Les vainqueurs du NFL Most Valuable Player

Chaque année depuis 1957, l‘Associated Press délivre le titre de Most Valuable Player (MVP), ou meilleur joueur la saison régulière en NFL.

 

Petit historique du titre de MVP

 

Le titre de meilleur joueur de la NFL est inventé en 1937 sous la forme du Gruen Trophy, sponsorisé par les montres Gruen. La ligue décide de le renommer dès 1939 en Joe F. Carr Memorial Trophy en l’honneur de l’ancien commissionner récemment disparu, Joe Carr ; le trophée est remis jusqu’à 1946. De ce fait, la NFL tend à ne pas reconnaître officiellement le titre de 1937.

Voici les lauréats :

  • 1937 : Dutch Clark, Quarterback, Detroit Lions (non reconnu).
  • 1938 : Mel Hein, Centre/Linebacker, New York Giants.
  • 1939 : Parker Hall, Quarterback/Running Back, Cleveland Rams.
  • 1940 : Clarence Parker, Quarterback/Running Back, Brooklyn Dodgers.
  • 1941 : Don Hutson, Wide Receiver, Green Bay Packers.
  • 1942 : Don Hutson (2), Wide Receiver, Green Bay Packers.
  • 1943 : Sid Luckman, Quarterback, Chicago Bears.
  • 1944 : Frank Sinkwich, Running Back, Detroit Lions.
  • 1945 : Bob Waterfield, Quarterback, Cleveland Rams.
  • 1946 : Bill Dudley, Running Back, Pittsburgh Steelers.
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Don Hutson, seul double récipiendaire du Joe Carr Memorial Trophy

Il y a ensuite un petit intervalle avant que différents organismes de presse ne commencent à délivrer des titres de meilleurs joueurs NFL :

  • Sporting News (SN) est le premier, en 1954. Il décerne même un MVP AFC et un MVP NFC de 1970 à 1979 après la fusion entre l’AFL et la NFL. Le titre est toujours d’actualité.
  • La Newspaper Entreprise Association (NEA) suit dans la foulée, en 1955. Le gagnant remporte le Jim Thorpe Trophy. Le titre est interrompu en 2009.
  • L’Associated Press (AP) arrive par la suite en 1957 ou 1961 (la confusion règne sur la date exacte, même si par défaut on inclut les titres de 1957 à 1961). Il est toujours d’actualité.
  • Pro Football Writers of America (PFWA) décerne son titre depuis 1975. Il est toujours d’actualité.

Au fur et à mesure, c’est le titre décerné par l’AP qui va s’imposer comme le titre de MVP reconnu par tous… sauf de manière « officiellement officielle » par la NFL ; elle ne reconnait que les titres qu’elle a décernés, c’est-à-dire les Joe Carr Trophy. Cependant, cela ne l’empêche pas de dévoiler le titre de MVP de l’AP avec tambours et trompettes lors de la cérémonie des NFL Honors.

 

Les MVPs de 1957 à nos jours

 

Voici la liste des MVP nommés par l’AP de 1957 à nos jours, avec une petite légende concernant les abréviations :

  • y/c : yards per carry ou yards par course ;
  • y/r : yards per reception ou yards par réception ;
  • y/a : yards per attempt, ou yards par passe tentée ;
  • y/p : yard per punt, ou yards par punt.

Sommaire :

  1. Les années 1950
  2. Les années 1960
  3. Les années 1970
  4. Les années 1980
  5. Les années 1990
  6. Les années 2000
  7. Les années 2010
  8. Les années 2020

 

1957
Jim Brown, Running Back, Cleveland Browns

Course : 202 courses, 942 yards (4.7 y/c), 9 touchdowns.
Réception : 16 réceptions, 55 yards (3.4 y/r), 1 touchdown.

Jim_BrownLorsque les Cleveland Browns choisissent Jim Brown au premier tour de la draft de 1957, ils savent qu’ils ont une pépite, mais ils n’ont pas forcément idée de l’impact phénoménal que va avoir le #32 sur la ligue : non seulement Brown va devenir le premier récipiendaire du MVP décerné par l’AP, mais il va surtout être le seul rookie à ce jour à remporter le titre.

Brown, dans son style puissant, mène la ligue au sol en yards et touchdowns, aidant l’équipe du légendaire Paul Brown à oublier le mauvais souvenir d’une saison 1956 ratée après six finales NFL consécutives (trois gagnées, trois perdues). Les Browns dominent de nouveau la NFL et retournent en finale mais tombent lourdement contre Detroit 59-14.

 

1958
Jim Brown (2), Running Back, Cleveland Browns

Course : 257 courses, 1527 yards (5.9 y/c), 17 touchdowns.
Réception : 16 réceptions, 138 yards (8.6 y/r), 1 touchdown.

Brown enchaîne de suite sur une deuxième saison extraordinaire où il améliore toutes ses marques ; il est le meilleur coureur incontesté de la NFL, terminant en tête en courses, yards et touchdowns. Si on ajoute son apport en réception, il est également le meilleur en yards cumulés (1665) et touchdowns (18).

Malgré le travail infatigable du #32, si les Browns retournent en playoffs, ils chutent en Divisional Round contre les Giants 10-0.

 

1959
Johnny Unitas, Quarterback, Baltimore Colts

Passe : 193/367 (52.6%), 2899 yards (7.6 y/a), 32 touchdowns, 14 interceptions.
Course : 29 courses, 145 yards (5.0 y/c), 2 touchdowns.

johnny-unitasLorsque les Pittsburgh Steelers décident en 1955 de libérer un obscur Quarterback qu’ils ont drafté au 9e tour, local de l’étape né en Pennsylvanie qui plus est, ils ne se rendent pas encore compte de l’énorme erreur qu’ils ont commise. Le joueur va traverser quelques frontières vers l’ouest pour signer avec les Baltimore Colts et devenir un des plus grands Quarterbacks de l’histoire de la NFL, John « Johnny » Unitas.

Unitas s’est déjà fait remarquer lors de la mythique finale 1958, The Greatest Game Ever Played, remportée 23-17 contre les Giants. C’est en 1959 qu’il est nommé MVP avec des statistiques ahurissantes pour l’époque : dans une NFL qui préfère largement la course à la passe, Unitas est le meilleur en passes tentées, en passes réussies, en yards et en touchdowns ; tout cela sans lancer une montagne d’interceptions, preuve de son efficacité.

Grâce à Johnny U, les Colts vont faire le doublé : ils remportent une nouvelle finale contre les Giants, 31-16.

 

1960
Norm Van Brocklin, Quarterback, Philadelphia Eagles

Passe : 153/284 (53.9%), 2471 yards (8.7 y/a), 24 touchdowns, 17 interceptions.
Punt : 60 punts, 2585 yards (43.1 y/p).

NormVanBrocklin-EaglesQuand l’AP décide d’honorer le Quarterback des Eagles Norman « Norm » Van Brocklin du titre de MVP, mieux vaut tard que jamais : le vétéran a déjà 34 ans, vient de passer 12 ans en NFL avec 9 votes au Pro-Bowl. Il détient également un record toujours d’actualité : 554 yards à la passe dans un seul match (en 1951).

Homme à tout faire, The Dutchman lance la balle et sert de punter dans une saison formidable qui voit Philadelphie être la seule équipe qui réussira à battre les Packers du légendaire Vincent « Vince » Lombardi en playoffs : les Eagles remportent la finale NFL 17-13 grâce à une défense de fer et un plaquage victorieux à 8 yards de l’en-but.

Van Brocklin prend sa retraite à la fin de la saison avec le double titre de MVP et champion NFL pour rapidement se tourner vers une carrière de coach.

 

1961
Paul Hornung, Running Back, Green Bay Packers

Course : 127 courses, 597 yards (4.2 y/c), 8 touchdowns.
Réception : 15 réceptions, 145 yards (9.2 y/r), 2 touchdowns.
Passe : 3/5 (60.0%), 42 yards (8.4 y/a), 1 touchdown.

Kick : 15/22 FG (68.2%), 41/41 PAT (100%).

PaulHornungSi les Eagles ont privé les Packers de Lombardi du titre en 1960, personne ne pourra s’opposer à eux les années suivantes, et un des symboles immortels de cette équipe phénoménale est le fameux Packer Sweep derrière lequel court le duo Paul HornungJim Taylor.

C’est le premier des deux qui est voté MVP en 1961 grâce à son extraordinaire versatilité : Hornung court, reçoit, passe et tape les coups de pied. The Golden Boy est un vrai couteau suisse pour l’équipe de Green Bay qui prend une revanche cinglante suite à sa défaite en finale l’année précédente : les Giants se font marcher dessus 37-0.

 

1962
Jim Taylor, Running Back, Green Bay Packers

Course : 272 courses, 1474 yards (5.4 y/c), 19 touchdowns.
Réception : 22 réceptions, 106 yards (4.8 y/r), 0 touchdown.

JimTaylorEn 1962, alors que les Packers atteignent leur troisième finale consécutive et remportent leur deuxième titre 16-7 contre les Giants à grands renforts de Packer Sweep, il n’y a aucune raison de ne pas nommer le cheval de labour Jim Taylor comme MVP.

Taylor est le #1 en courses, yards et touchdowns, menant également la ligue avec 105.3 yards par match, 1580 yards cumulés et 19 touchdowns cumulés.

La saison 1962 sera la meilleure de sa carrière, et elle est justement récompensée.

 

1963
Y.A. Tittle, Quarterback, New York Giants

Passe : 221/367 (60.2%), 3145 yards (8.6 y/a), 36 touchdowns, 14 interceptions.
Course : 18 courses, 99 yards (5.5 y/c), 2 touchdowns.

A l’instar de Van Brocklin, le Quarterback Yelberton Abraham « Y.A. » Tittle aura attendu longtemps avant d’être récompensé : arrivé en NFL à 22 ans en 1948, ce n’est que 15 ans plus tard, en 1963, qu’il reçoit la récompense en tant que Giant. Et il n’a pas chômé pour l’obtenir : son taux de complétion, sa moyenne de yards par passe tentée et surtout ce total hallucinant de touchdowns pour l’époque le placent en tête de la ligue. Tittle est coutumier du fait, il avait déjà terminé #1 en 1962 avec 33 touchdowns.

YATittle-LastGameMalheureusement, cette belle saison de Tittle ne peut empêcher les Giants de perdre leur troisième finale consécutive ; la troisième contre Chicago 14-10, ce qui porte le total à cinq finales perdues en sept ans après le titre de 1956. Tittle prendra sa retraite en 1964, mais non sans laisser une des images iconiques de l’histoire de la NFL.

 

1964
Johnny Unitas (2), Quarterback, Baltimore Colts

Passe : 158/305 (51.8%), 2824 yards (9.3 y/a), 19 touchdowns, 6 interceptions.
Course : 37 courses, 162 yards (4.4 y/c), 2 touchdowns.

Unitas revient sur le devant de la scène en 1964, même s’il n’a jamais disparu puisqu’il a enchaîné les votes au Pro-Bowl entre-temps. Ses statistiques peuvent sembler moins bonnes qu’en 1959, mais c’est trompeur : cette moyenne de 9.3 yards par passe tentée est la meilleure de la ligue et son nombre d’interceptions est très bas en ayant lancé 300+ passes. Cela prouve que malgré des défenses toujours plus féroces, le #19 continue de représenter ce qui se fait de mieux au poste (rappelons que nous sommes bien avant les règles de 1978 qui ont largement contribué à développer le jeu de passe).

