Analyse : New York Giants -San Francisco 49ers (Supychou)

New York Giants 26-3 San Francisco 49ers
« Surprise, surprise »

On s’attendait à l’autre revanche de Championship de l’année dernière, cette fois-ci du côté de la NFC. Mais la revanche des 49ers sur les Giants n’a pas eu lieu. C’en était même très loin, dans un match où tout a été à l’envers, réservant bon nombre de surprises.

La première petite surprise du jour a été le QB des Giants. En effet, Eli Manning n’a pas fait un grand match, pourtant peu mis sous pression, grâce notamment à une ligne offensive qui se solidifie de plus en plus avec le temps. On n’a pas vu le vrai Eli, celui qui sort des matchs à plus de 300y quelle que soit la défense en face, celui qui peut lancer 3 TDs et se faire intercepter tout autant de fois. Non, on a simplement vu un Manning essayant d’être appliqué, mais peu précis, réalisant les actions importantes au bon moment. Il éprouva beaucoup de difficultés à trouver ses WRs préférés, se contentant de lancer un seul petit TD de 6 yards à destination de son danseur préféré Victor Cruz. Finissant avec seulement 193 yards et un pourcentage de complétion de 54%, il a pu compter sur le reste de son équipe pour gagner ce match assez facilement.

Bien évidemment, si Eli n’a pas réussi à faire jouer le jeu aérien comme il en a l’habitude, ses receveurs non plus n’ont donc pas eu l’opportunité de briller. Preuve en est lorsque le meilleur receveur de l’équipe en terme de yards (78) n’est que le WR3 Domenik Hixon. Mais voilà, les New York Giants ne sont pas qu’une équipe qui tourne uniquement autour d’Eli et de Cruz/Nicks.
Et c’est à ce moment là qu’apparaît une autre surprise du jour, le jeu au sol des Giants. Bien loin de nous l’idée qu’Ahmad Bradshaw et ses compères RBs sont mauvais, cependant, lorsque vous affrontez une équipe si forte contre la course depuis maintenant 2 ans, se poser la question de l’impact que vont avoir les RBs est logique.
Et la réponse, Bradshaw et Wilson (auteur également d’un très beau retour de kickoff de 66y) l’ont donnée à leur manière, cumulant 151 yards à eux deux. Et non pas seulement grâce aux blocs et trous créés mais également en cassant bon nombre de plaquages adverses. Bradshaw (116 yards à lui tout seul en 27 portées) se permit même de marquer un TD d’1y, donnant à son équipe une avance déjà appréciable.

Mais là où l’on attendait le plus des Giants depuis le début de saison, cela reste par rapport à leur défense. Si impressionnante sur le papier, composée de très bons joueurs à tous les postes, et qui pourtant se faisait marcher dessus depuis le début de saison (plus de 22 points encaissés en moyenne, dans le fond du classement contre la passe). Eh bien, malheureusement pour les 49ers, c’est lors de ce match qu’ils ont montré que tout ce potentiel pouvait faire très mal. Très mal au point de ne laisser que 3 points à l’adverse.
Cette réussite, les Giants la doivent en grande partie à leur pass rush, qui a finalement confirmé toutes les attentes qu’on attendait de lui. Jason Pierre-Paul a sorti le grand jeu, un match digne de son talent. Mettant une pression constante sur le QB adverse, il finit ce match avec 2 sacks et 1 passe détournée et nous prouve sur ce match qu’il faudra compter sur lui pour le DPOY.
Et lorsque notre front seven et notre pass rush paraissent si puissants, cela devient rapidement plus simple pour les Defensive Back. Cette pression constante poussant le QB à lancer plus rapidement et moins précisément pour sauver sa vie, cela permit aux arrières des Giants de briller. Ainsi, deux joueurs sortent du lot : Antrel Rolle et Prince Amukamara. Le premier nommé se permet tout simplement d’être le meilleur plaqueur de son équipe (6) mais aussi d’intercepter 2 fois le QB adverse, permettant à chaque fois à son attaque de commencer le drive dans le camp adverse (drives conclus les deux fois par un FG). Le second cité, montre aux Giants que malgré ses blessures passées, ces derniers ont eu raison de le sélectionner au 1er tour de la Draft il y a 1 an. Éteignant son vis-à-vis, ne laissant aucun espace, il finit le match avec 3 passes détournées dont 1 interception (celle-ci ayant lancé son équipe dans le match puisque permettant les premiers points du match par la suite).
Si la défense des Giants continue de jouer à ce niveau, elle risque d’empêcher pas mal d’équipes de marquer beaucoup de points.

