Analyse : Seahawks – Rams (Onaam – W7 2014)

Seattle Seahawks 26 – 28 Saint-Louis Rams

Et oui, l’homme du match se nomme John Fassel…

Quel match que celui que nous avons vu ce dimanche, du suspens jusqu’au bout, de superbes actions, des calls incroyables et des faits de jeux. De tout, il y avait de tout dans ce match inter-division et donc d’une grande importance. L’équipe championne en titre s’est inclinée face à l’équipe la plus faible de la division, un animal blessé en début de saison et qui peine énormément. Mais un animal blessé ça a parfois de la ressource et les Rams de dimanche en ont montré beaucoup.

Le match a pourtant semblé mal débuter pour les locaux qui très rapidement ne vont rien savoir faire du cuir et vont le rendre rapidement aux Seahawks perdant même temporairement Kenny Britt sur un choc. Sur le drive suivant de Seattle, une passe en particulier de Russel Wilson pour Doug Baldwin autorisera un gain de 49 yards et marquera les esprits tant le plaquage raté d’Alec Ogletree était horrible à ce moment, surtout pour un joueur leader en ce début de saison pour la défense de Saint-Louis. Derrière, les rangs se resserrent et les Rams ne concéderont que 3 points par Steven Hauschka, mais la frayeur est bien présente. Cette équipe des Rams est jeune et c’est par la jeunesse justement que la réponse va arriver. Tre Mason le RB rookie de Saint-Louis va apposer son empreinte sur le match (18 courses, 85 yards et 1 TD), éclipsant Benny Cunningham (2 porters pour 3 yards) mais surtout reléguant Zack Stacy sur le banc alors que ce dernier menait les statistiques à la course chez les Rams jusque là. Mason donc, remet son équipe dans le bon sens et permet aux Rams de mener 7-3 avec le kick réussi de Greg Zuerlein. Il s’agit d’ailleurs là de son premier TD en NFL.

A partir de là, les Seahawks vont perdre un peu pied. Est-ce l’équipe des Rams qui aura réussi à leur mettre une pression efficace, était-ce une pression de vouloir bien faire dans leur premier match inter-division ? En tout cas, la franchise de Seattle va souvent, trop souvent, être pénalisée pour son indiscipline (10 pénalités pour 86 yards rendus) et notamment sur des jeux clés comme celui qui sur une troisième tentative et 4 verra Tharold Simon réaliser une interférence et offrir 16 yards et le first down aux Rams. Le premier quart-temps va s’achever ainsi, à 22 yards du TD pour Saint-Louis et au retour sur le terrain c’est Benny Cunningham coureur transformé en receveur proche qui va profiter d’une passe d’Austin Davis pour aller chercher le second TD du match et donner de l’air aux siens 14-3.

La frayeur du début pour les Rams s’est envolée et désormais, entre l’efficacité de l’attaque, pas vraiment flamboyante mais précise, et l’indiscipline de son adversaire, c’est Saint-Louis qui semble avoir toutes les cartes en main. Et cette franchise là, avec ses moyens, va se montrer capable de profiter du momentum. La défense d’abord va se montrer terriblement efficace en mettant à terre quasiment deux fois coup sur coup Russel Wilson et obligeant Seattle à punter et rendre le ballon. Et c’est là que nous allons avoir le premier coup de maître du coach des équipes spéciales de Saint-Louis. Alors que Jon Ryan tape son punt vers la gauche, toute l’équipe des Seahawks va se jeter à droite sur Tavon Austin et laisser un couloir de libre pour celui qui va vraiment recevoir le cuir. En effet, les joueurs de Seattle s’attendaient à ce que ce soit Austin qui récupère la balle, c’est toujours lui ou presque. Et c’est justement là dessus que l’équipe spéciale va jouer. Profitant de cette croyance, il vont en abuser avec un Austin qui va se comporter comme si il ne regardait que la balle qui venait vers lui, certains de ses coéquipiers se repliant pour le protéger.

Tavon Austin meilleur acteur, John Fassel meilleur scénario et Stedman Bailey meilleur espoir. Au terme d’une course de 90 yards, ce dernier va marquer le troisième TD de son équipe, la faisant par la même occasion caracoler en tête avec 21-3. Toujours dans les nominations, Robert Quinn sera élu meilleur comeback avec son premier sack de la saison (lui qui a fini la saison dernière avec 19) en suivant les traces de ses deux coéquipiers Aaron Donald (impressionnant rookie) et Eugène Sims sur le drive précédent. Un seul sack en 5 matchs jusqu’ici et 3 sacks en 5 jeux lors de ce match .. c’était statistiquement impossible. Les deux drives qui vont suivre seront stériles et il faudra attendre le fin de cette première mi-temps pour voir 3 points de plus pour des Seahawks qui ne se laissent pas faire et grappillent les points qui passent. 21-6 à la mi-temps, les Rams ont pris une petite avance. Heureusement pour le suspens, Seattle sait défendre et, menés par les Malcom SMithKam Chancellor et autres, ils vont le prouver pour empêcher les Rams de jouer et laisser leur attaque devant ses responsabilités. Marshawn Lynch répond toujours présent dans ces cas là, et même bien stoppé ce dimanche, il a su apporter la crainte que son pas lourd imitant un tremblement de terre impose jusqu’à la Nouvelle Orléans. Profitant de cela, Wilson saura utiliser aux mieux un Baldwin avec du répondant dans les cas difficiles et surtout utiliser ses propres compétences pour aller chercher un TD au bout de 19 yars de course. 21-13, la franchise championne remonte la pente et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

