à rougir de sa prestation : elle a essayé de freiner les assauts autant que possible, d’autant plus qu’elle a encore perdu deux joueurs sur blessure pendant le match (Tyrone Crawford et Rolando McClain). Crawford a été une perte dommageable car il a été excellent dans la pression sur Carson, conjointement à une des belles acquisitions de la FA, l’ancien Bear Henry Melton (1.5 sack). Le front-7 aurait néanmoins pu faire un peu mieux contre Ellington, car même s’il n’a pas toujours trouver les brèches, il a quand même réussi quelques bonnes avancées. Les arrières ont eu un match mi-figue mi-raisin entre Orlando Scandrick, Barry Church ou Brandon Carr : ils ont tous plus ou moins été abusés par Fitz ou Ellington, mais ils n’ont pas non plus autorisé de receveurs à plus de 100 yards. C’est juste que cette défense ne peut pas tout faire toute seule, ayant lâché 60% de conversion de 3e tentative.

Ce qui veut dire que si l’attaque ne fait pas son job, voire pire redonne les ballons, c’est impossible. Et c’est justement ce qu’elle a fait à 4 reprises : 2 INT, 1 FG contré et une 4e tentative stoppée. Quand on voit que le premier TD des Boys est scoré par la défense et le 2e en toute fin de match, ça n’augure pas du meilleur pour la suite de l’attaque si Brandon Weeden reste le titulaire. L’ancien Brown n’a pas fait un match du niveau de son intérim contre Washington… peut-être surtout parce que c’était la défense des Cardinals en face : 18/33, 183y, 1TD et 2INT. Il a semblé trop forcé sur Dez Bryant qui a été ciblé 8 fois pour… 2c/15y et 1TD dans le garbage time; pour info, quand Terrance Williams fait sa première réception avec 4 minutes restantes, Weeden n’avait réussi qu’une passe à un receveur avant (Cole Beasley). Tout le reste c’était : Dez droppe, trop devant Dez, trop derrière Dez, trop haut pour Dez, Dez prend un carton et ne peut contrôler la balle, WittenWittenWittenOMGWITTENSAVEMEEEEEEEEE. Si on rajoute le fait que malgré quelques belles percées, DeMarco Murray a enfin été limité à moins de 100 yards (19c/79y) avec un stop sur 4e tentative dont tout le monde a vu la tactique arriver, c’était quasiment mission impossible de l’emporter. Et d’ailleurs merci à Jason Witten qui a fait un effort énorme pour venir plaquer Patrick Peterson qui s’en allait au TD sur le FG contré.

PP a d’ailleurs redoré le blason d’une saison plutôt terne avec un excellent travail sur Bryant pendant le match. Certes il a pris deux pénalités, mais le reste du temps on n’a pas vu le #88 autrement que sans le ballon en main. C’est à l’image d’une défense qui a été très performante, stoppant Murray et mettant la pression sur Weeden. Le retour de Tyrann Mathieu fait un bien phénoménal, lui qui a réussi entre autres 1 INT et un plaquage de Witten avant le first down; Ed Stinson a réussi la même chose en sackant Weeden juste avant la marque. Antonio Cromartie a réussi l’INT qui tue définitivement le match, alors que Dan Williams et Calais Campbell ont fait un match énorme dans la DL. Bref, même avec toutes les pertes, la défense continue de voler vers le ballon en plaquant tout ce qui bouge, et c’est là-dessus que les Cards ont bâti leur record actuel. Enfin, Justin Bethel mérite une image pour son FG contré qui a laissé Dallas à -4 à la mi-temps.

Sans surprise, alors que la défense des Cards était vue au-dessus de celle des Boys, il fallait que l’attaque des locaux élève son niveau, ce qu’elle n’a pas su faire avec Weeden. Trop d’erreurs offensives ont donné les munitions pour finir par faire craquer leur propre défense, et des Cards même menés 10-0 ont su en profiter. Ce n’est pas une raison pour croire qu’Arizona va être la première équipe à jouer le Super Bowl dans son stade ou que Dallas est fichu avec deux défaites de suite, mais c’est clair que 1) les Cards ont les ingrédients pour faire un bon parcours et 2) c’est fou comme on entend bien moins de fans de Dallas critiquer Romo maintenant.