Cette belle saison de Johnny U permet aux Colts d’arriver en finale NFL, mais ils connaissent un trou d’air contre les Browns et sont défaits 27-0.

 

1965
Jim Brown (3), Running Back, Cleveland Browns

Course : 289 courses, 1544 yards (5.3 y/c), 17 touchdowns.
Réception : 34 réceptions, 328 yards (9.6 y/r), 4 touchdowns.

Cette finale perdue par Johnny Unitas contre les Browns l’année précédente a permis à une autre légende, Jim Brown, de remporter son premier titre avec Cleveland. Ce sera le seul : les Browns échouent en finale 1965 contre les Packers, 23-12.

Brown gagne son troisième titre de MVP avec une nouvelle saison affolante de meilleur coureur à tous les niveaux ; il finit également en tête avec 1872 yards et 21 touchdowns en cumulé. Il règne sur la NFL depuis 9 ans, voté chaque fois au Pro-Bowl et manquant seulement le vote All-Pro en 1962 ; il est également le premier joueur à avoir gagné 2000+ yards cumulés sur une saison (2131 en 1963).

C’est pourquoi il choque toute la ligue quand il décide d’arrêter sa carrière à la fin de la saison, à 29 ans, pour se tourner vers le cinéma. Il est le premier triple vainqueur du MVP de l’histoire, et certains le considèrent comme le meilleur joueur de tous les temps.

 

1966
Bart Starr, Quarterback, Green Bay Packers

Passe : 156/251 (62.2%), 2257 yards (9.0 y/a), 14 touchdowns, 3 interceptions.
Course : 21 courses, 104 yards (5.0 y/c), 2 touchdowns.

BartStarrEn 1966, les Packers remportent un deuxième titre NFL consécutif 34-27 contre Dallas, et le premier Super Bowl de l’histoire 35-10 contre Kansas City (même s’il s’appelait encore le NFL-AFL Championship Game).

Le grand artisan de cette saison réussie est le Quarterback Bryan Bartlett « Bart » Starr, le héros discret qui se retrouve à son tour dans la lumière en étant élu MVP de la saison ; il devient de ce fait le premier lauréat à remporter le Super Bowl dans la même année. Son taux de complétion, sa moyenne de yards par passe tentée et son taux d’interception par passe tentée (1.3%) sont les meilleurs de la ligue ; les gages d’une saison excellente du leader offensif qui a souvent été éclipsé par Vince Lombardi, le Packer Sweep et la défense intraitable menée par Raymond « Ray » Nitschke.

Déjà adulé par les fans des Packers, Starr assiéra définitivement sa légende l’année suivante, lors de la finale contre Dallas ; le fameux Ice Bowl.

 

1967
Johnny Unitas (3), Quarterback, Baltimore Colts

Passe : 255/436 (58.5%), 3428 yards (7.9 y/a), 20 touchdowns, 16 interceptions.

Deux ans après Jim Brown, Johnny Unitas rejoint le coureur des Browns avec son troisième titre de MVP. Il mène la ligue en taux de complétion, ce qui est remarquable quand on prend en compte qu’il a établi son record de passes tentées en carrière (436).

Cette saison ne sera néanmoins pas couronnée de succès, car les Colts sont évincés des playoffs à cause d’un tie-breaker défavorable avec les Rams. C’est la dernière bonne saison de Unitas ; il va lentement décliner avant de partir aux Chargers en 1973 (à 40 ans), faire une saison indigne de lui et prendre sa retraite l’année suivante.

 

1968
Earl Morrall, Quarterback, Baltimore Colts

Passe : 182/317 (57.4%), 2909 yards (9.2 y/a), 26 touchdowns, 17 interceptions.
Course : 11 courses, 18 yards (1.6 y/c), 1 touchdown.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Quarterback Earl Morrall a eu un début de carrière mouvementé : drafté par les 49ers en 1956, il part à Pittsburgh la saison suivante avant d’être échangé à Detroit pendant la saison 1959. Il fait des bouts de matchs pendant des années et fait une saison presque complète en 1963 mais une blessure le pousse vers la sortie. Il s’engage chez les Giants en 1965, puis chez les Colts en 1968 où il devient la doublure d’une personne qui est un habitué du titre de MVP : Johnny Unitas.

earl-morrallLorsque Unitas se blesse à la fin des matchs de présaison, c’est le ciel qui s’abat sur la tête des fans de Baltimore… mais Morrall prend le relais et fait une saison totalement inattendue : il termine en tête de la ligue avec ses 9.2 yards par passe tentée et 26 touchdowns. Cette révélation lui vaut d’être élu meilleur joueur de la saison.

Malheureusement, le conte de fées va s’arrêter brutalement lors de Super Bowl III quand les New York Jets vont créer l’exploit en battant Baltimore 16-7, donnant la première victoire de l’AFL sur la NFL dans la grande finale.

 

1969
Roman Gabriel, Quarterback, Los Angeles Rams

Passe : 217/399 (54.4%), 2549 yards (6.4 y/a), 24 touchdowns, 7 interceptions.
Course : 35 courses, 156 yards (4.5 y/c), 5 touchdowns.

RomanGabrielAutant dire que le Quarterback Roman Gabriel est convoité à sa sortie de l’Université de North Carolina State en 1962 : il est choisi #1 dans la draft AFL et #2 dans la draft NFL. Ce sont les Rams de la NFL qui gagnent ses faveurs, mais le jeune joueur met pas moins de cinq ans avant de cimenter sa place de titulaire et faire une saison complète en 1966 (grâce à l’arrivée du Head Coach George Allen).

Cette décision est visiblement la bonne : Gabriel revitalise le jeu offensif et enchaîne les Pro-Bowls en redressant le destin de la franchise, jusqu’à être élu MVP en 1969 avec notamment le meilleur total de touchdowns et le meilleur taux d’interception par passe tentée (1.8%) de la ligue ; et ce même si le total de yards n’est pas mirobolant.

Néanmoins, cela ne se traduit pas par un titre car les Rams perdent contre Minnesota en Divisional Round.

 

1970
John Brodie, Quarterback, San Francisco 49ers

Passe : 223/378 (59.0%), 2941 yards (7.8 y/a), 24 touchdowns, 10 interceptions.
Course : 9 courses, 29 yards (3.2 y/c), 2 touchdowns.

JohnBrodieComme Roman Gabriel, John Brodie est un autre Quarterback choisi haut dans la draft (#3 en 1957 par les 49ers), mais il va beaucoup moins voyagé, passant ses 17 années de carrière en Californie. A ses débuts, il est le remplaçant d’un ancien MVP, Y.A. Tittle, avant de prendre le poste de titulaire en 1961.

Brodie n’hésite jamais à lancer la balle, et à bien la lancer : il est parmi les meilleurs Quarterbacks des années 1960. Curieusement, alors que son année 1965 est la plus aboutie (meilleur Quarterback de la ligue en passes tentées, complétées, yards et touchdowns), c’est sa cuvée 1970 qui lui vaut le titre de MVP ; il excelle en passes complétées, yards, touchdowns avec un taux d’interception par passe tentée de 2.6% et seulement 8 sacks encaissés.

Cela ne se traduit pas par un succès collectif car les 49ers sont éliminés en finale NFC par les Cowboys 17-10, mais Brodie va continuer sa carrière jusqu’en 1973 ; à sa retraite, il terminera troisième Quarterback le plus prolifique en yards.

 

1971
Alan Page, Defensive Tackle, Minnesota Vikings

Défense : 3 fumbles récupérés, 2 safeties.

AlanPageMembre des Purple People Eaters, la terrible ligne défensive des Vikings, Alan Page multiplie les premières lors de sa saison 1971 dont les maigres statistiques ne peuvent suffire à expliquer sa domination : il est le premier défenseur à être élu MVP, mais il est également le premier récipiendaire du tout nouveau Defensive Player Of The Year créé par l’AP. Ce n’est une surprise pour personne : il est probablement le meilleur joueur de Minnesota depuis trois ans.

Le Defensive Tackle est une machine à sacker (qui ne sont pas encore comptabilisés à l’époque), à plaquer et à créer des fumbles. Ce n’est pas un hasard s’il a participé aux quatre Super Bowls joués par Minnesota, même si ce n’est pas le cas en 1971 : les Vikes sont éliminés en Divisional Round par les Cowboys 20-12.

 

1972
Larry Brown, Running Back, Washington Redskins

Course : 285 courses, 1216 yards (4.3 y/c), 8 touchdowns.
Réception : 32 réceptions, 473 yards (14.8 y/r), 4 touchdowns.

LarryBrownParfois, le succès tient à une rencontre avec la bonne personne. En 1969, Vince Lombardi quitte Green Bay pour rejoindre Washington ; la même année, les Redskins draftent le coureur Lawrence « Larry » Brown au 8e tour. Malgré sa petite taille et son poids léger pour un coureur (90 kilos), Lombardi le nomme titulaire, mais il ne donne pas son plein potentiel : Brown fumble trop, et réagit trop tard au snap. Lombardi se rend compte que ce deuxième problème est causé par des problèmes d’audition à une oreille. Grâce à un ballon que Brown porte partout et un micro inséré dans son casque (avec accord de la ligue), les deux problèmes sont réglés.

Le coureur démarre une carrière florissante avec Washington qui atteint son apogée en 1972 : il est élu MVP et se place en tête de la ligue avec une moyenne de 101.3 yards au sol par match et 1689 yards en cumulé. Il est une des raisons de la renaissance d’une franchise des Redskins qui n’avait pas pérennisé de succès depuis 1945 ! Encore mieux, il est le premier à recevoir le tout nouveau titre d’Offensive Player Of The Year décerné par l’AP ; c’est donc le premier à faire le doublé.

Il faudra cependant attendre plus longtemps pour un titre dans la capitale, car en 1972 les Reds se heurtent à la saison parfaite des Dolphins ; ils perdent le Super Bowl VII 14-7.

 

1973
O.J. Simpson, Running Back, Buffalo Bills

Course : 332 courses, 2003 yards (6.0 y/c), 12 touchdowns.
Réception : 6 réceptions, 70 yards (11.7 y/r), 0 touchdown.

oj-simpson-buffalo-bills_display_imageAvant 1973, la NFL a déjà appris à connaître le punitif coureur des Bills Orenthal James « O.J. » Simpson : il a terminé meilleur coureur en yards la saison précédente. Mais personne ne peut s’attendre à cette saison phénoménale qui voit le #32 de Buffalo être le premier coureur à dépasser la barre mythique des 2000 yards au sol.

Il faut dire que la franchise n’a que lui en attaque dans une saison à 9-5 : les Quarterbacks totalisent 4 touchdowns et 14 interceptions à eux deux ! Orange Juice écrase la NFL de son talent : il porte la balle un total astronomique de 332 fois, un record qui efface les 301 courses de Jim Brown en 1961. Et malgré cela, il parvient quand même à établir des moyennes improbables de 143.1 yards par match et 6 yards par course (la saison ne fait que 14 matchs à l’époque) !

