Analyse : Broncos @ Rams (Onaam – W11 2014)

Denver Broncos 7 – 22 Saint-Louis Rams

Les coiffeurs ont rasé de près.

On ne les attendait pas là, personne, et Jeff Fisher l’a bien souligné en conférence de presse d’après-match, mais au final ils l’ont fait. Les Rams de Saint-Louis ont battu les Broncos de Denver. Même en l’écrivant j’ai encore du mal à y croire, il ne manquerait plus que les Raiders gagnent un match tiens. Toujours est-il que le résultat est là, la défense qui avait déjà montré des signes de réveil lors des matchs précédents à tout simplement réussi à limiter un Peyton Manning à 7 points seulement, soit son plus petit total depuis une sombre défaite de 2003 contre les Patriots. Un exploit en quelque sorte face à celle que l’on pouvait jusque là peut-être considérer comme la meilleure attaque de la ligue.

La défense des Rams donc, a été tout simplement impressionnante, donnant même l’impression de défendre à plus de 11 durant tout le match et finissant pourtant avec des statistiques raisonnables tant en termes de sacks, 2 par James Laurinaitis et Aaron Donald potentiel « defensive rookie of the year », que d’interceptions, 2 aussi par l’incontournable Alec Ogletree et Trumaine Johnson qui signe là sa première de la saison. Mais la défense des Rams dans ce match a été bien plus impressionnante que ces statistiques car il faut y rajouter ces 12 passes détournées mais surtout cette sensation d’omniprésence de ses défenseurs mettant une pression de tous les instant sur Manning certes, mais aussi sur tous les porteurs de balle de façon parfois trop agressive comme le hit de Rodney McLeod sur Emmanuel Sanders qui vaudra à ce dernier de sortir du match.

Car voilà aussi une clef du match et sans renier l’excellent travail de cette défense de Saint-Louis, les blessures ont aussi joué, pesé sur le résultat du match. Avec la sortie très tôt dans le match de Julius Thomas et Montee Ball ce sont des armes offensives importantes dont Manning a du se passer et surtout, sans jeu au sol ou presque avec le seul C.J Anderson et ses 9 porters pour 29 yards, le jeu des Broncos est devenu trop facile à lire pour la défense. Avant sa sortie sur blessure Sanders faisait pourtant le boulot, délivrant 1 TD et 102 yards. Demaryius Thomas a assumé son statut avec 103 yards et derrière c’est Anderson que l’on retrouve avec 86 yards pour 8 réceptions. Car évidemment, sans jeu au sol, Manning et ses receveurs ont produit 389 yards à la passe mais se sont presque toujours retrouvés face à un mur lorsqu’il fallait approcher la zone de décision. Un seul TD (et la fin d’une série de 15 matchs consécutifs à 2 TDs minimum),aucun Field Goal de tenté car jamais en position et trois 4th down de tentés pour aucun réussi. Voici où la défense de Saint-Louis a surpassé l’attaque de Denver, concédant des yards mais réussissant quand il le fallait à bloquer le jeu.

A l’inverse, Shaun Hill qui faisait son retour en tant que starter après sa blessure lors du premier match n’a pas loupé celui-ci. Certes ses statistiques n’ont rien de fabuleuses avec un TD et 220 yards, mais il a fait le boulot, sans fausse note et avec une pointe de chance comme en témoigne sa passe déviée par un défenseur sur le casque de l’un de ses linemen et qui lui est revenue dans les bras. Le boulot a donc été assuré et malgré les deux sacks réalisés par les incontournables Von Miller et DeMarcus Ware plus un fumble forcé par ce dernier mais récupéré par les Rams, l’attaque n’a que peu souffert. Il faut dire que derrière le travail de sape de la défense et grâce à son ouverture du score, elle n’a plus eu qu’à gérer tout le long du match. L’homme du match du côté des Rams se nomme d’ailleurs Greg Zuerlein et ce n’est pas parce qu’il est roux, mais parce qu’il a inscrit 16 points à lui tout seul, convertissant ses 5 field goals ainsi que le kick après le TD de Kenny Britt auteur d’une belle performance avec 128 yards.

Mais le travail de sape offensif, le vrai que fait une équipe qui mène lorsqu’elle sait qu’elle peut compter sur une défense de fer, c’est un RB qui le fait. Et si du côté de Denver on a manqué de ce type de joueur ce dimanche, à Saint-Louis au contraire on a pu compter sur Tre Mason et ses 113 yards en 29 porters. Certes cela ne fait qu’un tout petit peu moins de 3,9 yards par porter, mais cela suffit pour manger le temps (les Rams finiront avec 10 minutes de possession de plus que les Broncos) et laisser la défense se reposer. De l’efficacité à 200% donc, sans fioriture, sans coup de génie, mais en tenant simplement compte de la force de l’équipe et du déroulement du match.

A l’issue de ce match, aucun doute, Manning est un grand passeur mais il ne peut pas être livré à lui même face à une défense aussi efficace. Sans jeu au sol sur lequel s’appuyer il n’a pas réussi à contrer cette défense des Rams retrouvée, peut-être désormais l’une des meilleures de la ligue. Les absences tôt dans le match ont compté, mais le QB de Denver pense d’abord que c’est l’attaque tout entière et lui le premier qui n’a pas su prendre ses responsabilité. Sauront-ils faire mieux face à une autre défense efficace, celle des Dolphins, lors du prochain match et sans doute toujours avec un jeu de course défaillant ? Du côté des Rams, le retour à un QB plus sobre, expérimenté a fait de l’effet associé à une défense qui semble suivre un Robert Quinn revenu à son meilleur niveau. Sur les 5 derniers matchs, les Rams ont affronté des prétendants aux playoffs et ont pourtant gagné 3 fois. Assiste-t-on au réveil d’une franchise qui semblait mal partie en début de saison ? Le match prochain contre San Diego sera peut-être celui de la confirmation d’un renouveau.