Analyse : Dolphins @ Saints (Kuro – W4 2013)

Miami Dolphins 17 – 38 New Orleans Saints

Plus déséquilibré qu’on le pensait

On s’attendait à un match un peu plus équilibré que cela; au contraire on a vu des Dolphins pas forcément encore prêts pour les grandes joutes de la NFL, et une équipe des Saints qui a ressemblé à un rouleau-compresseur offensif bien aidé par les erreurs adverses.

Je cherche des choses originales à dire sur l’attaque des Saints, mais je pourrais résumer en disant qu’on est revenu à la bonne vieille attaque de 2011 et passer à autre chose. Bien protégé dans sa poche et bien aidé par l’absence de Cameron Wake en face, Drew Brees a fait un match à la Brees : 30/39, 413 yards et 4 TDs. Difficile de faire beaucoup mieux. Comme on s’y attendait, le duo Marques Colston/Jimmy Graham a fait un match excellent : Colston a 7 réceptions pour 96 yards et Graham a tout explosé avec 4 catchs pour 100 yards et 2 TDs.

Néanmoins on n’attendait pas forcément Darren Sproles à pareille fête à la réception; on connaît les qualités du joueur dans l’espace, mais là ça a été ridicule : 7 réceptions pour 114 yards et 1 TD, dont la quasi-totalité dans la première mi-temps. Les LBs et DBs n’ont rien pu faire pour couvrir Sproles qui a gambadé librement comme un cabri avec des fusées au derrière. Sproles en a profité pour rajouter un TD à la course, ce qui m’amène d’ailleurs au seul problème récurrent des Saints : le jeu de course qui n’avance toujours pas (24 courses pour 68 yards…). Je sais bien qu’avec un Brees dans cette forme on n’en a pas besoin, mais les Saints risquent d’avoir des surprises contre une bonne défense qui ne manque pas son playmaker #1 et dont les Linebackers mangent de la screen pass au petit déjeuner.

Comme je l’ai dit, en face la défense a cruellement manqué Wake dans le pass-rush. A part Oliver Vernon (1 sack, 4 hurries), personne n’a vraiment pris le relais devant, et le retour de Jahri Evans a assuré Brees qu’il aurait du temps nécessaire pour envoyer ses flèches en attaque. C’est impossible d’arrêter les Saints sans parvenir à mettre la pression sur leur QB, et surtout avec les membres de la DL seulement, sinon vous ouvrez l’arrière-garde aux screens et parcours courts. Comme prévu le back-7 a souffert contre les receveurs et Graham. Au moins, les Fins ont tenu contre la course, mais c’était presque le minimum syndical vu l’anémie du jeu au sol à New Orleans.

Ryan Tannehill est un bon QB qui peut vraiment faire de (très) bonnes choses pour la franchise de Miami, mais il n’est qu’en deuxième année et ce genre de performances peut arriver; l’important c’est surtout que ça n’arrive pas trop souvent. Evidemment on ne peut pas nier son implication dans l’écart creusé par les Saints au 2e QT : son fumble puis son interception ont permis à NO de créer et maintenir l’écart à +11 à la mi-temps. Après ça, il est difficile de courir après le score quand la défense ne peut pas stopper Brees & Co. Il finit à 22/35, 249 yards, 1 TD et 3 interceptions.

Il faut dire aussi qu’il n’a pas du tout été aidé par une OL gruyère qui a encore lâché 4 sacks (Tannehill est le QB le plus sacké de la ligue actuellement avec 18). L’OL a été meilleure au jeu de course, ou alors quelqu’un a enlevé Lamar Miller et l’a remplacé par son frère : 11 courses pour 62 yards et 1 TD ? Il y a encore de l’espoir. Ce qui n’a pas aidé Tannehill non plus, c’est le bon matchs de Jabari Greer et Keenan Lewis en défense qui ont su museler Mike Wallace et Brian Hartline : 6 catchs pour 68 yards à eux deux. Les deux cibles préférées du QB ont donc été Brandon Gibson et le TE Charles Clay avec 6 réceptions chacun pour 113 yards et 1 TD en cumulé.

Oui, c’est l’enseignement du premier quart de la saison à NO : la défense contre la passe est vraiment meilleure, et c’est en grande partie parce que le pass-rush tourne à pleins cylindres. Cameron Jordan et Junior Galette ont continué leur très bon début de saison (2 sacks, 3 Hits, 5 Hurries à eux deux), avec de l’aide venue du banc (Tyrunn Walker) ce qui aide grandement les arrières à voir venir, et à pouvoir ainsi réussir des interceptions (Greer, Carr et Herring). Comme je l’ai déjà dit, Greer et Lewis ont fait un bon boulot de limitation des deux armes principales de Miami. S’il y avait un bémol à mettre, ce serait la défense contre la course qui a laissé un peu trop de liberté aux Fins. Mais au final, elle a su redonner les possessions à son attaque pour qu’elle creuse irrémédiablement l’écart.

Au final, les Saints viennent de poster une victoire symbolique, signifiant qu’ils sont bel et bien revenus dans la course pour les playoffs, voire mieux. Leur défense confirme qu’elle n’est plus celle de 2012, et l’attaque retrouve son rythme étouffant; ils risquent d’avoir besoin des deux pour les matchs qui viennent, deux gros déplacements à Chicago et New England. Du côté des Dolphins, il ne faut pas trop s’apitoyer sur cette défaite; il faut prouver que l’équipe sait rebondir contre les Ravens la semaine prochaine. Certes c’est une claque, certes l’OL donne quelques signes inquiétants, mais l’équipe a du talent et elle a les cartes en main pour se reprendre.