Bien entendu, il termine largement en tête des coureurs dans toutes les catégories. Simpson atteint la majeure partie de ses records de carrière cette année-là, mis à part les yards et touchdowns cumulés qu’il battra en 1975 (il sera plus utilisé à la passe). Sans surprise il réalise lui aussi le doublé MVP + Offensive Player Of The Year. O.J. Simpson passera sa carrière à porter la franchise des Bills sur son dos.

 

1974
Ken Stabler, Quarterback, Oakland Raiders

Passe : 178/310 (57.4%), 2469 yards (8.0 y/a), 26 touchdowns, 12 interceptions.
Course : 12 courses, -2 yards (-0.2 y/c), 1 touchdown.

KenStablerAprès des débuts de carrière légèrement rocambolesques, incluant un passage chez les Spokane Shockers de la Continental Football League, le Quarterback Kenneth « Ken » Stabler doit attendre 1973 pour enfin gagner sa place de titulaire chez les Raiders ; il faut dire qu’il a fait une grande impression quand, lors de la finale AFC 1972 contre les rivaux Steelers, il a réussi à scorer un touchdown au sol de 30 yards contre le terrible Steel Curtain.

Mais Stabler est avant tout un passeur magique avec sa patte gauche, ayant mené la ligue avec un taux de complétion de 62.5% l’année précédente. En 1974, il prouve sa valeur avec notamment 26 touchdowns (top NFL) et reçoit le titre de MVP et Offensive Player Of The Year ; une des deux années (avec 1976) où il sera élu All-Pro.

Malheureusement pour lui (et Oakland), la saison se terminera encore sur une défaite 24-13 contre Pittsburgh en finale AFC.

 

1975
Fran Tarkenton, Quarterback, Minnesota Vikings

Passe : 273/425 (64.2%), 2994 yards (7.0 y/a), 25 touchdowns, 13 interceptions.
Course : 16 courses, 108 yards (6.8 y/c), 2 touchdowns.

Vikings-FranTarkentonAprès avoir passé des années à rendre fou les défenseurs adverses par sa capacité innée à éviter les plaqueurs et à faire 50 yards derrière la ligne de scrimmage pour trouver un receveur au bout de 15 secondes, le Quarterback des Vikings Francis « Fran » Tarkenton reçoit enfin la récompense suprême : les titres de MVP + Offensive Player Of The Year de la saison 1975 ; il a alors 35 ans et joue en NFL depuis 15 saisons.

Après un premier passage de six ans sans réussir à mener Minnesota en finale, puis cinq années dont quatre couronnées de votes Pro-Bowl aux Giants, Tarkenton revient chez les Vikes en 1972 et fait sa meilleure saison en 1975 : il termine avec les meilleures marques de la ligue en passes tentées, passes complétées et touchdowns (ainsi qu’un excellent taux de complétion).

Il jouera trois Super Bowls avec les Vikes (tous perdus), mais pas celui de cette année : Minnesota est éliminé par Dallas en Divisional Round 17-14.

 

1976
Bert Jones, Quarterback, Baltimore Colts

Passe : 207/343 (60.3%), 3104 yards (9.0 y/a), 24 touchdowns, 9 interceptions.
Course : 38 courses, 214 yards (5.6 y/c), 2 touchdowns.

BertJonesEn 1973, Johnny Unitas a l’âge de ses artères (40 ans), et les Colts l’échangent avec les Chargers de San Diego ; la franchise de Baltimore a prévu la succession en draftant #2 le Quarterback de LSU Bertram « Bert » Jones. Le jeune joueur a beaucoup de mal ses deux premières années, mais en 1975 il s’installe enfin dans l’équipe et devient le titulaire incontournable.

Il ne tarde pas à faire mieux, puisqu’il effectue une saison excellente en 1976 : il améliore toutes ses statistiques, mène la ligue en yards et se trouve parmi les meilleurs avec la moyenne de 9 yards par passe tentée. C’est également un Quarterback qui lance peu d’interceptions (moins de dix que ce soit en 1975 ou 1976), et il peut se montrer décisif avec ses jambes. Il est récompensé par une razzia de prix : MVP, Offensive Player Of The Year, Pro-Bowl et All-Pro.

La suite de l’histoire sera un peu moins rose pour Jones : la dynastie de Pittsburgh va écraser Baltimore 40-14 en Divisional Round, le joueur connaîtra des blessures à l’épaule en 1978 et 1979, établira un « record » avec 12 sacks concédés dans un match en 1980 et ne retrouvera jamais le niveau de sa saison MVP.

 

1977
Walter Payton, Running Back, Chicago Bears

Course : 339 courses, 1852 yards (5.5 y/c), 14 touchdowns.
Réception : 27 réceptions, 269 yards (10.0 y/r), 2 touchdowns.

WalterPaytonFlyingLe record précédemment cité d’O.J. Simpson, 332 courses en une saison, ne dure que quatre ans ; le temps qu’un nouveau coureur phénomène surgisse. Walter Payton court 339 fois pendant la saison 1977, améliorant toutes ses marques par rapport à une saison 1976 déjà très bonne.

Sweetness devient la figure de proue des Chicago Bears qui en ont bien besoin après la traversée du désert qui a suivi le dernier titre en 1963. Payton est clairement le meilleur joueur de l’équipe : il termine comme meilleur coureur de la ligue sur tous les plans avec en plus une moyenne de 132.3 yards par match ainsi que 2121 yards + 16 touchdowns en cumulé. Il est élu MVP et Offensive Player Of The Year.

Chicago perd en Divisional Round contre Dallas 37-7 (comme c’est souvent le cas pour les équipes de NFC dans les années 1970).

 

1978
Terry Bradshaw, Quarterback, Pittsburgh Steelers

Passe : 207/368 (56.3%), 2915 yards (7.9 y/a), 28 touchdowns, 20 interceptions.
Course : 32 courses, 93 yards (2.9 y/c), 1 touchdown.

En 1978, la NFL décide d’édicter les fameuses règles faites pour ouvrir le jeu de passe et limiter l’impact de la défense aérienne. Les Steelers et les Raiders sont deux équipes criant au scandale, prétextant que cela est fait pour contrecarrer leurs défenses de fer. Le Head Coach Charles « Chuck » Noll décide que ces modifications lui seront aussi bénéfiques : après tout, il n’a pas qu’un jeu au sol terrifiant, car le Quarterback est Terry Bradshaw, le #1 de la draft 1970 ; sans compter la présence des duettistes Lynn Swann et John Stallworth à la réception.

ChuckNollBradshawBradshaw lance plus de 350 passes pour la première fois depuis 1971 et termine en tête de la ligue en touchdowns et en moyenne de yards par passe tentée. Avec un sens rarement vu de la passe longue, l’ancien de Louisiana Tech met le feu dans les défenses, remporte le titre de MVP et permet à l’équipe d’avancer jusqu’au Super Bowl XIII. Il fait une dernière preuve de sa maestria dans un duel homérique avec Roger Staubach ; Bradshaw lance quatre passes de touchdown pour une victoire 35-31 de Pittsburgh sur Dallas.

Il rééditera la performance l’année suivante pour clore la dynastie des Steelers des années 1970 avec quatre titres : deux avec les anciennes règles, deux avec les nouvelles.

 

1979
Earl Campbell, Running Back, Houston Oilers

Course : 368 courses, 1697 yards (4.6 y/c), 19 touchdowns.
Réception : 16 réceptions, 94 yards (5.6 y/r), 0 touchdown.

EarlCampbellAvec le passage de la saison régulière de 14 matchs à 16 matchs en 1978, ce n’est qu’une question de temps avant qu’un coureur ne batte le record de courses en une saison établi par Walter Payton en 1977 ; et ce même si le jeu de passe est bien plus ouvert depuis l’année précédente (il faut encore que les Coordinateurs Offensifs s’approprient ce changement).

En fait, c’est Payton lui-même qui bat cette marque en 1979 avec 369 courses, mais il a un jeune destructeur de défenseurs qui n’est pas un inconnu sur ses talons. En effet, bien qu’étant rookie l’année précédente, le coureur des Oilers Earl Campbell a déjà réussi à être élu Offensive Player Of The Year en courant 302 fois pour 1450 yards et 13 touchdowns ! Cela explique un peu mieux qu’il passe à la vitesse supérieure l’année suivante ; il est le meilleur coureur de la ligue en yards et touchdowns, recevant la double distinction MVP + Offensive Player Of The Year.

C’est l’époque bénie de Love ya Blue à Houston, mais les Oilers vont se heurter à – qui d’autre – les Steelers en finale AFC, 27-13.

 

1980
Brian Sipe, Quarterback, Cleveland Browns

Passe : 337/554 (60.8%), 4132 yards (7.5 y/a), 30 touchdowns, 14 interceptions.
Course : 20 courses, 55 yards (2.8 y/c), 1 touchdown.

BrianSipeLogiquement, on se demande comment le titre de MVP peut échapper à Earl Campbell en 1980 : il fait une saison encore meilleure que celle de 1979, avec 373 courses (record NFL), 1934 yards et 13 touchdowns. Mais il gagne seulement l’Offensive Player Of The Year, car la récompense personnelle ultime lui est ravie par un maître du suspens à la tête des Kardiac Kids, les Browns des saisons 1979-1980 ; le seul Quarterback, à part le pistolero Daniel « Dan » Fouts des Chargers, à lancer pour 4000+ yards dans une saison NFL.

Et pourtant, la carrière de Brian Sipe démarre très modestement : il est drafté au 13e tour en 1972. A l’image de l’équipe, il patauge au début, mais il finit par prendre feu au moment où on s’y attend le moins : il réussit une année 1979 improbable où il mène la ligue en touchdowns… et en interceptions. En 1980, il passe la vitesse supérieure et limite ses pertes de balle alors que les Browns réussissent miracle sur miracle pour se qualifier en playoffs. Sipe fait une saison admirable de MVP : il lance presque autant que Fouts en tentant 550+ passes pour 4000+ yards mais il est plus efficace avec 30 touchdowns et seulement 14 interceptions.

La belle histoire des Kardiac Kids va malheureusement se briser lors d’un Divisional Round célèbre contre Oakland, Red Right 88… qui se joue à la dernière seconde, comme d’habitude avec eux.

 

1981
Ken Anderson, Quarterback, Cincinnati Bengals

Passe : 300/479 (62.6%), 3754 yards (7.8 y/a), 29 touchdowns, 10 interceptions.
Course : 46 courses, 320 yards (7.0 y/c), 1 touchdown.

Bengals-KenAndersonParfois, l’Histoire ne se joue pas à grand-chose. Aujourd’hui, tout le monde connaît la West Coast Offense, William « Bill » Walsh, Joseph « Joe » Montana et la dynastie des 49ers dans les années 1980. Mais si Paul Brown n’est pas aussi buté en 1975 pour nommer son successeur au poste de Head Coach de Cincinnati, il fait confiance au sémillant Coordinateur Offensif bourré d’idées et lui donne les clefs de la maison Bengals. On parlerait peut-être aujourd’hui de Ohio Offense, Bill Walsh (toujours), Kenneth « Ken » Anderson et la dynastie des Bengals des années 1980.

