Analyse : Steelers – Ravens (Supychou – W2 2014)

Pittsburgh Steelers 6 – 26 Baltimore Ravens

Une déculottée sans conteste

On s’attendait à un match serré où les 2 équipes se battraient jusqu’au bout comme il en a si souvent été le cas. Finalement, le suspens n’a duré qu’une mi-temps avant que les Baltimore Ravens n’accélèrent le jeu jusqu’à créer un écart qu’on n’avait vu qu’une seule fois lors des 11 dernières confrontations entre ces 2 équipes.
Les Pittsburgh Steelers ont sûrement réalisé un des plus mauvais matchs depuis un bon bout de temps, et bien que leur adversaire ait été intraitable, ils le doivent en partie à leur attaque inoffensive ayant marqué 6 points en 8 minutes (1 FG avant la mi-temps, 1 FG après) puis plus rien. A commencer par Ben Roethlisberger, à côté de ses pompes et enchaînant les mauvais choix (beaucoup de lancers trops courts ou dans le dos). C’est simple, Big Ben n’a pas lancé le moindre TD (pour 1 interception), chose qui ne lui était plus arrivé depuis janvier 2012 (!!!). Il faut dire qu’en plus de cela, il n’a été que peu aidé par ses coéquipiers, alignant les drops ou pire, les fumble (1 pour Heath Miller, 1 pour Justin Brown). Antonio Brown a eu un mal fou à se défaire de son vis-à-vis mais dès que ce dernier changeait, il réussissait à faire de jolis plays, faisant de lui le meilleur receveur de l’équipe (90y).  Le seul ayant vraiment surnagé fut le sophomore Le’Veon Bell, une fois encore un véritable poison (59y à la course, 48y à la passe), laissé de côté bien trop vite à cause du retard accumulé. Bien dommage vu son rendement à la course (5,4y par portée).

La défense a eu plus de difficultés qu’à l’accoutumée à créer les big plays, et notamment le turnover (0 sur ce match). Entre des pass rusher inoffensifs (Jason Worilds et Jarvis Jones à 0 sack et aucune pression mise quasiment) et une secondary à la peine face aux multiples jeux adverses. Et si un nom doit nous venir en tête, c’est bien le CB Cortez Allen, dont le nouveau contrat semble lui avoir monté à la tête tant il fut dépassé tout au long du match. Entre des pénalités à foison et une incapacité à stopper ses vis-à-vis, que ce soit dans les airs ou contre la course (4 plaquages manqués), Allen fut le maillon faible de cette défense. Les 2 joueurs qui se sont le plus faits remarquer sont les 2 ILB de l’équipe, Lawrence Timmons et Ryan Shazier, alternant le bon et le moins bon mais finissant meilleurs plaqueurs du match (respectivement 12 et 11 plaquages). Seule « bonne » note du côté de la défense.

Les Ravens ont eux été impériaux, et notamment l’attaque qui, bien que continuant à ne pas conclure toutes leurs actions, a su marquer des points quand il le fallait. Notamment le QB Joe Flacco, incroyablement précis et sûr de lui, lisant parfaitement la défense et évitant les moindres erreurs (2 TDs à 78% de précision !). Il faut dire que sa nouvelle OL leur protège parfaitement (aucun sack et aucun hit concédé sur ce match !!) et que ses nouvelles cibles savent se mettre en valeur. Entre l’incroyable Steve Smith Sr (71y) cassant un nombre énorme de plaquages et un Owen Daniels qui prouve son utilité (2 TDs sur courtes play-action), Flacco n’avait que l’embarras du choix. Et lorsque l’OL est à ce niveau, c’est aussi bénéfique pour le jeu au sol, où Bernard Pierce a montré beaucoup plus, gagnant de nombreux first down lorsqu’il le fallait (96y à 4,4y par portée). Une excellente nouvelle pour une attaque qui était le point faible l’an passé.
Mais c’est bien la défense qui a impressionné encore plus. Notamment contre la passe, où malgré une nouvelle blessure, les Ravens n’ont rien laissé passer. A commencer par Jimmy Smith, quasiment parfait lorsque la balle est lancée dans sa direction (une passe défendue), et qui s’annonce de plus en plus comme un des meilleurs CBs de NFL. Malgré cela, les plus gros jeux (et turnover) sont venus du front seven et notamment des 2 ILB, impériaux la plupart du temps. Daryl Smith fut aussi bon contre la course (8 plaquages) que contre la passe (2 passes défendues) tandis que le rookie CJ Mosley continue de réaliser des plays très intéressants (2 run stops, 1 FF et 1 FR) malgré quelques lacunes visibles (2 plaquages manqués). Pourtant, c’est la promesse d’un bel avenir que le jeune joueur laisse apparaître. Et avec une défense comme ça, les Ravens peuvent aller plus moins s’ils restent réguliers.

Les Steelers ont connu une mauvaise soirée et ont confirmé les problèmes entrevus face aux Cleveland Browns. Il faut dire que les Ravens n’ont rien laissé passer et que tous les joueurs étaient impliqués, comme le montre le dernier jeu mettant fin au match où un monstre de 180kgs (Haloti Ngata) a intercepté Big Ben grâce à un très joli jeu. Justin Tucker a lui été à 100% aux FGs (4 réussis) et a permis à son équipe de se mettre à l’abri. On verra plus clairement où en sont ces 2 équipes, chacune ayant un gros défi la semaine prochaine face à des défenses intraitables.