Dès le début du quatrième quart-temps, sur un drive de 5 minutes et 10 secondes et malgré un TD annulé pour une nouvelle pénalité des Seahawks, Wilson ira trouver Cooper Helfet pour lui aussi son premier TD en NFL. 21-19, Seattle va préférer tenter une conversion à deux points pour revenir à égalité mais la passe de Wilson pour Jermaine Kearse sera mal ajustée et le score en restera là. Lorsque l’on possède un QB avec une faible expérience, on peut s’attendre à ce que ce dernier craque un peu sous la pression et Davis a déjà montré lors de matchs précédents qu’il pouvait facilement forcer une passe et n’obtenir qu’une interception lorsque l’enjeu devenait trop fort. Ici il n’en sera rien et Les Rams répondront immédiatement aux Seahawks par un drive rapide d’à peine plus de 4 minutes qui verra le cuir terminer sa course dans les mains de Lance Kendricks pour le premier TD à la passe de Saint-Louis. 28-19 et seulement 4 minutes à jouer. Il n’en faut pas plus à Wilson qui entre courses personnelles et passes bien trouvées va progresser jusqu’à l’en-but adverse pour servir le playmaker Baldwin et un nouveau TD qui ramène Seattle à 28-26 et leur permet surtout de continuer d’y croire.

Avec un peu plus de 3 minutes à jouer et deux points d’avance, les Rams vont tenter de grappiller à la fois du temps et des first downs mais ils vont se retrouver à devoir se dégager avec encore 2 minutes et 55 secondes à jouer. Si ils rendent la balle à Seattle, il ne faudra qu’un FG à ces derniers pour l’emporter, alors Jeff Fisher lance l’opération fake punt. Johnny Hekker (il est roux vous savez) se présente derrière le long snapper et attend la balle. Lorsqu’il la reçoit sa motion semble encore normale et puis … il réalise une passe pour un Cunningham qui avec ses 18 yards de gains va sauver Saint-Louis en lui permettant de croquer le chrono avec ses courses. C’est donc Tre Mason qui s’y colle … et qui va nous faire une énorme frayeur lorsque Malcom Smith va le plaquer et forcer le fumble. C’est Cory Harkey qui sera le plus prompt à recouvrir la balle mais qui la laissera échapper ensuite. Au final, de la mêlée qui s’en suivra les arbitres décideront que la balle avait été bien recouverte par Harkey quoi qu’en dise Sherman. Un genou au sol de Davis plus tard et, grosse surprise, c’est Saint-Louis qui s’impose et bouscule la hiérarchie en NFC West.

Je laisse à chacun son interprétation sur le fait que le ballon ait été suffisamment correctement recouvert par Harkey ou pas et je vais plutôt m’attarder sur les deux jeux de fous des équipes spéciales de Saint-Louis. Ces jeux ont été magistralement menés et sont prépondérants dans la victoire du bouquetin. Il fallait oser ignorer le coureur qui allait recevoir le ballon pour faire croire à tout le monde que c’était un autre qui allait récupérer le cuir. La feinte a été parfaite et a englué les Seahawks qui n’ont pu que regarder passer Bailey. Le second coup, plus classique, n’a pas non plus été lu par la défense et évite à ce moment là de rendre la balle (et perdre ?). Mais si les Rams ont du sortir les ruses, c’est que l’équipe de Seattle bien que menée rapidement au score a su remonter rapidement une fois que la machine fut lancée. 21-6 à la mi-temps, les Seahawks étaient alors inexistants avant de se réveiller.

La défense a globalement bien fait son travail, surtout les DBs,mais il a manqué de la percussion dans le pass rush pour bousculer un Davis qui a passé une soirée trop tranquille et a fini sans interception ni sack. Wilson, lui, sort un match plein avec 313 yards et 2 TDs à la passe complétés par 106 yards et 1 TD à la course. Hélas cela n’a pas suffi et Lynch a été trop muselé pour apporter suffisamment de solution en secours. Les Rams remportent donc une victoire de prestige et les Seahawks doivent se remettre au travail pour atteindre leurs objectifs de play-offs qui ne vont pas être une chose aisée conquérir.