Car en 1974 (la dernière année de Walsh à Cincinnati), le Quarterback démontre qu’il a tous les atouts pour évoluer dans ce système, terminant en tête de la NFL en passes complétées, yards et touchdowns. Et malgré le départ de Walsh, il continue à démontrer ces qualités : il effectue la meilleure saison de sa carrière en 1981, avec notamment les meilleurs taux NFL de touchdown par passe tentée (6.1%) et d’interception par passe tentée (2.1%). Il est d’une précision redoutable sur les passes courtes et gagne le double titre de MVP et Offensive Player Of The Year.

Ironie du sort, les Bengals tombent au Super Bowl XVI contre… les 49ers de Walsh, 26-21. Mais Anderson continuera sur sa lancée, établissant même un record NFL en 1982 avec un taux de complétion de 70.55% (qui tiendra jusqu’en 2009 !).

 

1982
Mark Moseley, Kicker, Washington Redskins

Kick : 20/21 FG (95.2%), 16/19 PAT (84.2%).

MarkMoseleyDans une saison bizarre, tronquée par la première grève des joueurs, quoi de plus normal que d’avoir le seul MVP de l’histoire de la NFL officiant uniquement sur équipes spéciales ?

Le Kicker des Redskins Mark Moseley est d’une grande précision en 1982, postant le meilleur taux de réussite sur Field Goal de la ligue, et il est instrumental dans la belle saison de Washington qui termine 8-1 et gagne le Super Bowl XVII contre Miami 27-17.

Moseley, qui est un des derniers à taper ses coups de pied de face, établit un nouveau record avec 23 Field Goals consécutifs réussis et sauve plusieurs matchs, ce qui est plutôt bien pour un joueur qui a failli être libéré pendant l’offseason.

 

1983
Joe Theismann, Quarterback, Washington Redskins

Passe : 276/459 (60.1%), 3714 yards (8.1 y/a), 29 touchdowns, 11 interceptions.
Course : 37 courses, 234 yards (6.3 y/c), 1 touchdown.

En 1983, l’AP revient à un vote plus conforme à la normale, sans pour autant changer d’équipe. C’est on ne peut plus logique : Washington veut prouver que si la saison précédente a été tronquée, son titre n’est pas galvaudé. Le Head Coach Joseph « Joe » Gibbs dirige une franchise qui marche sur la ligue avec un record de 14-2 derrière une attaque hallucinante qui inscrit un record de 541 points.

Redskins-GibbsTheismannCette attaque est menée par le vétéran Quarterback Joseph « Joe » Theismann qui a mis un certain temps avant de trouver son rythme ; il faut dire que les Reds lui avaient demandé de retourner les punts ses deux premières saisons. Une fois revenu à son vrai poste, il doit attendre 1979 pour faire enfin une saison intéressante comme titulaire. Sa saison 1982 est très intéressante mais incomplète suite à la grève des joueurs ; il va la confirmer de manière éclatante en 1983 : c’est la meilleure saison « entière » de sa carrière en taux de complétion, yards, touchdowns et moyenne de yards par passe tentée. Bien qu’il ne mène la ligue dans aucune catégorie, l’homogénéité de ses performances lui permet de remporter le titre de MVP.

Il ne parviendra malheureusement pas à faire gagner un deuxième titre d’affilée à Washington qui perd au Super Bowl XVIII 38-9 contre les Raiders.

 

1984
Dan Marino, Quarterback, Miami Dolphins

Passe : 362/564 (64.2%), 5084 yards (9.0 y/a), 48 touchdowns, 17 interceptions.

DanMarinoAu contraire d’autres, le Quarterback Daniel « Dan » Marino ne choisit pas d’aller dans la naissante USFL en 1983 ; et ce même s’il a été drafté #1. Il préfère rester en NFL, où il a été drafté #27 par les Dolphins ; ces derniers ont profité de rumeurs de drogue pour le sélectionner plus bas que prévu, alors que son talent le réservait à être choisi bien plus haut.

Autant dire qu’après une demi-saison comme titulaire, il va de suite confirmer que la franchise de Miami a trouvé un talent hors-norme : Marino redéfinit ce qu’un Quarterback est capable de faire dans une saison de 16 matchs, étant le premier à lancer pour 5000+ yards et 48 touchdowns. Il mène la ligue dans toutes les catégories importantes (passes complétées, passes tentées, yards, touchdowns, yards par passe tentée, yards par match et QB rating) et utilise les fameux Mark Brothers, les receveurs Mark Clayton et Mark Duper, pour réécrire le livre des records. Aucune surprise qu’il soit voté MVP et Offensive Player Of The Year dans la première (et la plus belle) saison d’une carrière qui va le porter là où aucun Quarterback n’a jamais mis les pieds.

Néanmoins, la tâche noire dans le CV de Marino sera toujours ce manque de titres, puisqu’il ne participe qu’à un seul Super Bowl, celui de 1984, perdu 38-16 contre les 49ers.

 

1985
Marcus Allen, Running Back, Los Angeles Raiders

Course : 380 courses, 1759 yards (4.6 y/c), 11 touchdowns.
Réception : 67 réceptions, 555 yards (8.3 y/r), 3 touchdowns.

MarcusAllenSi le coureur des Raiders et des Chiefs Marcus Allen est aujourd’hui au Hall Of Fame, c’est pour une longue carrière de 16 ans jalonnée de succès. Menace double redoutable, capable de courir et de recevoir, sa saison la plus aboutie est celle de 1985 quand il est le meilleur coureur NFL en yards au sol et le meilleur joueur en yards cumulés ; c’est la seule fois qu’il dépasse 100 yards par match au sol (109.9) et 2000 yards en cumulé (2314). Il remporte logiquement la double récompense MVP et Offensive Player Of The Year.

Déjà décisif lors du Super Bowl de 1983 contre Washington avec une célèbre course de 74 yards où il transforme un potentiel gain négatif en touchdown longue distance, Allen ne fait que monter en puissance entre 1983 et 1985. Cela ne se traduira cependant pas par d’autres titres, les Raiders étant éliminés par les Patriots 27-20 en Divisional Round.

C’est également à partir de cette période que son temps de jeu va décroître et son animosité pour le propriétaire Al Davis s’accroître (menant à son départ pour Kansas City en 1993).

 

1986
Lawrence Taylor, Linebacker, New York Giants

Défense : 20.5 sacks.

LawrenceTaylorPour beaucoup, il n’y a pas de débat : le Linebacker Lawrence Taylor est le meilleur défenseur que la NFL ait jamais vu évoluer. Difficile de contredire cela : lorsqu’il gagne le titre de MVP pour sa sixième saison NFL en 1986, il a déjà remporté une fois le titre de Defensive Rookie Of The Year, trois fois celui de Defensive Player Of The Year (un record) et a été élu chaque année Pro-Bowler + All-Pro. Il devient le deuxième défenseur à gagner le titre de MVP après Alan Page (et le dernier en date).

Taylor est l’élément le plus connu du fameux Big Blue Wrecking Crew, la ligne de Linebackers terribles des Giants des années 1980. Sa saison 1986 est tellement dominante qu’il est voté MVP à l’unanimité, étant notamment le meilleur sackeur de la NFL. Grâce à lui, l’équipe finit 14-2 et va jusqu’au Super Bowl XXI qu’elle remporte facilement 39-20 contre les Broncos.

Néanmoins, comme L.T. le dira par la suite, lorsque New York remporte le Super Bowl, il se sent vidé car il a déjà tout remporté en six ans. Cela va provoquer sa lente descente aux enfers avec la cocaïne (entre autres) pour compagne.

 

1987
John Elway, Quarterback, Denver Broncos

Passe : 224/410 (54.6%), 3198 yards (7.8 y/a), 19 touchdowns, 12 interceptions.
Course : 66 courses, 304 yards (4.6 y/c), 4 touchdowns.

JohnElwayC’est peu dire que le Quarterback John Elway démarre sa carrière d’une manière inattendue puisqu’il refuse de jouer pour la franchise qui le drafte #1 en 1983, les Colts, menaçant de jouer au baseball à la place ; cela force l’équipe à le sélectionner puis à l’échanger à Denver. Après une période d’adaptation, Elway démontre ses qualités : son bras, sa précision, son calme sous la pression et sa capacité à improviser avec ses jambes permettent à Denver de faire le pont avec la période Craig Morton et ne pas subir de trou d’air.

Après un premier Super Bowl perdu en 1986 contre les Giants faisant suite à une fameuse finale AFC contenant The Drive, Elway mène Denver à une seconde finale consécutive dans une saison qui n’est pas étincelante au niveau des statistiques, mais qui dénote de sa maîtrise du poste et qui lui vaut le titre de MVP.

Malheureusement, le futur Hall Of Famer et sa franchise butent une nouvelle fois lourdement au Super Bowl XXII contre Washington 42-10 ; une histoire qui va se répéter en 1989 avant le double titre de 1997 et 1998.

 

1988
Boomer Esiason, Quarterback, Cincinnati Bengals

Passe : 223/388 (57.5%), 3572 yards (9.2 y/a), 28 touchdowns, 14 interceptions.
Course : 43 courses, 248 yards (5.8 y/c), 1 touchdown.

Après le titre de MVP de Ken Anderson en 1981, les Bengals ont du mal à pérenniser un quelconque succès, mais une nouvelle association ramène Cincinnati au Super Bowl en 1988 : le Head Coach Samuel « Sam » Wyche et le Quarterback Norman « Boomer » Esiason. Les deux mettent au point une stratégie spécifique qui va lentement gagner la NFL dans les années suivantes : utiliser la no-huddle offense, cet enchaînement d’actions offensives sans regroupement, dès le début des matchs et non plus seulement lorsqu’il reste peu de temps à jouer.

Bengals-WycheEsiasonEsiason est le Quarterback idéal, intelligent et talentueux, pour mettre cela en place : il dirige l’attaque de main de maître en fonction de ce que la défense lui montre. Dans ces conditions, il réalise une excellente saison 1988 qui le voit notamment mener la ligue en yards par passe tentée. Wyche et Esiason forment un duo idéal pour ramener les Bengals au Super Bowl, sept ans après.

Malheureusement, la franchise du sud de l’Ohio est de nouveau rattrapée par le spectre d’avoir laissé partir Bill Walsh, puisqu’elle perd Super Bowl XXIII de justesse 26-21 contre San Francisco.

 

1989
Joe Montana, Quarterback, San Francisco 49ers

Passe : 271/386 (70.2%), 3521 yards (9.1 y/a), 26 touchdowns, 8 interceptions.
Course : 49 courses, 227 yards (4.6 y/c), 3 touchdowns.

Joseph « Joe » Montana a déjà deux bagues à son actif en 1989, grâce aux deux victoires contre les Bengals lors des Super Bowls XVI et XXIII. Autant dire qu’il n’est déjà plus un inconnu depuis longtemps, mais il lui manque toujours la récompense personnelle ultime. De plus, un chien fou remplaçant lui mordille sévèrement les mollets pour prendre sa place, et même s’il a la confiance absolue de son Head Coach Bill Walsh, il doit remettre quelques pendules à l’heure.

