Analyse : Chargers @ Eagles (NaHO – W2 2013)

San Diego 33 – 30 Philadelphie

Ne pas confondre vitesse et précipitation

Si vous aviez lu mon GameDay ce week-end, vous aviez vraiment toutes les clefs du match en main.

Commençons par une description du match du point de vu des Eagles, car ceux sont finalement eux qui ont fait la surprise. Effectivement, les locaux sont passés d’un mode de jeu au sol contre un mode de jeu plutôt aérien. LeSean McCoy était pourtant toujours aussi efficace mais n’a finalement réalisé que 53 yards au sol en 11 portés. Et pourtant, ce n’est pas faute de montrer une fois encore ses capacités à se faufiler telle une anguille parmi les défenseurs. Entre ses réceptions et ses portés, il a eu 16 fois le football dans les mains, et a brisé huit tackles de défenseurs. A côté, même Eric Weddle ressemblait à un lycéen sans aucune chance de réussite. C’est d’ailleurs lors de cette action, sur une screen-pass de Vick que McCoy a réalisé sa plus grande réception de carrière avec 70 yards au total. Au total, en cinq passes, McCoy a permis 114 yards.

Mais en réalité, le joueur le plus vu ce week-end fut DeSean Jackson. Jusqu’aux derniers drives des Eagles, tentant d’égaliser et mener le score, Vick a pour ainsi dire lancer les trois quarts de ses passes vers son receveur fétiche. Il faut dire qu’à part lui, le reste ne s’est pas montré à la hauteur de la confiance du QB. Riley Cooper a eu le droit à son touchdown, James Casey aussi, mais ce dernier n’a pas maintenu le contrôle du football et son TD a été annulé. Donc quand on veut varier et pas tout mettre sur McCoy, il n’y a plus que D.Jax : neuf réceptions, 193 yards, un touchdown. Il avait même mis un second touchdown, mais un Illegal Formation sifflé par l’arbitre l’a annulé et les Eagles n’ont pu que mettre un field goal sur ce drive.

Michael Vick a d’ailleurs profité de ce match hautement aérien de sa part pour battre son record personnel lui aussi avec 428 yards à la passe. Il a aussi lancé deux touchdows le tout pour une efficacité de 64%. Si ses chiffres dépendent beaucoup des deux joueurs ci-dessus, ils dépendent aussi beaucoup de sa ligne. En effet, lorsqu’il avait le temps de perfectionner ses passes, Vick avait un ratio de 145,4 contre les Chargers, mais quand Dwight Freeney venait l’embêter, son ratio est vite tombé autour de 40,6. Heureusement pour lui qu’il profite de l’une des meilleures offensive line du pays, sinon le match aurait été bouclé bien avant les 7 dernières secondes. A noter aussi que le QB a marqué un touchdown à la course et a été, le temps d’un snap, remplacé par Foles, suite à un gros choc en fin de drive. Foles juste eu le temps de réaliser une passe incomplète avant de retourner chauffer le banc.

Au final, les Eagles n’ont jamais vraiment dominé le match au niveau du score, seulement lors du quatrième quart-temps, avec un 27-23 que les Chargers ont rapidement surenchéri. Et cela, ce n’est pas à cause de Vick ou de l’offense, mais tout simplement de la défense des Eagles. Tout à fait abominable. Seul Brandon Boykin s’en est relativement bien sorti, forçant un fumble de la part d’Antonio Gates à un yard de la endzone et forçant l’unique punt des Chargers lors de ce match. C’est même le seul a ne pas avoir manqué de tacle. Mais le reste de la secondary était juste pas du tout à la hauteur face à Rivers et son armada de « petits mais efficaces » receveurs. Cary Williams étant de loin le plus mauvais joueur de ce match, notamment avec sa sale habitude de s’accrocher aux maillots des joueurs qu’il couvrait. Cela explique ses trois pénalités pour interférence de passe. Nate Allen et Patrick Chung n’étaient pas si terribles n’ont plus, Chung ayant a une occasion réalisé la même erreur que Williams.

Pour ce qui est des Chargers, il y a eu du très bon, notamment avec le retour d’un Philip Rivers dominant, du habituel avec un fumble perdu de la part de Ryan Mathews, et du malheureux avec la sortie sur brancard de Malcom Floyd avec un choc à la tête. Mais comme je le disais, Philip Rivers est de retour, et c’est la meilleure nouvelle de la soirée pour les supporters des Chargers. 419 yards de lancés, trois touchdowns, aucune interception et tout ça avec 47 passes tentées et une efficacité à la complétion de 76,6%. On ne peut vraiment que très peu lui reprocher ce week-end, contrairement au lundi précédent, Rivers ne s’est pas laissé avoir pas une remonté des Eagles, même si ils sont revenus au score à la fin du troisième quart-temps, ni quand les Eagles ont repris la main sur le score. Au contraire, jusqu’aux dernières secondes, Rivers a joué son jeu avec cette même efficacité et a profité de tous ses receveurs, lançant entre deux et huit passes à six receveurs différents. Même avec de la pression il a complété 72,7% de ses passes pour un ratio de 92,6 : il était concentré, efficace, tout ce qu’il fallait pour mener son équipe à la victoire.

