Analyse : Packers @ Bengals (Kuro – W3 2013)

Green Bay Packers 30 – 34 Cincinnati Bengals

Turnover-o-rama

Ah la dure vie de rédacteur de Gameday, quand on se rend compte que les deux équipes se sont finalement plus ou moins foutu de vous. Green Bay n’aura pas de coureur à 100 yards ? Eh si. La défense des Packers est incapable de créer des pertes de balle ? Eh si. Cincy ne gagnera pas un tir aux pigeons ? Eh si. Merci les gars ! Remarquez, ça va, je ne me suis pas trompé sur tout : Michael Johnson a bel et bien fait vivre le premier enfer professionnel à David Bakhtiari, et ça a permis à la défense de mettre plus de monde sur les receveurs. Et puis, tir aux pigeons, c’est vite dit, il y a eu un TD défensif de chaque côté.

Pour le reste, on va essayer d’expliquer ce match qui s’est divisé en trois mini-matchs :  le 14-0, le 30-0 puis le 20-0.

Pendant le 14-0 (qui a duré quelques minutes), ce qui a le plus de sens à analyser est le premier drive des Bengals qui ont su avancer la balle en alternant passe et course. Comme souvent avec Andy Dalton, quand il trouve son rythme il est inarrêtable. La défense a fait ce qu’elle a pu mais elle a fini par craquer sur un gros gain de Mohamed Sanu puis sur une course de l’homme du match en attaque, le rookie Giovani Bernard (10 courses/50 yards/1 TD, 4 réceptions/49 yards). Sur le kickoff, Jeremy Ross a encore fait un cadeau après celui contre les 49ers au Divisional Round, et c’est BJGE qui a corsé l’addition (un BJGE qui continue à être très moyen en production, 10 courses pour 29 yards seulement).

Les deux défenses se sont ensuite répondues. Celle des Bengals a mis une pression terrible sur Aaron Rodgers qui a passé son temps à courir pour sa vie. Michael Johnson est le grand artisan de ce fait, car il s’est joué pendant toute la rencontre du rookie David Bakhtiari : il a à son actif 1.5 sack et 1 fumble forcé (au total Rodgers a encaissé 4 sacks). La défense a pu alors mettre du monde pour bloquer les couloirs de passe avec des talents comme Reggie Nelson, Leon Hall ou Terence Newman., Néanmoins, si l’attaque de Green Bay a été stoppée, c’est la défense qui a dominé cette période en créant nombre de turnovers.

Clay Matthews a forcé deux fumbles (dont l’un remonté par M.D. Jennings pour un TD), Brad Jones en a forcé un autre, et surtout Sam Shields a ponctué sa très bonne couverture d’A.J. Green (pendant 3 QTs) avec une interception. Avec l’aide d’une défense contre la course pugnace et d’un pass-rush au rendez-vous (4 sacks), ils ont pu redonner la balle à leur attaque à plusieurs reprises. Cependant, la défense de Cincinnati n’a rien lâché, et elle a provoqué une série de Field Goals qui a freiné l’avancée au score de Green Bay : si vous pensez que 30 points est une série énorme, croyez-moi ça aurait pu en faire 45 facilement sans une défense pareille.

Pendant ce laps de temps, l’attaque des Packers a surtout reposé sur… le jeu de course. Ne me regardez pas comme ça, c’est vrai : les Bengals ont souvent joué avec deux safeties en profondeur, pour contrer la passe; la perte de Jermichael Finley sur commotion n’a pas aidé à changer cet état de fait. James Starks en a profité au début (14 courses, 55 yards) avant de faire sa classique blessure; c’est alors que le rookie Johnathan Franklin s’est rappelé à notre bon souvenir, montrant vitesse et agilité, courant 103 yards en 13 courses avec 1 TD. De plus, pour quelqu’un incapable de contrer un blitzeur, il s’en est très bien tiré. A côté, Jordy Nelson (8c/93y) a fait un match plein, faisant sa réception bord-de-touche-Cris-Carter habituelle ou bloquant pour les coureurs.

C’est avec ces armes que Green Bay s’est retrouvé à 30-14 vers la fin du 3e QT. Et puis, Clay Matthews s’est blessé à la fin de la première mi-temps, la défense des Packers n’a toujours aucune alternative quand il n’est pas là, et du coup Dalton a retrouvé un rythme normal, A.J. Green est réapparu et Rodgers a commis des erreurs. Les Bengals sont revenus dans le match alors que le #12 des Packers a lancé deux interceptions, même si la première est une erreur de James Jones (le dernier match avec plusieurs interceptions pour lui était en 2010). Newman et Hall, intercepteurs et excellents en couverture, ont relancé leur attaque qui a marqué deux TDs par Green (4c/46y/1TD) et Marvin Jones (3c/38y/1TD).

Vient l’action du match : la 4e et 1 tenté par Mike McCarthy dans le camp des Bengals. Le choix en lui-même est compréhensible : à 30-27 et six minutes à jouer, vous gagnez quelques centimètres et vous cramez des minutes en plus. La vraie erreur, c’est d’être venu à Cincinnati avec seulement deux coureurs dont l’un se blesse facilement. Envoyer un poids léger comme Franklin contre un des meilleurs front-7 était compliqué, et le joueur a commis le fumble récupéré par Terrence Newman pour le TD de la gagne. Ensuite, la DL a fait un excellent travail en sautant pour dévier les passes d’un Rodgers encore une fois pas assez protégé par son OL.

Au final, c’était un match plutôt moyen de la part des deux attaques qui ont commis chacune 4 pertes de balle. Par contre les deux défenses ont fait une belle partie : les Packers n’ont lâché que 300 yards à une attaque qui a un gros potentiel, et même si la défense des Bengals a pris 400 yards elle a su réussir les actions décisives du match. Dalton a fait le reste avec un 20/28, 235 yards, 2 TD et 1 INT, alors que de l’autre côté Rodgers a fait un match très moyen a 26/43, 244 yards, 1 TD et 2 INT.

Avec tous leurs blessés les Packers sont finalement contents d’avoir la bye-week la plus tôt de la saison. Ils sont sûrement moins contents de devoir la passer 3e de NFC North, à 2 matchs des Bears et avec déjà un adversaire en commun défavorable (Cincy que Chicago a battu). Pour les Bengals, ils gagnent là un match compliqué un peu fou et rattrapent celui qu’ils auraient dû remporter à Soldier Field. Ils trônent tranquillement en tête de l’AFC North à égalité avec Baltimore.