Analyse : Colts @ Texans (Kuro – W6 2014)

Indianapolis Colts 33 – 28 Houston Texans

Un TNF finalement pas comme les autres…

…même si le premier quart-temps nous a fortement donné l’impression qu’on allait vivre encore une tôle avec 24-0 pour les Colts. Mais la défense texane a enfin réussi à mettre de la pression, le back-7 s’est mis à jouer (sauf quand l’adversaire portait le #13), et l’attaque s’est réveillée, surtout au sol. On a fini par avoir un match, et à ce petit jeu, sans surprise, c’est l’équipe qui a commis le moins d’erreurs qui l’a emporté : Houston a payé ses deux fumbles en fin de match.

En effet, les Colts ont démarré tambour battant en attaque avec 3 TDs et 1 FG en premier quart-temps, grâce entre autres à l’onside kick génial de Pat McAfee qui ne finit plus de réaliser de belles prestations (car il punte bien et fait de bons kickoffs rarement retournés). Ils ont cependant eu plus de mal ensuite car la défense des Texans a fait certains ajustements au sol et dans les airs qui ont augmenté la pression défensive. Andrew Luck a réussi à trouver la parade : si la poche s’écroule, courir, et dans tous les cas viser le #13. En effet, T.Y. Hilton devient véritablement le playmaker des Colts avec un match tonitruant à 9c/223y/1TD. Les Texans n’ont JAMAIS eu de réponse à Hilton, le receveur réussissant plusieurs gros gains et se retrouvant même une fois tout seul. Les autres cibles se sont contentées de compléter pour faire avancer l’équipe mais Hilton a été le grand bonhomme du match côté Colts avec McAfee.

Pour en revenir à Luck… il a connu un match curieux qui aurait pu être bien pire à 25/44, 370y, 3 TD et 1 INT. Le 25/44 dénote de son côté erratique à certains moments du match, mais aussi du fait que son OL a parfois cédé sous la pression adverse. Le 44 montre qu’il a dû passer assez souvent car le jeu de course, mis à part quelques éclairs d’Ahmad Bradshaw et oui MÊME DE TRENT RICHARDSON, n’a au final réussi que 35 courses pour 93 yards (malgré 1 TD de T-Rich). Luck aurait pu finir avec plus que 1 INT car il y a eu deux picks ratés par la défense, dont un où il lance une screen passe alors que J.J. Watt est droit devant lui (sans surprise, déviée); d’ailleurs, son INT vient sur une passe déviée. Et il y a cette erreur de communication avec son Centre Johnotton Harrison qui mène au fumble et au 3e TD de Watt cette saison. Donc un match sympathique, mais pas sans problèmes.

Problèmes qui ne se sont pas résumés qu’à Watt d’ailleurs. Le #99 a encore fait son show avec ce fumble retourné pour un TD, 2 sacks et 3 passes déviées; presque du normal pour ce joueur hors-norme. Il a été plutôt bien assisté par Jared Crick sur la DL qui a aussi mis la pression sur Luck et dévié la passe qui a mené à l’interception de Justin Tuggle. Whitney Mercilus s’est montré rapidement dans le match et a fait une bonne partie, mais on peut être un peu plus déçu des autres, notamment Brian Cushing que je trouve banal cette saison. Chez les arrières, A.J. Bouye s’est accroché à Hakeem Nicks et l’a fait presque disparaître de la circulation (une des 2 réceptions de Nicks, sur un rebond, est un vrai manque de chance pour la défense), mais le reste a souffert, notamment Johnathan Joseph, contre Hilton. C’est dommage car la défense contre la passe a été plutôt bonne depuis le début de la saison, mais là ça a été l’hallali.

De l’autre côté, les Texans ont réussi le comeback car leur défense a été plus solide (à part contre Hilton), mais aussi parce que l’attaque s’est réveillée après le 1er QT, jusqu’à ces deux fumbles rédhibitoires. Les 15 premières minutes ont été ternes, avec une défense qui a stoppé Arian Foster rapidement et qui a mis une belle pression; pour vous dire, la première complétion de Ryan Fitzpatrick est arrivé après 16 minutes dans le match. Mais ensuite, les Texans ont appelé plus de passes courtes pour Fitzpatrick ou de screen passes pour battre cette pression, et Foster a froncé les sourcils en enclenchant la seconde. Andre Johnson et lui ont été les deux fers de lance offensifs : Dédé termine à 7c/99y et Foster à 20c/109y/2TD. Malheureusement, le receveur a fait un avant-dernier drive catastrophique avec une interférence de passe offensive puis un fumble; Fitzpatrick fera le second sur le dernier drive sous la pression de Bjoern Werner; Fitz termine son match propre mais sans plus à 15/23, 212y et 1 TD. Pour le reste des receveurs, Damaris Johnson s’est montré avec 3c/62y, ce qui est bien parce que DeAndre Hopkins a été complètement absent avec 1 seule réception, et surtout ce manque d’envie d’aller récupérer le fumble de Fitzpatrick qui a fait jaser.

Bien évidemment, chez la défense des Colts, il est rapide de distribuer les points : bravo pour la défense contre la passe, mais la défense contre la course a pris dans les dents (même Alfred Blue à couru 3c/22y, ce qui fait qu’Indy a encaissé 136 yards en 24 courses). Difficile de pointer un problème, mais s’il faut utiliser cette performance pour souligner une déception, c’est D’Qwell Jackson : je pensais que l’ancien Brown apporterait plus cette année, mais il a du mal à avoir un impact (sauf pour ce qui est de récupérer le fumble de Fitzpatrick). Les arrières et les Linebackers sont au moins été solides en couverture en général, alors que le front-7 a su se mettre en marche pour mettre la pression sur le QB adverse avec 4 sacks par 4 joueurs différents (Jackson, Werner, Erik Walden et Ricky Jean-François). Werner a même droit à une étoile pour le sack/fumble qui clôt le match, et en général ce qu’ils ont fait en pass-rush était pas mal… par contre le jeu au sol on repassera.

Enfin, avant de finir, une note historique : non seulement les Colts ont le Punter McAfee, mais ils sont surtout une légende en Kicker, Adam Vinatieri. Avec ses deux transformations de TD et son Field Goal, il a passé la barre des 900 points avec les Colts (905). Comme il a déjà marqué 1158 points avec les Patriots, il devient le seul Kicker de l’histoire à avoir marqué 900+ points avec deux équipes différentes. Il a déjà 41 ans, mais s’il continue l’année prochaine, il a la possibilité de scorer 1000+ points avec deux équipes différentes, un record complètement aberrant. Et vous savez le pire ? Il est pourtant à environ 500 du recordman absolu de points en NFL, Morten Andersen, avec 2544.

Les limitations offensives des Texans ont fini par les rattraper, même si les limitations défensives au sol des Colts leur avait laissé la porte ouverte. Ce qui est embêtant pour Indy, c’est qu’ils ne doivent jamais avoir un match à une possession d’écart en démarrant 24-0. Ca prouve que l’équipe est peut-être encore fragile sur certains points précis auxquels ils doivent remédier s’ils veulent aller loin dans la saison, et en playoffs. Du côté de Houston, de bonnes choses ont été faites dans ce match, mais c’est très compliqué de gagner quand vous laissez un receveur pour mettre 200+ yards dans les dents, et que vous n’avez pas assez de support derrière Andre Johnson, qui finit par gadouiller lui aussi. Un résultat donc logique pour ce match.