Saints-Packers by Kuro (W4)

New Orleans Saints 27-28 Green Bay Packers

Cette fois, les Packers arrachent la victoire

Ce match a été un gigantesque flashback pour les deux équipes : les Saints ont retrouvé une attaque conquérante, les Packers une défense aux abois, mais au final New Orleans a encore buté à quelques centimètre de l’enbut, et pour la deuxième semaine de suite Green Bay n’a encore pas été épargné par l’arbitrage.

Au moins cette fois les locaux l’ont emporté, évitant une nouvelle tempête médiatique. Mais ce ne fut pas sans mal.

D’ailleurs en parlant d’attaque retrouvée, les Packers ont également retrouvé un Aaron Rodgers plus en phase avec ses performances de l’année dernière. Il faut dire qu’après les défenses hermétiques des 49ers, Bears et Seahawks, il a pu profiter d’une arrière-garde friable. Pour commencer, sa poche de protection a su le protéger (aucun sack), et il a pu nous gratifier de gestes dont il a le secret, comme sa passe en déséquilibre pour le premier TD de James Jones (celui du 7-0) ou son laser précis pour Greg Jennings (celui du 14-7).

Il a cependant commis deux « erreurs » : la première c’est son interception sur une balle trop basse pour Jordy Nelson et un peu plus tôt, d’être sorti pour une action à cause d’un doigt reçu dans l’oeil. Graham Harrell est rentré sur une action, et il a buté sur le pied de Jeff Saturday alors que les Packers étaient à 1 yard de l’enbut. Le fumble ainsi « créé » a été récupéré par les Saints pour plus tard mener 21-24. Quoiqu’il en soit, on a retrouvé un Rodgers plus au fait de ses capacités avec 31/41, 319 yards, 4 TD et 1 INT.

Cedric Benson a effectué encore une fois un travail satisfaisant avec 18 portés pour 84 yards. Certes, on peut remarquer qu’il n’a plus forcément l’explosivité d’avant, et souvent on se dit qu’il pourrait gagner bien plus avec une petite accélération bien placée (dont Ryant Grant était capable avant par exemple), mais dans cette attaque qui repose avant tout sur les épaules du #12, sa participation est appréciée. Il semble difficile pour lui de gagner 150 yards sur un match, mais ce n’est pas forcément ce que Mike McCarthy lui demande : il lui demande surtout d’être une force constante qui pousse les défenses à jouer la course.

Du côté des receveurs, le seul vrai bémol est la blessure à nouveau de Jennings qui est sorti au 2e QT. Sinon les receveurs ont pu enfin faire la fête après trois semaines de disette et l’homme du match n’est pas forcément celui qu’on attendait : James Jones termine avec 5 catchs pour 56 yards, 2 TD et la réception à l’aveugle insensée qui donne le First Down de la victoire à son équipe. Avec la sortie de Jennings, Jordy Nelson a encore bien tenu son rôle de néo-#1 avec 8 réceptions pour 93 yards et le TD de la victoire. Randall Cobb continue de voir son rôle augmenter dans l’attaque avec 7 catchs pour 66 yards.

On aurait presque dit l’attaque de 2011 pas vrai ? Ca tombe bien, parce qu’on aurait presque dit la défense de 2011 aussi. La performance défensive a été aux antipodes de celles de ce début de saison, et on a retrouvé l’escouade de l’année précédente : celle qui ne met aucune pression sur le QB (2 sacks), qui laisse des trous béants, qui se goure dans sa communication (Sam Shields qui laisse passer Joseph Morgan dans son dos), mais au final qui arrive on ne sait trop comment à sortir un stop sur ses 1 yards 3 fois de suite.

Dom Capers a pourtant expérimenté : il a commencé le match en « dollar » formation, soit 7 Defensive Backs pour contrer toutes les armes des Saints. Des problèmes de communication puis la blessure de MD Jennings l’ont forcé à retourner en nickel/dime et en défense de zone, et là Drew Brees a pu s’amuser à trouver les trous dans les zones. La rapidité du QB à délivrer ses passes et une bonne protection ont limité les Packers à 2 sacks (Clay Matthews et CJ Wilson), alors que la défense est retournée à son bon vieux « plier mais ne pas rompre » (au moins elle a su être présente contre la course).

En effet, un des tournants du match est probablement les 3 défenses successives à 1 yard de la ligne après une pénalité pour 13 joueurs sur le terrain. Mais derrière, un break de Tramon Williams notamment a permis de limiter les Saints à un Field Goal qui a porté le score à 21-27, et qui a laissé Green Bay dans le match. Mis à part cela, la défense a souffert et surtout n’a créé aucun turnover comme elle en a l’habitude. Alors, problèmes internes, régression ou concours de circonstances ? La suite nous le dira.

Enfin, un autre tournant du match est le coup de poker de McCarthy sur une 4&1 sur ses propres 17 yards. Sortant un nouveau lapin du chapeau du coach des ST Shawn Slocum, les Packers convertissent sur un fake punt grâce à une course de John Kuhn. Comme lors du match contre les Bears, c’est un trick play important, car le drive se termine par un touchdown qui porte la marque à 21-7 Packers. C’est à se demander si les Fromages ont encore quelques surprises en réserve.