Du côté des vaincus, quasiment rien n’a fonctionné comme on pouvait l’attendre. Ou disons, comment on en avait l’habitude.
A commencer par Alex Smith, rarement énorme mais toujours propre, précis et sûr. Sur ce match, ce fut tout le contraire. A sa décharge, il faut préciser que sa ligne offensive a pris l’eau de toute part, concédant en un match (6), quasiment autant de sacks que lors des cinq premiers matchs (10). Cela n’empêche que lorsque l’on est un franchise QB, ancien 1st pick de la Draft 2005, il y a des passes qu’on ne doit pas faire. Ou qu’on doit savoir éviter. Notamment lors de sa première interception où, au lieu de lancer hors du terrain, il préfère tenter une passe difficile, qui finalement sera bien trop haute et facilement interceptée donc. Et quand on se fait intercepter 3 fois dans un match, ça devient de suite plus difficile de le gagner, surtout si l’adversaire profite de ces turnover pour accroître le score. Smith finit ainsi le match avec des stats mauvaises, complétant seulement 63% de ses passes pour aucun TD et 3 INT. Pas ce que l’on peut attendre de son QB, notamment lorsque celui-ci se repose trop sur sa défense et son attaque au sol.

Si on enlève le TE Vernon Davis, San Francisco possède un corps de receveurs parmi les plus uniformes de la NFL. Aucune vraie star (du moins actuellement), aucun vrai receveur numéro 1, mais beaucoup de bons receveurs. Pas suffisant cependant pour se défaire du marquage adverse, ni pour réaliser le big play attendu. Ils sont au final 6 à avoir reçu au moins 2 passes et avoir capté 20 yards ou plus. L’ancienne gloire Randy Moss finissant meilleur receveur de son équipe avec 75y.
La troisième surprise de ce match a été l’attaque au sol. Parmi les meilleures avant ce match, comptant dans ses rangs le talentueux Frank Gore, on pouvait espérer bien mieux des 49ers. Mais, de façon incompréhensible et alors que le jeu de course fonctionnait plutôt bien (4,5y en moyenne pour Gore, 6,5y pour son backup Hunter), les 49ers ont arrêté de faire courir leurs joueurs. Choix peut-être dû au retard de points qu’ils avaient, mais tout de même une bien mauvaise idée lorsque l’on connaît l’impact que Gore peut avoir dans cette attaque. Ne pas oublier à l’avenir que Gore et Hunter sont là, et qu’ils peuvent à tout instant faire basculer un match.

Et enfin, la dernière surprise de la soirée, sûrement la plus grosse, est venue de la défense des 49ers. Réputée et considérée comme une des meilleures (si ce n’est la meilleure), celle-ci s’est laissée marcher dessus, notamment à cause de ce front seven pourtant si bon en général.
Puisque, lors de ce match, le principal souci n’a pas été en l’air comme on pouvait le croire, mais au sol. Le front seven, en plus de ne pas avoir mis suffisamment de pression sur le QB adverse (0 sack), a été trop peu présent contre la course. Laissant plus de 130 yards à l’adversaire, ils n’ont pas été capable d’arrêter le jeu au sol, malgré la meilleure paire de LB de la NFL, Patrick Willis et Navorro Bowman, comptabilisant à eux deux 19 plaquages dont 3 pour perte.
On pouvait pourtant redouter la performance des arrières, notamment face à Manning. Et pourtant, ils ont tous été très bons, jamais perdus sur le terrain comme le montre Carlos Rodgers avec ses 3 passes défendues. Mis à part peut-être Chris Culliver, coupable de laisser bien trop souvent de gros gains face à Hixon, les arrières des 49ers ont fait le boulot comme on dit.

Pour finir sur ce match, évoquons la performance des Kickeurs, elle aussi une surprise. Alors que David Akers égalisa le record NFL d’un FG il y a peu, il fut absent lors de ce match, ne permettant pas à son équipe de revenir à des moments cruciaux, manquant 2 FG plutôt « faciles ».
De son côté, Lawrence Tynes a montré que même s’il n’était pas fait pour les longues distances, il restait précieux pour les Giants lorsque la cible est plus proche avec un 4/5 lors de ce match.

Les petites stats en plus :
– Victor Cruz est le joueur le plus recherché de la NFL par son QB avec 70 passes dans sa direction (à égalité avec Reggie Wayne), mais également le 2ème meilleur marqueur de TD (6, comme AJ Green et seulement derrière James Jones qui en a 7).
– La dernière fois que les 49ers ont autorisé plus de 100y à la course par un joueur adversaire chez eux, c’était en 2009 contre le regretté (non, lui n’est pas mort mais son talent…) Chris Johnson, avec 135 yards.
– Alex Smith n’avait pas lancé 3 INT, lui non plus depuis 2009 et une défaite face aux Eagles (et 7ème fois en carrière qu’il en lance autant).

Comments are closed.