49ers-WalshMontanaIl va le faire de façon magistrale. Les 49ers marchent sur la ligue en terminant 14-2, menés par un Joe Cool au sommet de son art : il devient le troisième Quarterback de l’histoire à poster un taux de complétion de 70+%, il établit le record de QB Rating sur une saison (112.4), et mène la ligue en yards par passe tentée ainsi qu’en yards par match. Sans surprise il est élu MVP et Offensive Player Of The Year.

La domination du #16 sur la saison est complétée par un Super Bowl XXIV historique contre Denver : c’est la plus large victoire dans un Super Bowl (55-10) alors que le Quarterback réécrit le livre des records avec cinq passes de touchdown et un troisième titre de MVP de la finale.

 

1990
Joe Montana (2), Quarterback, San Francisco 49ers

Passe : 321/520 (61.7%), 3944 yards (7.6 y/a), 26 touchdowns, 16 interceptions.
Course : 40 courses, 162 yards (4.1 y/c), 1 touchdown.

Comme il est difficile de suivre une saison parfaite comme celle de 1989. Montana réalise quand même une formidable saison 1990 qui lui vaut un second titre de MVP consécutif, alors que San Francisco continue de rouler sur la NFL avec un record de 14-2.

Mais cette fois l’histoire n’aura pas de fin heureuse : les 49ers sont défaits en finale NFC par les Giants 15-13 dans un match où Montana sort suite à une énième commotion. Pire, le vieux lion sera blessé au coude en présaison 1991 et devra rater toute l’année plus une partie de celle de 1992 ; il sera délogé par un certain #8 et ira finir sa carrière à Kansas City.

 

1991
Thurman Thomas, Running Back, Buffalo Bills

Course : 288 courses, 1407 yards (4.9 y/c), 7 touchdowns.
Réception : 62 réceptions, 631 yards (10.2 y/r), 5 touchdowns.

Bills-ThurmanThomasDrafté en 1988 par Buffalo pour suivre les pas d’O.J. Simpson, Thurman Thomas gagne rapidement ses galons : Pro-Bowler en 1989 et All-Pro en 1990 dans deux saisons où il démontre que non seulement c’est un coureur redoutable, mais également un receveur hors pair.

C’est en 1991 que Thomas est enfin reconnu à sa juste valeur de menace double inarrêtable : il remporte les titres de MVP et Offensive Player Of The Year avec sa première saison à 2000+ yards cumulés (top NFL comme sa moyenne de 4.9 yards par course) ; il score 12 touchdowns pour la franchise de l’état de New York. Avec ses camarades James « Jim » Kelly et Andre Reed, il symbolise un trio offensif exceptionnel – presque l’égal des Triplets de Dallas – qui conduit Buffalo à son deuxième Super Bowl consécutif.

« Presque » car, justement, les deux trios se retrouvent face-à-face au Super Bowl XXVI ; la sanction est sans appel avec une victoire écrasante 52-17 des Cowboys.

 

1992
Steve Young, Quarterback, San Francisco 49ers

Passe : 268/402 (66.7%), 3465 yards (8.6 y/a), 25 touchdowns, 7 interceptions.
Course : 76 courses, 537 yards (7.1 y/c), 4 touchdowns.

49ers-SteveYoungIl a démarré sa carrière en USFL. Il est retourné à Tampa Bay, où sa folie et son inexpérience lui ont coûté cher. Il a ensuite rejoint San Francisco et attendu son tour derrière la légende Joe Montana en rongeant son frein, incertain de parvenir à lui chiper la place de titulaire. Autant dire que quand Jon Steven « Steve » Young est reconnu par la ligue en 1992 avec les titres de MVP et Offensive Player Of The Year, c’est déjà la fin d’un premier long tunnel pour le fantasque gaucher.

Et ce n’est pas volé, puisqu’il est indubitablement le meilleur Quarterback de la saison, menant la NFL en taux de complétion, touchdowns, taux d’interception par passe tentée, yards par passe tentée, et QB Rating (107.0). Gardant toujours ses jambes lui permettant des improvisations de génie, il a largement épuré son jeu depuis Tampa Bay et devient un vrai Quarterback complet.

Néanmoins, si les accolades personnelles lui font beaucoup de bien, il lui manque toujours la récompense collective : les 49ers butent en finale NFC contre les Cowboys 30-20, et le deuxième tunnel personnel de Young continue.

 

1993
Emmitt Smith, Running Back, Dallas Cowboys

Course : 283 courses, 1486 yards (5.3 y/c), 9 touchdowns.
Réception : 57 réceptions, 414 yards (7.3 y/r), 1 touchdown.

EmmittSmithLes Triplets des Cowboys dominent la NFL au début des années 1990. Le Quarterback Troy Aikman, le coureur Emmitt Smith et le receveur Michael Irvin sont trois futurs Hall Of Famers qui ont déjà remporté une bague en 1992. Mais seul Smith va parvenir à graver son nom dans le palmarès du titre de MVP.

Ce n’est pas une surprise : Aikman est davantage un meneur silencieux qui se fiche des statistiques, et Irvin est le showman qui motive ses troupes à l’émotion. Mais tous savent que le #22 est le vrai cheval de travail qui fait avancer l’équipe ; il se voit récompenser de cela en 1993.

Cela fait quelques années que Smith termine meilleur coureur dans au moins une catégorie importante, ce qui est le cas en 1993 : yards, yards par course, yards par match et yards cumulés (1900) ; ironiquement, son total de 9 touchdowns au sol est pourtant très bas par rapport aux autres saisons (18 en 1992, 21 en 1994 et même 25 en 1995). Il est de nouveau instrumental dans les playoffs pour un deuxième titre consécutif avec une victoire 30-13 sur les Bills au Super Bowl XXVIII.

 

1994
Steve Young (2), Quarterback, San Francisco 49ers

Passe : 324/461 (70.3%), 3969 yards (8.6 y/a), 35 touchdowns, 10 interceptions.
Course : 58 courses, 293 yards (5.1 y/c), 7 touchdowns.

Le premier tunnel de Steve Young, la reconnaissance de son talent, s’est déjà terminé depuis deux ans. A sa grande joie, son deuxième tunnel, la récompense collective, va prendre fin en 1994 quand il remporte le Super Bowl XXIX dans une victoire éclatante 49-26 sur les Chargers ; de plus, il se permet d’effacer des tablettes Joe Montana avec un record de six passes de touchdown en finale.

C’est la fin d’une nouvelle saison électrique du #8 qui remporte un deuxième titre de MVP en surpassant totalement son niveau de jeu de 1992. Quatrième Quarterback à dépasser 70+% de complétion dans une saison, il se paie même le luxe de coiffer la meilleure saison de Montana pour 7 petits centièmes (70.28 vs 70.21). Il mène la ligue en touchdowns, yards par passe tentée et il établit un nouveau record en QB Rating avec 112.8 sur la saison.

Young ne connaîtra plus de saison aussi prolifique, mais il aura largement mérité sa place au Hall Of Fame en établissant le meilleur QB Rating en carrière (96.8).

 

1995
Brett Favre, Quarterback, Green Bay Packers

Passe : 359/570 (63.0%), 4413 yards (7.7 y/a), 38 touchdowns, 13 interceptions.
Course : 39 courses, 181 yards (4.6 y/c), 3 touchdowns.

SGS-FavrePour les trois prochaines années, la NFL sera le royaume de Brett Favre. Ne ressemblant à un aucun autre joueur de l’époque, le Quarterback des Packers réussit, (presque) à lui tout seul, à ramener la fierté dans une franchise qui l’a perdue depuis les années Lombardi. Fantasque, fun, pistolero impétueux avec les défauts de ses qualités et les qualités de ses défauts, le #4 est un phénomène à lui tout seul… pas totalement éloigné de celui qui l’a précédé dans le palmarès.

MVP et Offensive Player Of The Year, Favre poursuit sur la lancée montrée en 1994, menant la ligue en yards et touchdowns, arrosant à tout va sur la route d’une saison à 11-5 de Green Bay.

Il devra néanmoins attendre pour le Super Bowl car les Packers perdent finale NFC 38-27 contre Dallas.

 

1996
Brett Favre (2), Quarterback, Green Bay Packers

Passe : 325/543 (59.9%), 3899 yards (7.2 y/a), 39 touchdowns, 13 interceptions.
Course : 49 courses, 136 yards (2.8 y/c), 2 touchdowns.

En 1996, la dynastie des Cowboys commence à donner des signes d’essoufflement, comme les 49ers, et cette fois personne ne peut se mettre en travers du chemin de Favre vers le retour du trophée Lombardi « à la maison »… mis à part sa propre addiction à la Vicodine.

Mais le Quarterback fait une cure de désintoxication pendant l’offseason et revient juste à temps pour gagner son deuxième titre de MVP en menant la ligue en touchdowns. Green Bay (13-3) domine la NFL et remporte le Super Bowl XXXI 35-21 contre les Patriots, cimentant définitivement la légende du #4 dans le Wisconsin.

 

1997
Brett Favre (3), Quarterback, Green Bay Packers
Barry Sanders, Running Back, Detroit Lions

Brett Favre :
Passe : 304/513 (59.3%), 3867 yards (7.5 y/a), 35 touchdowns, 16 interceptions.
Course : 58 courses, 187 yards (3.2 y/c), 1 touchdown.
Barry Sanders :
Course : 335 courses, 2053 yards (6.1 y/c), 11 touchdowns.
Réception : 33 réceptions, 305 yards (9.2 y/r), 3 touchdowns.

BarrySandersGrande première dans l’histoire du titre de MVP, 1997 voit deux joueurs recevoir la récompense à égalité : Brett Favre, qui gagne son troisième titre consécutif (un record), et Barry Sanders, le coureur des Lions (qui gagne en parallèle son deuxième Offensive Player Of The Year).

Personne ne peut débattre l’impact des deux joueurs non seulement dans la NFC Central (les deux équipes jouant dans la division) mais sur la NFL ; ils incitent les mêmes réactions d’excitation de la part des fans dès qu’ils touchent la balle.

Favre fait une saison à sa mesure en menant une nouvelle fois la ligue en touchdowns, mais celle de Sanders est véritablement exceptionnelle : avec 2053 yards au sol, il est à cette époque le coureur qui s’est approché le plus du record supposé hors d’atteinte d’Eric Dickerson (2105). Bien entendu, il mène la ligue en yards et en yards cumulés (2358).

Cependant, aucun des co-MVPs ne gagnera le Super Bowl : Sanders est condamné à être le héros solitaire d’une franchise des Lions dans la tourmente et Favre perd le Super Bowl XXXII 31-24 contre les Broncos.

 

1998
Terrell Davis, Running Back, Denver Broncos

Course : 392 courses, 2008 yards (5.1 y/c), 21 touchdowns.
Réception : 25 réceptions, 217 yards (8.7 y/r), 2 touchdowns.

SGS-TerrellDavisDéjà héros du Super Bowl XXXII avec 165 yards cumulés et un record de trois touchdowns marqués, le coureur des Broncos Terrell Davis rejoint son précédesseur au titre de MVP, Barry Sanders, dans le club des coureurs à 2000+ yards la saison suivante.

Véritable cheval de travail, T.D fait une année 1998 exceptionnelle où il remporte également son deuxième titre d’Offensive Player Of The Year. Il mène la ligue en yards, touchdowns, yards par course, yards par match et touchdowns cumulés (23). Il est assez faramineux de voir un coureur qui porte la balle 392 fois et qui parvient tout de même à maintenir une moyenne de 5+ yards par course.

