Analyse : Packers – Dolphins (Onaam – W6 2014)

Green Bay Packers  27 – Miami Dolphins 24

Alors, il est pas clutch Tom Wrigglesworth ?

Pour ceux qui n’aurait pas eu la chance de passer sur le tchat au bon moment pour voir maître Kuro laisser un lien plutôt sympathique sur le rapport entre le dit « Tom Wrigglesworth » et le QB clutch du jour, monsieur Aaron Rodgers, le voici. Vu son toucher de balle, j’aurais nettement préféré que ce soit lui qui joue lors du match d’hier, mais hélas c’est l’original qui était à la baguette et a mené son équipe à la victoire; dans la douleur certes mais à la victoire tout de même, l’essentiel quoi. Les Packers remportent donc logiquement ce match et continuent leur route vers le somment de la division en enchainant une troisième victoire consécutive. Pour les Dolphins, il n’y aura pas eu d’effet Londres ou Bye Week et ils sont retombés dans des travers hélas bien connus.

D’entrée de jeu, les visiteurs vont prendre le jeu à leur compte et s’imposer dans le Sun Life Stadium. 4 minutes et 51 secondes de jeu vont suffire à l’attaque de Green Bay pour parcourir les 80 yards qui la sépare de l’en-but des Dolphins, le tout sans une seule fausse note, avec un seul jeu sans gain (même pas une perte) sur une course de Eddie Lacy et un 5 sur 5 à la passe de Rodgers. Pour son dernier lancer du drive, le sosie de Tom ciblera son atout principal et meilleur receveur de ce début de saison pour la franchise fromagère, Jordy Nelson, lequel ne tremblera pas au moment de recevoir l’offrande de son QB et de marquer les premiers points du match. 7-0, ça part fort … et puis et puis ça va se calmer sacrément. Premier ralentissement lorsque la franchise de Miami part à l’attaque à son tour et cale aux 34 yards de Green-Bay. Une pénalité de Julius Peppers plus tard et c’est des 29 yards qu’aura lieu le snap sur le Field Goal de 48 yards de Caleb Sturgis.

Les Dolphins reviennent à 7-3 mais c’est poussif. Les Packers récupèrent donc le ballon et se préparent à repartir à l’assaut depuis leurs 20 yards. Sur leur précédent drive cela s’était pour le moins plutôt bien passé et sur celui-ci ils vont casser la baraque en parcourant 5 yards en 7 jeux … Tous les drives ne se ressemblent pas hélas. La défense de Miami semble hausser le ton, peut-être piquée au vif par la démonstration initiale, et Cameron Wake, en leader assumé, va aller présenter ses respects à Mr Rodgers pour casser le dernier jeu, forçant donc Tim Masthay à dégager son équipe ou du moins à essayer car Jonathan Freeny avait envie de se montrer et c’est chose faite en bloquant le punt et rendant la balle aux siens en excellente position, Chris McCain recouvrant le cuir sur les 16 yards de Green Bay. Pour la petite histoire, Masthay est un punteur roux, ça n’a aucun rapport certes, mais les coïncidences sont parfois amusantes …cf le punt bloqué lors du match Rams @ Eagles.

Ryan Tannehill est tout heureux de récupérer le ballon si près de l’en-but adverse mais il n’en fera rien et l’attaque des Dolphins ira mourir sur une 4ème tentative et 1, sur une course pour perte de Knowshon Moreno le revenant et passablement invisible ce soir là (6 courses pour 10 yards). Plus rien d’intéressant avant le second quart-temps qui commencera par une attaque de Green Bay en panne et un ballon rendu à Miami. Mais très rapidement, Tannehill va à son tour rendre le ballon aux Packers. Sur une passe pas du tout assurée sur un Jarvis Landry pas du tout esseulé, c’est Casey Hayward qui va réaliser sa première interception de la saison. Green Bay saura en profiter, modestement certes avec seulement 3 points de plus de la part de Mason Crosby, mais saura engranger tout de même des points après avoir été stoppé par un nouveau sack de Miami, d’un Olivier Vernon très en forme. 10-3, ce sera aussi le score à la mi-temps car les seuls faits intéressants restant à venir seront le sack de Tannehill par Mike Neal à 1 minute du terme de la première moitié du match et une nouvelle interception pour Tannehill, par Sam Shields cette fois.

