Analyse : Giants @ Bears (Kuro – W6 2013)

New York Giants 21 – 27 Chicago Bears

Deux équipes dans des directions opposées

Les deux équipes à Soldier Field visaient à stopper une série de défaites, la différence étant que les Bears avaient déjà gagné trois matchs et les Giants aucun. Le match était supposé être un peu moins indécis que ça, mais un jeu de course retrouvé a permis à New York de maintenir le suspens; néanmoins la défense à la passe de Chicago a fait le travail pour assurer la victoire.

Jay Cutler a livré une partie sérieuse, bien aidé par le vide absolu qui s’appelle le pass-rush des Giants. Il a même su gagner quelques yards à la course quand il le fallait, et pour le reste il a fait confiance à son BFF Brandon Marshall qui a fait un match quasi-parfait : 10 ciblages, 9 réceptions, 87 yards et 2 TDs. Avec 24/36, 262 yards et 2 TD, « Cutty » aurait même pu devenir le premier QB des Bears à enchaîner trois matchs consécutifs à 300+ yards; c’est une stat qui paraît aberrante quand on se dit que la franchise a 94 ans, moins quand on se rappelle les grands coureurs qui portaient l’équipe et la liste des QB moisis qu’elle a connue.

Quoiqu’il en soit, Cutler a pu distribuer les passes entre Marshall, Martellus Bennett et Matt Forte, bien au chaud derrière son OL. Cependant, il reste toujours le souci du jeu de course (Forte, 19c/67y) qui n’arrive pas vraiment à décoller et qui parfois place l’attaque dans des 3e tentatives compliquées (5/11 dans ce match). Heureusement pour les Bears, ça n’a pas prêté à conséquence contre les Giants qui ont un front-7 aux abonnés absents.

Pour dire, le meilleur joueur de la défense était… le LB Jon Beason, fraîchement arrivé des Panthers : 11 plaquages, dont la plupart des stops pour empêcher le jeu de course de décoller. Les Giants n’arriveront à rien avec seulement les 4 DL qui n’ont enregistré aucun sack, et seul Mathias Kiwanuka a réussi à venir frapper Cutler pour lui mettre vraiment la pression. Trop peu pour espérer sauver les LBs et les DBs qui ont subi la loi de Marshall & Bennett.

Dernier point, les Bears ont une arme sûre au Field Goal avec Robbie Gould : il a réussi ses 12 derniers kicks de 50+ yards, ce qui égale un record NFL, et il est à 10/10 sur la saison. Ca aide aussi quand l’attaque n’arrive pas à aller au bout.

A New York, on ne peut pas enlever une chose à Eli Manning (14/26, 239y, 1 TD, 3 INT) : il a rapidement lancé deux interceptions coup sur coup de Tim Jennings, dont une retournée pour un touchdown, mais il a su mettre ça de côté pour repartir à l’attaque et mener quelques drives intéressants. Rueben Randle a été le receveur du match côté Giants, dans le bon et le mauvais sens : un manque de communication a coûté une interception, il a failli commettre un fumble en croyant être « down » (sauvé par l’arbitre) mais il a été une arme précieuse dans le jeu long pour Manning (3 réceptions, 75 yards, 1 TD).

Manning a également reçu l’aide « involontaire » d’un front-7 des Bears qui est décimé par les blessures et qui a eu du mal pendant toute la partie : Eli n’a subi qu’un seul sack, et on a retrouvé le Brandon Jacobs de 2007 qui s’était perdu dans les bois depuis. Le tractopelle a repris du service avec 22 courses pour 106 yards et 2 TDs pour permettre à New York de rester dans la partie. Néanmoins, comme je l’ai dit, pas sûr qu’il confirme contre une équipe avec une DL intacte.

Car les blessures commencent vraiment à être un problème à Chicago : après les DT Henry Melton et Nate Collins out pour le reste de la saison et Stephen Paea indisponible (ce qui a forcé Corey Wootton à passer DT avec un certain succès dans ce match), maintenant c’est le remplaçant d’Urlacher, D.J. Williams, qui est out pour la saison. Le rookie Jon Bostic prend sa place, et ça risque encore d’affaiblir une défense qui tient toujours par la force des turnovers, mais qui vient de lâcher son troisième coureur consécutif à 100+ yards au sol. Ce n’est pas une bonne nouvelle alors qu’il y a Adrian Peterson, Reggie Bush et un Eddie Lacy qui s’affirme de plus en plus dans la division (sans compter Alfred Morris qui arrive la semaine prochaine). Les arrières ont été grillés sur un ou deux big plays mais dans l’ensemble ils ont réussi à contenir l’attaque de New York sans Charles Tillman.

Au final, c’est une bonne victoire à prendre pour Chicago afin d’éviter un record équilibré et de conserver ses chances dans la course au titre de la NFC North. Les Giants continuent leur dégringolade avec une nouvelle victoire faite de « et si Eli… ». Les deux équipes ont un problème profond de pass-rush (que ce soit par incapacité ou blessure) qui sont rédhibitoires vu les attaques dans leurs divisions respectives (Dallas, Philly, Detroit, Green Bay). Et les deux sont un peu à court de salary cap pour le régler.