En parlant de lapin qui sort de son chapeau, Drew Brees et l’attaque ont l’air d’être enfin sortis de leur torpeur, du moins avant d’arriver en red zone. Le QB en profite pour égaler le record de Johnny Unitas de 47 matchs consécutifs avec au moins 1 passe de TD, et il a su disséquer la défense de zone des Packers pour trouver ses receveurs. De plus, il a enfin bénéficié d’une protection acceptable, et avec sa rapidité de geste, il n’a pas été beaucoup inquiété dans ce match. Il termine à 35/54, 446 yards et 3 TD. Mais bien qu’impressionnant, ces chiffres nous indiquent une des raisons de la défaite des Saints.

Déjà, 54 passes car le jeu de course des Saints a été inexistant. Pierre Thomas, Mark Ingram et Darren Sproles totalisent à eux trois 19 courses pour 45 yards, ce qui est totalement insuffisant. Actuellement, les Saints (et pas seulement l’attaque, toute la franchise) repose sur Brees et son escouade de receveurs. D’ailleurs parlons-en des receveurs, car 3 TD pour 54 passes ? Et encore, avec un TD de Marques Colston où il commet une offensive pass interference non sifflée (décidément).

C’est sûr, les Saints ont avancé par la voie des airs à « volonté », notamment avec un match énorme de Colston (9 catchs, 153 yards et 1 TD) et le big play de Morgan de 80 yards pour le TD qui donne l’avantage 24-21 aux Saints. Mais Lance Moore, (7c/67yds) a droppé comme un Finley, Jimmy Graham (7c/76yds) provoque la faute qui repousse le dernier Field Goal manqué des Saints, et surtout le manque de jeu de course a tué New Orleans une fois dans la red zone des Packers. A force de ne marquer que des FGs quand les adversaires marquent des TDs, vous vous exposez à un retour.

La stat du match qui dit tout : Red Zone Efficiency (TDs marqués / entrées en Red Zone) ~ Saints 2/4, Packers 4/5.

Au final, l’attaque des Saints semble avoir repris un peu de couleurs, mais il reste encore des choses à régler avant de pouvoir revoir l’offensive à plein régime à laquelle la franchise de Louisiane nous a habitués.

La défense, elle, a eu toutes les peines du monde à stopper l’attaque verte et or. Elle a cependant réussi à voler deux ballons, sur le fumble de Benson  et l’INT de Patrick Robinson qui ont mené à 10 points Saints. Le plus flagrant dans cette défense reste le manque criminel de pass-rush contre une ligne offensive qui avait lâché 8 sacks face à Seattle (même avec un playcall foireux). Rodgers a su échapper à la pression quelques fois, mais l’action marquante est le TD pour Jennings où le #12 a 8 minutes pour scanner le terrain et trouver un receveur. Résultat : aucun sack et pas beaucoup de pression.

Évidemment derrière, quand on a 4 joueurs qui ne pressent pas le QB adverse, ça devient plus compliqué pour couvrir toutes les armes de Green Bay. Malgré un gros boulot de Curtis Lofton et de Roman Harper et l’interception de Robinson, la réalité du match est celle-ci : si on retire les deux drives de fin de mi-temps, les Packers ont eu 7 drives dont 4 TDs et 1 stoppé par un fumble non forcé (et encore si Rodgers est sur le terrain et pas sur le banc à cause du doigt de Malcolm Jenkins dans son oeil, le fumble arrive-t-il ?).

La défense ne réussit pas assez de stops, un problème que l’on a déjà vu par exemple dans le match contre Kansas City : quand l’équipe adverse arrive à grignoter son retard à coups de Field Goals, certes l’attaque est coupable de ne pas pouvoir avancer, mais la défense ne stoppe pas son adversaire assez tôt. C’est exactement ce qu’on a vu ici, sauf qu’en face ce ne sont pas les Chiefs, mais une attaque bien plus prolifique.

Enfin, côté équipe spéciale, notons le loupé de Garrett Hartley sur le Field Goal de la gagne et l’action qui aurait fait polémique pour la deuxième fois en deux semaines sans la victoire des vert et or : le fumble clair d’un Darren Sproles debout sur un retour de kick et dont les arbitres déterminent qu’il était down by contact. Avant de dire que de toute façon, il était impossible de déterminer qui avait le ballon… alors que le Linebacker des Packers Dezman Moses se relève avec.

C’est quelque part ce qui est dommageable pour les Saints dans cette défaite : ils ont un turnover ratio de +2, ils ont eu quelques coups de pouce dans leur sens, et malgré tout ils se retrouvent à parier leur victoire sur le kick d’Hartley. Et même si le kick passe, Rodgers a un peu moins de 3 minutes pour amener les Packers en position de Field Goal avec une défense qui a eu du mal à l’arrêter toute l’après-midi. Ce match, même s’il a été un pas dans la bonne direction, est un microcosme de tout ce qui ne va pas chez les Saints depuis le début de cette saison (offensivement et défensivement), et la raison pour laquelle ils sont actuellement à 0-4.

Du côté des Packers, ils se retrouvent à 2-2 au bout d’une semaine à grandes émotions et c’est le genre de victoire qui stoppe net une potentielle spirale négative. Green Bay s’évite un bon mal de crâne dans une NFC North où ça va défourailler sec jusqu’à la fin de la saison.

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