Analyse : Lions @ Packers (Kuro – W5 2013)

Detroit Lions 9 – 22 Green Bay Packers

La vie sans Megatron vs. la vie sans Clay Matthews

On s’attendait à ce que Nate Burleson ne soit pas là pour Detroit, mais on ne se doutait pas qu’il manquerait aussi Calvin Johnson. Cela a considérablement affaibli la puissance offensive des Lions, sans rien retirer au bon match défensif des Packers. De l’autre côté, l’attaque verte et or a été équilibrée, même si elle a raté toutes ses occasions en redzone. Avec une défense des Lions présente la majorité du temps, le match a été plus serré que prévu pendant longtemps, avant qu’un big play ne fasse définitivement la différence.

Aaron Rodgers est revenu a un niveau plus en adéquation avec son talent, même s’il n’y a aucun chiffre qui crève le plafond : 20/30, 274 yards et 1 TD. Il a pris ce qu’il y avait à prendre, sauf sur cette bombe pour James Jones qui a creusé l’écart à 16-3. Il a été bien protégé par l’OL qui n’a concédé qu’un seul sack, et encore, c’était en gardant trop la balle comme à son habitude. Le play-call a été intelligent, avec souvent des passes rapides pour ne pas laisser le duo terrible Suh/Fairley arriver à Rodgers, mais l’intérieur de la ligne a aussi su les neutraliser dans le jeu de course : les Packers ont engrangé 180 yards au sol en 33 portés. Eddie Lacy (23c/99y) a une bonne vision qui lui permet de prendre l’espace libre, et il tombe rarement au premier contact. En tout cas, même si l’attaque cale, elle peut se rassurer sur un point : le Mason Crosby de 2011 est bien de retour avec un 5/5 dont un Field Goal de 52 yards (9/9 pour la saison).

Pourtant, la défense des Lions n’a pas du tout été mauvaise… enfin le back-7 en tout cas. Certes il s’en est tiré avec quelques non-calls litigieux sur interférences de passes, mais en général ils sont parvenus à limiter la casse pour laisser l’équipe dans le match. Les LBs et les arrières ont su contenir les menaces autant que faire se peut contre une machine offensive comme GB, malgré la passe longue lâchée par un Chris Houston pas à 100%. La déception dans ce match, une fois n’est pas coutume, vient de la DL qui a été incapable de mettre une pression constante sur Rodgers et de boucher les trous à la course. Le corps de LBs a dû venir colmater les brèches et ça a été compliqué.

En face, Matthew Stafford n’était pas aidé question armes offensives, et ça s’est vu : sans Burleson ni Megatron, il a semblé quelques fois perdu sur le terrain avec des passes erratiques; il termine à 25/40, 262 yards et 1 TD. Il n’a pas été aidé par une OL qui a lâché la bagatelle de cinq sacks, et je conseille Jim Schwartz de brûler une action qui laisse Clay Matthews libre de tout block. Sans les deux meilleurs receveurs de l’équipe, les Lions ont donc dû se reposer sur Reggie Bush, qui a fait connaissance avec la run défense autoritaire de Green Bay : même si on peut arguer qu’elle a pu se focaliser sur lui sans Megatron, ça n’enlève pas que concéder 64 yards en 19 courses est dans sa moyenne de la saison. Detroit n’avait juste pas les armes pour lutter.

Cela fait maintenant un moment qu’une question hante la défense des Packers : qui pour assister Clay Matthews au pass-rush, ou en cas de blessure ? Elle a eu une réponse contre Detroit avec les excellents matchs de Nick Perry et Mike Neal (3 sacks à eux deux et 1 fumble forcé par Perry); néanmoins les deux joueurs vont devoir rééditer ce genre de performances pendant au moins un mois avec l’absence de leur leader blessé au pouce. Le reste de l’équipe a su performer convenablement pour bloquer la course et la passe, lâchant un peu de lest à la fin des deux mi-temps.

Au final, c’était un match que les Packers auraient sûrement dû remporter bien plus largement et rapidement, et on peut se poser la question de ce 0/2 dans la redzone. Simple passage à vide ou vrai problème ? Quoiqu’il en soit c’est une victoire dans la NFC North, ce qui est toujours bon à prendre quelque soit la manière. Les Lions ont encore une fois prouvé que leur attaque n’était pas grand-chose sans Calvin Johnson, un état qui doit continuer d’inquiéter dans le Michigan.

La semaine prochaine les deux équipes partent dans l’AFC North : Green Bay va à Baltimore et Detroit va à Cleveland.