Il est encore une fois un des artisans majeurs du doublé de Denver qui remporte le Super Bowl XXXIII contre Atlanta 34-19. Mais c’est également le début d’une fin de carrière brutale qui voit Davis partir en retraite seulement trois ans plus tard, éreinté physiquement.

 

1999
Kurt Warner, Quarterback, Saint-Louis Rams

Passe : 325/499 (65.1%), 4353 yards (8.7 y/a), 41 touchdowns, 13 interceptions.

Si vous regardez la définition d’improbable dans le dictionnaire NFL, vous devriez voir une photo du Quarterback des Rams Kurtis « Kurt » Warner. Ce voyageur du football, qui a été emballeur de courses dans un grand magasin et a joué en NFL Europe, se retrouve titulaire au début de la saison 1999 après la blessure de Trent Green. Alors qu’on s’attend à une catastrophe, il prend la NFL complètement par surprise à la tête d’une attaque de jeu vidéo surnommée The Greatest Show On Turf. Expliquer la puissance offensive de Saint-Louis à cette époque donne une idée de l’immensité de l’Univers.

Rams-GreatestShowOnTurfWarner affiche un calme olympien et une précision diabolique autant dans les passes courtes que dans les longues paraboles qu’il délivre à ses receveurs Isaac Bruce ou Torry Holt : il mène la ligue en taux de complétion, touchdowns, yards par passe tentée et QB Rating (109.2).

Personne ne parvient à arrêter la charge des béliers qui renversent tout sur leur passage et remportent leur premier Super Bowl 23-16 contre les Titans dans une finale où, ironiquement, c’est un geste défensif qui scelle la victoire.

 

2000
Marshall Faulk, Running Back, Saint-Louis Rams

Course : 253 courses, 1359 yards (5.4 y/c), 18 touchdowns.
Réception : 81 réceptions, 830 yards (10.2 y/r), 8 touchdowns.

Si Kurt Warner est élu MVP en 1999, il n’est pas le seul à porter le succès du Greatest Show On Turf et il le sait ; il a lui même déclaré lors de sa nomination qu’il pourrait aussi bien échanger les récompenses avec son coureur – receveur – homme à tout faire Marshall Faulk, nommé Offensive Player Of The Year. Fort logiquement, personne ne trouve à redire quand, la saison suivante, l’ancien Colt est récompensé à son tour comme MVP tout en gagnant son deuxième Offensive Player Of The Year ; Faulk est une pièce essentielle du nouveau succès des Rams.

Dans une attaque qui score plus de points que l’année précédente (540 vs 526), Faulk court, reçoit et bloque pour protéger Warner. Il mène la ligue en yards par course, touchdowns au sol et touchdowns cumulés (26).

Malheureusement, cette saison ne sera pas couronnée du même succès que la précédente : les Saints créent la surprise en sortant les Rams dès le Wild Card Round, 38-21.

 

2001
Kurt Warner (2), Quarterback, Saint-Louis Rams

Passe : 375/546 (68.7%), 4830 yards (8.8 y/a), 36 touchdowns, 22 interceptions.

Il faut savoir prôner l’alternance en NFL : en 2001, Kurt Warner reprend son bien avec un deuxième titre de MVP ; pas d’inquiétude, fans de Marshall Faulk, le #28 est toujours le lauréat de l’Offensive Player Of The Year (son troisième, égalant le record d’Earl Campbell).

Il faut dire que le Quarterback améliore toutes ses marques de carrière à l’exception des touchdowns, et même s’il est vrai qu’il lance plus d’interceptions, c’est à un taux moins élevé qu’en 2000 car il a lancé bien plus de passes. Warner mène la NFL en passes complétées, taux de complétion, yards, yards par passe tentée, yards par match et QB Rating (101.4), reprenant sa domination sur la ligue.

Warner mène les Rams à une saison de 14-2 et au Super Bowl XXXVI, mais ils sont renversés 20-17 par une équipe miraculée en finale AFC dont on va entendre parler dans les années à venir, les Patriots.

 

2002
Rich Gannon, Quarterback, Oakland Raiders

Passe : 418/618 (67.6%), 4689 yards (7.6 y/a), 26 touchdowns, 10 interceptions.
Course : 50 courses, 156 yards (3.1 y/c), 3 touchdowns.

Il n’est jamais trop tard pour être reconnu à sa juste valeur, ou pour faire une saison qui mérite d’être récompensée. A 37 ans, le Quarterback des Raiders Richard « Rich » Gannon devient le récipiendaire le plus âgé du titre de MVP ; et aucun problème de conflit de génération vu qu’il lance des passes à Timothy « Tim » Brown (36 ans) et Jerry Rice (40 ans). Qui a dit que le football était un sport de jeunes ?

TuckRule-GannonCe qui rend la saison de Gannon remarquable, c’est qu’il mène la ligue en passes tentées, complétées et surtout en yards avec presque 4700 yards et une moyenne très honorable de 7.6 yards par passe tentée ; il ne s’est pas caché pendant la saison en remettant 400 fois la balle à son coureur.

L’expérience et le savoir-faire de Gannon permettent aux Raiders de gommer l’énorme déception de la défaite en finale AFC la saison précédente en participant au Super Bowl XXXVII. Malheureusement pour le Quarterback, bien malgré lui, il tombe contre son ancien Head Coach, Jon Gruden, renvoyé de manière assez incompréhensible par Al Davis la saison précédente ; la défense de Tampa Bay le lit comme un livre ouvert dans une large victoire 48-21.

 

2003
Peyton Manning, Quarterback, Indianapolis Colts
Steve McNair, Quarterback, Tennessee Titans

Peyton Manning :
Passe : 379/566 (67.0%), 4267 yards (7.5 y/a), 29 touchdowns, 10 interceptions.
Steve McNair :
Passe : 250/400 (62.5%), 3215 yards (8.0 y/a), 24 touchdowns, 7 interceptions.
Course : 38 courses, 138 yards (3.6 y/c), 4 touchdowns.

2003 marque la deuxième année où deux joueurs se partagent le titre de MVP ; l’un commence ainsi une moisson record du titre, alors que l’autre ne sera récompensé qu’une fois.

Contrairement à John Elway, Peyton Manning ne rechigne pas à venir jouer pour les Colts (désormais à Indianapolis) en 1998 ; après une première saison difficile il confirme rapidement pourquoi il a été choisi #1. Après une saison 2000 où il fait entrevoir tout son talent, il est récompensé en 2003 par le titre de MVP : dans son style inimitable, il mène à la baguette le jeu offensif et délivre des passes précises avec un rythme de métronome ; il mène la ligue en taux de complétion, passes complétées, yards et yards par match.

Steve McNair a un style totalement différent bien résumé par son surnom « Air » : plus mobile que Manning, il est capable de battre les défenses avec son bras ou avec ses jambes et il est très difficile à plaquer. Drafté #3 en 1995 à l’époque où les Tennessee Titans s’appelaient encore les Houston Oilers, il a attendu deux ans avant de gagner sa place de titulaire et d’aider la franchise à devenir une des plus redoutées d’AFC. L’avant-dernière action du Super Bowl XXXVI où il échappe de justesse à deux défenseurs avant de trouver son receveur restera dans toutes les mémoires, même si Tennessee a perdu.

OneYardShort-McNairLes deux Quarterbacks mènent leur équipe en tête de l’AFC South avec un record de 12-4 (Indianapolis est champion de la division à cause de tie-breakers favorables), mais aucun ne décrochera le Super Bowl ; Manning en sera le plus proche en atteignant la finale AFC, mais il tombe contre les Patriots 24-14.

 

2004
Peyton Manning (2), Quarterback, Indianapolis Colts

Passe : 336/497 (67.6%), 4557 yards (9.2 y/c), 49 touchdowns, 10 interceptions.

PeytonManningManning prend tout ce qu’il a fait de bon en 2003 et monte au niveau suivant en 2004. Il bat deux records NFL : celui de Dan Marino en 1984 avec 49 touchdowns à la passe sur une saison, et celui de Steve Young en 1994 avec 121.1 en QB Rating. Il est également le leader NFL avec 9.2 yards par passe tentée, ce qui sera son record de carrière.

Cette fois, aucune contestation ou égalité pour la récompense suprême, logiquement accompagnée du titre d’Offensive Player Of The Year. Néanmoins, encore une fois le titre collectif se dérobe à lui : les Patriots lui barrent à nouveau la route du Super Bowl 20-3 en Divisional Round (il devra attendre 2006 pour enfin atteindre et gagner la finale).

 

2005
Shaun Alexander, Running Back, Seattle Seahawks

Course : 370 courses, 1880 yards (5.1 y/c), 27 touchdowns.
Réception : 15 réceptions, 78 yards (5.2 y/r), 1 touchdown.

Seahawks-ShaunAlexanderDepuis sa draft en 2000, le coureur des Seahawks Shaun Alexander ne fait que monter en puissance au fur et à mesure des saisons. Mais c’est littéralement en 2005 qu’il crève l’écran en battant plusieurs records : le plus marquant est celui des touchdowns en cumulé sur une saison avec 28, effaçant la marque précédente de 27 établie par Priest Holmes en 2003. Ce n’est pas le seul : il est le premier coureur à totaliser 15+ touchdowns en cumulé sur cinq saisons consécutives (de 2001 à 2005), et il devient le meilleur coureur de l’histoire de Seattle.

Étant le meilleur coureur de la ligue dans toutes les catégories, il reçoit logiquement le double titre de MVP et d’Offensive Player Of The Year ; malgré 370 courses, il maintient une moyenne excellente de 5.1 yards par course et mène la NFL avec 117.5 yards par match.

Le #37 aide les Seahawks à atteindre leur premier Super Bowl et se retrouve nez à nez avec un autre coureur emblématique, le Steeler Jerome Bettis. Malheureusement pour Alexander, non seulement Seattle perd le Super Bowl XL contre Pittsburgh 21-10, mais il va connaître un rapide déclin et devra prendre sa retraite trois ans plus tard.

 

2006
LaDainian Tomlinson, Running Back, San Diego Chargers

Course : 348 courses, 1815 yards (5.2 y/c), 28 touchdowns.
Réception : 56 réceptions, 508 yards (9.1 y/r), 3 touchdowns.
Passe : 2/3 (66.7%), 20 yards (6.7y/a), 2 touchdowns.

Chargers-LaDainianTomlinsonDepuis leur naissance dans l’AFL en 1960, les Chargers ont eu quelques bons coureurs comme Paul Lowe, Marion Butts, Natrone Means ou Harry « Chuck » Muncie. Mais absolument rien de comparable au phénomène sélectionné en #5 de la draft 2001 : LaDainian Tomlinson. Dès son arrivée, le #21 affiche tout son talent et casse record sur record ; en 2003 il devient par exemple le premier coureur à réussir 1000+ yards au sol et 100+ réceptions dans la même année, sans oublier qu’il peut même lancer la balle de temps en temps !