Et le premier à profiter de ce nouveau Rivers fut Eddie Royal qui est décidément la seconde très bonne nouvelle de ce début de saison. En dix réceptions, sur deux matchs, Royal a juste reçu cinq touchdowns. On a pu vu autant d’efficacité à San Diego depuis 2004 ! Et si ce n’est Royal, on peut noter les huit réceptions effectuées par Antonio Gates et par Danny Woodhead. Le premier, malgré ses 124 yards de réceptions, a été tout de même le plus receveur le plus décevant de ce match : il a fumble à un yard de la endzone, et a aussi dropé une passe en endzone. Enfin, on peut parler du cas Malcom Floyd. La grosse peur de ce match : lors du début de la seconde mi-temps, Floyd tente une réception et se fait tackler en sandwich entre Nate Allen et DeMeco Ryans. Un gros coup au casque qui l’a laissé au sol, inerte, pendant une dizaine de minutes avant que les ambulanciers ne le sortent du terrain. Il peut bouger ses extrémités et a rejoins ses coéquipiers dans l’avion pour rejoindre San Diego avec le reste de l’équipe. Il a été durant le reste du match remplacé par le rookie Keenan Allen, auteur de deux réceptions, qui semble fin près à prendre la relève.

Pour ce qui est du jeu au sol, Ryan Mathews a sorti des statistiques beaucoup plus plaisantes cette semaine, avec 73 yards en seize portés, mais a gardé cette manie de fumble le football. Cette perte de football a été d’autant plus dommageable qu’elle a eu lieu sur le drive suivant le fumble d’Antonio Gates, et que Mathews a lui aussi perdu la possession des Chargers sur cette erreur, et une fois encore dans la redzone des Eagles. Si Mathews arrivait à quelques gains sur les extérieurs, il n’arrivait par contre pas à avancer par le centre. Ce qui est le contraire de son back-up, Ronnie Brown, qui n’est apparu que très ponctuellement à la fin du match, mais dont le physique et la puissance lui ont permis quelques beaux gains en fonçant droit dans le mur. Danny Woodhead aussi a eu son utilité, et affiche des statistiques étrangement équivalentes à la course et à la passe : 9 portés pour 27 yards, 8 réceptions pour 27 yards.

Pour ce qui est de la défense des Bolts, on a assisté à de très belles pressions de la part de Dwight Freeney alors que l’unique sack de la soirée a été signé par Jarius Wynn dès le début du match. Tandis que Corey Liuget a lui eu beaucoup plus de mal à lutter contre Evan Mathis et Jason Peters, et n’a finalement réalisé qu’un unique hurry en 26 snaps pour passes. Mais celui qui a eu le match le plus compliqué était certainement Shareece Whright qui a dû affronter tant bien que mal DeSean Jackson toute la soirée. Sur dix passes dans sa direction, Whright en a laissé six se faire compléter pour 146 yards et le touchdown. Heureusement pour lui, ses coéquipiers s’occupaient de mettre de la pression sur Vick, car sur deux autres deep-pass où il s’est fait battre, Vick avait soit overthrow soit D.Jax avait dropé. Dans tous les cas, ces deux seuls passes auraient pu rajouter au moins une centaine de yards au compteur et certainement un touchdown.

Finalement, tout s’est joué dans les dernières 3’11’ du match. Les Eagles alors menés 30-27 ont réussi à égaliser en 80 secondes laissant 1’51’’ aux Chargers pour repointer au score. Par du no-huddle et du shotgun et l’intervention de Danny Woodhead, les Bolts ont su monter jusqu’aux 28 yards des Eagles et à 11 secondes de la fin, Nick Novak a su mettre le field goal de la victoire. Il ne resta plus que 7 secondes pour les Eagles qui ont tenté le tout pour le tout, non pas en jouant la Hail Mary, mais en jouant façon rugby/passe-à-dix. Cela n’a pas suffit.

La stat qui explique tout, même mon titre : les Chargers ont eu la possession du ballon pendant 40 minutes et 17 secondes ! A jouer la vitesse, les Eagles n’ont même pas eu la balle 20 minutes tandis que leur défense a fini sur les rotules.