Le troisième quart-temps partira sur les chapeaux de roues, et Tannehill aussi; courant pour 40 yards, ce dernier va rappeler qu’il a de bonnes jambes et profiter du joli trou laissé par la défense des Packers. Un tout petit peu plus tard, il montrera qu’il peut aussi avoir un bon bras avec cette merveille de passe lobée pour Landry et son premier TD en NFL alors qu’il était sous pression. Les Dolphins reviennent à égalité 10-10 dans ce match et après une mi-temps à oublier se présentent avec de belles intentions. Mais voilà, en face Aaron est là et bien décidé à ne pas lâcher le morceau. Après un drive de 8 minutes qui verra Lacy percuter la défense de Miami, Rodgers distiller ses passes à des cibles variées et Cortland Finnegan prouver qu’il n’était pas dans le match en concédant le 1rst Down pour Green Bay sur une pénalité sur une 4ème et 1, celui que l’on n’avait pas vu du drive, Randall Cobb, va sortir du bois et se libérer au bon moment pour offrir une solution à son QB sous pression. TD Green Bay, 17-10. Et c’est beau, les deux équipes se rendent coup pour coup et puisque le temps restant dans le quart-temps n’est pas suffisant, les Dolphins vont empiéter sur le 4ème pour marquer un nouveau TD et recoller au score 17-17. Sur ce drive, Lamar Miller plutôt discret jusque là va réaliser 6 de ses 14 courses et gagner 48 de ses 53 (pauvres) yards pour marquer ce TD de l’égalisation.

Miami est en feu et n’autorisera qu’un seul yard à Green Bay sur le drive suivant grâce aux pressions de Koa Misi et Jelani Jenkins, forçant ainsi les Packers à céder le cuir. Et si la défense brille, l’attaque doit en faire autant … Tannehill sortira « son » drive, réussissant à compléter toutes ses tentatives et s’appuyant sur un Miller retrouvé pour progresser avant de terminer l’action avec une passe pour Mike Wallace et le TD qui permet aux locaux de passer en tête avec 17-24. La suite, c’est un QB qui sait qu’il a encore du temps, qui a confiance en ses équipiers et va grappiller du terrain. Arrivés sur les 12 yards de Miami, Green Bay est stoppée mais capitalise 3 points de plus alors qu’il reste à peine plus de 4 minutes à jouer. 20-24, un nouveau FG ne suffirait pas, mais au moins là un TD serait quasi-systématiquement synonyme de victoire. Sur le drive à suivre, l’attaque de Miami ne va pas se montrer aussi fébrile qu’en première mi-temps mais va subir la pression (en témoigne ce sack annulé pour pénalité) et ne parviendra pas à gagner ni suffisamment de temps, ni suffisamment de terrain. A peine quelques secondes avant le two-minute warning, les Packers repartent donc à l’assaut de l’en-but orange et vert et malgré un nouveau sack délivré par le duo Vernon / Wake heureusement recouvert par T.J Lang, ils ne vont cesser de progresser.

Ainsi ils vont notamment convertir une 4ème et 10 particulièrement importante par l’intermédiaire de Nelson et se présenter finalement sur les 4 yards de Miami grace à un fake spike particulièrement inspiré (esprit de Dan Marino inside) sans doute provoqué par un mauvais placement de Finnegan, le relâchement de la défense et la bonne lecture de Rodgers. Un TD du TE Andrew Quarless plus tard, ce sont les Packers qui reprennent l’avantage 27-24 à 6 secondes de la fin du match. Avec 6 secondes à jouer, les Dolphins ne peuvent plus espérer grand chose et pourtant … avec un jeu qui va durer 15 secondes qui paraitront une éternité et ne sera pas sans rappeler le fameux River City Relay de 2003 des Saints, les fans de Miami vont encore y croire jusqu’à ce fumble qui scellera définitivement le score.

Avec ce score malgré tout serré, ce match nous apporte quelques enseignements auxquels je ne m’attendais pas forcément … le jeu de course de Miami n’a pas su s’imposer et hormis sur un drive de Miller et la course de 40 yards deTannehill a été très bien contenu par la défense de Green Bay et en particulier le NT Letroy Guion; la défense de Miami a su mettre la pression de façon quasi-constante sur Rodgers mais ce dernier a su élever son niveau de jeu quand il le fallait pour décrocher la victoire; Tannehill possède un talent indéniable éternellement gâché par des choix de passes hasardeux et termine avec 2 interceptions qui coûtent cher. Au final, loin de moi de vouloir sous-estimer la qualité de Green Bay, mais sur ce match Miami a perdu son match toute seule par l’intermédiaire notamment de Tannehill trop inconstant et Finnegan totalement absent. Si les choses ne s’améliorent pas, en particulier sur la régularité du QB, les déconvenues devraient s’accumuler. Côté Packers, si ils savent aujourd’hui plus qu’hier qu’ils peuvent compter sur un QB hors pair, certains secteurs de jeu comme le pass rush un peu trop tendre face à une ligne pourtant fragile restent à corriger pour espérer aller toujours plus loin.