Mais 2006 est véritablement le chef-d’oeuvre de toute une vie. Il commence par égaler un record de 18 matchs consécutifs avec un touchdown au sol, et en bat une ribambelle d’autres : 28 touchdowns au sol sur une saison, 31 touchdowns cumulés sur une saison, 186 points marqués sur une saison pour un non-Kicker et 89 matchs pour atteindre la barre des 100 touchdowns au sol en carrière. Dans une ligue qui privilégie de plus en plus la passe, Tomlinson est un des derniers vestiges des grands coureurs d’une ère révolue et remporte le double titre de MVP et Offensive Player Of The Year.

Malheureusement pour lui, s’il est le symbole d’une équipe des Chargers qui domine la ligue en terminant 12-4, cela ne se concrétisera par aucun titre ; San Diego est éliminé par New England en Divisional Round 24-21.

 

2007
Tom Brady, Quarterback, New England Patriots

Passe : 398/578 (68.9%), 4806 yards (8.3 y/c), 50 touchdowns, 8 interceptions.
Course : 37 courses, 98 yards (2.6 y/c), 2 touchdowns.

TomBradyEn général, le titre de MVP vient récompenser une année exceptionnelle d’un joueur qui a une belle chance de gagner le titre. Rarement vient-il après avoir déjà remporté une bague de champions… alors trois ! Pourtant c’est bien ce qui arrive lorsque le Quarterback des Patriots Thomas « Tom » Brady est nommé meilleur joueur de l’année 2007 : il a déjà trois Super Bowls à son actif.

L’histoire de Brady rivalise presque avec celle de Kurt Warner, sauf que Brady a été drafté et n’a jamais travaillé dans un grand magasin ; mais son choix au 6e tour et son remplacement de Drew Bledsoe au pied levé en 2001 pour mener les Pats à trois titres est une vraie histoire de Cendrillon. Quelle est donc la différence en 2007 ? La signature de Randy Moss et l’émergence de Wesley « Wes » Welker donnent un duo de cibles que Brady n’a jamais eu, et le résultat est là : il est le Quarterback #1 incontesté en NFL en réalisant une des plus belles années de l’histoire, battant notamment le record de touchdowns en une saison avec 50. New England établit une nouvelle marque NFL en attaque avec 589 points.

Brady mène les Patriots dans une saison régulière parfaite (16-0), mais son entrée au Panthéon pour un historique 19-0 est stoppée net par les Giants au Super Bowl XLII avec une défaite 17-14.

 

2008
Peyton Manning (3), Quarterback, Indianapolis Colts

Passe : 371/555 (66.8%), 4002 yards (7.2 y/a), 27 touchdowns, 12 interceptions.
Course : 20 courses, 21 yards (1.1 y/c), 1 touchdown.

Voici probablement le MVP le plus « controversé » de Peyton Manning : en 2008, le Quarterback des Saints Drew Brees arrose la NFL avec sa précision diabolique, et sa poursuite du record de yards à la passe sur une saison de Dan Marino est le fil rouge de la saison. Même s’il échoue à 15 yards (5069 vs 5084), il fait une saison fantastique… mais son équipe rate les playoffs, ce qui potentiellement lui coûte la récompense ; il doit se « contenter » de l’Offensive Player Of The Year.

Manning reçoit donc le troisième MVP de sa carrière, égalant le record de Jim Brown, Johnny Unitas et Brett Favre. Sa saison reste bien sûr très solide ; il mène la ligue en QB Rating avec 101.0. Les Colts sont néanmoins éliminés en Wild Card par les Chargers 23-17.

 

2009
Peyton Manning (4), Quarterback, Indianapolis Colts

Passe : 393/571 (68.8%), 4500 yards (7.9 y/a), 33 touchdowns, 16 interceptions.

Manning devient seul détenteur du record de MVPs dans une carrière en 2009, même si, une nouvelle fois, certains auraient au moins aimé un co-MVP avec le coureur des Titans Chris Johnson ; le sixième coureur à dépasser la barre des 2000 yards au sol sur une saison. De plus, il est vrai que Manning ne mène aucune catégorie parmi les Quarterbacks.

Néanmoins, la régularité au haut du niveau du #18 est exceptionnelle ; il bat notamment le record de victoires consécutives en saison régulière pour un Quarterback avec 23 (l’ancienne marque de 22 appartenait à James « Jim » McMahon des Bears entre 1984 et 1987).

Les Colts se qualifient pour une huitième saison consécutive en playoffs et vont jusqu’au Super Bowl XLIV, mais Brees prend sa « revanche » du vote MVP l’année précédente ; les Saints l’emportent 31-17.

 

2010
Tom Brady (2), Quarterback, New England Patriots

Passe : 324/492 (65.9%), 3900 yards (7.9 y/a), 36 touchdowns, 4 interceptions.
Course : 31 courses, 30 yards (1.0 y/c), 1 touchdown.

Si la saison 2010 de Tom Brady n’est pas aussi clinquante que celle de 2007, son exceptionnelle qualité se mesure pourtant dans deux records NFL : jamais un Quarterback titulaire n’a obtenu un ratio aussi élevé de neuf touchdowns pour une interception sur une saison complète, et il est le premier à être nommé de manière unanime (50 votes). Encore une fois, le #12 prouve son efficacité ; aucune surprise de le voir à nouveau doubler MVP et Offensive Player Of The Year, comme trois saisons auparavant.

Mais encore une fois, Brady ne réussira pas à concrétiser avec un titre de champion : les Patriots sont sortis en Divisional Round 28-21 par les Jets.

 

2011
Aaron Rodgers, Quarterback, Green Bay Packers

Passe : 343/502 (68.3%), 4643 yards (9.2 y/a), 45 touchdowns, 6 interceptions.
Course : 60 courses, 257 yards (4.3 y/c), 3 touchdowns.

AaronRodgersQuand Green Bay décide de sélectionner le Quarterback Aaron Rodgers au premier tour de la draft 2005 alors que celui-ci est inexplicablement tombé plus bas que tout le monde le pensait, on se demande quand il pourra bien jouer vu qu’il se trouve derrière l’incassable Brett Favre. Il faudra un divorce aigre entre le #4 et sa franchise de toujours en 2008 pour donner les clefs de l’attaque à un Rodgers qui a passé trois ans à polir son talent.

Le choix est déjà largement validé l’année précédente quand les Packers gagnent le Super Bowl XLV, mais Rodgers en remet une couche en 2011 : sans défense ni jeu de course solide sur lequel s’appuyer, le #12 fait une saison totalement délirante en établissant un record NFL de 122.5 de QB Rating. Dans cette saison d’une efficacité jamais vue, il mène la ligue en yards par passe tentée et taux de touchdown par passe tentée avec un énorme ratio de 45 touchdowns pour seulement 6 interceptions. Et tout cela sans oublier la menace permanente qu’il représente avec ses jambes.

Les Packers terminent 15-1 mais ne survivent pas à leur manque de talent ailleurs en perdant contre les Giants au Divisional Round, 37-20.

 

2012
Adrian Peterson, Running Back, Minnesota Vikings

Course : 348 courses, 2097 yards (6.0 y/c), 12 touchdowns.
Réception : 40 réceptions, 217 yards (5.4 y/r), 1 touchdown.

Depuis 1984, on a toujours admis que le record hallucinant d’Eric Dickerson, 2105 yards au sol sur une saison, aurait énormément de mal à être battu. Nombreux sont ceux qui l’ont approché (cinq coureurs ont dépassé les 2000 yards par la suite), mais dans les années 2000s, on pense qu’il sera intouchable avec le déclin du jeu de course.

Et arrive l’alien Adrian Peterson qui réveille les souvenirs de Jim Brown et Earl Campbell avec son style de course d’une autre époque. Lorsqu’il bat le record de yards au sol sur un match lors de sa saison rookie (297 contre San Diego), on se dit que peut-être, avec une attaque aérienne insuffisante, il pourrait voir la balle assez souvent pour titiller le record. C’est exactement ce qui arrive en 2012 : dans une saison stratosphérique, Peterson parvient à maintenir une moyenne de 6 yards sur 348 courses, ravageant les défenses adverses à grands coups de plaquages cassés et d’accélérations meurtrières.

Adrian-Peterson-plane-breaker-US-Presswire-e1347296692923Dans un finish dantesque lors du dernier match de la saison, à domicile contre les rivaux Packers, Minnesota arrache sa place en playoffs mais le #28 échoue à 8 petits yards de la marque mythique. Son double titre de MVP et Offensive Player Of The Year est une bien maigre consolation, d’autant plus que Green Bay prend sa revanche la semaine suivante et élimine Minnesota en Wild Card 24-10.

 

2013
Peyton Manning (5), Quarterback, Denver Broncos

Passe : 450/659 (68.3%), 5477 yards (8.3 y/a), 55 touchdowns, 10 interceptions.
Course : 32 courses, -31 yards (-1.0 y/c), 1 touchdown.

Le cinquième et dernier titre MVP de Manning, désormais avec les Broncos, est celui qui souffre le moins de contestations. Au sommet de son art à 37 ans, seulement deux ans après sa blessure au cou qui l’a laissé avec un bras amorphe et sans club, le #18 inscrit son nom au sommet du livre des records des Quarterbacks en battant les deux plus symboliques : 5477 yards et 55 touchdowns. Il mène également la ligue en passes tentées et complétées, ainsi qu’en yards par match. L’attaque de Denver, elle, devient la première en NFL a scoré 600+ points sur une saison (606), battant le record des Patriots en 2007.

Manning ramène Denver au Super Bowl 15 ans ans après son propre General Manager, John Elway ; il devient également le troisième Quarterback à atteindre le Super Bowl avec deux équipes différentes après Craig Morton (Dallas, Denver) et Kurt Warner (Sant-Louis, Arizona).

L’issue est loin d’être heureuse puisque Denver est écrasé 43-8 par Seattle, mais Manning aura son deuxième trophée Lombardi deux ans plus tard.

 

2014
Aaron Rodgers (2), Quarterback, Green Bay Packers

Passe : 341/520 (65.6%), 4381 yards (8.4 y/a), 38 touchdowns, 5 interceptions.
Course : 43 courses, 269 yards (6.3 y/c), 2 touchdowns.

En 2014, on connaît déjà par coeur les qualités d’une saison d’Aaron Rodgers : taux de complétion élevé avec une belle moyenne de yards par passe tentée et un ratio rarement vu entre touchdowns et interceptions. 2014 ne déroge pas à la règle, et même si le Quarterback des Packers n’est leader dans aucune catégorie à la passe, il fait une nouvelle saison d’une solidité exemplaire. Il en profite d’ailleurs pour établir deux records, celui du nombre de passes tentées consécutives et de touchdowns consécutifs sans interception à domicile, faisant de Lambeau Field une forteresse (quasiment) imprenable.

Green Bay fait une excellente saison à 12-4 mais perd une finale NFC rocambolesque 28-22 en prolongations contre Seattle.

 

2015
Cam Newton, Quarterback, Carolina Panthers

Passe : 296/495 (59.8%), 3837 yards (7.8 y/a), 35 touchdowns, 10 interceptions.
Course : 132 courses, 636 yards (4.8 y/c), 10 touchdowns.

Cela fait déjà quelques saisons que la NFL voit une vraie émergence des nouveaux Quarterbacks, capables de battre les défenses par leur bras et leurs jambes : les héritiers de Randall Cunningham, Fran Tarkenton, Steve Young, Steve McNair et Michael Vick se nomment Colin Kaepernick, Russell Wilson ou Cameron « Cam » Newton. Mais alors que Kaepernick et Wilson ont déjà mené leur équipe au Super Bowl quand la saison 2015 commence, le premier d’entre eux à être arrivé, Newton, ronge son frein en attendant son tour.

Newton-Dalton-lead-surprising-rookie-class-V2IK5UB-x-largeSon tour arrive lors d’une année où l’ancien #1 de la draft 2011 atteint son plein potentiel : sans son receveur principal qui rate tout l’exercice mais avec le précieux Tight End Greg Olsen, Newton fait la meilleure saison de sa carrière. Il parvient à lancer 35 passes de touchdown pour 10 interceptions et surtout il score 10 touchdowns de plus au sol ; ce total de 45 touchdowns lui aide à décrocher la double distinction de MVP et Offensive Player Of The Year.

Newton mène les Panthers sur une superbe saison 15-1 et jusqu’au Super Bowl 50, mais son inexpérience et une défense de fer des Broncos étouffent les rêves de titre 24-10.

 

2016
Matt Ryan, Quarterback, Atlanta Falcons

Passe : 373/534 (69.9%), 4944 yards (9.3 y/a), 38 touchdowns, 7 interceptions.

Depuis sa sélection en troisième position de la draft 2008, le Quarterback des Falcons Matt Ryan a aligné des performances intéressantes sans jamais parvenir à passer le palier qui sépare les bons meneurs des meilleurs. Cela arrive enfin en 2016 dans une saison spectaculaire qui voit l’attaque d’Atlanta rivaliser avec les plus explosives de l’histoire. Bien entouré par une ligne offensive solide, un jeu de course remuant et des receveurs talentueux, Ryan donne la pleine mesure de son talent, frôlant les 5000 yards et établissant un nouveau record de yards par passe tentée sur une saison avec 9.26.

matt ryanCapable de faire marquer l’équipe par son receveur #1 (Julio Jones) comme par le rookie Tight End (Austin Hooper), Ryan mène les Falcons dans une saison à 11-5 qui les voit terminer #2 de la conférence. Deux victoires très aisées contre Seattle et Green Bay avec 36 et 44 points marqués respectivement permettent à Atlanta d’accéder au deuxième Super Bowl de son histoire, 18 ans après. Malheureusement, le rêve va se transformer en véritable cauchemar : Atlanta gaspille une avance de 25 points et perd en prolongations contre les Patriots 34-28.

 

2017
Tom Brady (3), Quarterback, New England Patriots

Passe : 385/581 (66.3%), 4577 yards (7.9 y/a), 32 touchdowns, 8 interceptions.

La saison 2017 de Tom Brady ressemble assez à celle de 2010, avec notamment un pourcentage de complétion proche et une moyenne de yards égale. Cependant, il a lancé bien plus de passes qu’à l’époque ; à 40 ans, il mène d’ailleurs la ligue en passes tentées et en yards, devenant le Quarterback le plus âgé à réussir cela.

Il dirige les Patriots pour une nouvelle excellente saison et un seed #1, mais il va confirmer une nouvelle fois la malédiction des MVPs depuis 2000 et des meilleurs passeurs de la saison : malgré une performance record de 505 yards au Super Bowl, les Patriots sont défaits 41-33 par les Eagles.

 

2018
Patrick Mahomes II, Quarterback, Kansas City Chiefs

Passe : 383/580 (66.0%), 5097 yards (8.8 y/a), 50 touchdowns, 12 interceptions.
Course : 60 courses, 272 yards, 2 touchdowns.

Après seulement une titularisation à la fin de sa saison rookie 2017 (pour une performance sympathique), Patrick Mahomes II remplace Alex Smith à la tête de l’attaque explosive des Chiefset il fait une saison hors du commun : il devient le deuxième Quarterback à totaliser 5000+ yards et 50+ touchdowns sur une saison après Peyton Manning en 2013.

https://static.clubs.nfl.com/image/private/t_editorial_landscape_12_desktop/chiefs/xeojylraavwfblvvj1ytCertes, il est entouré d’excellentes armes avec Tyreek Hill ou Travis Kelce, mais il en perd une en cours de saison (Kareem Hunt), et les qualités du jeune lanceur ne s’arrêtent pas à la simple production chiffrée : véritable feu follet avec un bras canon, il bouge dans la poche, en sort le cas échéant et réussit une ribambelle de lancers en mouvement avec des angles de bras improbables. De plus, il prouve une capacité à rebondir devant l’adversité. Il est la force principale derrière la saison des Chiefs qui terminent en tête de l’AFC à 12-4, mais qui finissent par chuter en finale AFC contre New England, 37-31 en prolongations.

 

2019
Lamar Jackson, Quarterback, Baltimore Ravens

Passe : 265/401 (66.1%), 3127 yards (7.8 y/a), 36 touchdowns, 6 interceptions
Course : 176 courses, 1206 yards (6.9 y/c), 7 touchdowns

Les critiques n’ont pas été tendres avec le deuxième année, titularisé après une demi-saison 2018 en demi-teinte où il est encore considéré comme un « gimmick Quarterback », bon pour quelques feintes et plus coureur que passeur. La réponse vient, cinglante et imparable à l’image de son prédécesseur au titre : Lamar Jackson mène l’attaque historique des Ravens de main de maître, devenant le deuxième joueur à être élu unanimement. Elle bat des records au sol en étant la plus prolifique de l’ère moderne avec 3296 yards grâce à une ligne offensive dominatrice et un schéma qui laisse constamment les défenses dans l’incertitude ; Jackson en est l’élément central, faisant un tel carnage avec ses jambes qu’il établit le record de yards au sol pour un Quarterback avec 1206 yards.

https://static.clubs.nfl.com/image/private/t_editorial_landscape_12_desktop/ravens/h01yhzmj0ljgbjcf5syfMais à tous ceux qui pensent qu’il sait seulement courir, il prouve également qu’il est redoutable à la passe : aidé par la play-action, mobile si besoin pour sortir de la poche, possédant des soutiens de choix avec le rookie Marquise « Hollywood » Brown et les Tight Ends menés par Mark Andrews, il termine en tête de la ligue avec 36 touchdowns ; il ne commet que 6 interceptions, tout cela avec un bon taux de complétion. Il dirige la franchise de Baltimore vers le meilleur bilan de son histoire (14-2) et la tête de l’AFC, mais elle perd son mojo au pire moment en playoffs et se fait éliminer, à la surprise générale, dès le premier match en Divisional Round contre Tennessee 28-12.

 

2020
Aaron Rodgers (3), Quarterback, Green Bay Packers

Passe : 372/526 (70.7%), 4299 yards (8.2 y/a), 48 touchdowns, 5 interceptions.
Course : 38 courses, 149 yards (3.9 y/c), 3 touchdowns.

Après deux années compliquées, le temps d’encaisser la transition de Head Coaches (et de systèmes offensifs) entre Mike McCarthy et Matt LaFleur, Rodgers revient à son meilleur niveau dans une année où, pourtant, beaucoup est fait sur « l’apparent manque de soutien offert par Green Bay » (i.e. pas un receveur pris à la draft). Cependant, les améliorations viennent d’ailleurs : une adaptation grandissante dans le système de LaFleur, un peu d’auto-évaluation par rapport à son style de jeu par le passé, et revoilà le #12 qui dissèque les défenses derrière une excellente protection. Il établit un record personnel de précision, et son QB Rating (121.5) finit à un seul petit point de son record de 2011 (122.5) ; mais on peut arguer que cette saison a été encore plus impressionnante vu la qualité d’ensemble des cibles.

Malheureusement cela ne lui permet pas d’avoir plus de réussite en finale NFC : Green Bay termine en tête de la NFC à 13-3 mais tombe contre Tampa Bay 31-26.

 

2021
Aaron Rodgers (4), Quarterback, Green Bay Packers

Passe : 366/531 (68.9%), 4115 yards (7.8 y/a), 37 touchdowns, 4 interceptions
Course : 33 courses, 101 yards (3.1 y/c), 3 touchdowns

Confirmation en 2021 que Rodgers a vraiment aimé l’arrivée de Matt LaFleur avec le doublé, et ce malgré toutes les rumeurs de départ et de mécontentement de la star avec l’organisation de Green Bay. La saison a certes mal démarré avec une performance indigente en ouverture contre les Saints, mais pour vous rendre compte de sa performance, dites-vous qu’il a lancé deux INTs dans ce match de Week 1. Deux sur… les quatre au total. S’il n’a pas été le plus prolifique des Quarterbacks, il a clairement été le plus efficace et mérite largement son trophée de MVP ; et d’être seul derrière Peyton Manning et ses 5 nominations.

Néanmoins, vous connaissez la chanson : cela n’a pas permis aux Packers de remporter le titre ; pire, malgré le seed #1 en NFC, ils tombent 13-10 contre San Francisco en Divisional Round.

 

2022
Patrick Mahomes (2), Quarterback, Kansas City Chiefs

Passe : 435/648 (67.1%), 5250 yards (8.1 y/a), 41 touchdowns, 12 interceptions
Course : 61 courses, 358 yards (5.9 y/c), 4 touchdowns

Après une saison 2021 en dents de scie où il a tenté de trop en faire en première moitié pour rattraper une défense largement insuffisante, Mahomes est retourné à son niveau habituel d’excellence ; il a continué de gratifier la ligue de ses lancers uniques tout en ayant moins besoin de sauver le monde. Malgré le départ de Tyreek Hill, il a trouvé de nouveaux compagnons de jeu avec l’ex-Steeler JuJu Smith-Schuster et l’ex-Packer Marquez Valdes-Scantling ; Travis Kelce est évidemment toujours là et leur connexion n’a rien perdu de sa létalité.

Pour couronner le tout, il parvient enfin à vaincre la malédiction du MVP au XXIe siècle : après une saison à 14-3 et malgré des soucis à la cheville, il emmène les Chiefs jusqu’au titre en battant successivement Jacksonville, Cincinnati et Philadelphia ; il décroche aussi le titre de MVP du Super Bowl LVII.

 

2023
Lamar Jackson (2), Quarterback, Baltimore Ravens

Passe : 307/457 (67.2%), 3678 yards (8.0 y/a), 24 touchdowns, 7 interceptions
Course : 148 courses, 821 yards (5.5 y/c), 5 touchdowns

Lamar n’a pas été aussi dominateur qu’en 2019, mais deux choses ont plaidé en sa faveur : 1) 2023 n’a pas été tendre avec les Quarterbacks entre les blessures et les différentes méformes et 2) il a su mener les Ravens au sommet de la NFL avec une nouvelle démonstration de sa polyvalence. Toujours létal avec ses jambes pour faire douter la défense adverse, il a reçu de l’aide dans le jeu aérien avec la draft du receveur Zay Flowers ; l’émergence du Tight End Isaiah Likely, elle, a permis d’atténuer la longue absence de Mark Andrews. Il a peut-être été le plus grand bénéficiaire du changement de Coordinateur Offensif avec l’arrivée de Todd Monken.

Lamar a exorcisé quelques démons en Divisional Round lors d’une victoire aisée 34-10 sur les surprenants Texans, mais Baltimore a chuté 17-10 en finale AFC contre les inévitables Kansas City Chiefs.